La Direction générale de l’armement a mis au point un système pour éviter les collisions entre les hélicoptères et les drones

À en croire les bruits de coursive, l’exercice de lutte antidrones [LAD] Coubertin 2, organisé en mars, n’aurait pas donné pleinement satisfaction, le système PARADE, développé par Thales et CS Group, ayant apparemment besoin d’être encore améliorés, alors qu’il reste moins de quatre mois avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. En revanche, d’autres dispositifs sont prêts. Tel est le cas du Système d’écoute du Signalement électronique [SéSé], mis au point par trois ingénieurs du Centre d’essais en vol de la Direction générale de l’armement [DGA EV].

Primé lors du dernier Forum Innovation Défense [FID], en novembre 2023, ce système vise prévenir les risques d’abordage des hélicoptères volant à basse altitude par des mini-drones.

D’après la DGA, 2,5 millions de drones étaient exploités en France en 2021. « Ils représentent une menace réelle et croissante pour la sécurité aérienne, en particulier en raison du risque de collision avec des aéronefs », en particulier avec les hélicoptères militaires qui, dans le cadre de leurs missions [comme celles visant à appliquer les mesures actives de sûreté aérienne], peuvent voler à basse, voire à très basse altitude.

« Face à ces nouveaux défis, la réglementation a d’ailleurs récemment évolué. Désormais tous les drones civils de plus de 250 g doivent diffuser en wifi leur position et un numéro d’identification, comme une plaque d’immatriculation virtuelle, pour être directement détectables par les forces de l’ordre », rappelle encore la DGA.

D’où l’intérêt du SéSé, dont le principe consiste à exploiter justement ces signaux wifi émis par les drones afin de connaître leur position en temps réel. Conçu pour être embarqué sur hélicoptère et simple à utiliser, il est « pleinement adapté à l’environnement de travail des pilotes », tout en ayant l’avantage d’être peu coûteux.

« Le signalement électronique est une réelle opportunité pour l’aviation qui cherche à se prémunir des risques d’abordage avec des drones. L’invention est techniquement simple, aisément industrialisable et intégrable », insiste la DGA.

Le développement de ce système a démarré un peu avant 2020, au sein du laboratoire d’innovation de DGA EV. Un prototype, conçu avec des composants civils, a été mis à l’épreuve en 2022, ce qui a permis de démontrer qu’il était possible, via l’écoute du signalement électronique des drones d’améliorer la connaissance de la situation tactique et d’améliorer la prévention du risque de collision aérienne », explique la DGA.

Lors de l’exercice Coubertin 2, le SéSé a été mis en oeuvre avec succès par un hélicoptère EC135 de la Gendarmerie nationale, laquelle l’a adopté puisque dix de ses appareils en seront équipés lors des Jeux olympiques de Paris.

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11 contributions

  1. Rakam dit :

    Le radar?

  2. RPB11-18 dit :

    Assurément, les drones malveillants voleront avec leur balise de signalisation !

    • Le sicaire dit :

      Assurément cela permettra d’éviter les 99% de drones bienveillants pilotés par des inconscients… se sera déjà pas si mal 😉

    • Lothringer dit :

      Drone identifié…drone surveillé…voire plus si affinité.
      Drone non identifié….affinité immédiate.

    • lym dit :

      Sauf à considérer des drones de conception maison, ce ne sera pas si aisé de modifier (firmwares signés par le fabricant, faudra trouver la faille) ceux du commerce récents/pré-équipés au moins pour les infos position/vitesse (l’ID d’enregistrement est forcément configurable et chacun pourra toujours y mettre n’importe quoi, mais au moins niveau repérage tout y sera) et on ne pourra pas non plus entraver l’affaire en mode bourrin, le wifi servant aussi à leur contrôle…

      Moi ce qui me préoccupe avec ce principe, c’est surtout de voir multiplier les signalisations de faux drones en vol comme on a déjà vu des émissions transpondeur usurpées sur les avions, mais en beaucoup plus simple vu la diffusion massive des interfaces wifi. Ne parlons même pas de points d’accès très diffusés (comme des box d’opérateurs) qui hackés permettraient de saturer tout système de détection prenant ces infos en compte dans une zone urbaine très dense accueillant par exemple un évènement de portée mondiale avec une parade sur des km en espace ouvert que certains neuneus voudraient sécuriser en mode d’inspiration COVID et son QQRCode (à prononcer Cul-Cul-R-Code), ce qui ne va faire qu’emmerder les locaux des cérémonies et épreuves.

      Le truc est en effet assez simple et toutes les briques existent, servant à l’origine à faire des balises perso à ajouter à des modèles de drones antérieurs à l’obligation afin de publier les infos obligatoires: Position (actuelle et lieu du décollage), altitude (absolue et relative au lieu de décollage), vitesse/cap et ID du drone.
      https://github.com/khancyr/droneID_FR/tree/master

      Quel sombre corniaud a pu avoir une idée pareille sans penser aux détournements??? AMHA, il y a des fois ou il vaudrait mieux ne rien faire que n’importe quoi…

    • Chrislo974 dit :

      on parle d’abords des millions de drone acheté chez n’importe qui et par n’importe qui, méconnaissant la législation aérienne. ensuite l’autre catégorie de drone (kamikaze) on parlera de lutte anti-terroriste. la lutte anti terroriste n’est pas infaillible, tout comme les terroristes non-plus.

  3. Roland Desparte dit :

    Accident hélico/drone…
    Rapport du BEA (2021)
    https://bea.aero/bilans-etudes-1/enseignements-2021/helicopteres/

  4. 31ud0 dit :

    Le dispositif électronique de signalement embarqué n’est obligatoire que pour les appareils de 800g et plus, pas 250g .

  5. New Joe dit :

    Et c’est sûr que les chasseurs à 500ft (plus bas dans les couloirs tba) ou les transporteurs à 300ft en cam-v n’en n’ont pas besoin. Autant faire un produit de niche

  6. Félix GARCIA dit :

    Au vu de la prolifération des drones, ce sera utile ces systèmes anti-collisions.

  7. Ping dit :

    Thales avec l’ACCS et CS avec CLA2000, deux programmes qui méritent d’être cités en exemple !
    Partant de là, et en cumulant le savoir faire de ces deux grands groupes, Parade va forcément suivre une trajectoire encore plus flamboyante.