L’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan n’a pas les moyens de ses ambitions, selon la Cour des comptes

Dans le cadre du projet « ESCC 2030 », dévoilé en septembre 2020 par l’état-major de l’armée de Terre, Les Écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan changèrent de nom pour devenir « l’Académie militaire Saint-Cyr Coëtquidan » [AMSCC], laquelle devait être « à la fois le creuset » et la « véritable maison mère des officiers ». Cela s’était accompagné d’une réforme des enseignements dispensés aux élèves officiers de l’École spéciale militaire [ESM], de l’École militaire interarmes [EMIA, recrutement semi-direct] et de l’École militaire des aspirants de Coëtquidan [EMAC, ex-ESM 4].

S’agissant plus particulièrement de l’ESM, il était alors question de trouver un nouvel équilibre entre son statut de « grande école », avec le développement d’activités de recherche, et le renforcement de son identité militaire. En outre, afin de faire remonter le taux d’encadrement de l’armée de Terre, l’AMSCC aura à former 15 % d’officiers en plus dans les années à venir… tout en accueillant davantage d’élèves étrangers, comme l’y invite la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30.

Est-elle actuellement en mesure de relever ces défis ? La Cour des comptes en doute, estimant que l’AMSCC n’a pas les moyens de ses ambitions. C’est en effet ce qui ressort d’un rapport qu’elle vient de publier.

Ainsi, a-t-elle constaté, « le modèle de formation a atteint aujourd’hui des limites qui ne pourront être dépassées qu’au prix d’une remise à plat complète des programmes ». Et cela pour au moins trois raisons. La première est que les « exigences des organismes d’accréditation sont mal interprétées » et que « les enseignements spécifiques [sont] insuffisamment valorisés ». Ce qui fait que, faute de « révision périodique des programmes », cela « aboutit à un empilage de cours sans remise en question de l’existant ». Enfin, la coordination entre les différentes directions de formation est « déficiente » à cause d’une organisation dite « en silos ».

La scolarité au sein de l’ESM et de l’EMIA est très « dense », avec un volume d’heures de cours hebdomadaires très élevé. Ainsi, relève la Cour des comptes, « pendant les trois semestres à dominante académique de sa formation, la semaine type d’un élève-officier de l’ESM comprend au total 50 heures de formation [sans compter les activités éventuellement planifiées les week-ends] dont 35 heures de cours académiques ». Cela vaut aussi pour ceux de l’EMIA, qui doivent suivre 45 heures de formation par semaine. Et encore, il n’est pas question du temps devant être consacré au travail personnel.

Pour autant, un telle charge de travail n’a pas d’incidence sur le nombre de départs en cours de scolarité, qui est de 6,85 élèves par promotion de l’ESM. Cependant, souligne le rapport, le « risque est de voir une formation académique trop lourde empiéter sur la formation militaire alors que cette dernière est fondamentale pour satisfaire les besoins de l’armée de Terre en matière de préparation et d’emploi des forces ».

La marge de manoeuvre est étroite puisque l’AMSCC est membre de la Conférence des grandes écoles et qu’elle est « habilitée par le ministère chargé de l’enseignement supérieur pour délivrer les diplômes de grade de master ou licence ». En clair, elle a des obligations qu’elle doit respecter pour, entre autres, être accréditée par la Commission des titres d’ingénieur [CTI]. Or, explique la Cour des comptes, les « exigences des organismes d’accréditation sont mal interprétées pour l’ESM et se traduisent par une insuffisante valorisation des enseignements spécifiques ».

Par ailleurs, en tant que « grande école », l’AMSCC doit développer les activités de recherche ainsi que la formation continue. Seulement, selon le rapport, ces « missions d’enseignement supérieur sont assurées et reconnues, mais leur développement est freiné à l’absence de personnalité juridique de l’école ».

En effet, contrairement à l’École navale et à l’École de l’Air & de l’Espace, l’AMSCC n’a pas encore opté pour un statut d’établissement public, ce qui la prive d’une certaine autonomie financière, de la capacité à collecter des fonds en son nom propre et, éventuellement, de financements européens.

Ainsi, alors que son fonctionnement coûte, selon le rapport, environ 121 millions d’euros par an, son budget « métier », le seul sur lequel elle a la main, ne s’élève qu’à 3,8 millions d’euros. Et encore, la moitié de ce montant couvre le coût de ses « relations extérieures », qui « font partie de ses missions en tant qu’organisme d’enseignement supérieur et participent à son rayonnement et à la qualité de la formation ».

À vrai dire, ce n’est pas la simplicité qui caractérise le financement de l’AMSCC… Financement qui relève de deux programmes budgétaires différents [le 212 et le 178] depuis 2012.

« L’Académie militaire n’est pas un établissement public mais un simple service de la direction des ressources humaines de l’armée de Terre, comme l’ensemble des autres écoles de cette armée. Dès lors, les dépenses au profit de l’Académie militaire transitent par 15 à 20 canaux budgétaires différents, chacun étant régi par des règles spécifiques et géré par des responsables différents », explique la Cour des comptes.

Mais au-delà de ces considérations, c’est surtout au niveau du soutien que le bât blesse. Avant la création, en 2017, de la base de défense Rennes-Vannes-Coëtquidan [BdD RVC], l’Académie militaire avait encore le contrôle de celui-ci. Or, ce n’est plus le cas maintenant, ce qui a des conséquences sur la gestion de son personnel, ses infrastructures et sa fonction « restauration ».

« Alors que près de 90 % du budget à sa main couvrent en effet des dépenses obligatoires, l’AMSCC est désormais, pour ses autres ressources, et principalement pour celles qui concernent les soutiens, soumise aux arbitrages budgétaires du commandant de la base de défense qui dispose de son côté de marges de manœuvres particulièrement réduites », lit-on dans le rapport.

S’agissant des infrastructures du camp de Coëtquidan, la cote d’alerte est sur le point d’être atteinte, voire déjà dépassée… « L’insuffisance notable d’entretien depuis des années entraîne des pertes de capacités d’usage », ce qui pourrait se traduire, si rien n’est fait, par la fermeture de la piscine, à cause de sérieux problèmes de structure au niveau du bassin ». Autre exemple : la station d’épuration du camp, construite en 1957, pour une durée de vie de 30 à 40 ans, n’est plus aux normes.

« La faiblesse des crédits immobiliers conduit aussi les usagers du camp de Coëtquidan à adopter une logique de ‘cannibalisation’ des bâtiments : dès que l’un d’eux est trop dégradé pour être utilisé, l’activité est déplacée dans un autre bâtiment moins dégradé sans que le premier soit rénové », avance la Cour des comptes, qui n’hésite pas à parler d’un « état visible de délabrement », qui ne peut que nuire à la réputation de l’AMSCC.

Ainsi, poursuit-elle, « les trois places d’armes du camp […] sont dans un état de dégradation ‘moyen’ à ‘avancé’, à tel point que celle de l’EMAC est inutilisable ». Quant à la capacité d’hébergement, elle ne sera plus suffisante à partir de 2025…

« Les crédits consacrés au petit et gros entretien continuent de décroître. Mal entretenus, les bâtiments sont parfois très dégradés, au point d’être pour tout ou partie inutilisables, tandis que les dépenses de maintenance lourde ne sont pas suffisantes pour freiner la détérioration du bâti. À terme, cette dégradation pourrait entraver la capacité du camp à remplir ses missions élémentaires, alors même que les crédits immobiliers représentent moins de 6 % du coût total de l’Académie militaire. Les coûts de rattrapage risquent encore de s’accroître tant que les bâtiments demeurent insuffisamment entretenus », résument les magistrats de la rue Cambon.

Quant à la fonction « restauration », elle risque aussi d’arriver à saturation à court terme. Depuis la fermeture du restaurant Turenne, en 2017, elle repose actuellement sur les restaurants De Lattre et Wagram.

Or, ceux-ci sont « sous tension pour répondre aux besoins des écoles et autres unités du camp ». Si un nouveau doit être ouvert en 2027 par l’Économat des armées, il « n’est pas certain que le restaurant Wagram, confronté à un vieillissement de son personnel et à la vétusté de son matériel, soit capable de maintenir son niveau de production d’ici à cette ouverture », prévient le rapport.

Et d’ajouter : « Au niveau central, les hésitations tant de l’état-major de l’armée de Terre que de la direction centrale du service du commissariat des armées sur la direction à suivre sont à l’origine de ce risque de rupture, lequel, s’il se réalise, nécessitera sans doute de mettre en œuvre des solutions palliatives emportant d’inévitables surcoûts ».

En attendant, pour la Cour des comptes, l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan n’a pas les moyens de ses ambitions pour le moment. « D’un côté, ses projets de développement pédagogique s’approchent du modèle des ‘grandes écoles’, même si son activité majoritaire demeure la formation militaire d’officiers des armes. D’un autre côté, les rigidités de sa gestion ne lui permettent pas de disposer de tous les outils, notamment juridiques, pour mettre en œuvre facilement ses projets », résume-t-elle.

Aussi, l’armée de Terre aura à faire un choix. Soit il s’agira de recentrer l’AMSCC sur la formation militaire de ses futurs officiers, ce qui supposera de renoncer à « certains objectifs d’expansion dans le registre académique », soit il faudra faire évoluer son statut juridique, à l’image de ses homologues de la Marine nationale et de l’armée de l’Air & de l’Espace.

Photo : armée de Terre

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89 contributions

  1. beber dit :

    Ambitions d’américains, moyen de portugais…

  2. aleksandar dit :

    3 milliards pour l’Ukraine
    Rien pour Coet.

    • Nike dit :

      Visiblement le problème existe depuis plusieurs années, voire décennies. La comparaison n’est donc pas pertinente. Visiblement ça a empiré grâce aux réformes de Sarkozy 1er avec le déploiement des BdD

    • Nimbus - parfois cumulo dit :

      Et un milliard pour l’Afrique du Sud pour « l’aider à sortir du charbon » ( COP 27 ), cela ne vous dérange pas ? Moi, bien plus. De l’argent qui part en fumée, pour un pays avec lequel nous avons des liens plus que réduits !

      • Allobroge dit :

        D’autant que l’Afrique du sud regorge de diamants et autres minerais rares qui, bien vendus , devraient permettre à ce pays de se développer sans besoins d’aides extérieures.

      • T632 dit :

        Nous pourrions également aider l’Allemagne à sortir du charbon, de plus elle est plus proche. Plus sérieusement il doit bien y voir une contre partie ou un intérêt à aider l’Afrique du Sud ( que je n’ai pas trouvé en surfant …)

      • Fonctionnaire territorial ancien mili dit :

        @ cunimb
        Ce n’est pas de l’argent perdu pour tout le monde, grâce au système des rétrocommissions.
        .
        Malheureusement, beaucoup de décisions gouvernementales obéissent à cet impératif lucratif sous couvert de principes moraux.
        .
        Il en est d’ailleurs de même au niveau des Régions, Départements, Villes et la pléthore d’établissements publics qui les assistent, trop nombreux pour être valablement contrôlés.
        .
        À cet égard l’écologie est une source abondante de bons principes rémunérateurs.

        • Fred And Co dit :

          Déposez plainte si vous êtes certains de vos dires. La justice existe pour cela. Dans le cas contraire certains pourraient penser à de la diffamation gratuite. Vous pourriez faire œuvre de salubrité publique si vous dites vrai.

    • laquille dit :

      mais formation accélérée en Ukraine, et pas de milliards pour des soirée pseudo folkloriques « de traditions » qui sentent moitié le nationalisme le plus étroit. Bref; moins pour la gloriole, plus pour de vrais cours

    • Petit ruisseau dit :

      Vous pourriez reverser à l’école ce que vous touchez de Moscou.

    • Géo l´ignare dit :

      Nike ce sont les fameux « dividendes de la paix ».
      Ce n’est pas d’aujourd’hui, vous avez raison.
      Mais l’actualité du problème, c’est que le gouvernement préfère donner des milliards à l’Ukraine au lieu de financer le redressement français.
      La situation des ESCC / AMSCC n’est qu’un symptôme parmi d’autres.
      Nous sommes en xénocratie.

      • Aristide LP dit :

        On ne donne pas des milliards à l’Ukraine. 86% environ vont directement à nos industries de défense (créant emploi et activité). Ce sont ces armes qu’on donne ensuite, pas l’argent.

      • Sillons dit :

        « Le gouvernement préfère donner des milliards à l’Ukraine au lieu de financer » (sujet au choix).
        Énième itération de l’argument de la semaine fourni par Moscou et relayé par tous ses soutiens actifs et sa multitude d’idiots utiles.

    • olivier 15 dit :

      Pour le resto  » Bérézina « , je propose du poulet ukrainien à 3 balles le kilo. C’est un début.

    • Charcot84 dit :

      Eh oui, ça vous ennuie cette aide à l’Ukraine qui empêche votre idole du kremlin de voir réaliser ses rêves d’empire !

    • Francexaspere dit :

      Bonjour Alexandar
      Ne pas oublier les 17 milliards d’euros de l’aide publique au développement pour des pays qui nous crachent à la gueule et qui vont dans les poches de satrapes prevaricateurs qui pourront s’offrir des appartements avenue Foch.
      Mais l’ineffable Bruno nous a annoncé 800 millions d’euros de réduction pour 2024…On respire.

    • Thaurac dit :

      C’est pas l’argent qui rend la formation plus pertinente car le budget de l’éducation nationale, enfle d’années en années pour nous sortir 50% de blaireaux ( et je suis positif) ; idem pour le budgetde formation des profs d’ailleurs…

      • lis de Tille dit :

        l’auteur emploie un jargon….!
        Exemple : «  mais leur développement est freiné à l’absence de personnalité juridique…. »
        Quel est le technocrate qui a écrit cela ? On est loin du style napoléonien ou de celui de Foch !
        J’espère que c’est un civil….

  3. anthonyl dit :

    Lorsque la cour parle de budget ou d’infrasture je la suis, mais quand elle nous donne son opinion sur les enseignements ne sort-elle pas un peu de son domaine d’expertise ?

    • Nimbus - parfois cumulo dit :

      Le dernier paragraphe de l’article, qui est aussi je pense un résumé des conclusions du rapport, suggère un changement de statut juridique ( statut qui n’existait probablement pas lors de la création de l’ESM ). Sinon on se retrouverait – et cela à de quoi beaucoup inquiéter – devant le même type d’institution que la RMA de Sandhurst, pour laquelle il faut préalablement acquérir ses diplômes et formations universitaires, avant de pouvoir y être admis pour sa formation militaire. C’est du moins ce que je crois comprendre, mais je ne suis pas un spécialiste des formations…

    • vrai_chasseur dit :

      @anthonyl
      Non la cour ne sort pas de son domaine si elle estime que les budgets de fonctionnement sont mal employés (ici l’empilement en silos des directions d’études, qui engendre des enseignements académiques en recoupements voire en doublons).
      Le véritable problème de Coët, la Cour le désigne clairement : d’abord changer de statut comme ses consoeurs Navale et Ecole de l’Air l’ont déjà fait. Ensuite valoriser mieux les enseignements spécifiques pour ne pas perdre de vue la mission de base, Coët doit former des officiers pas des ingénieurs.

      • Nimbus - parfois cumulo dit :

        « Former des officiers pas des ingénieurs… » Le concept d’officiers ingénieurs vous gêne mais c’est très utile pour commander dans les armes techniques ; c’est voulu depuis Vauban ! Pouvoir commander les officiers et dialoguer avec les ingénieurs de l’armement, surtout lorsque l’on a du matériel en expérimentation.
        Bon, je ne vais pas vous dire non plus que je n’ai jamais vu de gens de l’X rire sous cape quand ils évoquaient la formation scientifique des élèves de l’ESM. Les diplômes techniques peuvent aussi être acquis plus tardivement, mais cela nécessite un bon niveau scientifique initial.

      • Thorgal dit :

        Attention, changer de statut comme l’Ecole de l’Air et l’Ecole Navale suppose pour ces entités d’assurer leur équilibre financier car elles doivent assumer sur fonds propres les RCS et des tas d’autres dépenses qui ne sont plus prises en charge par l’Etat. Et si au bout de deux exercices, il y a déficit, c’est la mise sous tutelle du MINEFI.
        La vraie question de fond n’est pas là : autant la voie française (cumul formation militaire exigeante et études académiques) était pleine d’avantages lorsqu’elle fut choisie, autant la normalisation à outrance des processus en vigueur dans les grandes écoles aboutit à un alourdissement des procédures tel qu’il devient difficile de caser les deux dans un emploi du temps non extensible.
        Donc, on s’oriente soit vers une formule à la Sandhurst, soit sur un modèle proche de l’Allemagne (?). Mais si Sandhurst, quid des classes prépa en lycée militaire ? Donc, problème complexe, y aller prudemment. Et faire confiance aux chefs militaires de l’armée de Terre. Et non je ne suis plus dans l’Institution, pour ceux qui me soupçonneraient de courtisanerie.

      • Frede6 dit :

        N’est ce pas là le problème? On veut donner des titres d’ingénieurs à nos officiers ce qui suppose de solides enseignements académiques et de la recherche, ce qui consomme des volumes horaires et des moyens, souvent au détriment des fondamentaux du métier.
        Pour l’avoir vu à la Baille, ça se termine souvent par un empilement de couches superficielles. Un peu bon à tout mais aussi bon à rien.
        Je ne suis pas contre un objectif louable en termes de recrutement et de reconnaissance, mais il faut s’en donner les moyens et surtout le temps…et peut être ne pas tout faire en interne dans un souci d’efficacité.
        Bref ils ne disent pas que des bêtises à la cour des comptes.

        • PK dit :

          Sans doute faire comme à l’X : une année de plus. Les X font deux ans, pendant lesquels ils font grosso modo un Master. Puis, ils font une « école d’application », qui est une école d’ingénieur, qu’ils intègrent en 2e année. Ils ne font donc que 2 années d’école, soit une année de plus que les ingénieurs.

          Les Cyrards pourraient faire de même : deux années académiques, pour se former intellectuellement, puis deux années mili, pour se former à leur métier. Les années académiques seraient ainsi de meilleur niveau qu’actuellement, ainsi que les années mili.

          Le problème serait pour ceux qui découvrent que le mili n’est pas pour eux. Il faut une passerelle vers une école d’ingénieur, mais si la base académique est bonne, cela ne devrait pas poser de problème.

          Bien entendu, cela doit s’appliquer aussi à l’Air et Navale…

    • JC dit :

      Un peu et que se cache-t-il derrière cette remise en cause ? Une externalisation ? Prochaine étape : créer un EPIC avant l’arrivée de sponsors ?

      • Evêque ad patribus dit :

        Ca n’est pas une remise en cause. La Cour constate seulement qu’en le statut actuel de Coët ne lui permet pas de continuer d’accroître le parcours académique des élèves-officiers (surtout ceux de l’ESM en fait, avec de plus en plus de stages à l’étranger, sans forcément de lien avec le monde « mili » et une formation accrue notamment pour la filière ingénieure), qui est obligatoire car Coët délivre un diplôme de l’enseignement supérieur et le titre d’ingénieur pour les élèves des filières scientifiques, et la formation militaire attendue pour de futurs officiers. A titre de comparaison, les autres grandes écoles d’ingénieurs délivrent le titre en 3 ans également, mais sans temps de formation militaire.

        Le passage en « Grand établissement » (i.e. le statut juridique des grandes écoles), à l’instar de ses consoeurs de Brest et de Salon, doit permettre d’améliorer la gouvernance et les moyens de l’école, qui lui sont de fait déconcentrés et pilotés par un CA, présidé par le DG de l’école (en l’occurrence le général commandant les écoles pour Navale et l’Air). Un grand établissement dispose d’autres instances, comme un conseil de la formation, un conseil académique etc et élabore des projets d’établissement qui donnent de la souplesse puisqu’ils prévoient des adaptations en fonction des besoins. Ainsi, l’accroissement des besoins en encadrement permet un ajustement (moins d’académisme et plus de formation militaire) ou inversement, une volonté de renforcer qualitativement la formation académique en période « plus tranquille » peut entraîner un réajustement des enseignements et du temps de formation militaire. Souplesse, réactivité et Auftragstaktik : voilà seulement ce que permet un changement de statut, avec un renforcement des pouvoirs du général commandant l’école.

        • rainbowknight dit :

          « La grenouille qui se veut faire aussi grosse que le boeuf » comment expliquer à ma gamine l’allégorie dissimulée dans le texte ?
          Les aînés passés par Coët étaient ils moins intelligents que les futurs diplômés censés demain les remplacer ?
          France pays de la branlette intellec ou péter plus haut que son … à l’image de ses zélées élites…..

    • CBA Jean TTA dit :

      Non, contrairement à ce que son nom peut laisser à penser la Cour des Comptes évalue l’ensemble des politiques publiques, et pas que simplement l’aspect budgétaire.

      Par ailleurs, dans ce cas précis, faut-il être expert de l’enseignement pour constater que 50 heures d’enseignement (hors activités le soir et le week-end, hors travail personnel), c’est beaucoup, surtout quand c’est beaucoup plus que les autres écoles ? Faut-il être expert pour constater que si la CTI dit que Coët ne comprend rien aux exigences du diplôme d’ingénieur, c’est sans doute que Coët n’y comprend rien ?

  4. Catoneo dit :

    Sûr que ça ne va pas plaire aux autorités de tutelle car le rapport de la Cour est spécialement sévère.

    J’ai noté l’évocation de la bureaucratie à la française : « Les dépenses au profit de l’Académie militaire transitent par 15 à 20 canaux budgétaires différents, chacun étant régi par des règles spécifiques et géré par des responsables différents ».
    Autrement dit, ingérable même avec la meilleure bonne volonté.

    • convertor dit :

      Non, non, 20 canaux différents, c’est le ruissèlement … ;- va vous répondre Bercy.

  5. KEL-TO dit :

    SIC TRANSIT …..etc à l ‘image du reste du pays …….à moins que cette déliquescence de l Etat ne soit comment disent ils déjà ?
    ah oui juste une sensation , une sensation de déclin , d’insécurité , de corruption d’asservissement de vassalisation ……

    • convertor dit :

      Cette « école de guerre européenne » devrait commencer par une sorte d’Erasmus des écoles militaires, plus large que les échanges actuels. Là, on prend le problème à l’envers, par le haut, comme le fait souvent l’administration européenne. On crée une structure, et ensuite on cherche à l’utiliser … Pour faire une « école de guerre », il faut déjà avoir tous « envie » de faire la guerre (ou la paix par l’intimidation), et on n’y est pas encore, de loin. Mais grâce à Poutler, l’idée pourrait progresser, ce mérite lui sera peut-être reconnu dans l’histoire du 22ième siècle …

      • Les hommes faibles créent les temps difficiles dit :

        En effet, le premier effet du retour de la guerre en Europe, c’est que l’armée américaine est la seule crédible pour l’endurer par proxy dans le camp occidental, avec des acteurs privés incontournables dans ce buisiness dont les chiffres d’affaires augmentent au fur et à mesure que les dévastations s’étendent…

        Les pays européens qui ont détruit leurs outils de souveraineté en sont réduits à acheter une hypothétique protection avec leurs impôts et des emprunts impossibles à rembourser.
        La guerre est véritablement un racket.

        Pour le reste, pour tuer son chien, il suffit de dire qu’il a la rage.
        Ça n’a pas pris car tout comme les tribunes signées cela n’intéresse personne que ceux qui s’auto-animent…
        https://www.challenges.fr/entreprise/defense/russie-revelations-sur-ces-militaires-francais-sous-influence_853283

        L’hypothèque Trump a une plus grande importance sur les acteurs régionaux du continent européen, la Russie étant ravalée au rang de nuisance.

        Le pivot asiatique retrouvant sa place centrale dans les affaires du monde des hommes, qui veut avouer qu’en laissant détruire notre avenir, en refusant de nous défendre, notre civilisation s’effondre sur elle-même et nous devenons quantité négligeable ?

        Au XXIIème siècle, il y aura toujours des guerres, mais plus de peuples d’origine dans les pays européens et les États-Unis seront véritablement peuplés d’Américains.

  6. Robmac dit :

    Hommage à M. Manouchian
    (Que l’on me pardonne cet hors sujet)

    Ce mercredi, l’entrée de M. Manouchian et de son épouse au Panthéon rend, enfin, hommage a ce couple de résistants, à son groupe dont tous les noms seront inscrits sur une plaque, et plus généralement à tous les étrangers qui ont participé à la résistance ou aux combats contre les nazis (peu de gens savent que les premières troupes qui sont entrées dans Paris pour sa libération étaient composées de Républicains espagnols : une compagnie, la Nueve, qui a combattu avec le Général Leclerc de l’Afrique jusqu’au cœur de l’Allemagne.

    1944 – 2024, 80 ans. pourquoi un délai aussi long ?

    Extrait d’un entretien avec un historien, publié dans ‘La Tribune Dimanche’ du 18/02/24 :

    « L’hommage de la France vous l’attendiez depuis longtemps et activement. Désespériez-vous ?

    En 2014, j’avais participé activement à un dîner avec François Hollande, qui réfléchissait aux futurs panthéonisés. Avec l’historien Jean Vigneux, nous avions plaidé pour Manouchian, sans succès. Une nouvelle tentative eut lieu lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Mais les réticences de l’armée étaient fortes. Pensez : un apatride, étranger, communiste et franc-tireur. L’armée ne voulait pas d’un étranger au Panthéon !  »

    Pour certains, ‘honneur’ signifie plus simplement clanisme.

    • Anonyme dit :

      Ne pas oublier que beaucoup de résistants communistes résistaient par idéologie plus que par patriotisme, qui était clairement désignée comme une valeur bourgeoise! Un fait soigneusement effacé des mémoires… Au crédit de Manouchian, on peut mettre son engagement immédiat dans la résistance en contradiction avec les ordres du parti, tout comme d’ailleurs un certain Henri Krazucky.

    • Chamborant de Sonis. dit :

      Vous oubliez que les communistes étaient les alliés des allemands jusqu’au déclenchement de l’opération Barbarossa en 1941, liés par le pacte Ribentrop-Molotov. Certains d’entre eux ont d’ailleurs été exécutés en 1940, pour des sabotages contre l’armée française. Par ailleurs, le propos des FTP, sauf exceptions, était clairement d’installer un régime moscoutaire en France. Certains ont certes eu des comportements dignes d’éloges, mais pour quelles couleurs se battaient-ils? Enfin , la Nueve, que vous citez, était surtout composée de membres de la CNT-AIT, structure anarcho-syndicaliste, proche de la Fédération Anarchiste Ibérique et qui justement détestaient les communistes.

    • Nimbus - parfois cumulo dit :

      Les réticences de « l’Armée » pour une entrée au Panthéon ? Vous m’excuserez, mais je ne pense pas que cela soit même plausible ! Nous ne sommes plus à l’époque des maréchaux de 1918, ou même de celle du général de Gaulle pour évoquer des humeurs de clan. Sinon, au Panthéon vous avez un ancien médecin militaire démissionnaire après la conquête de l’Algérie, le député Baudin ; vous pensez que l’Armée a fait opposition ?…

    • JC dit :

      Le Panthéon : un vrai meltingpot-pot !

    • VinceToto dit :

      Des communistes genre l’Internationale comme beaucoup d’autres résistants en France, français ou étrangers.
      Sinon, pour info, les Allemands étaient eux aussi des étrangers en France et les SS recrutaient plein de nationalités différentes(dont Français, Arméniens, Espagnols, Ukrainiens, etc.).

    • Robmac dit :

      Le communisme fut un véritable espoir pour les « classes populaires », mais cet espoir reposait sur le mensonge et l’endoctrinement, on le sait aujourd’hui. Mais il suscitait un fort engagement, et était effectivement à vocation internationaliste.

      Le pacte germano-soviétique fut très mal vécu, et de nombreux communistes organisèrent des mouvements de résistance dès le début de l’occupation. D’autres furent des militants soumis. Puis après l’invasion de la Russie, l’engagement fut très important. Les FTP et les FFI constituèrent désormais la résistance, qui progressivement fut unifiée sous les ordres de De Gaulle.

      Tout cela relève de l’histoire, et aucun d’entre nous ne peut jouer les donneurs de leçon, car personne ne sait comment nous nous serions comporté en ces circonstances.

      Mais il y a un fait indéniable : il y eut beaucoup plus de FFI et de FTP que de militaires de « l’armée de l’armistice » qui ont rejoint De Gaulle dans les Forces Françaises Libres …

      • Nimbus - parfois cumulo dit :

        Certaines unités de « l’armée d’armistice » que vous dénigrez, ont préparé leur départ aux maquis en détruisant toutes leurs données administratives, pour éviter qu’elles ne tombent entre les mains des allemands à l’envahissement de la zone sud en novembre 1942… J’ai tenté des recherches pour en savoir plus sur au moins l’une d’entre elles, mais suis tombé dans une impasse. Je ne pense pas qu’on puisse être aussi péremptoire que vous sur ce sujet.

      • Van de Walle dit :

        Charles de Gaulle.

      • PK dit :

        « Le pacte germano-soviétique fut très mal vécu, et de nombreux communistes organisèrent des mouvements de résistance dès le début de l’occupation. »

        Non, c’est tout à fait faux. Il n’y eut personne ou presque chez les communistes. Les premiers résistants furent ceux de l’armée secrète et ceux pendant trèèèès longtemps, à savoir au moins 1941. Vous devriez lire Pierre Nord et « Mes camarades sont morts », livre de chevet de tous les agents secrets de la Guerre Froide.

    • civis17 dit :

      Vous oubliez vous aussi que Malraux évoque « le cortège d’ombres » qui accompagne Jean Moulin au Panthéon , il faisait donc référence a toute la résistance avec l’accord de Charles de Gaulle, sans qu’il soit besoin de la segmenter et d’ en rajouter pour faire plaisir à telle ou telle fraction. Mais bonça c’était avant .avant l’IA

    • Robmac dit :

      Pour en finir avec cette triste époque, une anecdote personnelle : il y eut dans ma famille très très éloignée quelqu’un qui a reçu la médaille militaire pour avoir combattu le débarquement américain en Afrique du nord … Lui, comme certains communistes qui prônaient l’apaisement avec les Allemands pendant le pacte germano-soviétique, n’étaient que des gens soumis et obéissants.

      Heureusement il y eut des gens comme Manouchian, Pierre Clostermann, Jean Moulin, Chanan-Delmas, les pilotes de Normandie-Niemen, Leclerc, pour ne citer que les plus connus, qui furent et sont toujours des exemples ; ce qui ne signifie en rien que nous aurions leur courage si les circonstances se reproduisaient …

    • VinceToto dit :

      Quant aux discussions dinatoires sur les cadavres d’humains, j’ai eu la chance de ne pas diner avec des gens aussi mal éduqués que vous, Vigneux ou Hollande.

    • 96marsouin dit :

      ‘les premières troupes qui sont entrées dans Paris pour sa libération étaient composées de Républicains espagnols’.
      Pas tout à fait exact : Les premières troupes à entrer dans Paris constituaient un ‘Battle Group’ au ordre du Capitaine Drone.
      Un BG était constitué de différentes unités (Blindés, infanterie, artillerie, reco…).
      Dans ce cas précis, la compagnie d’infanterie du BG était la 9è Cie du RMT d’où Nueve (mais ils n’avaient pas combattu en Afrique avec Leclerc, le RMT ayant été formé au Maroc à partir de 1943, les Espagnols rejoignant à ce moment).
      Pour être très précis, les premiers éléments à entrer dans Paris sont 3 Chars du 501 RCC ‘France Libre’.

    • rainbowknight dit :

      Futurs panthéonisés ? Les Charlie Hebdo Angel’s un jour peut être, en attendant le fossoyeur du PS a eu la sagesse de ne plus se représenter devant les français, Jaurès en aurait vomi son Flamby.
      Un parfum de vieille France dans un « monde nouveau » qui effraie les générations présentes…
      L’idée de voir le RN se joindre à l’hommage ça doit vous décoiffer….
      Pour être français l’ armée vous propose la Légion sinon un tas d’assos sauront plaider votre juste cause….

  7. Anonyme dit :

    Pas la peine d’investir dans l’ESM, l’Ukraine combat pour nous… C’est le président qui l’a dit!

  8. speedbird101A dit :

    Ben voui , c’est tout à l’instar de nos 3000 milliards d’euros de dettes….on n’a pas les moyens de rembourser nos ambitions !!! et surtout qu’ aujourd’hui , on ne change surtout pas une équipe qui perd…d’ailleurs en cas d’échec , le mot démission est devenu un gros mot en politique …et quand on voit les rémoras attachés à leur résultats catastrophiques tout comme des chancres sur leur « support  » on se dit que la France est en pénurie de permanganate de potassium ….et de moques !

    • civis17 dit :

      Avons nous encore une ambition nationale bien que dirigés pas des ambitieux .En tout c’est triste pour Saint Cyr , haut les coeurs ils s’instruisent pour vaincre .

  9. Icard dit :

    Si c’est pour des moyens utiles en infra, ok. Mais quand je vois le pognon qui part dans gala de fin d’année ou des caprices d’officiers…. ça me fait bien mal à la tête.

  10. Forban78 dit :

    Le tour viendra pour l’armée de l’air et la marine… série en 3 épisodes… le temps de rédiger les rapports… toux aux 35h comme l’a déjà prescrit l’Europe…

  11. Thierry le plus ancien dit :

    Attendu que, dans ses conclusions, le procureur général constate que le fonds de dotation a perçu en 2012 deux subventions publiques attribuées à l’Ecole de Saint-Cyr-Coëtquidan et qui ne lui étaient donc pas destinées, l’une de 3 000 € attribuée par la région Bretagne, l’autre à hauteur de 36 000 € attribuée par l’Union européenne ; qu’au surplus, sauf dérogation, un fonds de dotation ne peut percevoir aucun fonds public aux termes de l’article 140 II de la loi du 4 août 2008 ;

    Attendu que le fonds de dotation ne conteste pas avoir encaissé des subventions auxquelles il ne pouvait prétendre ; qu’il excipe cependant que ces subventions ont été utilisées dans l’intérêt des écoles et du ministère ; que la Cour pourrait donc juger que la déclaration de gestion de fait sur ce motif ne présenterait pas d’intérêt pratique ;

    Attendu que le fonds de dotation a été constitué sans dotation initiale mais avec l’ambition de réaliser son objet statutaire à partir de ses seules ressources accessoires dont il a été originellement conçu qu’elles proviendraient de la commercialisation de formation, de colloques ou de publications destinées aux grandes entreprises, aux écoles civiles et aux institutions publiques ; que ces ressources « accessoires » ont, en réalité, constitué la quasi intégralité des ressources du fonds de dotation ;

    Attendu que les gestionnaires doivent donc être appelés à compter pour l’ensemble des opérations effectuées par le fonds de dotation du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2012 ; que cette obligation de compter porte tant sur les dépenses que sur les recettes ; tant sur les recettes issues de subventions européennes et régionale qui n’ont pu être perçues qu’en raison de mentions fallacieuses notamment, à raison de coordonnées bancaires autres que celles du comptable public, données aux autorités ayant attribué ces subventions, que sur les recettes provenant directement ou indirectement de son activité de formation qui globalement a bénéficié de manière déterminante des moyens matériels et humains du ministère de la défense sans que celui-ci ait été appelé à l’autoriser par une personne ayant compétence à cet effet ;

    Attendu que M. X a succédé au général Z dans ses fonctions de président du conseil d’administration du fonds de dotation ; qu’il a exercé cette présidence du 29 mars 2012 jusqu’en mars 2015, et en tout cas jusqu’au terme de la période retenue pour la gestion de fait ; qu’il a donc connu et toléré la gestion de fait dont il ne pouvait ignorer la portée ; qu’il a en particulier facilité cette gestion et manié de brève main lors de l’encaissement irrégulier par le fonds de dotation d’une subvention européenne dont celui-ci n’était pas attributaire ; que, s’il a par ailleurs pris des initiatives pour régulariser la gestion par l’obtention d’un titre légal, cette circonstance ne trouvera à s’apprécier que dans le cadre d’une éventuelle condamnation à l’amende pour immixtion dans les fonctions de comptable public ;

    Attendu que le commandant Y a supervisé l’organisation de formations avec le concours de moyens militaires ; que toutefois, alors qu’il avait régulièrement été détaché auprès du fonds de dotation, il n’a fait qu’agir dans le cadre hiérarchique du fonds de dotation et dans la limite des délégations qu’il avait reçues qu’il n’y a donc pas lieu de l’attraire à la gestion de fait ;

    Attendu qu’aux termes de l’article 60-XI de la loi précitée du 23 février 1963, « les comptables de fait pourront, dans les cas où ils n’ont pas fait l’objet pour les mêmes opérations des poursuites au titre du délit prévu et réprimé par l’article 433-12 du Code pénal, être condamnés aux amendes prévues par la loi » ;

    Article 1er : Le général Z et le général A sont déclarés conjointement et solidairement comptables de fait des deniers publics du ministère de la défense, à raison des sommes indument détenues ou maniées durant la période du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2012 au titre des opérations décrites dans le présent arrêt.

    Article 2 : M. X est déclaré comptable de fait, conjointement et solidairement avec les généraux Z et A, à raison des sommes indument détenues ou maniées durant la seule période du 29 mars 2012 au 31 décembre 2012 au titre des opérations décrites dans le présent arrêt.

    Article 3 : En application des dispositions de l’article L. 131-2 du code des juridictions financières et des règles comptables et budgétaires de l’Etat visées au présent arrêt, il appartient aux généraux Z et A et à M. X, dans un délai de trois mois à compter de la notification du présent arrêt :

    – 1/ de produire un compte unique de la gestion de fait ci-avant définie, dûment certifié et signé par chacun d’eux en ce qui le concerne, retraçant, tant en recettes qu’en dépenses, la totalité des opérations de caisse intervenues entre le 1er janvier 2011 et le 31 décembre 2012, y compris le cas échéant les intérêts produits par les sommes indument détenues, accompagné de toutes les pièces justificatives et précisions utiles ;

    – 2/ d’apporter la preuve du reversement dans la caisse du directeur départemental des finances publiques du Finistère de la totalité des recettes inscrites au compte ou, le cas échéant, de l’excédent des recettes sur les dépenses ;

    – 3/ d’obtenir la reconnaissance, par l’autorité compétente, de l’utilité publique des dépenses de la gestion de fait, cette obligation constituant une condition nécessaire de leur allocation par la Cour au stade de la fixation de la ligne de compte.

    Article 4 : Il n’y a pas lieu à déclaration de gestion de fait à l’encontre du fonds de dotation Saint-Cyr Grande Ecole et de MM. Y et B.

    Article 5 : Il est sursis à statuer, jusqu’à la production du compte, en ce qui concerne l’application de l’amende pour immixtion dans les fonctions de comptable public prévue à l’article L. 131-11 du code des juridictions financières et l’article 60-XI de la loi n°63-156 du 23 février 1963 ;

    Article 6 : Le présent arrêt sera notifié aux généraux Z et A et à M. X ainsi qu’au fonds de dotation Saint-Cyr Grande Ecole et à MM. Y et B ; il sera également notifié au ministre de la défense et au directeur départemental des finances publiques du Finistère.

    Fait et jugé en la Cour des comptes, deuxième chambre, le vingt-trois juillet deux mil quinze, par M. Guy Piolé, président de chambre, président de séance, M. Michel Camoin, Mme Françoise Saliou, M. Olivier Mousson, Mme Dominique Dujols et M. Pierre Rocca, conseillers maître.
    source :
    https://www.doctrine.fr/d/CCOMPTES/2015/CCOMPTESJF00150198

    ————————————————————————————

    Ah la « belle époque » ou la cour des comptes tappait sur les doigts des responsables quand ils dénichaient d’autres sources de financement pour pallier aux inombrables déficiences déjà en vogue à l’époque.
    Et leur réflexe n’a pas été de susciter la réflexion sur le pourquoi du comment mais simplement de punir les coupables et de justifier de la réduction des coûts pathologique des ultralibéraux qui frappait St Cyr comme tout le reste.

    La cour des comptes passe son temps à détricoter ce qu »‘elle a elle même fabriqué sur son métier à tisser, c’est dire si elle a filé un mauvais coton !!! pour repartir en sens contraire à toute vitesse et la chiasse au cul ! voyez le tableau !

  12. benoit dit :

    l’article n’est que le reflet de la gestion des établissements publics. on peut faire le parallèle avec n’importe quel université ou école.

    Absence de financement des infrastructures, absence de vision et de cadre clair….. du classique. triste mais tellement vrai.

  13. Pldem806 dit :

    Tout le monde se fiche éperdument de ce que peut penser, dire, écrire la cour des comptes !
    Elle n’a aucun pouvoir, ces rapports n’ayant aucun caractère contraignant.
    Elle tient « informé » le parlement, le public, l’Etat sur la régularité (ou pas) des comptes publics.

    • JC dit :

      Aucun pouvoir … Mais elle peut donner du grain à moudre à ceux qui veulent déstructurer une  » institution  ». Et depuis quelques années on voit bien ce que donne la destructuration de la France, non ?

    • CBA Jean TTA dit :

      Quelle alternative proposez vous ?

      1. Les rapports de la Cour ont un caractère contraignant, ce sont donc des magistrats non élus qui dirigent la France

      2. On supprime la Cour et il n’y a pas de contrôle indépendant de la gestion publique (ou on crée une autre institution dont les avis ne sont pas contraignants non plus, ce qui revient au même).

  14. Bob dit :

    y a pas que la piscine … la salle d’arme est fermée depuis plusieurs année, rongée par les lapins et les infiltrations, et il n’y a plus de Maître d’armes attitré (juste le fils du dernier maître, employé au compte goutte via un ESR). Question symbole, ça se pose là.

  15. nos anciens dit :

    La gestion de l’Emac commence à être connue pour être calamiteuse. Absence de sanitaire et de logements décents et cours de niveau médiocre. Orientation vers la haute intensité qui se traduit le plus souvent comme faire « ramasser les élèves » sans but pédagogique ou militaire. Il est également à noter que des officiers encadrants sont en rupture de ban avec l’institution militaire et se retrouve à ce poste en punition. Le commandement adopté est alors à la limite du grotesque.

  16. Alfred dit :

    La vraie question est pourquoi faut-il une académie militaire pour délivrer un diplôme d’ingénieur reconnu par la commission des titres aux saint cyriens, alors qu’il s’agit de leur formation initiale d’officier, et qu’ils obtiendront un autre titre lors du DEMS ou de BEMS ? (à part pour justifier l’attribution d’une prime sitôt leur sortie d’école). On retrouve là un des
    paradoxes qui ont conduit à l’inflation des grades et appellations dans la plupart des services de l’Etat pour compenser la faible attractivité des grilles indiciaires

  17. Bench dit :

    @aleksansar, commentaire débile et injurieux pour la mémoire de celui qui entre au Panthéon. Vous feriez mieux de vous taire et vous abstenir de proférer des imbécilités pareilles.

  18. Adnstep dit :

    Il y en a un qui n’y est toujours pas, au Panthéon, me semble-t-il, c’est d’Estienne d’Orves. Trop catho, trop AF, trop militaire.

    Pour en revenir au sujet : on touche bien les dividendes de l’ère Sarkozy, hein…

    Question à 100 balles : pourquoi Saint-Cyr n’a-t-elle pas opté pour un statut d’établissement public comme l’on fait l’EA et Navale ? Quand on refuse d’évoluer et de s’adapter…

  19. Charcot84 dit :

    Cette même cour des comptes publiait, il n’y a pas si longtemps que la dissuasion nucléaire coûtait trop cher pour ce qu’elle servait, vu que la paix qui régnait en Europe…..Heureusement que ses préconisations n’ont pas été suivies, on aurait arrêté d’entretenir notre force de dissuasion et on serait à poil devant la Russie et les USA. Après, la tendance de vouloir renforcer le cursus des écoles d’officiers à coups de diplômes universitaires etc…on oublie la raison première de ces écoles qui est de former des cadres supérieurs pour nos armées. Parfois, revenir aux fondamentaux serait très utile , surtout au vu de la situation actuelle où la guerre de tranchée revient alors qu’on la pensait révolue. Enseigne t-on encore aujourd’hui, comment construire des bunkers avec les moyens du bord, avec les matériaux disponibles sur un champ de bataille, comme cela se faisait durant la 1ère G.M ? De plus, changer les appellations des écoles en « académies » ne fera pas modifier l’efficience.

    • Clavier dit :

      -« Après, la tendance de vouloir renforcer le cursus des écoles d’officiers à coups de diplômes universitaires etc…on oublie la raison première de ces écoles qui est de former des cadres supérieurs pour nos armées. « ….
      Absolument d’accord !
      La formation de l’ingénieur reçue a Salon qui fait étudier le « Biplan supersonique à allongement infini « est un bel exemple de l’inutilité de la formation reçue pour le métier d’officier direct……

  20. Thaurac dit :

    Vers 1976 Coet était « que » le 22 ième concours Français , une liste paris match , quant est il maintenant?

    • Caen camp cancan quand quant qu'en dit :

      Qu’en est-il maintenant ?

    • Nimbus - parfois cumulo dit :

      Qu’en est-il ?… Belle expression ! Encore faut-il pouvoir l’écrire. 🙂

    • PK dit :

      « Vers 1976 Coet était « que » le 22 ième concours Français »

      Liste sans doute bidonnée, la « valeur » de l’École est moindre que toutes celles des Grandes Écoles et il y en a un paquet (le groupe Mines/Ponts, le groupe Centrales, les ENSI, etc.). L’ESM a toujours eu une valeur de prestige, mais uniquement chez les fanas milis. Il est notoire que le recrutement est plus bas qu’ailleurs, faute de vocations. Il est donc plus facile d’entrer à l’ESM qu’ailleurs, d’autant plus que le concours est tripartite : science, lettres et éco. Les deux derniers sont des blagues pour la valeur du diplôme ingé à la sortie…

      Bref, l’ESM est à part et c’est ce que tout le monde oublie un peu. Le recrutement est large (perso, je pense que c’est une bonne chose : rien de tel que l’uniformité pour créer des robots incapables de penser (cf. l’X et l’ENA)), incompatible avec le diplôme d’ingénieur pour les 2/3 des recrutés.

      Cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas faire évoluer les choses (cf. ma proposition ci-dessus pour les « sciences »).

  21. Alfred dit :

    Rassurez vous, nous sommes en periode d’austerite et de recherche d’économies comme le montre le lien suivant
    https://www.francetvinfo.fr/les-jeux-olympiques/info-franceinfo-jeux-olympiques-des-livrets-pedagogiques-accompagnes-d-une-piece-de-2-euros-distribues-a-tous-les-ecoliers_6378091.html
    pour un ouvrage incontournable et indispensable à l’education de nos chères têtes blondes (et de leurs parents) pour seulement un peu plus de 10 millions d’euros remise comprise.

  22. Sempre en Davant dit :

    Consolez vous. Rien n’échappe à la médiocrité.
    Les élèves de l’opéra de Paris sont obligés d’aller faire de la musicologie pour que ceux qui n’étaient pas assez bons pour être musiciens leur enseignent ce qu’il ne savent pas faire.

    Rien ne doit échapper aux médiocres quitte à ce qu’ils soient européens pour être assez nivelant.

  23. Fusco dit :

    Je lis toujours avec attention les commentaires et j’y trouve souvent matière à enrichir tantôt mes connaissances, tantôt ma réflexion. Un biffin ne peut pas tout savoir !
    Désolé messires mais sur ce sujet je n’y trouve pas mon compte.
    J’aurais aimé vos commentaires sur différents aspects qui me semblent essentiels :
    Adéquation entre les contenus de formation et les défis futurs (au moins ceux identifiés)
    Ratio strasse / formation mili
    Infrastructures : Quelles lacunes ? Que manque-t-il pour redevenir une « académie » de premier rang ?
    Cursus : Tous les élèves sont-ils dans les bonnes filières ?
    Défis du recrutement et de la fidélation après 5 ans ?
    Bovinantes et force morale : une cocktail gagnant ?
    Etc etc
    Je suis passé par cette belle maison il y a plus de 40 ans, alors je peux comprendre que les choses aient bien changé (dans un sens ou dans un autre)

  24. LaMeuse dit :

    Donc , en fait la vraie question est : Peut on admettre que l’ESM, qui forme les officiers centraux des armées, ne soient pas diplômés ++ selon des normes civiles, en face de ceux de l’Ecole de l’Air et c.. ou de l’Ecole Navale ?

    Il y a un effet sur le recrutement et sur les fonciers utiles pour l’EMS2/3 en regard des pistes IA en 2eme partie de carrière. Mais s’il s’agit des officiers subalternes (aspirants OSC et autres) Coet paye aussi dissolution forcée des écoles d’armes.

    • PK dit :

      Vous vous trompez si vous pensez que Naval ou l’Air forment de meilleurs ingénieurs que l’ESM.

      Premièrement, la vocation de ces trois écoles n’est pas de former des ingénieurs, mais des officiers : il y a donc un temps de cursus « formation officier » qui est à inclure sur un temps de formation classique d’école d’ingénieur (de 3 ans), donc au détriment d’une formation plus classique : mêmes causes, mêmes effets…

      Deuxième, la qualification ingénieur est un titre délivré par une commission selon un parcours donné. Toutes les écoles ne l’ont pas (ceux qui ont connu les batailles autour de l’EPITA en savent quelque chose) : à vouloir trop spécialiser, on ne peut avoir le titre. Un ingénieur, c’est un gars avec une formation large, très peu spécialisé. Le but est d’avoir un gars adaptable, pas un spécialiste d’un truc unique. Ça, c’est le rôle du technicien, et on ne lui demande pas le même boulot ensuite.

      Il existe aussi mécaniquement un problème de recrutement. Si vous ne recrutez que des mauvais, quelle que soit la formation, vous aurez des mauvais formés. Or, la différence entre l’ESM et l’Air et Navale vient PRINCIPALEMENT de là : l’Air attire à cause des avions et Navale a gardé ce prestige. Saint-Cyr a gardé un certain prestige côté populaire, mais n’attire personne en prépa. Sorti des prytanées, le recrutement externe est quasi nul. Alors oui, il y a quelques bons parmi les élèves des prytanées, mais non c’est très insuffisant pour insuffler toute la qualité nécessaire que l’on retrouve dans un panel large.

      Enfin, Cyr, contrairement à l’Air et Navale, offre un recrutement beaucoup plus large, puisque grosso modo, quel que soit votre parcours, il y a une voie d’entrée (sciences, tech, lettres, éco). Or, comment amalgamer ensuite tout cela dans un tronc commun ? C’est impossible.

      Du coup, Cyr souffre de la comparaison avec l’Air ou Navale, mécaniquement, indépendamment des statuts des écoles.