Combat terrestre : Thales va diriger un projet dédié à l’analyse automatique des situations tactiques

Le mois dernier, à l’occasion de la création de sa nouvelle entité « cortAIx », Thales a expliqué que, grâce à l’intelligence artificielle, les performances des capteurs aéroportés allaient être « décuplées ».

Et de citer le cas de la nacelle optronique TALIOS [pour Targeting Long-range Identification Optronic System / Système optronique d’identification et de ciblage à longue distance] du Rafale, laquelle sera en mesure d’analyser et d’identifier en temps réel les cibles potentielles cent fois plus rapidement. Ainsi que celui du radar Searchmaster, notamment utilisé par l’avion de patrouille maritime Atlantique 2, les algorithmes d’IA devant permettre de compiler rapidement de grandes quantités de données afin de présenter aux opérateurs une « image beaucoup plus synthétique ».

Des projets existent aussi pour le combat terrestre. C’est d’ailleurs la finalité du projet collaboratif de recherche STORE [Shared daTabase for Optronics image Recognition and Evaluation], financé à hauteur de 23,3 millions d’euros par le Fonds européen de défense [FED] et devant être coordonné par Thales.

« Ce projet réunit un consortium de 20 partenaires [industriels, PME et universitaires] issus de 8 pays de l’Union européenne et de la Norvège. Il a pour objectif de constituer une base de données images mutualisée, ainsi que de développer et d’évaluer des algorithmes d’IA dédiés à l’analyse et au traitement de données issues de systèmes d’imagerie de plateformes terrestres », a expliqué Thales, via un communiqué publié ce 25 avril.

L’enjeu de STORE est de développer des solutions visant à analyser automatiquement des situations tactiques de combat terrestre, en s’appuyant sur « l’innovation technologique en matière d’apprentissage profond des données optroniques ».

En clair, en associant l’IA aux données collectées par des capteurs optroniques, le « combattant bénéficiera à terme d’une assistance avantageuse et précieuse pour la perception de son environnement », explique Thales. L’objectif est double : il s’agit d’améliorer la connaissance tactique d’une situation donnée tout en accélérant la prise de décision, et donc la réactivité.

À ces fins, STORE consistera d’abord à bâtir le « socle d’une première base de données partagée et évolutive d’images de défense en Europe et à explorer différentes solutions d’algorithmes de détection », détaille l’industriel. Et d’ajouter : « Ce projet collaboratif proposera une architecture de gouvernance des données et s’appuiera sur des technologies souveraines à coûts maîtrisés ».

Deux autres entités françaises participent à ce projet, à savoir l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA], qui a récemment inauguré AILAB, son laboratoire dédié à l’intelligence artificielle, et Safran, qui ne pouvait qu’en être au regard de son offre en matière de capteurs optroniques.

« Nous sommes fiers de la confiance que nous accorde le FED en nommant Thales, expert en optronique et en intelligence artificielle, en tant que chef de file et animateur d’un large réseau de partenaires, fleurons technologiques et industriels en Europe », s’est félicité Benoît Plantier, Vice-Président des activités Optronique et Electronique de missile du groupe. « Thales s’appuiera sur sa longue expérience dans le domaine des technologies numériques avancées au service des forces pour proposer des capacités de perception assurant une supériorité tactique décisive sur les théâtres d’opérations », a-t-il conclu.

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24 contributions

  1. Paul Bismuth dit :

    Qui fournit la base de données?
    Parce que l’intelligence artificielle a besoin d’être entraînée par des forçats humains qui cliquent sur des images pour tout lui apprendre et cela se passe à Madagascar, un jardin devenu chinois…

    L’ex-entreprise du Kommissär BRETON, qui a bien des dossiers vitaux pour notre souveraineté nationale, est toujours au fond du trou malgré les repreneurs adoubés:
    https://www.lefigaro.fr/societes/en-pleine-crise-financiere-atos-repousse-au-3-mai-la-date-butoir-pour-les-propositions-de-ses-creanciers-20240425

  2. Pico dit :

    Sur le papier ça a l’air intéressant. Des sources venant de différents effecteurs permettrons une meilleure conscience de la situation. Un groupe de véhicule aura plus facilité à repérer les drônes et distribuer les cibles.

    Bon reste à voir l’usine à gaz qui sortira dans quelque années.

  3. Édouard Devillers dit :

    On est de plus en plus dans le jeu vidéo, cependant celui de Thalès a l’air bien moins réussi que les stars du moment que sont  » Battlefield »,  » Call of Duty » et autres  » Arma II » et  » DCS » , qui ont un autre avantage : ils coûtent bien moins cher !

    • Altitude dit :

      Que voilà un commentaire de haute volée.

    • EchoDelta dit :

      Un fusil d’assault ou un char coutent aussi bien cher dans call of Duty que dans la vraie vie, mais bizarrement ni les russes ni les ukrainiens n’achètent d’armes dans Call of Duty pour leur guerre… Peut être parce qu’elles ont l’inconvénient d’être nettement moins létale.

      • EchoDelta dit :

        Bien MOINS chers

        • PK dit :

          cher… c’est un adverbe, pas un adjectif.

          • Shareholder dit :

            Exactement. Merci de votre aide.

            Après le verbe être, « cher » est un adjectif et s’accorde (cher, chère, chers, chères), mais après un verbe d’appréciation (coûter, payer, acheter, valoir, revenir…), « cher » est un adverbe et est invariable.
            C’est le même fonctionnement que pour « lourd » : elle est lourde, elle pèse lourd.

  4. Luc dit :

    C’est bien de travailler sur de telles solutions sur des moyens propres et une architecture civile anisée, mais en l’occurrence plein de boîte sauraient le faire, et pour une entreprise autant investir de la BITD, on attend que ce genre de produit tourne sur une architecture militaire.
    Et si Thales commençait déjà par faire fonctionner SIAC2…?

  5. Hecate dit :

    comme avec tous les programmes de thales, l’armée va faire la guerre avec la vision de thales. on sait très bien ce que ça vas donner quand on voit les programmes déjà en place ou proposé.

    • Mic dit :

      Vous pouvez développer vos arguments !!!!!! Avec votre ramassis de sottises que vous balancez sur les programmes Thales;;;
      C’est pour cela que Thales ne sait jamais aussi bien porter en prises de commandes et chiffre d’affaires depuis 2022
      « https://www.thalesgroup.com/fr/group/investisseurs/press_release/thales-publie-ses-resultats-annuels-2023 »

      • Savoir-être dit :

        C’est pour cela que Thales ne « sait » jamais aussi bien porter : le verbe savoir n’a rien à faire ici.
        C’est pour cela que Thales ne s’est jamais aussi bien porté : le verbe être occupe là sa place légitime.

    • L'Artilleur dit :

      Faute à qui?
      Il suffit de voir combien d’officers apres leurs passage comme officier de programme bascule chez Thalès ou chez Airbus Defense. Si encore ils défendaient les intérets des Armées mais bizarrement c’est l’intéret de leur nouvelle boite qui prime.
      Fournir des projets que personnes ne souhaitent est leur alors leur P1.

      • Mic dit :

        L’intérêt des boites comme Thales c’est que le contrat se passe le mieux possible et que le client soit content à la fin de celui-ci.
        Quand vous êtes payé par votre boite, vous bossez essentiellement pour votre client !
        Car le client est roi comme disait mon pdg , c’est quand même lui qui vous paye à travers la bonne réalisation du contrat !
        Non ?

  6. Robmac dit :

    « Chef : toutes les communications sont brouillées, on fait quoi Chef ? « 

  7. KOUDLANSKI Romain dit :

    Si il n’y à pas l’Allemagne dans ce projet ,ça à des chances de fonctionner .

    • Carin dit :

      @KOUDLANSKI Romain……
      Ce programme est commandé par l’Europe… et il sera le programme de gestion du MGCS et son environnement…
      Tout le monde comprends qu’un char même lourd ne peut pas porter l’ensemble des capteurs nécessaires, il faudra donc en passer par la fusion partagée de la masse de données fournies par l’ensemble des matériels constituant la garde rapprochée et éloignée du futur char lourd.
      SCORPION au niveau de l’Europe en quelques sorte, avec évidemment une passerelle vers le futur cloud OTAN dont justement Thalès est en charge.

    • Diacritique dit :

      Essayons de ne pas confondre « a » (sans accent) et « à » (avec un accent grave).
      – A : forme conjuguée du verbe avoir à la 3e personne du singulier du présent de l’indicatif (il a, elle a, on a).
      Il y a (y avoir) ; cela a des chances (avoir des chances).
      – À, au, aux : préposition.
      Aller à ; jusqu’à ; à la maison ; bonjour à tous ; c’est à moi ; quant à…

      S’il n’y a pas l’Allemagne dans ce projet, ça a des chances de fonctionner.

  8. ji_louis dit :

    En attendant, les russes densifient les champs de mines pour que rien à roues ou à chenilles ne puisse passer. C’est une des raisons majeures de leurs victoires lors de la bataille de Koursk (1943) et de l’échec de l’offensive ukrainienne de l’an dernier (plus la densité de l’artillerie russe et l’absence d’effet de surprise dans les deux cas).

    Il ne sert pas à grand chose de pouvoir détruire l’adversaire si on n’est pas capable d’exploiter la situation. Il faudra trouver un moyen de franchir ces champs de mines, et une opération aéroportée est peu envisageable.