Le 7e Centre médical des armées a noué un partenariat « innovant » avec un hôpital privé

Alors que l’hôpital d’instruction des armées [HIA] Desgenettes de Lyon est désormais un « hôpital spécialisé » dans la prise en charge physique et psychique des militaires blessés, le 7e Centre médical des armées [CMA] vient d’établir un partenariat « innovant » en signant une convention avec un établissement hospitalier privé de la capitale des Gaules.

C’est en effet ce qu’a annoncé l’hôpital Saint Joseph Saint Luc, via un communiqué diffusé ce 13 février.

Cette convention est inédite car elle est la première à établir une collaboration entre un hôpital privé et une structure du Service de santé des armées. Selon le communiqué, elle visera à « faciliter le parcours de soins des personnels militaires et civils soutenus » par le 7e CMA, qui bénéficiera par ailleurs d’un soutien « pour l’activité d’expertise ».

« Avec la transformation de l’HIA Desgenettes, [l’hôpital] Saint Joseph Saint Luc devient le centre de référence pour ces personnels », souligne le communiqué.

Celui-ci explique qu’il était essentiel pour le 7e CMA « d’identifier une structure de santé » pouvant être en mesure « d’accueillir les personnels militaires et civils placés sous sa responsabilité ». Ce que permet donc l’hôpital Saint Joseph Saint Luc, qui propose des « parcours de soins complets et cohérents ».

La signature de cette convention « inédite » s’inscrit dans le cadre du protocole pluriannuel du 11 avril 2022 entre les ministère des Armées, de la Santé et du Budget, dont le but est de « mieux répondre aux besoins de santé de la population, notamment aux besoins spécifiques de la défense dans le domaine de la santé ».

Ce partenariat permettra d’établir des passerelles entre les médecins du 7e CMa et de l’hôpital Saint Joseph Saint Luc, celui-ci devant s’adapter aux « contraintes spécifiques des militaires lors des départs en mission ou à leur retour ».

« Pour Saint Joseph Saint Luc, cette convention est un gage de confiance de la part de l’institution militaire. Elle souligne la capacité de notre établissement à répondre aux problématiques de santé sur le territoire de la métropole lyonnaise et à tenir un rôle de premier plan », a commenté Sophie Léonforte, la directrice générale de cet hôpital.

Pour rappel, implanté à Lyon, le 7e CMA supervise les antennes médicales des unités implantées essentiellement dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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14 contributions

  1. Roland Desparte dit :

    Prometteur et de bon augure !
    Déjà lors de la Grande guerre 1914-1918, l’hôpital accueillait les blessés de guerre…
    Fondé en 1888 et tenu par les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul cet hôpital était à l’origine destiné aux patients les plus pauvres.
    Aujourd’hui un hôpital moderne, avec 360 lits d’hospitalisation, de nombreuses spécialités dont un service des Urgences et des services de Soins intensifs cardiologiques et de réanimation.
    En février 2023, cet Etablissement de Santé Privé d’Intérêt Collectif (ESPIC), à but non lucratif, est le premier établissement de France à se doter d’un “Cone Beam « HiRise »“ permettant une imagerie 3D de haute qualité.
    En savoir plus sur le d’un “Cone Beam « HiRise »“ :
    https://www.saintjosephsaintluc.fr/documents/2314-cp-cone-beam-saint-joseph-saint-luc-02-2023.pdf?1699880601
    Une bonne vidéo pour en savoir plus sur l’histoire non ordinaire de cet hôpital :
    https://youtu.be/pdrJZpm30DE

  2. Nimbus - parfois cumulo dit :

    A priori une bonne solution pour les personnels et leurs familles qui ne peuvent plus être adressés ou aller d’elles-mêmes consulter à l’hôpital Desgenettes ( deuxième du nom, le premier se trouvait sur la presqu’île ) réduit en centre de suivi pour blessés physiques et psychiques… Il n’y a plus d’hôpitaux dans la presqu’île mais on se trouve juste de l’autre côté du Rhône, on ne peut faire plus central, un peu comme l’était le Val-de-Gràce à Paris. Le niveau de ce complexe hospitalier privé hors CHU est excellent ( niveau de compétence identique au CHU ), l’hôpital St-Luc fut très célèbre dans les années 50-60 pour être le premier centre de grands-brûlés d’Europe. Hôpitaux privés, mais non lucratifs. Leurs spécialistes offrent de plus aux médecins éloignés un service de télémédecine ! Je ne me hasarderais pas à m’amuser d’une convention signée avec des hôpitaux aux origines confessionnelles ; le SSA a bien gardé le nom de Ste-Anne pour Toulon…
    Bien sûr reste le problème de l’éloignement : si on est affecté à Gap ou Chamonix, Grenoble est géographiquement plus intéressant !
    P.S. Je n’appartiens pas au service de communication du SSA, et regrette la quasi disparition de Desgenettes ( le Baron a dû se retourner dans sa tombe, lui qui avait même été honoré par le Tsar lorsqu’il fut pris par les Russes, durant la campagne de Russie ! ).

  3. Thierry le plus ancien dit :

    Une capacité de plus qui a été transféré au privé….le « mammouth » continue d’être dégraissé jusqu’à l’os et nous de payer plus cher pour avoir moins bien…

    Parce que s’il est une constance dans le libéralisme c’est bien de nous faire payer en plus les dividendes des actionnaires et les marges bénéficiaire sur des package remplis d’options qui ne servent jamais….

    C’est comme d’acheter une voiture avec en option inclus (et indissociable) la location d’un chameau à bas prix en cas de panne, une assurance contre les chewing-gum collés dans la boite à gant, un couvre volant en moquette à poil long, une boite à meuh comme signal de marche arrière et un viseur tête haute holographique pour voir par caméra dessous la voiture, au cas ou y’aurais un tronc d’arbre qui empêche d’avancer…

    • Roland Desparte dit :

      Excusez-moi mais vous racontez un peu n’importe quoi !
      L’Hôpital Saint Joseph Saint Luc est un Etablissement de Santé Privé d’Intérêt Collectif (ESPIC) et exerce de fait une mission de service public hospitalier. Ses patients bénéficient d’une tarification publique, sans « reste à charge » et sans dépassement d’honoraires. Cet établissement est de forme associative à but non lucratif !
      Il n’y a pas de transfert au privé mais une capacité supplémentaire et un partenariat excellent pour le SSA.
      Maintenant, il est vrai que nous n’avons pas assez d’hôpitaux militaires et que la fermeture du Val-de-Grâce est une aberration !

      • Thierry le plus ancien dit :

        PEU DE PLACE POUR LES INITIATIVES NON LUCRATIVES
        Le système de rémunération du système sanitaire est contraint et ne permet pas l’audace.

        La tarification à l’activité, la T2A, est le mode de financement des établissements de santé depuis 2007. Elle vise à équilibrer l’allocation des ressources financières en responsabilisant les acteurs de santé. Dans cette logique de résultat, où ce sont désormais les recettes issues de l’activité hospitalière qui déterminent les dépenses et non l’inverse, peu d’espace est laissé aux initiatives non lucratives telles que l’amélioration de la qualité de vie du soignant au travail ou du confort du patient. Parfois la prise en charge médicale doit elle aussi apprendre à se passer de l’innovation technique et ou des idées des soignants.
        source :
        https://www.fondationchstjosephstluc.fr/la-fondation/le-centre-hospitalier/
        ——————————————————————-

        Excusez moi de m’esssscuser mais si je ne m’abuse il s’agit bien d’un établissement privé et catholique low cost, c’est du libéralisme subventionné par l’Etat qui remplace du fonctionnaire par du religieux parce que ça lui coûte moins cher, du moins en théorie, qu’il soit sans but lucratif ne signifie pas qu’il ne génère pas de chiffre d’affaire, qu’il réinvestit dans son activité en plus du pognon qu’il reçoit de l’Etat.

        Le Personnel est payé aux copeaux de rabotage et il va de soi que ce ne sont pas les plus compétents qui bossent pour une misère, l’on peut en déduire que ceux qui en ont les moyens iront se faire soigner ailleurs après passage dans cet établissement, c’est pourquoi il a besoin des subventions de l’Etat qui en plus lui refile un contrat de l’armée ou les patients n’ont pas le droit de se plaindre…. comme c’est commode et opportuniste…

        On peut s’interroger aussi sur les militaires français d’une autre religion ou laïc qui pourraient avoir un problème quand à la destination religieuse de cet établissement. Apparemment les prières c’est pas reconnu par la sécu comme système de soin et les miracles sont trop rare, faut pas compter dessus, le forfait résurrection n’a aucune garantie de résultat !

        Faute de soin, Macron offre des prières à la place…

  4. Rakam dit :

    Tout ce qui peu être bénéfique pour le service de Santé des armée est bon à prendre, dont acte…

    • Nimbus - parfois cumulo dit :

      Bénéfique pour les malades ou blessés qui n’ont plus d’hôpital militaire dans leur région oui. Bénéfique pour le SSA qui a perdu sa structure hospitalière régionale : à mon avis non. Sauf si une saine relation s’installe entre les médecins militaires des antennes et les médecins civils de ce complexe hospitalier. A voir dans le temps, surtout s’il s’agit d’une expérience appelée à se multiplier dans les autres régions ayant perdu ou en passe de perdre leur hôpital militaire…
      P.S. Mon premier hôpital dit à l’époque de rattachement était un hôpital mixte ( civil avec partie militaire ) le dialogue avec les civils était parfois très ardu !

  5. Yann dit :

    Les PPP (Partenariats Public Privé) sont en général de jolis pièges sur le moyen long terme. Les exemples commencent à devenir nombreux.
    Dans un premier temps, ça cache bien la misère, ensuite on s’aperçoit vite que l’on a plus ni la maitrise financière, ni de ce qu’il s’y passe vraiment (fuite de données, entre autres) et les pertes de compétences (…) Autant les dommages peuvent n’être « que » financiers dans le cadre général au mieux, autant les dommages sont extrêmement dangereux dans un cadre militaire et de défense national… mais nos politiques pensent à autre chose, et c’est pas pour le bien de la nation.

    • Roland Desparte dit :

      Jusqu’à plus ample informé …
      Les attaques contre les contrats de partenariat public-privé (PPP) se développent, au point de mettre en danger leur pérennité, alors que selon les études disponibles les résultats vont à contre-courant des attaques !
      Selon ces études, les personnes publiques sont globalement satisfaites du rapport qualité/prix des contrats de partenariat. En effet, 80 % des personnes publiques interrogées se déclarent plutôt satisfaites, dont 67 % satisfaites ou très satisfaites. La très grande majorité d’entre eux sont perçus par la puissance publique comme performants.
      Dont acte.
      https://journals.openedition.org/rei/5480#tocto2n10

  6. DUFRICHE dit :

    Desgenettes a été sacrifié sur l’hôtel de changements politiques parisiens non assumés. Le partenariat avec les HCL a été saboté par ces mêmes dirigeants et on essaye de faire croire que la situation va s’arranger avec un nouveau partenaire?? Les militaires sont assez grands pour aller d’eux mêmes consulter dans le civil et cela depuis 15 ans maintenant. Il faudra aller aux résultats car seuls les résultats comptent et stop à ces effets d’annonce qui ne trompent plus que ceux qui les rédigent. L’HSA est une coquille vide et on veut nous faire croire qu’il s’agit de transformation? Si telle est la nouvelle définition des fermetures d’hôpitaux, alors oui Desgenettes s’est transformé!

  7. Jackez Le Navenec dit :

    Bizarre de présenter une telle chose comme étant innovante. La question est de savoir si la patientèle militaire lyonnaise se présentait en masse pour être prise en charge dans l’Hôpital Desgenettes ? La réponse est non. Le personnel d’active est en principe peu malade. La patientèle de l’Hôpital Desgenettes était avant tout une patientelle de proximité. Par ailleurs Saint Luc Saint Joseph est un Espic. Il n’y a rien d’innovant dans cette affaire. Du temps de feu les projets de CMA, pratiquement tous les CMA de la région avaient conclu des accords, essentiellement d’accueil de personnels de santé en vu de parfaire leur formation à la prise en charge des traumatisés graves.

    Ce partenariat ressemble plus à de la poudre aux yeux visant à satisfaire les penseurs actuels et faire passer la chose auprès des militaires.

    Au demeurant l’Hôpital Saint Luc Saint Joseph est un excellent Hôpital qui a d’ailleurs déjà travaillé très étroitement avec feu l’HIA Desgenettes il y a quelques années.

  8. Ératosthène dit :

    D’où viennent les partenariats public-privé et à quoi mènent-ils ?
    https://iatranshumanisme.com/2021/09/17/la-grande-reinitialisation-a-un-but-precis/

  9. Jackez Le Navenec dit :

    Encore de la poudre aux yeux. La patientèle de feu l’HIA Desgenettes était essentiellement une patientèle de proximité et de retraité. Le militaire d’active est peu malade et quand il l’est il a le libre choix de sa filière médicale. Présenter ce parateniat comme une innovation n’a rien de véridique. Tout le monde a oublié le plan SSA 2020 et ses projets de CMA. A cette époque pratiquement tous les CMA de la région (des Alpes à l’auvergne et au delà avait passé des conventions avec les centres hospitaliers de proximité, et cela vaut pour le 7ème CMA). Ces accords ont bien vite été oubliés.

    Ceci étant dit l’Hôpital Saint Joseph Saint Luc est un ESPIC, un excellent établissement qui a déjà largement travaillé avec feu l’HIA Desgenettes.

    Il n’en demeure pas moins que les choix faits il y a quelques années par les penseurs, essentiellement parisiens, concernant les hôpitaux de Lyon et de Bordeaux ont été calamiteux. Le SSA est en grand manque d’équipes chirurgicales et de soins critiques. Ce n’est pas en agitant de la poudre aux yeux que le Service, qui possède tant de talents, remontera une pente qu’il a dégringolé à toute vitesse.