Mer Noire : L’état-major ukrainien revendique la destruction d’un autre navire de débarquement russe

Ce 14 février, récemment nommé commandant en chef des armées ukrainiennes, le général Oleksandre Syrsky a affirmé que la situation sur la ligne de front est « extrêmement complexe et tendue », les forces russes étant en train d’y « augmenter leurs efforts » en vue de prendre l’initiative. Et cela alors que, au bout de deux ans de guerre, Kiev fait face à une accumulation de difficultés, avec une aide militaire américaine bloquée, des troupes qui peinent à être renouvelées [et donc relevées] et un approvisionnement en munitions encore insuffisant.

Pour autant, si la situation est compliquée sur terre, il en va autrement sur mer. En effet, après avoir détruit ou gravement endommagé une dizaine de bâtiments de la flotte russe de la mer Noire, les forces ukrainiennes viennent d’en ajouter un autre à leur tableau de chasse… alors que leur flotte de navire de guerre a été réduite à presque rien lors de l’annexion de la Crimée en 2014.

Ainsi, dans la nuit du 13 au 14 février, affirme Kiev, le navire de débarquement russe Caesar Kounikov [classe Ropucha] « a été détruit » par des drones de surface [USV] « Magura V5 » alors qu’il se trouvait au large d’Alupka, dans les eaux de « la Crimée temporairement occupée ».

Le Caesar Kounikov était « l’un des navires russes les plus récents », a soutenu la Direction principale du renseignement militaire ukrainien [GUR], qui a revendiqué cette opération, menée avec l’appui « de toutes les composantes des forces de sécurité et de défense de l’Ukraine ». En réalité, ce bâtiment a été construit par les chantiers navals de Gdansk [Pologne] dans les années 1980…

En outre, toujours selon le GUR, l’interception des communications russes indiquerait que seule une « tache huileuse » restait du Caesar Kounikov. Et d’ajouter que des hélicoptères Ka-52 et Mi-8 ont survolé le lieu du naufrage présumé.

Pour le moment, le ministère russe de la Défense n’a pas encore réagi aux affirmations ukrainiennes.

Depuis le début de la guerre, au moins quatre navires de débarquement appartenant à la classe Ropucha ont été gravement endommagés ou coulés, le Casear Kounikov ayant rejoint le Minsk et le Novotcherkassk [l’un et l’autre ayant été touchés par des missiles] ainsi que l’Olenegorski Gorniak, visé par un USV. Un autre, de type « Alligator », le Saratov, a été détruit en mars 2022.

Pour Kiev, viser de tels navires permet d’affaiblir la logistique des forces russes. A priori, ces dernières ne disposeraient plus que de deux bâtiments de type Ropucha [l’Iamal et l’Azov] en mer Noire. Voire trois, si le Kostjantyn Olschanskyj, saisi à la marine ukrainienne en 2014, peut être remis en état.

Quoi qu’il en soit, le Caesar Kounikov est le second navire à avoir été détruit par des drones Magura V5 au cours de ce mois, le premier ayant été la corvette Ivanovets [classe Tarantul-III].

Pour rappel, le Magura V5 mesure 5,5 mètres de long pour une largeur de 1,5 mètre. Difficilement détectable et pouvant naviguer à la vitesse de 42 noeuds [78 km/h], il emporte jusqu’à 320 kg d’explosif.