L’HIA Desgenettes ne deviendra pas une « antenne hospitalière » mais un « hôpital spécialisé des armées »

En octobre 2021, le ministère des Armées annonça que l’hôpital d’instruction des armées [HIA] Desgenettes, à Lyon, allait devenir une « antenne hospitalière », son effectif devant alors être réduit à une centaine de personnels de santé. Cette nouvelle structure ne devait alors plus que proposer aux militaires des « services de coordination du parcours de santé », des soins « de réadaptation fonctionnelle » ainsi qu’un « service de consultation centré sur la prise en charge du stress post-traumatique ».

Cette décision était l’une des conséquences du plan SSA 2020 du Service de santé des armées [SSA], qui reposait notamment sur la « différenciation » des huit HIA en fonction d’impératifs opérationnels.

Ainsi, ceux de Clamart [Percy], de Saint-Mandé [Bégin], de Toulon [Sainte-Anne] et de Marseille [Laveran] devaient conserver les « compétences indispensables à la prise en charge des blessés de guerre et des moyens humains et matériels nécessaires aux projections d’unités médicales sur les théâtres d’opérations et aux évacuations médicales stratégiques. Dans le même temps, ceux de Bordeaux [Robert-Picqué], de Lyon, de Metz [Legouest] et de Brest étaient appelés à nouer des partenariats avec leurs homologues civils afin de « s’intégrer dans l’offre de soins proposée dans leurs territoires de santé ».

Ce plan fut par la suite amendé par Florence Parly, alors ministre des Armées… Mais seulement pour l’HIA « Clermont-Tonnerre », celui-ci ayant démonté son intérêt pour la poursuite des missions liées à la dissuasion nucléaire dans le contexte de la pandémie de covid-19.

Pour l’HIA Desgenettes, il était prévu de sceller un partenariat avec les Hospices civils de Lyon, lequel devait se concrétiser en deux temps : d’abord, avec le transfert d’une quarantaine de personnels militaires vers les services de chirurgie de l’hôpital Édouard Herriot, puis avec un projet commun de « pôle de réhabilitation » qui, finalement, ne put pas voir le jour. D’où la décision de le transformer en « antenne hospitalière », rattachée à l’HIA Sainte-Anne de Toulon.

Seulement, au regard du nombre d’unités et de formations présentes dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, cette mesure fut contestée… Et les élus ne manquèrent pas de donner de la voix, en remettant en cause sa pertinence. Certains allèrent jusqu’à évoquer la création d’un « désert hospitalier militaire dans le centre et l’est de la France ».

Cela étant, un an plus tard, l’actuel ministre des Armées, Sébastien Lecornu, décida de suspendre toutes les transformations en cours du SSA. « Je veux une feuille de route entièrement nouvelle sur le Service de santé des armées afin d’introduire la préparation à des guerres de haute intensité, sur laquelle il faudra s’accorder, y compris pour les hôpitaux militaires dans les territoires », avait-il déclaré, à l’Assemblée nationale.

Cette nouvelle « feuille de route » devait prendre en compte la hausse des effectifs de la réserve opérationnelle, dans le cadre de la Loi de programmation militaire 2024-30.

Finalement, l’HIA Desgenettes ne deviendra pas une « antenne hospitalière des armées » mais un « hôpital spécialisé des armées » [HSA]. C’est en effet ce qu’a annoncé le SSA, le 29 janvier.

En réalité, le ministère des Armées n’est pas totalement revenu sur la décision annoncée en octobre 2021… car seule l’appellation de l’HIA Desgenettes a changé, ce qui permet de sauver les apparences…

L’HIA Desgenettes de Lyon « devient un hôpital spécialisé des armées dans la prise en charge physique et psychique des blessés. Ce changement de format vise à replacer l’offre de santé au cœur de l’activité du Service de santé des armées, en réponse aux nouvelles menaces et enjeux stratégiques », a ainsi indiqué le SSA, qui n’a pas précisé le nombre de personnels de santé devant y être affectés.

Et d’ajouter : « Son évolution s’accompagne d’innovations tant sur le plan de l’organisation des soins que sur celui du soutien, en lien étroit avec l’hôpital national d’instruction des armées Sainte-Anne à Toulon, auquel il est rattaché ».

Quant à l’offre de soins, elle est peu ou prou identique à celle qui avait été annoncée il y un peu plus de deux ans. Il est en effet toujours question de mettre en place « un parcours de santé coordonnée et une prise en charge des militaires blessés physiques et psychiques ». En outre, « l’insertion de compétences du SSA […] au sein des Hospices civils de Lyon » est maintenue.

Cela étant, selon la LPM 2024-30, l’HIA Robert-Picqué connaîtra un sort identique, à la différence de l’HIA Legouest, appelé à « consolider » ses « missions spécifiques », dont « l’expertise pour les unités militaires du Grand Est ».

« Desgenettes et Robert-Piqué se spécialiseront dans la réhabilitation physique et psychique sur le long terme des militaires blessés, en lien avec l’Institution nationale des invalides et les maisons Athos », est-il en effet précisé dans le texte.

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50 contributions

  1. Robmac dit :

    J’ai du mal à comprendre les raisons qui ont conduit à fermer le Val de Grâce à Paris (tout comme l’Hôtel Dieu, civil). Mais il ne faut pas oublier qu’en cas d’attaques (comme on le voit un Ukraine), un plan de mobilisation des hôpitaux civils sera mis en action, comme ce fut le cas lors du terrible attentat du 13/11/2015 au Bataclan (et à proximité), où l’ensemble du personnel hospitalier de la région parisienne a fait preuve de dévouement et de compétence.

    Mais d’une façon générale, les hôpitaux français sont à la ramasse ….

    • Ératosthène dit :

      @Robmac : Les hôpitaux français sont à la ramasse parce que c’est voulu. Le but est que des groupes de producteurs de médicaments les rachètent pour un euro symbolique. Ils seront alors privés et celui qui diagnosticera sera aussi celui qui vend les médicaments.
      Le soigneur n’aura plus le but de soigner mais de vendre le plus de médicaments possible.

      Il y a tous les ans la rencontre à Chamonix entre les décideurs privés, publiques et politiques qui met l’agenda à jour :
      https://www.canalcham.fr/

      • Meiji dit :

        Rien qu’a voir comment les parkings des hôpitaux publics ont été confiés a des opérateurs privés (Indigo, Vinci …), c’est scandaleux.

      • Ben voyons dit :

        Et à Chamonix, les marmottes…

      • Nimbus - parfois cumulo dit :

        Commentaire stupidement complotiste. Faire plus débile comme type de réflexion, me paraît impossible ! Que l’évolution du système hospitalier français soit très défavorable, surtout guidée par des mégalomanes omniprésents comme Guy Vallancien, n’implique absolument pas qu’il y ait un complot capitaliste, mais un « bordel ambiant » désastreux !

    • Rakam dit :

      C’est clair, nous avions un service de santé des armée très bien structuré et des gens compétents mais ça…
      Nos hôpitaux aujourd’hui sont au-delà du trou noir c’est dire…

      • mich dit :

        Bonjour , faut pas exagérer non plus sur les « compétences » d ‘avant , cela ne volait pas bien haut parfois ,mais le maillage était tout autre ,bien sur il y avait encore la conscription dondon il fallait bien ça .

    • jean dit :

      Declaration en 2003 d’un responsable politique de droite lors d’une réunion en bretagne: « Nous avons un problème avec l’hôpital public en France, …..

      …. c’est qu’il marche ! »

      Depuis le problème est réglé.

    • Félix GARCIA dit :

      « Mais d’une façon générale, les hôpitaux français sont à la ramasse …. »
      —> « On parle beaucoup de l’empreinte carbone, mais il y a aussi l’empreinte sociale »
      https://www.cnews.fr/emission/2024-02-01/la-grande-interview-christophe-guilluy-1448158

    • Long-John-Silver dit :

      Juste des raisons de petit comptable à la petite semaine malheureusement et aucun médecin généraux pour défendre le beefsteak. Avec un joli plan SSA 2020 ou comment faire mieux, avec moins. Aujourd’hui on fait du rétropédalage ou on essai d’écoper le navire avec une petite cuillère à thé. Le service de santé des armées est tout aussi malade si ce n’est pas pire que l’hôpital publique, mais chut!

      • Correcteur Orthographique dit :

        Un médecin général ; des médecins généraux. Aucun implique le singulier ! C’est comme un cheval, des chevaux ! Il y a aussi des médecins généreux ( de leurs efforts) pas toujours potentiels médecins généraux.. 🙂

  2. Robmac dit :

    toujours à propos de ces hôpitaux, le pire est qu’on ne sait pas quoi faire des locaux rendus libres !

    • Tu abuses un peu... dit :

      Pas d’inquiétude… les terrains valent tjs qq millions…

      • Nimbus - parfois cumulo dit :

        Qq millions pour l’Etat ou les collectivités locales, jamais pour le SSA ou le ministère des Armées, même si souvent les bâtiments sont anciens, voire classés.

  3. Félix GARCIA dit :

    « Comment un ver marin se révèle donneur de sang universel ? »
    250 fois plus petite qu’un globule rouge, l’hémoglobine de ce ver de sable arénicole délivre 40 fois plus d’oxygène dans le sang que l’hémoglobine humaine : une formidable découverte bio-inspirée qui pourrait bien révolutionner la chirurgie et la médecine…
    https://www.rfi.fr/fr/podcasts/autour-de-la-question/20240131-comment-un-ver-marin-se-r%C3%A9v%C3%A8le-donneur-de-sang-universel

  4. Félix GARCIA dit :

    Pour aider à refermer tous types de blessures ouvertes :
    • « Pansement-lacet/pansement-corset » de différentes tailles : deux bandes très adhésives reliées entre elles par des lacets que l’on peut resserrer après avoir collé celles-ci sur les deux côtés de la plaie à refermer. On y rajoute trois bandes adhésives en travers (en haut, au milieu et en bas). Puis on recouvre le tout par un pansement compressif (dit »pansement israélien »).
    —> Utilisable en urgence par n’importe qui (peut-être jusqu’au blessé lui-même). Facilement transportable, tout militaire peut en transporter plusieurs. Complémentaire des autres dispositifs (garrots, pansements, bandages …). Non-invasif, il s’enlève facilement pour de futures interventions.

    L’hémoglobine d’arénicole pourrait permettre d’oxygéner en profondeur les tissus afin d’éviter les hypoxies, thromboses, ischémies, nécroses, etc … en plus d’une oxygénation à haut débit (jusqu’à 60l/min si nécessaire).
    Elle aussi serait facilement disponible partout au vu de sa capacité à être conservée en poudre dans un flacon à température ambiante, et de simplement nécessiter d’être mélangée avec de l’eau pour être utilisable en perfusion.

  5. snevels dit :

    Le manque de hauteur de vue pour le SSA ces dernières années est affligeant : Transferts des écoles de Toulon et de Bordeaux à Lyon Bron parallèle à la fermeture des services de l’HIA Desgenettes (il serait dommage que les écoles aient des lieux de stage à proximité), choix de Sainte Marthe pour l’installation du nouvel hôpital militaire marseillais au lieu de lieux mieux desservis pour des raisons de politique locale, régiments médicaux réduits à peau de chagrin (sans aboutir aux économies escomptées)…

  6. Félix GARCIA dit :

    Toujours à propos du SSA, s’inspirer de l’unité COMETE ou des chiens « renifleurs de maladie » de la BMPM pour faire de la veille sanitaire/biologique/épidémiologique dans les sites militaires :
    « Marseille : l’unité COMETE ou l’efficacité contre la Covid par la prévention »
    https://infodujour.fr/societe/41090-marseille-lunite-comete-ou-lefficacite-contre-la-covid-par-la-prevention
    « Des chiens dressés pour traquer le covid : marins pompier et IHU de Marseille »
    Interview du Professeur La Scola, responsable du laboratoire NSB3 IHU Méditerranée Infection et de Monsieur Alexandre Lacoste, ingénieur chimiste, bataillon des marins pompiers de la ville de Marseille
    https://www.youtube.com/watch?v=p93sSwtbf78

  7. Jackez Le Navenec dit :

    L’évolution de cet hôpital est regrettable et ce n’est pas une nouvelle dénomination qui va y changer grand cho se. Pourtant il disposait d’atout indéniable en matière de traumatologie. Situé en plein coeur d’un système hospitalo-universitaire , avec des praticiens parfaitement intégré dans ce monde de la traumatologie et du monde de la brûlulogie qu’il s’agisse des chirurgiens ou des anesthésistes-réanimateurs ainsi que des équipes de bloc opératoire, à proximité de deux aéroports dont l’un pouvant recevoir les gros porteurs type morphée et l’autre les A400 m, proche des écoles du SSA et du camp de La Valbonne, proche de la Brigade alpine, cet HIA pouvait représenter le modèle même d’une intégration civilo-militaire. Malheureusement cela ne s’est pas fait à cause de la gestion calamiteuse des penseurs de l’époque. La crise COVID est passée par là et a montré la grande fragilité du SSA en matière de soins critiques. Le SSA manque d’équipes chirurgicales et celles qui restent sont rincées. Il semblerait donc que les penseurs actuels changent un peu l’orientation de ces deux hôpitaux qui étaient ceux des Ecoles de formation. On peut toujours espérer qu’il ne s’agit que d’une étape et que de vrais projets d’équipes civilo-militaires et une vrai remise à niveau RH des spécialistes des soins critiques soient mises sur pied, en tous cas au delà de l’affichage habituel qui consiste à dire « on fera appel à la réserve » et aux hôpitaux civils.

  8. convertor dit :

    Qu’est-ce que cela signifie exactement « la poursuite des missions liées à la dissuasion nucléaire » ? A mon très humble avis, l’ensemble des hôpitaux publics, privés, militaires doivent avoir des missions « liées à la dissuasion nucléaire » ? Evidemment, c’est cher, très cher, et il vaut beaucoup mieux prévenir que tâcher de guérir, mais en termes de soins je crains que nous ne soyons pas plus prêts que nous ne l’étions pour le virus de Wuhan … Mais peut-être quelqu’un de mieux informé ici pourrait me rassurer ?

    • Nimbus - parfois cumulo dit :

      Je peux répondre à votre question : il s’agit surtout de trouver un argument, « un projet d’établissement » pour parler le langage des administrations civiles ou militaires. Depuis trente ans le format actuel des hôpitaux du SSA était dans les tuyaux ; chaque fois Brest menacé était défendu par les marins, ce qui n’a pas été les cas des autres ( je citerai Toulouse, il y a 35 ans pour la DP pour exemple ).
      La seule chose qui n’était pas prévisible c’était peut-être la fermeture du Val de Grâce ; sauf en étant affecté dans la structure et à un niveau de responsabilité suffisant pour connaître ses difficultés. C’était Bégin qui était à l’époque sur la sellette pour être l’HIA à supprimer en RP. On a voulu, je pense, éteindre la morgue des agrégés du VdG, qui avaient depuis la Grande Révolution, l’oreille des hommes du pouvoir en les soignant.
      Il y a un élément qui n’est jamais évoqué dans la réduction au minimum de ce format de réseau des hôpitaux des armées, c’est la double réforme : 1) suppression de la conscription il y a 30 ans, 2/3 des médecins dans les hôpitaux étaient des internes ou spécialistes civils y faisant leur service, 2) quasi suppression de la formation interne en spécialistes des assistants des hôpitaux des armées, l’internat pour tous devant désigner les futurs spécialistes à former dans les CHU civils. Ces assistants étaient au moins pour la plupart des services la raison même de l’existence de l’HIA ( en plus des soins aux malades bien sûr) et du libellé « Instruction » qui est donc retiré à Desgenettes.
      Le Baron se retourne dans sa tombe, alors qu’il était le médecin le plus célèbre de la Grande Armée ; fait prisonnier par les Russes, il fut raccompagné sous escorte de la garde cosaque personnelle du Tsar vers les troupes françaises…

  9. Félix GARCIA dit :

    S’inspirer de ça :
    « Dynamique structurale des variants du SARS-CoV-2 »
    https://www.youtube.com/watch?v=uDgTPmyQGdA
    « Le point sur les variants du SARS-CoV-2 : passé, présent, futur »
    https://www.youtube.com/watch?v=wBm1BKL4zlg
    Et de ça :
    « Repositionnement : évaluation in-vitro de l’efficacité antivirale de médicaments anciens »
    https://www.youtube.com/watch?v=BG1Zya4FzTY
    —> Pour la veille épidémiologique et la recherche thérapeutique par informatique.

  10. Félix GARCIA dit :

    « Point presse du 01/02 : SSA, 2 mois d’engagement au profit de des blessés civils issus de Gaza »
    https://www.youtube.com/watch?v=DtYWJEBrbRQ

    Le SSA est-il bien équipé en séquenceurs et autres équipements d’analyse ?

    La volonté de gouvernement de régulariser les médecins et soignants étrangers profitera peut-être au SSA. Ce pourrait même être « une filière organisée » avec le gouvernement (sorte de « Légion » du SSA, où la personne se verrait régulariser plus rapidement encore que par les voies habituelles).

    Le gouvernement devrait aussi lancer la production des molécules et génériques de base de la pharmacopée, et ce, à prix coûtant. De même avec la production de tous les équipements médicaux consommables (poches de perfusion, gants, masques, boîtes, blouses, seringues, bandages scalpels, pansements …).
    Les plastiques seraient issus des algues autant que possible (lancement d’une nouvelle filière au passage, pi la filière de recyclage qui va avec).
    Le tout représente un marché de 20/50 milliards par an, et ferait faire des économies considérables aux contribuables (pi c’est bon pour la balance commerciale), tout en nous prémunissant de toute pénurie et tout défaut de qualité.

    L’hémoglobine d’arénicole pourrait être une autre source d’économies considérables (marché mondial du sang de 50 milliards, oxygénation …).

    • Jackez Le Navenec dit :

      Mais se tourner vers le recrutement de médecins étrangers est il une bonne chose ? Il n’y a pas grand chose à dire quand ceux ci sont ressortissant de l’UE. C’est d’ailleurs actuellement possible et réalisé. C’est autre chose quand ces médecins viennent d’ailleurs. En fait cela pose un gros problème d’éthique et peut être assimilé à un pillage des ressources de ces pays. Ces médecins étant censés participer au développement de leurs pays d’origine.

      • Félix GARCIA dit :

        « Mais se tourner vers le recrutement de médecins étrangers est il une bonne chose ? »
        Temporairement (7 à 12 ans), c’est même une nécessité malheureusement. Par manque de médecins. Par manque de temps avant que de nouveaux ne soient formés sur notre sol.
        « Il n’y a pas grand chose à dire quand ceux ci sont ressortissant de l’UE. »
        Je préfère que ceux-ci sont francophones que blancs/beiges de peau. La compétence et l’humanité restant les choses les plus importantes à mes yeux.

        « En fait cela pose un gros problème d’éthique et peut être assimilé à un pillage des ressources de ces pays. Ces médecins étant censés participer au développement de leurs pays d’origine. »
        Entièrement d’accord avec vous. Cela dit, actuellement, nombreux sont ceux qui préfèrent repartir (voire pire, partir vers d’autres pays du Nord) après leurs études ici.
        Et tout cela étant dit, on a quand même besoin de médecins, donc il faut faire quelque chose.

    • Prof de physique dit :

      Importer des médecins, des infirmières et autres personnels de santé des pays qui en sont beaucoup moins dotés que nous me semble cinique et immorale, et cela peut être une occasion de plus pour le reste du monde de nous haïr.

      • Cynophile dit :

        C’est comme « physique » et non pas comme « chimique » que s’écrit le mot « cynique ».

      • Félix GARCIA dit :

        En effet.
        Dites-vous d’ailleurs qu’il y a peu, des personnels soignants libanais émigraient … en Irak !

        Par contre ces mêmes pays pourraient prendre en compte le fait qu’on a pris des centaines de milliers de leurs hommes chez nous alors que nous n’y avons AUCUN INTÉRÊT contrairement à eux !

        De +500 000 personnes arrivées sur notre sol cette année (oui, vous avez bien lu, +500 000), il serait bon … non … indispensable! vital ! de passer à +15 000 (oui, QUINZE mille [environ …]) dans les prochaines années, et mieux « sélectionnées » (étudiants, médecins, chercheurs, artistes …).

    • fabrice dit :

      2 mois d’immobilisation du porte hélicoptère de combat Dixmude pour servir de soigne blessés aux familles des dirigeants du Hamas qui pissent sur la France, second Satan, mère de la « laïcité » cette horreur (on notera que lors d’une visite à des soldats israéliens blessés, l’un d’entre eux a montré au président israélien une affiche qu’il a prise à Gaza montrant la tour Eiffel transformée en mosquée https://www.jpost.com/israel-hamas-war/article-784612..). 68 000 blessés à Gaza, l’Egypte n’a autorisé la venue que de 1200 sur son sol. Les critères ? Payer en backchich 8m euros par personne aux gardes frontaliers egyptiens ou d’autres (on remarquera plusieurs influenceurs gazaouis, en parfaite bonne santé qui ont plusieurs fois faire l’allez retour Gaza Qatar via l’Egypte). Qui est capable à Gaza de payer 8k euros en dessous de table ? Forcément des gens proches du pouvoir… https://observers.france24.com/fr/moyen-orient/20240116-gaza-pots-de-vin-corruption-rafah
      Une opération bidon de com pitoyable. Un ennemi ne se caresse pas, ça se combat.

      • Félix GARCIA dit :

        « on notera que lors d’une visite à des soldats israéliens blessés, l’un d’entre eux a montré au président israélien une affiche qu’il a prise à Gaza montrant la tour Eiffel transformée en mosquée »
        Mais bien sûr …
        Le pire, c’est que vous pensez peut-être que c’est vrai …

  11. Roland Desparte dit :

    Le rapport de Cour des Comptes (juin 2023) est édifiant !
    Ainsi, s’il faut se préparer à un conflit de haute intensité (Discours d’Emmanuel Macron, novembre 2022), alors la lecture de ce rapport m’amène à penser qu’il y a dans cette histoire soit un menteur soit un incompétent !
    Voici en extrait l’une des phrases en question : …/… « dans l’hypothèse d’un engagement majeur, le service ne pourra honorer son contrat opérationnel au profit des forces que s’il parvient à renforcer la complémentarité de sa composante hospitalière avec le système de santé civil. En effet, les hôpitaux d’instruction des armées (HIA) ne peuvent accueillir que 48 équipes chirurgicales, alors qu’il en faudrait 65, à l’horizon 2025, pour répondre aux besoins militaires. »
    Ou encore : « [Avec] seulement 1 480 lits en 2021, c’est-à-dire un nombre de lits globalement équivalent à celui d’un centre hospitalier civil de taille moyenne, il apparaît que, dans un contexte d’engagement majeur, les hôpitaux militaires auront besoin de s’appuyer sur les hôpitaux civils, en cas de rapatriement massif de blessés militaires en métropole. »
    Tout est dit !
    Lire le rapport de Cour des Comptes (juin 2023) :
    https://operationnels.com/wp-content/uploads/2023/10/RAPPORT-COUR-DES-COMPTES-SUR-LE-SERVICE-DE-SANTE-DES-ARMEES-2023.pdf
    Et, après la désastreuse fermeture de l’hôpital du Val de Grâce, la succession de décisions aberrantes se poursuit. Pour l’hôpital militaire Desgenettes, il faut rappeler la fermeture des urgences et du service de réanimation, 820 praticiens (militaires et civils confondus) en 2018, 420 en 2022, 320 lits en 2018 pour ne pas excéder une dizaine aujourd’hui… Ceci alors que cet hôpital est amené à recevoir environ 40.000 militaires ! des militaires des 6e et 8e CMA, et de nombreux militaires “de passage“…
    Il faut se préparer à un conflit de haute intensité ! Serait-ce le même qui, lors du Covid, annonçait passer à 10 000 lits en réanimation pour le pays ? Au 31 décembre 2022, nos hôpitaux disposent de 5 700 lits de réanimation… Et le SSA disposent de 90 lits en réanimation !
    Et concernant la capacité du SSA d’entrer en premier sur un théâtre d’opérations ? (Jadis, seule la France et les Etats-Unis en étaient capables). Le Sénat nous apprend que : « La reconstitution d’une capacité à déployer un hôpital de campagne à l’arrière du front constitue une priorité pour préparer le SSA à un engagement majeur. Cette capacité, qui fait aujourd’hui défaut, revêt en effet une importance primordiale pour faire face à un afflux massif de blessés sur le champ de bataille et permettre le maintien des forces sur la longue durée. »
    Lire le Rapport d’information du Sénat (27 septembre 2023) : https://www.senat.fr/rap/r22-936/r22-936_mono.html
    Alors ? Risque de conflit majeur ou pas ? Mensonge ou incompétence ?

    • Jackez Le Navenec dit :

      « capacité à déployer un hôpital de campagne à l’arrière du front constitue une priorité pour préparer le SSA à un engagement majeur »

      Quelle erreur ! Comme cela on pourra le visiter et montrer de belles tentes comme cela avait été le cas avec l’HMC 150. Les conflits modernes demandent de pouvoir implanter de petites structures chirurgicales au plus près des combats, pas de monter des hôpitaux à l’arrière du front. Si les penseurs actuels sont dans cette idée, et bien qu’ils relisent le soutien sanitaire au début de la guerre de 14. Franchement ce ne sont pas les héritiers de Larrey qui pensent cela. Le SSA a besoin de petites équipes très structurées et entraînées pour être capable d’entrer en premier sur un théâtre et cela passe par la possession d’équipes chirurgicales immédiatement disponibles. Immobiliser des moyens pour faire de la rééducation, c’est joli sur le papier mais en pratique notoirement à côté des besoins nécessaires.

      • Roland Desparte dit :

        @Jackez Le Navenec. Oui, ok avec vous, mais dans une certaine mesure seulement. L’appellation “hôpital de campagne“ est en réalité une unité médicale constituée d’un nombre limité d’intervenants. Ainsi, lors du Covid, l’hôpital de campagne des armées déployé en Alsace était un “élément militaire de réanimation de 30 lits“ (dixit)… « le tout premier défi a été celui de la conception, la structure n’existant pas en tant que telle », a relaté à l’époque le SSA dans un communiqué… Effectivement, le dernier Hôpital Militaire de Campagne, le 810ème HMC du Régiment médical (Le RMED étant une unité de l’armée de terre, basée à La Valbonne dans l’Ain), a été dissous en 2015 (date à vérifier) et le SSA doit piocher dans ses Unités médicales opérationnelles (UMO) pour monter de toutes pièces un Elément militaire de réanimation (EMR) ! Est-ce normal ? Cette carence a été relevée par les sénateurs, mais aussi par l’Assemblée nationale. N’oublions pas, qu’en dehors des conflits armés, le SSA est amené à intervenir en cas de catastrophe, comme l’armée marocaine l’a fait à Asni (au sud de Marrakech) où les Forces armées royales ont établi rapidement un hôpital de campagne sous des tentes. Actuellement, à défaut d’HMC, la politique opérationnelle du SSA est effectivement d’accompagner au plus près des combats pour accomplir des gestes d’urgence, d’évacuer les victimes vers un centre de tri (triage) puis d’orienter vers une structure adaptée. Cependant, un HMC ne serait pas de trop selon les besoins, comme en Egypte où Sébastien Lecornu l’a proposé aux égyptiens (suite au conflit Gazaoui) ou en cas de catastrophe civile (séisme, explosion majeure type AZF à Toulouse ou Bhopal en Inde, …). Gouverner c’est prévoir…

  12. Purgon dit :

    Dividendes de la paix : plus de blessés à soigner : plus besoins d’hôpitaux militaires : plus besoin de SSA : donc des économies dans un souci de synergie et d’efficacité financière…. Une réussite qu’on vous dit! Et en cas d’états d’âme, de chagrin d’amour et de vérole allez donc voir Mamadou le grand marabout , au bout de la rue, la première visite est gratuite … Il faudra s’habituer…

  13. Frérot Georges dit :

    Si j’ai bien compris, une fois retirer l’écume des mots de LECORNU, rien ne change sur le fond.
    Fuyez, barbares et envahisseurs de tous poils la FRANCE se réarme, la « france » en miniature de la Bibliothèque ROSE.

  14. vno dit :

    J’ai un doute ? Le budget de l’armée ne sert pas à payer trés cher des cabinets de conseil avec les ARS et certains médecins civils pour détruire le système de santé de nos armées ?

  15. Dr Jean Marcel dit :

    Ancien praticien hospitalier passé par le SSA et l’AP-HP, ayant longtemps côtoyé les administratifs issus de l’EHESP qui sont à la gouvernance depuis la loi HPST de 2009, je confirme entièrement les propos de certains ici : l’objectif premier de nos dirigeants est de casser l’hôpital public pour mieux le démanteler et le vendre à des groupes privés. Il suffit de voir la très forte progression de ces groupes de santé privé dans l’hexagone ces dernières années.
    La sécurité sociale – dont le budget est supérieur à celui de l’Etat – est la dernière vache à lait française et constitue une proie facile pour tous les financiers (cf scandales financiers EHPAD, centres ophtalmo et dentaires). Pour vous en convaincre, cherchez « financiarisation de la santé » sur Google et documentez-vous. Pour rappel, cet argent est le vôtre (travailleurs cotisants).

  16. DP dit :

    Le CEMAT actuel disait dans un autre papier sur ce blog, que la « reine des batailles » était l’Artillerie…c’est sans doute pour ça qu’elle a été réduite à la portion congrue par ses prédécesseurs dont l’actuel CEMA, le Gal Burkhard (grand stratège militaire sans doute ??? ) 🙁 !!!

    Pour moi, la ‘Reine des batailles’ est la logistique car sans elle : pas de bouffe, pas de munitions, pas de carburant et pas d’EVASAN sans le SSSA et les HIA en métropole pour soigner nos blessés.

    Quant au SSA qui n’existe plus que par son acronyme, il faudrait vraiment qu’il retrouve ses lettres de noblesses comme auparavant…..car en cas de clash….

  17. Hervé Rey-Lescure dit :

    c´est vrai que dévitaliser Desgenettes avec l´école de santé de Bron et les diverses implantations militaires de la région ça fait un peu décision d´énarque fatigué ou aux ordres.
    Cependant il y a un autre problème, c´est le fait que tous les hôpitaux un peu anciens ne sont pas aux normes françaises/européennes et donc condamnés à fermer pour être reconstruits. Il y a 50 ans Laveran a remplacé Michel Levy et idem dans le civil, reconstruction de la Conception et doublement de la Timone et de Nord (on a gardé les vieux bâtiments pour justifier la pléthore de brancardiers).
    Il faut surtout renforcer le nombre des antennes chirurgicales près du front des combats…mais on n´a pas le personnel suffisant.