Coulé en août 1918, le sous-marin français « Floréal » a été retrouvé au large de la Grèce

Lancé en avril 1908, cinquième unité de la classe « Pluviôse » [qui en comptera 18] conçue par Maxime Laubeuf, le sous-marin « Floréal » débuta la Première Guerre Mondiale par des patrouilles dans la Manche, au titre des accords de défense conclus par la France et le Royaume-Uni. Puis, il opéra dans le golfe de Gascogne jusqu’en 1916, année où il fut envoyé en mer Égée pour participer au blocus des détroits reliant la mer Noire à la Méditerranée. Dans le cadre de cette mission, il contribua à la défense du port de Salonique.

Seulement, alors qu’il était commandé par le lieutenant de vaisseau Raymond Féraud, le « Floréal » fut abordé par le croiseur auxiliaire britannique HMS Hazel, qui escortait le cargo Magda en mer Égée. Malgré sa double coque, le choc lui fut fatal… Et, une heure plus tard, malgré leurs efforts pour le maintenir à flot, les 25 membres de son équipage durent l’évacuer. Heureusement, tous furent sauvés par le contre-torpilleur Baliste [classe Arquebuse].

Cet accident aurait-il pu être évité? Le lieutenant de vaisseau Féraud fut traduit devant le conseil de guerre… qui le déclara non coupable. Il fut expliqué que le HMS Hazel avait vu le Floréal venir vers lui « par suite de l’inadvertance » du second maître électricien qui venait de prendre le quart, à la suite du « pacha ». L’officier marinier « manqua, dans la circonstance, de décision qui seule pouvait conjurer l’abordage ».

Quoi qu’il en soit, plus d’un siècle après, le Floréal a été retrouvé dans le golfe Thermaïque par une équipe d’explorateurs sous-marins dirigée par Kostas Toktaridis… lequel n’est pas à son coup d’essai puisqu’il a déjà plusieurs découvertes de ce genre à son actif, dont celle de l’épave du sous-marin britannique HMS Triumph, porté disparu depuis 1942.

Selon M. Toktaridis, le Floréal a été découvert à une profondeur de 98 mètres, dans un « excellent état ».

« Il y avait de très forts courants sous-marins dans la zone de l’épave et une mauvaise visibilité typique de la région. Le sous-marin repose sur le fond limoneux de la baie de Thermaïkos avec une légère inclinaison vers la droite et vers l’avant. Ses périscopes sont abaissés. Le support du canon de 65 mm est visible, de même que ses tubes lance-torpilles. L’une de ses trappes est restée à moitié ouverte », a-t-il expliqué.

Affichant un déplacement en plongée de 550 tonnes pour 51,12 mètres de longueur, le Floréal pouvait naviguer à une trentaine de mètres de profondeur. Il était doté d’un système de propulsion double, composé de moteurs électriques pour évoluer en immersion et de deux moteurs à vapeur à 3 cylindres pour naviguer en surface. Il était surtout armé de 7 tubes à torpilles de 450 mm.