La République tchèque a signé le contrat relatif à l’achat de 24 chasseurs-bombardiers F-35A

C’est désormais officiel : la République tchèque est devenue le dix-huitième pays à rejoindre le programme américain F-35, après avoir signé une lettre d’offre et d’acceptation [LOA] pour se procurer 24 nouveaux chasseurs-bombardiers au standard Block 4 [qui est encore en cours de développement, ndlr] auprès de Lockheed-Martin.

« Le contrat a été signé ce lundi [29 janvier] à Prague par la ministre de la Défense, Jana Černochová, et l’ambassadeur des États-Unis, Bijan Sabet », a précisé le gouvernement tchèque. Il s’agit de la plus importante commande de l’histoire du pays.

« Cet accord de gouvernement à gouvernement fait entrer notre pays et ses forces armées dans une toute nouvelle ère, dans laquelle non seulement nos militaires mais aussi nos équipements modernes nous classent dans la première ligue des alliés européens de l’Otan, En fait, les avions de cinquième génération constituent l’épine dorsale des chasseurs de l’Otan. En outre, leur acquisition augmentera considérablement la préparation au combat des forces armées tchèques », s’est félicitée Mme Jana Černochová.

« Nous sommes honorés de nous associer à la force aérienne de la République tchèque alors que d’autres F-35 sont livrés à d’autres pays européens, […] augmentant ainsi considérablement la capacité de dissuasion de l’Otan », a commenté Bridget Lauderdale, la responsable du programme F-35 chez l’industriel américain.

Slíbila jsem, že smlouva na americké letouny F-35 bude uzavřena nejpozději do konce března a dnes jsem tento slib splnila. Touto mezivládní dohodou vstupuje naše země a také armáda do nové éry – řekla ministryně obrany @jana_cernochova po podpisu Memorandum o porozumění mezi 🇨🇿🇺🇸… pic.twitter.com/tZoCTvlWvl

— Ministerstvo obrany (@ObranaTweetuje) January 29, 2024

Selon les explications livrées en septembre dernier par le ministère tchèque de la Défense, le montant de la facture pour ces 24 F-35A s’élève à 4,3 milliards d’euros. À cette somme, il faut ajouter 1,8 milliard d’euros pour financer les infrastructures nécessaires à la mise en oeuvre de ces appareils ainsi que leur coût d’exploitation jusqu’en 2034.

Il est aussi question de compensations industrielles, à hauteur d’environ 620 millions d’euros. « Celles-ci verront la participation de 13 entreprises et universités tchèques impliquées dans quatre domaines : fabrication de composants, recherche et développement, formation des pilotes, maintenance et entretien des F-35 », a précisé le ministère tchèque de la Défense, via un communiqué diffusé le 29 janvier.

Seulement, le premier F-35A au standard Block 4 ne sera pas livré à la force aérienne tchèque avant 2031… Ce qui peut lui poser un gros problème dans le mesure où le contrat de location des 14 avions de combat suédois J-39 Gripen C/D qu’elle utilise depuis 2004 arrive à échéance en 2027, voire en 2029, une clause permettant de le prolonger de deux années supplémentaires.

Seulement, la République tchèque a boudé une offre de Saab pour moderniser son aviation de combat… Pour rappel, l’industriel suédois lui avait proposé de conserver les 14 Gripen C/D au terme du contrat de location à la condition d’acquérir des Gripen E/F par la suite.

Afin d’éviter une rupture capacitaire, Prague mène actuellement des « négociations intensives » avec Stockholm afin de pouvoir continuer à utiliser les Gripen C/D au moins jusqu’en 2035, c’est à dire une fois que la capacité opérationnelle initiale des F-35A aura été prononcée par sa force aérienne.