Le nombre d’interceptions d’aéronefs militaires russes par l’Otan a chuté d’environ 47% en 2023

Au moment de l’annexion de la Crimée, en mars 2014, l’activité des forces aérospatiales russes aux abords des pays membres l’Otan s’était intensifiée, en particulier dans la région de la Baltique. Cette année-là, 400 interceptions avaient été effectuées notamment dans le cadre de la mission Baltic Air Policing, ce qui représentait une hausse de 50% par rapport à 2013. « Les Russes sont tout simplement en train de tester notre défense », avait commenté un haut responsable de l’Alliance.

Par la suite, l’aviation militaire russe maintint, peu ou prou, son activité à ce niveau. Mais une baisse fut constatée en 2021, les avions de combat de l’Otan ayant dû effectuer environ 290 décollages sur alerte [alpha scramble] pour intercepter des aéronefs volant à proximité des frontières de l’Alliance, avec leur transpondeur éteint et sans avoir préalablement déposé un plan de vol.

Avec les tensions engendrées par la guerre en Ukraine et la présence accrue de l’Otan sur son flanc oriental, le nombre d’interceptions d’aéronefs russes augmenta significativement, avec pas moins de 570 interventions, principalement, là encore, en mer Baltique.

Cette année, selon les chiffres que le Commandement aérien allié vient de publier, les forces aériennes de membres de l’Otan ont décollé à 300 reprises en réponse à la présence d’avions militaires russes. Ce qui marque un recul de 47% par rapport à l’an passé.

« En 2023, dans toute l’Europe, les forces aériennes des pays de l’Otan ont effectué plus de 300 sorties sur alerte pour intercepter des aéronefs militaires russes qui s’approchaient de l’espace aérien de l’Alliance, la plupart des appareils interceptés l’ayant été au-dessus de la mer Baltique », a-t-il en effet indiqué. Et d’ajouter que ces interceptions se sont déroulées « en toute sécurité ».

En outre, a-t-il noté, les « violations de l’espace aérien de l’Otan par des avions militaires russes sont restées rares et généralement de courte durée ».

Cette baisse significative des interceptions d’aéronefs militaires russes est sans doute due à un trafic moindre en direction de l’enclave [fortement militarisée] de Kaliningrad.

« Du fait de la guerre que la Russie a lancée contre l’Ukraine, la situation en matière de sécurité est la plus dangereuse que l’Europe ait connue depuis des décennies », a commenté Dylan White, le porte-parole par intérim de l’Alliance.

« Les chasseurs de l’Otan sont sur la brèche 24 heures sur 24, prêts à décoller immédiatement en cas de vol suspect ou non annoncé à proximité de l’espace aérien des pays de l’Alliance. La police du ciel est un moyen important, pour l’Organisation, d’assurer la sécurité de ses membres », a-t-il encore fait valoir.

Cela étant, l’Otan maintient également une activité aérienne importante aux abords de la Russie, en particulier à des fins de renseignement. Ce qui peut parfois donner lieu à des incidents, comme l’a montré la collision entre un drone MQ-9 Reaper américain et Su-27 Flanker russe au-dessus de la mer Noire, en mars dernier.