Le couple « drones/CAESAr » est désormais intégré à la préparation opérationnelle des régiments d’artillerie

En janvier, dans le cadre de sa préparation opérationnelle en vue de sa « projection » en Roumanie au titre de la mission Aigle, le 68e Régiment d’Artillerie d’Afrique [RAA] avait profité d’une campagne de tirs effectuée à Canjuers [Var] pour mener une « formation d’adaptation de coordination des appuis feu [CAF] au profit de la section drone ». Ce qui avait aussi permis de valider une procédure de tirs sous « observation drone », après des simulations réalisées grâce au système « Virtual Battlespace 3 » [VBS3]. En clair, ce nouveau mode opératoire était encore expérimental. Désormais, il va devenir la norme.

En effet, lors de son dernier point presse, le 7 décembre, le ministère des Armées a fait savoir que la campagne de tirs que venait d’effectuer, durant cinq semaines, le 40e Régiment d’Artillerie [RA], avait pris en compte, pour la première fois, « l’accélération de la boucle renseignement-feux » lors d’une préparation opérationnelle.

Et cela grâce à l’association du CAESAr [Camion équipé d’un système d’artillerie, d’une portée de 42 km] avec le Système de mini-drones de reconnaissance [SMDR], ce dernier permettant de collecter du renseignement, de désigner les coordonnées d’une cible, de transmettre une demande de tir via le système ATLAS [automatisation des tirs et liaisons de l’artillerie sol/sol] et d’évaluer les dommages infligés à l’adversaire.

Ainsi, avec le SMDR, souligne l’armée de Terre, il est désormais possible de « développer un lien direct permettant un tir en quelques minutes ». Évidemment, les drones viennent compléter les équipes d’observateurs avancés [FO] et les VAB OBS [Véhicule de l’Avant Blindé-OBServateur], en voie d’être remplacés par le Griffon VOA [« version observation d’artillerie »].

Cette « accélération de la boucle renseignement-feux » a été rendue possible par les performances de ces nouveaux mini-drones de reconnaissance, encore appelés « Spy’Ranger ». Développés par Thales, ils disposent d’une autonomie de 2h30 et, surtout, de la capacité de transmettre un flux vidéo en haute définition, de manière sécurisée, sur une distance d’au moins 30 km [contre 10 km pour les Drones de renseignement au contact – ou DRAC – qu’ils ont remplacés].

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41 contributions

  1. Félix GARCIA dit :

    Un autre couplage à faire, serait celui de drones-bombardiers « SkyCarrier » avec l’infanterie et les artilleurs.
    Drones-bombardiers, pouvant larguer des grenades de 40mm ou des obus de 60/81mm, à coupler avec l’infanterie (mécanisée ou non) dotée de lance-grenades (manuels [LP40 – Le Matru], sur tourelles [Mk19], sur drones terrestres [Mk19] …) et de mortiers (60/81mm).
    « SkyCarrier » à déployer depuis des véhicules (Serval/VBL/VBAE/Sherpa/Fardier/Quad/VLFS/hélicos/etc…), ou à pieds (voire avec des mules). Un Serval pouvant, par exemple, emporter 2 « SkyCarrier », deux pilotes, ainsi que de nombreuses munitions (grenades de 40mm, obus de 60/81mm).
    Des grenades de 40mm, ainsi que des obus de 60/81mm, disponibles sur tout le terrain, pourraient servir de points-relais pour ces mêmes drones-bombardiers, qu’ils soient déployés depuis des véhicules ou à pied.
    Des drones de transport (aériens et terrestres) pourraient transporter ces mêmes munitions partout et à la demande.

    • Artilleur dit :

      Vous avez oublié le plus important.

    • JILI dit :

      Lorsqu’on connaît la rapidité de déploiement et de retrait des Caesar, cette association avec ce drone va le rendre encore plus redoutable, et il est certain que l’affaire ne s’arrêtera pas là car il y existe d’autres possibilités à développer.

    • Félix GARCIA dit :

      Voire intégrer des Cabri G2/G4 dans la manœuvre logistique.
      Ou d’autres hélicos en fonction des moments ou des lieux.
      Voire intégrer des équipes d’artilleurs-bombardiers avec « SkyCarrier » dans des hélicos, les déposer avec munitions, et les rembarquer en cas de nécessité, à la grappe si nécessaire.

      « Comme le vent ! »

      PS : « à coupler avec l’infanterie (mécanisée ou non) dotée de lance-grenades (manuels [LP40 – Le Matru], […] »
      —> et lance-grenades de fusils (HK269F)
      LP40 Le Matru à acheter et à employer dans nos forces.

    • jo666 dit :

      Au 68 RA, ils ont les spearwer 120 km d’autonomie armés de MILAN. Il faudrait comme les Ukrainiens des drones SYSPAQ à 1000 euros en carton avec des bombes dans des bouteilles de 2L . en Russie ils ont déduit des tu 22M un bibear et un pantsir … parcontre il faudrait une antenne wifi en guise de radar à balayage électronique ….

  2. Solange D. dit :

    …tout en sachant qu’en face, ils ont aussi des drones permettant de localiser les jolis Caesar.
    Cependant, on peut être rassuré sur le fait qu’ils seraient, évidemment, détectés et neutralisés à temps (???)

    • Arkanac dit :

      suffira de bien assimiler les retex ukr qui en ont perdu 3 seulement en bientôt 2 ans de  »haute intensité »

    • peterr dit :

      Le RETEX ukrainien semble valider l’efficacité de ce genre de système.
      Le CESAR est supposé être hors de portée de l’artillerie ennemie (disons russe). Reste l’aviation et les drones armés.

      Par contre :
      >> capacité de transmettre un flux vidéo en haute définition, de manière sécurisée, sur une distance d’au moins 30 km
      C’est moins (sauf si info volontairement minimisée histoire de laisser la surprise) que la portée du CESAR. Cela suppose un relais (autre drone ou terrestre) pour pouvoir bénéficier de la pleine portée de la transmission. Surtout que les 30km doivent être en absence de jammer

      • Dolgan dit :

        30 km de sa station au sol (VAB puis serval a priori). station légèrement en retrait du front (genre bande de 2 a 5km selon le danger). Optronique voyant un peu plus loin que sa position.

        pour un canon situé en retrait du front, 5 ou 10 km. canon tirant bien sur principalement à portée pratique inférieure a la portée max (confirmé en ukraine ).

        c’est cohérent.

        les frappes à 42km du front ou depuis la zone grise , c’est l exception et relève d un autre niveau de renseignement/décision.

      • Carin dit :

        @peterr…..
        Je me suis fait la même réflexion…
        Et comme vous, j’en suis arrivé au relais à l’aide des véhicules de transmissions/commandement, pour les distances de + de 40kms.
        Je pense même que la mise en œuvre se fera par satellites, (via les canneaux L16 et où SCORPION), directement au CAESAr.

    • rainbowknight dit :

      Alors que faut il faire ? Rien, voilà votre préconisation ..
      De quoi avez vous peur ? Voir l’artillerie française savoir tirer les enseignements du théâtre ukrainien et parfaire le couplage drone/canon …
      Le RETEX est éloquent, malgré une technicité avérée dans le domaine électronique, les russes encaissent sévèrement les coups des CAESAR…
      Prochain défi pour la BITD nationale, appliquer ce principe avec des matériels capables de frapper plus loin encore: type HIMARS-ATACMS et drone … la tâche va être rude pour les trolls.
      Cette nouvelle perspective va peut être nous ouvrir d’autres marchés à l’export, CAESAR/DRONE made in France…

    • radionucleide dit :

      vous n’avez pas suivi tous les épisodes
      la durée de la trajectoire des obus adverses à 30km, est supérieure à la durée du tir du caesar et la sortie de la position

    • Dodo dit :

      En face c’est qui?
      On peut faire ce que vous faites pour tout, ainsi on va constater que tout peut se faire contrer ou détruire, donc autant supprimer les armées vu qu’on peut connaître des pertes.
      Mais j’ai bien l’impression d’être en face de quelqu’un qui cherche à se faire plaisir à vouloir imaginer que nous sommes des moins que rien, que ceux d’en face sont meilleurs que nous…

  3. VinceToto dit :

    Leur organisation a l’air très compliquée/administrative et couteuse.

    • PK dit :

      Normal : en temps de paix règnent les administratifs. En temps de guerre, le pragmatisme reprend ses droits.

    • VinceToto dit :

      Votre pseudo c’est fait mou exprès?

      • PK dit :

        Lisez attentivement et vous saurez que c’est l’obsédée de Poutine qui a changé de pseudo… Ça reste toujours dans les mêmes eaux…

    • Rga dit :

      hello, sur ces conflits débordant de nouveautées, on a eu aussi – quoi qu’on en pense- l’assaut contre Israël du 7 octobre avec des équipes en parapente motorisé. Avec , tout comme en Ukraine, une diffusion publique immédiate d’images que j’imagineraient classifiées dans l’AT. Est ce que ce format d’affrontement / communication réseaux sociaux sera la règle dorénavant? Poser la question, c’est y répondre. fini les scoops retentissants de la presse d’investigation.

  4. Thierry le plus ancien dit :

    Le drone est le compagnon naturel de l’artilleur pour la localisation de la cible et du compte rendu des résultats de tir afin de les corriger en temps réel.

    Les Himars après avoir brillé en Ukraine se sont fait plus discret car le ciblage par GPS commençait à être brouillé et rendait la munition moins précise par endroit. cela ne risque pas d’arriver à un obus conventionnel avec une trajectoire fixé depuis le départ du coup.

    Bien entendu les drone peuvent être brouillés également, particulièrement les drones civils détourné pour un usage militaire, il faut donc un drone militaire qui résiste au brouillage par saut successif de fréquence (ou autre système) afin d’en garder le contrôle, ou au minimum le garder en vol automatique programmé à l’avance.

    Tous les éléments susceptible de servir à un tir d’artillerie doivent rester connecté ensemble, afin de neutraliser un brouillage et tisser une toile d’araignée ou le moindre mouvement est détecté de plusieurs endroit différents.

    Cela est le fondement même de toute armée, la coordination interarmes, un domaine que les russes ou les ukrainiens n’ont pas encore réussi à réaliser dans leurs offensives, mais dont l’Ukraine progresse plus vite avec le matériel occidentale offrant ces possibilités là.

    La haute technologie a souvent été remis en cause dans des guerres excentrés ou elle n’avait guère d’efficacité face à des éléments disparate et fugitifs, mais dans un conflit conventionnel ou l’adversaire accepte le combat sur le terrain, son rôle est tout à fait majeur et déterminant pour la victoire.

    C’est quand le Hamas a été contraint par ses propres action de s’engager en guerre ouverte qu’il a perdu cette guerre, dont l’issue ne fait plus aucun doute. Le dispositif Israélien pour ratisser la zone sud de Gaza ressemble plus à un peigne fin que le coup de massue sur la zone nord, mais cela veut dire que les combattants du Hamas se feront prendre ou tuer sans pouvoir s’échapper. Alors qu’ils n’ont eu aucun mal à passer du Nord au Sud sous les bombardements massif, mais cette fois ils sont dans l’impasse, il n’ont plus d’issue de secours ni de zone de repli, pas même leurs tunnels qui sont autant de tombe et de prisons. Jeter son arme et essayer de passer pour un civil a également peu de chance de marcher.

  5. Geo dit :

    Le drone peut fournir un flux vidéo sur une distance d’au moins 30km et la portée du Caesar c’est 42km selon l’article. C’est pas un problème ça ?

    • Dolgan dit :

      non.

      cela couvre plus de 90% de ses engagements.

      et il existe d autres systèmes pour voir plus loin.

    • Censuros dit :

      Mettre les archers sur la même ligne que l’infanterie ou la cavalerie, en voilà une riche idée…

  6. Nexterience dit :

    Signe encourageant de la modernité de l’armée de terre. La guerre des drones et de l’interconnexion globale est déjà la règle pour vaincre. Heureusement, nous avons Thales au top 3 mondial de l’électronique de combat.

    https://www.thalesgroup.com/fr/worldwide/defense/global-activities-defence/forces-terrestres

  7. MP3 dit :

    Quelle blague…
    Comme si cela était une nouveauté…
    Et comme si le SMDR était un drone adapté pour travailler avec le CAESAR…

  8. Fidonk dit :

    A propos de drones et de leur emploi, je suppose que, bien évidement, instruite par les événements actuels, la France investit à fond dans la recherche et production de drones et de mesures anti-drone ? …

  9. Olivier RENAULT dit :

    on a de sacrés retours d’expérience grâce aux Ukrainiens

  10. Dantan dit :

    Il est grand temps Nous sommes toujours en retard d’une guerre

  11. EchoDelta dit :

    Les mise en réseau de système se font par partie et fonctionne. La réunion de toutes ces mise en réseau va pouvoir nous permettre d’avoir un environnement de combat intégré et performant. ca avance doucement dans tous les coins.

  12. Rémi dit :

    On y a mit le temps, on vera la valeur de la solution retennue.

    • O'Ftalmo dit :

      Trois verbes, trois conjugaisons fautives. Ça fait mal aux yeux.
      – On y a mis le temps.
      – On verra la valeur.
      – La solution retenue.

  13. Mario 1114 dit :

    @VinceToto Le SMDR(mdr…) à ~400 000€/pièce!

    Et c’est loin d’être le plus cher !

    Exemple :
    prix drone Moyenne Altitude, Longue Endurance (MALE) MQ-9 Reaper     

    185,27 millions d’euros: coût unitaire pour un système (3 drones) en 2018 soit 205,70 millions d’euros réactualisés

    https://defense-militaire.over-blog.com/2023/09/quel-prix-coutent-16-des-principaux-drones-et-systemes-anti-drones-de-l-armee-francaise.html