La Royal Navy va livrer deux chasseurs de mines de type « Sandown » à la marine ukrainienne

Étant donné que ses capacités de lutte anti-mines sont en passe d’être renouvelées grâce au programme franco-britannique MMCM [Maritime Mine Counter Measures], la Royal Navy retire progressivement du service ses chasseurs de mines appartenant à la classe Sandown. Pour autant, il n’est pas question d’envoyer ces navires à la ferraille dans la mesure où les plus récents d’entre eux ont été admis au service actif au début des années 2000.

Ainsi, récemment, les HMS Blyth et HMS Pembroke, désarmés en 2021, ont été revendus à la marine roumaine par la Defense Equipment Sales Authority [DESA]. Ces deux chasseurs de mines devront d’abord être modernisés – avec notamment l’ajout d’un nouveau sonar – avant de reprendre du service.

Puis, ce 11 décembre, le ministre britannique de la Défense, Grant Shapps, a confirmé que la Royal Navy remettrait deux autres chasseurs de mines du même type à l’Ukraine, à savoir les HMS Grimsby et HMS Shoreham. Et d’expliquer que ces navires fourniront à Kiev « des capacités vitales qui contribueront à sauver des vies en mer » et contribueront à sécuriser les routes maritimes « cruciales » pour l’exportation des céréales ukrainiennes via la mer Noire.

Seulement, il reste à voir comment ces navires de 600 tonnes pourront être livrés à l’Ukraine, sachant que l’accès des bâtiments militaires aux détroits reliant la Méditerranée à la mer Noire ont été fermés par la Turquie. Une solution éventuelle consisterait à les faire transiter par le canal à grand gabarit Rhin-Main-Danube… En outre, la question de leur vulnérabilité face à la marine russe peut se poser, leur armement étant un peu « léger », avec un canon de 30 mm et cinq mitrailleuses, dont trois de calibre de 12,7 mm.

Quoi qu’il en soit, le don de ces deux chasseurs de mines a coïncidé avec l’annonce faite par M. Shapps et son homologue norvégien, Bjørn Arild Gram, au sujet de la création d’une « coalition pour les capacités maritimes » de l’Ukraine.

Il s’agit « d’un nouvel effort du Royaume-Uni, de la Norvège et de nos alliés pour renforcer les moyens maritimes de l’Ukraine sur le long terme », a fait valoir le ministre britannique, via un communiqué. Cette coalition aura pour objectif de permettre à la marine ukrainienne de « défendre ses eaux territoriales, et de renforcer la sécurité dans la mer Noire », a-t-il précisé.

« En tant que nation insulaire avec une fière histoire maritime, le Royaume-Uni et la Royal Navy sont particulièrement bien placés pour soutenir cet effort, qui fera partie d’une série de nouvelles coalitions formées entre alliés pour garantir un engagement militaire durable en faveur de l’Ukraine », a encore fait valoir M. Shapps, à un moment où, justement, l’aide militaire jusqu’ici accordée à Kiev semble s’étioler.

« Notre objectif est de contribuer à la construction d’une capacité navale ukrainienne dans la durée. […] J’espère que la Norvège, en tant que nation maritime, pourra y contribuer avec son expertise, ses nouvelles solutions technologiques et sa pensée innovante », a enchéri le ministre norvégien de la Défense.

Parmi les priorités de cette coalition, le ministère britannique de la Défense a insisté sur le « développement rapide » d’une force maritime en mer Noire et la poursuite de la montée en puissance de l’infanterie de marine ukrainienne ainsi que les bateaux de patrouille fluviale pour « défendre les côtes et les voies navigables intérieures ».

Photo : le HMS Shoreham, qui va reprendre du service sous pavillon ukrainien