Après la frégate Languedoc, un pétrolier norvégien a été attaqué en mer Rouge

Au Sénat, lors de l’examen des crédits de la mission « Défense » pour 2024, le 11 décembre, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a confirmé que la frégate multimissions [FREMM] Languedoc avait bien été la cible d’une attaque lancée depuis le Yémen, avec deux drones qu’elle a abattus grâce à ses missiles surface-air Aster 15, tirés en « légitime défense ».

Le même jour, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé un acte hostile qui « s’inscrit dans un contexte de multiplication des attaques et des actes de piraterie en mer Rouge par les houthis yéménites », lesquels « constituent une hausse très préoccupante des atteintes à la liberté de navigation dans cette zone ». Et d’ajouter : « Nous réitérons notre appel aux houthis à cesser immédiatement les attaques sur les civils et les menaces à la liberté de circulation et de navigation ».

Cet appel n’a visiblement pas été entendu par les rebelles yéménites, par ailleurs appuyés par l’Iran. Peu avant l’attaque contre la FREMM Languedoc, ils avaient prévenu que « tous les navires en mer Rouge à destination de ports israéliens, quelle que soit leur nationalité, deviendront une cible » tant que Gaza ne recevrait pas « la nourriture et les médicaments dont elle a besoin ».

Pour rappel, soutenant le Hamas, les Houthis ont visé le sud d’Israël, à plusieurs reprises, avec des missiles et des drones, interceptés pour la plupart par des « destroyers » américains croisant en mer Rouge. En outre, ils ont attaqué des navires liés à des intérêts israéliens. L’un d’eux, le Galaxy Leader, ayant été détourné vers le port de Hodeïda, au Yémen.

Quoi qu’il en soit, quarante-huit heures après la FREMM Languedoc, le pétrolier norvégien Strinda, appartenant à Mowinckel Chemical Tankers, a été touché par un missile antinavire alors qu’il se trouvait à une centaine de kilomètres au nord du détroit de Bab el-Mandeb, le 11 décembre, vers 21h00 GMT.

Cette attaque, qui a provoqué quelques dégâts et un début d’incendie rapidement maîtrisé par l’équipage indien, a été revendiquée par Yehia Sareea, le porte-parole des Houthis. « Les unités navales des forces armées yéménites ont pris pour cible un pétrolier norvégien, le Strinda, transportant du carburant pour Israël », a-t-il affirmé.

Or, le Strinda devait se rendre à… Venise [Italie] après avoir quitté la Malaisie avec une cargaison d’huile végétale et de biocarburants.

Selon l’US CENTCOM, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie Centrale, le « destroyer » USS Mason a répondu à l’appel de détresse lancé par le pétrolier norvégien et lui a porté assistance.

Les rebelles yéménites disposent de plusieurs modèles de missiles antinavires, dont des Khalij Fars « Aasif », des Al-Bahr Al-Ahmar, des Fajr-4CL « Faleq-1 » et des Qaher « Al-Mandab-2 ». Tous sont de conception iranienne. À cet arsenal viennent s’ajouter des drones [ou munitions téléopérées] de type Shahed-136, Khatif et Samad.