Le Sénat recommande d’accélérer les livraisons de Griffon SAN et Serval SAN pour le Service de santé des armées

Ces derniers temps, plusieurs rapports publiés par le Parlement, le Haut-Comité d’Évaluation de la Condition Militaire [HCECM] et, plus récemment, par la Cour des comptes, ont alerté sur les fragilités du Service de santé des armées [SSA], causées par les réformes qui lui ont été appliquées dans les années 2010.

Réformes qui ont conduit à supprimer des postes au-delà du raisonnable, à mutualiser des moyens [y compris avec le secteur médical civil] ou encore à « différencier » les hôpitaux d’instruction des armées [HIA] restants… Et cela à une période où le SSA a dû faire face à une suractivité, tant sur le territoire national [avec le soutien quotidien aux armées et à la gendarmerie] que sur les théâtres d’opérations extérieurs. Le concept d’innovation frugale [« faire plus avec moins »] promu par certains gourous du « management » a ses limites…

Cela étant, ces rapports ont été pris en compte. Ainsi, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, qui se voulait être de « réparation », a mis un terme aux suppressions de postes tout en stabilisant les crédits du SSA [hors salaires]. Puis celle qui vient d’entrer en vigueur [LPM 2024-30] va encore plus loin en lui donnant les moyens nécessaires pour remonter en puissance, en prévoyant une hausse de ses effectifs [+460] et une augmentation de 50% de son budget de fonctionnement au cours de la période.

Cet effort sera-t-il suffisant? La question peut se poser, selon un nouveau rapport sur le SSA, publié cette fois par le sénateur Dominique de Legge, au nom de la commission des Finances. En effet, le « sous-investissement avéré dans les infrastructures hospitalières a entraîné l’accumulation d’une importante ‘dette grise' » et, dans le même temps, il faudra « (re)constituer des capacités de soutien médical adaptées aux conflits de haute intensité », résume le document.

En effet, les récentes manoeuvres interarmées Orion ont mis en lumière les fragilités du SSA dans un contexte de « haute intensité ». « Alors qu’il faudrait être en mesure de traiter plusieurs centaines de blessés par jour, la chaîne santé déployée dans le cadre de l’exercice était capable d’en traiter 20 », souligne M. de Legge.

Ce point avait d’ailleurs été relevé dans le retour d’expérience [RETEX] de l’exerice Orion. « Pendant la phase 2, nous avons déployé un dispositif de santé d’une capacité d’accueil de douze blessés en urgence absolue par jour », avait rappelé le général Yves Métayer, chef de la division « emploi des forces » à l’État-major des armées [EMA], lors d’une audition parlementaire. Or, avait-il continué, « en haute intensité, il faut s’attendre à des taux de pertes nettement plus élevés ».

Le SSA « s’emploie, et c’est un des enjeux de la LPM, à constituer une chaîne santé et à revoir sa doctrine de soutien, puisqu’en haute intensité, le concept français de médicalisation de l’avant ne sera plus possible », avait-t-il conclu.

Pour préparer le SSA à la haute intensité, la LPM 2024-30 prévoit de le doter des moyens qui lui font actuellement défaut pour faire face à un afflux de blessés et assurer le maintien des forces sur la longue durée. Ainsi, rappelle M. de Legge, il est question de le doter, à « l’horizon 2025, de groupements médico-chirurgicaux [GMC] sous tentes, adaptés à des engagements de 5’000 hommes et des pics de haute intensité ». Et la « reconstitution d’une structure sous tente de 50 à 80 lits permettant de soutenir un engagement de forces de niveau divisionnaire [15’000 hommes] est quant à elle prévue pour 2030 ». Ce qui, estime-t-il, semble « tardif au regard de l’enjeu et du contexte géostratégique ».

Lors de l’examen du rapport en commission, M. de Legge est revenu sur ce point. « Je me demande […] pourquoi il faudra attendre 2030 pour pouvoir disposer d’un hôpital de campagne! Ces délais sont dus tout simplement à des arbitrages réalisés dans le cadre de la loi de programmation militaire qui font que la construction ne pourra pas intervenir avant ! En attendant, il faut continuer de développer en parallèle nos dispositifs d’évacuation médicale », a-t-il dit.

Par ailleurs, le rapport recommande également d’accélérer le renforcement des capacités d’évacuation médicale du SSA, en particulier dans sa composante terrestre, celle-ci étant liée au programme SCORPION de l’armée de Terre.

« Le déploiement des Griffon SAN et Serval SAN, est d’autant plus indispensable qu’elle constitue la modalité préférentielle d’évacuation dans un contexte de haute intensité », fait valoir M. de Legge. Or, celui-ci déplore les livraisons tardives de tels blindés.

Leur « déploiement est tardif par rapport au reste du programme SCORPION. L’évaluation technico-opérationnelle du Griffon SAN n’a été conduite qu’en octobre 2022 et les premiers exemplaires doivent être livrés en 2023, soit quatre ans après la livraison du premier Griffon. Alors que les premiers Serval ont été livrés en mai 2022, le Serval SAN est quant à lui en cours de développement et sa qualification devrait intervenir d’ici à la fin de l’année 2023 », avance le sénateur.

Le décalage du programme SCORPION, acté par la LPM, aura-t-il des conséquences sur les livraisons des Griffon SAN et Serval SAN, alors que la hausse budgétaire la plus importante pour le SSA est prévue pour la dernière annuité de la LPM [+144 millions, ndlr]?

Enfin, le parlementaire a également suggéré de lancer des travaux sur « certains modes d’action innovants ».

« L’un des enjeux identifiés est le développement de la coopération entre les soignants projetés en opérations – qui ne sauraient être spécialistes de l’ensemble des blessures et pathologies auxquelles ils sont confrontés – et les spécialistes en HIA, via la télémédecine », explique en effet M. de Legge, pour qui le « développement d’une capacité d’approvisionnement vers l’avant de produits sanguins par drone doit également être envisagé ».

Photo : Ministère des Armées

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43 contributions

  1. Félix GARCIA dit :

    « M. de Legge, pour qui le « développement d’une capacité d’approvisionnement vers l’avant de produits sanguins par drone doit également être envisagé »  »
    Serait-il pertinent d’utiliser des drones pour déposer une civière par exemple, afin de faciliter/préparer l’évacuation et l’accès aux blessés ?
    De même, des livraisons de défibrillateurs ?
    Les substituts sanguins comme ceux d’HEMARINA peuvent-ils améliorer les chances de survie des blessés si perfusés immédiatement ?
    https://www.hemarina.com/

    Les drones pourront être utile pour « la logistique de l’avant » de manière générale (munitions, eau, rations, trousses de secours …).

    Les Britanniques s’essayent à l’évacuation de blessés par drones aériens :
    « The British are experimenting with the evacuation of the wounded using the Malloy T400 drone »
    https://www.youtube.com/watch?v=yXPg-GW5EnU
    —> Ce qui doit aussi pouvoir être envisagé avec des drones terrestres : Nerva LG, ULTRO, etc …

    • Félix GARCIA dit :

      « Ce qui doit aussi pouvoir être envisagé avec des drones terrestres : Nerva LG […] »
      Pas l’évacuation, mais emmener les poches de sang.
      Pardon, j’ai tout mélangé.

    • tartempion dit :

      Nos grands philosophes de l’état major et autres ingénieurs de l’armement feraient bien de développer un engin sanitaire chenillé et surtout moins haut que le griffon qui fera une cible fantastique puisque n’étant protégé par aucun dispositif de protection actif . Presque 1 mètre de différence entre la hauteur d’un blindé de conception française par rapport au véhicule russe : Exemple BTR82 = 2.80 m / Griffon 3.5 m
      Le BTR82 dispose de 8 roues , en plus , il est équipé d’un canon de 30 mm alors que le griffon fait pitié avec sa malheureuse mitrailleuse de 12.7 mm

  2. Le peuple décide dit :

    Entre recommander et payer, il y a la réalité. La réalité de ceux qui veulent et la réalité de ceux qui préfèrent pas …

  3. Otan dit :

    La réalité va évidemment choquer… Dans le cadre des responsabilités qui nous sont attribuées par l’otan, nous devons nous distinguer !

  4. Félix GARCIA dit :

    HS AMX-10 RC en Ukraine :
    https://twitter.com/wartranslated/status/1713496828748984398

    Ils en disent quoi les connaisseurs ? Ils en sont où dans leur maitrise de l’engin et des tactiques de ce qu’on peut voir ?

    • City dit :

      Les plus chars recent ont la vie dure là-bas tu veux quoi d’un engin léger et dépassé

    • Le Chouan dit :

      Bonjour @Félix, merci pour cette vidéo !
      Moi j »apprécie ce petit blindé très véloce, il a vraiment de la gueule, au risque de passer pour un radoteur, j’espère que l’armée lui trouvera un digne successeur !
      Certes, il y a le Jaguar mais entre ce dernier et un blindé lourd type « Leclerc » ou autres, je pense qu’il faudrait combler le vide par un char moyen avec canon de 120 mm équipé d’un système de lutte AA.
      300 exemplaires minimum dont 200 en RC et 100 chenillés.
      Au passage et pour l’avant, il manque également des blindés d’accompagnement d’infanterie et d’appui feu chenillés ainsi qu’un remplaçant de l’AMX AuF1 DE 155 mm.

  5. LeGoupil33 dit :

    Tout dépend de ce que l’on appelle médicalisation.

    La représentation mentale ans laquelle cela serait un médecin « derrière chaque soldat » vient de la transposition du concept des SAMU. Et cette idée est bien dans la tête des décideurs politiques et militaires. Hors une autre vision de la « médicalisation de l’avant » est la mise en oeuvre de standards médicaux modernes par des personnels formés à des gestes spécifiques dans de conditions de sécurité adaptées aux conditions de combat et au bon moment. Il s’agit en fait de transférer des gestes de compétences techniques choisies (et parfaitement maîtrisées) au plus proche des combats, à des personnels dont les compétences doivent être maintenues. En il s’agit d’augmenter la compétence de toute la chaîne et de la professionnaliser encore plus. La fourniture de vecteurs blindés de transport ne fait que rattraper une carence en la matière. Il est à craindre que la fourniture de véhicules satisfassent quelques grands décideurs car ces véhicules sont censés transporter ces blessés vers une structure chirurgicale qui devrait être très proche de l’avant, ce qui n’est pas le cas d’un role 3. On note au passage que le transport de blessés par drone commence à être effectif.

    Ce qui compte donc c’est que cette chaîne de pris en charge soit une chaîne agile, permettant une prise en charge chirurgicale de sauvetage au plus près du front. Les armées doivent donc faire un effort pour porter un regard sur le SSA qui ne soit plus celui d’un SMUR. Il est essentiel e ne pas reproduire une structure de spécialités reproduisant celles du système de santé publique. L’enveloppe RH étant ce qu’elle est, il est vital pour lui que le SSA augmente la technicité des ses équipes projetées à l’avant. Pour cela il est important de bien calibrer le choix des spécialités offertes par le SSA leur polyvalence d’emploi tant en terme de pratiques médicales/paramédicales que de lieu d’exercice.

    Il est assez inquiétant de constater que dans l’esprit de « décideurs » existe encore la dichotomie personnel exerçant à l’avant et personnels exerçant en HIA: les spécialistes. Et cela alors même que la gravité des lésions observées dans les combats modernes nécessitent de pousser plus avant le système médical. Il est inquiétant de voir la télémédecine supplanter l’expertise pratique ans l’imaginaire es décideurs. on peut douter que cette dernière permette de réaliser un geste salvateur sur un hémorragie. C’est une aide mais elle ne doit pas supplanter un effort RH majeur à faire en terme de personnels des équipes chirurgicales. On peut espérer que parmi les démarches « innovantes » figurera l’étude d’employabilité des personnels aussi bien dans la médecine des forces qu’hospitalière. Rien n’empêche en effet un personnel de bloc opératoire notamment un IADE ou un Anesthésiste-réanimateur par exemple , d’être projeté en opération dans un role 1.

    L’impression générale est que les réflexions ne vont pas assez loin dans leur « modernité » et que bien des accommodements avec les difficultés RH vont être fait.

    • Conjonction dit :

      Conjonctions de coordination : mais, ou, et, donc, or, ni, car.
      Or, pas hors.
      Or, une autre vision de la « médicalisation de l’avant » est la mise en œuvre de standards médicaux modernes. Pas « Hors une autre vision de la « médicalisation de l’avant » est »…
      Merci.

    • Félix GARCIA dit :

      Que pensez-vous de cette proposition de Michel GOYA ?
      —> « La section d’infanterie comme priorité stratégique nationale (2) »
      […]
      « Au niveau de la structure du groupe de combat, tous les retours d’expérience des armées étrangères font consensus sur le groupe à terre de neuf hommes, constitué d’un chef de groupe et de deux équipes de 4 (et à 2 binômes). En deçà, le groupe est très pénalisé par les pertes, au-delà (le groupe de marines est à 13), il a tendance à se scinder. Parmi les troupes qui combattent nous avons le groupe le plus léger et le plus fragile. Deux hommes en plus à terre, accroitrait pourtant l’efficacité globale non pas de 28 % (deux hommes de plus par rapport à sept) mais de presque 40 %. Un investissement majeur consisterait à ce qu’un des neuf hommes soit aussi un infirmier très qualifié. »
      […]
      https://lavoiedelepee.blogspot.com/2012/02/la-section-dinfanterie-comme-priorite_14.html

      S’il n’est pas faisable de passer à une section de neuf hommes, que pensez-vous, comme le propose Claude BRUNET, de former mieux au secourisme de combat de manière générale ?
      —> « Se former au secourisme en milieu hostile avec Claude Brunet »
      Cet ancien infirmier major de la Légion Étrangère est formateur en secourisme en milieu hostile. Dans ce passionnant entretien, cet ancien combat medic nous parle de son expérience en opération extérieure et partage des conseils très utiles concernant le secourisme au combat.
      https://www.youtube.com/watch?v=j1zZHaydSjE

      • Sempre en Davant dit :

        Tout dépend du lieu et des véhicules blindés ou non Félix.
        Un GBC c’était 22 hommes. Avec un peu d’entraînement on pouvait les charger et démarrer en 15″ avec le sac et l’arme.
        Dans une petite chenillette soviétique avec des grands gaillards?
        Si vous êtes à 1′ d’une volée de 152mm?
        Avez vous creusé en vous arrêtant? A un endroit intelligent?

    • Legoupil33 dit :

      La question est que le personnel présent maîtrise réellement les gestes de sauvetage au combat qui doivent être réalisés. Et cela suppose de hausser le SAVOIR FAIRE de tous en matière de sauvetage au combat. Cela concerne aussi bien le personnel purement militaire que celui du SSA. Ces gestes sont parfaitement décrits dans le sauvetage au combat et ne correspondent pas tous à ceux que vous avez décrits. Mais vous avez raison l’auxiliaire sanitaire (ou l’OPSC dans certaines unités) est la cheville ouvrière du sauvetage au combat dès lors qu’il est parfaitement formé et avec des compétences MAINTENUES. Et c’est là que la bât blesse. Bien conditionné le blessé peut être « passé à l’arrière » comme vous dites. Cela peut être un nid de blessé ou un poste de secours ou une structure chirurgicale. La plupart des blessés ne nécessitent que quelques gestes simples de mise en condition de survie. Mais pour les plus graves si on veut une chaîne efficiente, il est nécessaire d’avancer toute la chaîne de prise en charge de traumatisés sévères avec une vraie capacité de réanimation tout au log de cette chaîne. Là les infirmiers sont indispensables dans la mesure à une condition: disposer d’une vraie compétence en matière de traumatologie sévère. Cette dernière ne s’acquière pas en antenne médicale, ni lors d’exercice de simulation. Si on compare les profils des intervenants dans ce cadre avec ce qui se fait dans les autres armées notamment américaines on ne peut que constater le haut niveau technique des combats medics américains dès lors qu’il s’agit de personnels ayant le niveau EMT-P (c’est à dire un paramedic) qui ont une formation aussi longue voire plus que celle es infirmiers mais centrées sur le préhospitalier avec la capacité à réaliser des gestes avancées de conditionnement. Surtout ils sont tenus d’entretenir ces compétences notamment en trauma center. Le profil qui pourrait mettre en oeuvre un savoir faire équivalent est l’IADE, dont la polyvalence d’emploi en opération est sans égale.

      La denrée est « rare » si on décide qu’elle sera rare. On trouve alors toutes les justifications pour ne pas faire. Le danger est là. C’est pour cela qu’il faut parfaitement identifier, compte tenu des ressources RH, quels personnels former pour une polyvalence d’emploi tant en temps de paix qu’en opérations et sur toute la chaîne d’évacuation.

      Désolé pour le « Hors ». Merci à l’auteur de cette contribution majeure à la discussion.

      • Félix GARCIA dit :

        Merci à vous pour cette contribution.

        Je vois en regardant rapidement qu’il faut environ 24 mois pour former un IADE, et au moins autant de pratique pour qu’il soit considéré comme « apte ».
        Qu’en pensez-vous ? Est-ce réaliste ?

        De combien de temps de formation parle-t-on pour une « formation générale » de l’ensemble des combattants ?

      • Nimbus - parfois cumulo dit :

        La denrée est rare…Très élégant pour la denrée ! C’était une insulte dans ma famille maternelle : « sacrée denrée ! ».
        Pour ceux qui ne connaissent pas : IADE signifie infirmière ou infirmier d’anesthésie diplômé(e) d’Etat. Ils sont environ 10 000 en France pour 760 000 infirmières et infirmiers au total ! Le recrutement est sélectif sur concours après le DE d’infirmière… Cela double presque la durée de formation ( 3 + 2 ). Quand vous rencontrez une infirmière ou un infirmier vous avez seulement 1,3 % de chance de tomber sur un ou une IADE. Le SSA les formait naguère au Val de Grâce ; c’est fini il faut aller dans le civil.
        Donc partir au combat ou en exercice en étant assuré d’avoir un ou une IADE pour vous secourir au plus près est possible, mais avec vraiment beaucoup de chance. 🙂
        Après effectivement on peut employer d’autres personnes plus ou moins qualifiées comme secouriste en situation de guerre, ou catastrophe, mais on n’aura pas le même niveau de connaissances et de technicité !

      • Sempre en Davant dit :

        Un petit rappel quand même : on a tellement « cru » au SSA de l’avant qu’on a piqué les lancettes de morphines aux soldats dans les années 90.
        La prise du pont de Vrbanja en est un des exemples.

        Bien sur les « toxiques » doivent être gérés avec autant de sérieux que les autres « dangereux et chichiteux », et il ne s’agit pas de prétendre « faire sans le SSA », juste d’avoir les moyens anti douleurs pour des blessés pouvant être coincés des jours hors d’atteinte. Il faut se mettre dans la tête l’expérience d’Irak : partis faire une ch’tite patrouille, … coincé plusieurs jours!

        D’ailleurs une double comptabilité SSA/unité donnerai une bonne occasion de détecter des toxicomanie ou des trafics. C’est une tache de plus mais une occasion de contact.

        Sans prétendre savoir plus que « si ça gicle garrotte, si ça coule comprime, si ça fait des bulles bouche le trou, si ça bouche pas et que ça fait plus de bruit fait un trou, ne repouille pas les boyaux etc… » M’est avis que ces actes élémentaires sont plus faciles avec des anti douleurs appropriés : L. L. avait consacré un article a des sucettes…

        Pour ces sujets logistique : vive les drones et les robots : EN PLUS. En somme : prévoyons que ça ira mal!

        Et pour le SSA : enfin une mise à niveau de leur protection! Pour recruter ce sera peut être mieux que le chic ancestral des taxis de la marnes.
        Quel dommage qu’il ne soit pas prévu d’avoir un de ces engins par préfecture et d’en profiter pour faire des exercices de collaboration et de substitution avec les soignants civils de tous poils, les pompiers etc.
        Pour les cas de cas et le recrutement de réservistes.

    • Nimbus - parfois cumulo dit :

      Tout dépend ce que vous appelez modernité ; parce que mettre un médecin à l’avant avec chaque unité élémentaire, c’est que faisait déjà Tsahal avec ses réservistes il y a 50 ans. Le soldat citoyen y avait droit ! Mais ils se sont aperçus que cela avait un coût humain disproportionné : ils ont perdu autant de médecins que d’officiers subalternes du premier grade, l’équivalent de nos sous-lieutenants…

  6. Groß chevilles dit :

    Et pour les spéciaux, un véhicule forcément spécial.
    https://www.forcesoperations.com/une-armure-medicalisee-pour-les-forces-speciales-francaises/

  7. Daniel " The old machinist " BESSON dit :

    Cit :[ Le Sénat recommande d’accélérer les livraisons de Griffon SAN et Serval SAN pour le Service de santé des armées ]

    J’ai la berlue ou ce véhicule dispose d’un équipement d’autoprotection ( fumigènes ) ?

    S’il est armé , blessés ou pas blessés , la missilisation ou l’obusation s’impose dans ma kultur !

    Maintenant le fait que ce véhicule dispose d’équipements de communication ( et surtout de capteurs ? ) connectés avec un réseau militaire fait de lui aussi une cible légitime amtha .

    C’est en petite partie l’argumentaire mis en avant par les diplomates et des chefs politiques Brésiliens pour refuser la vente de blindés  » sanitaires » Guarani™ à l’Ukraine …

    https://www.youtube.com/watch?v=-GVVnI0F0MI

    • VinceToto dit :

      Aussi tourelleau 7,62mm si je ne m’abuse.
      Si le véhicule n’est pas utilisé exclusivement pour du transport sanitaire, il n’est évidement pas protégé par les Conventions de Genève (Mon interprétation du Protocole Additionnel I de 1977 Article 8 – Terminologie ).
      Sinon, d’après Reddit, https://www.reddit.com/r/UkraineWarVideoReport/comments/tcae0m/putins_soldiers_hide_armed_vehicles_under_a_red/, c’est un crime de guerre si il y a une mitrailleuse sur un véhicule ambulance(là véhicule russe).
      Perso, je trouve que ce Griffon Sanitaire est une honte à de très nombreux niveaux comme beaucoup d’autres choix dans les Armées françaises.

      • Dolgan dit :

        si tu ne protège pas ton véhicule sanitaire, tu te retrouve comme en ukraine. avec des unités sanitaires qui répondent pas car l ennemi les a tué.

        et si ton véhicule san est identifiable, il devient cible prioritaire.

  8. Dolgan dit :

    les griffon SAN est le premier griffon spécialisé livré il me semble (enfin il devrait l etre dans les semaines à venir).

    monsieur le sénateur serait donc un troll? et après on s étonne que les gens ne vont pas voter.

  9. Thierry le plus ancien dit :

    En vérité le budget défense a été tellement raboté que les tentatives de renflouement sont dérisoire avec des délais ridiculement exorbitant, attendre 2030 pour une poignée de lit sous tente c’est tout simplement se moquer du monde, même un camp de gitan fait mieux que ça en moins de 24 heures…

    1 milliards par an dilapidé en pure perte au Mali (et avant en Afghanistan), ajoutez les programmes de défense farfelus destiné à filer du pognon aux dirigeants des startup à Macron dans le rôle de la sangsue. Chaque budget est largement pillé avant d’être distribué par des mauvais choix volontaire dont le but n’est pas la défense du pays. Et donc pour remplacer un tabouret faut attendre la date magique de 2030 ou tout va arriver à la fois dans une armée de gueux en sandale rafistolés, du moins c’est ce qu’ils promettent mais comme ils ne seront plus au pouvoir ils s’en moquent bien comme leur prédécesseur spécialiste en pompe à pognon et ruine collective.

    Pas étonnant que le Sénat soit pressé de financer des trou noir géant, ils ont leurs lobbies à satisfaire. S’ils s’étaient réellement soucié de défense ne serait-ce qu’un seul jour on n’en serait pas là.

    • Rhâlala dit :

      Et ben mon vieux !
      C’est la défaite du XV de France qui vous met dans cet état ?

      • Thierry le plus ancien dit :

        C’est plutôt les futurs défaite militaire de la France mais c’est vrai que ça n’intéresse personne…

  10. Félix GARCIA dit :

    « Le journal de la Défense – Sapeurs-sauveteurs, l’ultime secours »
    https://lcp.fr/programmes/le-journal-de-la-defense/sapeurs-sauveteurs-l-ultime-secours-219938
    (j’viens de remarquer que j’ai inventé un truc qui existe déjà : des unités héliportées de soldats du feu ! eh … comme quoi c’était pas si con ! ^^)

    • Formisc dit :

      @ Félix Garcia
      Oui, avec des nacelles ESCAPE sous PUMA.
      Et le PUMA, c’est bientôt fini.

      • Félix GARCIA dit :

        Bonsoir messieurs-dames de la FORMISC !

        Pas de H225M prévus en remplacement ?

        L’arrivée des systèmes à écoulement diphasique de chez ZELUP (ensemble « citerne souple + compresseur + pompe et lance ») pourraient probablement accroitre encore l’efficacité de vos unités héliportées.
        —> Si les chiffres sont exacts, le système ZELUP est 5x plus économe en eau. Une citerne souple de 2000 litres couplé à un système ZELUP serait quasiment l’équivalent d’un « fourgon pompe-tonne et demi ».

        Avec un H225M, il serait possible d’emmener une équipe complète avec tout son équipement (lance + compresseur + pompe + citerne souple [1000/2000 litres]), puis de faire des rotations pour acheminer des citernes souples ainsi que du carburant pour les équipements.
        En faisant la « noria », ils pourraient même transporter des citernes souples de 4000 litres sous élingue une fois les équipes déposées avec leur première citerne.

        Des citernes souples pourraient d’ailleurs être pré-disposées dans les lieux à risques en prévention.
        Des camions-citernes pourraient pré-remplir des citernes souples héliportables aux abords des zones à risques et d’opérations.

        Avec quelques H225M, ainsi que des équipes formées au système d’écoulement diphasique ZELUP et entièrement équipées, il me semble qu’il serait possible de faire un travail remarquable.
        Qu’en pensez-vous ?

        Mes respects !
        Tout en vous souhaitant une excellente continuation (et des Caracal ! 😀 ).

        Cordialement.

  11. PK dit :

    « Et la « reconstitution d’une structure sous tente de 50 à 80 lits permettant de soutenir un engagement de forces de niveau divisionnaire [15’000 hommes] est quant à elle prévue pour 2030 ». »

    Quand on a l’ambition d’une feuille morte, le destin est de s’écraser au sol…

  12. Guillaume dit :

    Quel est son armement ? Celui sur la photo ne semble pas être doté de la tourelle 12,7 de la version déjà livrée du VBMR.

    • dolgan dit :

      La photo est vieille au vue des couleurs de peinture.

      Il me semble que c est bien un tourelleau T2, mais sans les protections balistiques. L arme (que je ne vois pas vraiment) est peut etre une 5,56mm. il est compatible 3 armements. de memoire 5,56 , 12,7 et 40mm. Pour un vehicule SAN, la protection rapproché semble pertinente en général.

    • albatros dit :

      Les véhicules sanitaires peuvent être armés contre les terroristes en Afrique
      mais durant un conflit conventionnel, en principe non.

      • Dolgan dit :

        en ukraine, c’est nécessaire en tout cas.

      • VinceToto dit :

        Ente gentlemen, la meilleure solution, c’est du véhicule typé ambulance ne ressemblant pas à un véhicule de combat, de préférence peinture blanche(sauf en cas de cammo neige) et grosse Croix Rouge sur le toit (ou Croissant Rouge en cas de « terroristes islamistes »?).
        Sur un front, zone active, où c’est la norme de tirer sur tout ce qui n’est pas identifié comme ami, il convient de ramener(avec une véhicule sur zone), le les blessés dans une zone arrière réservée/indiquée comme sanitaire et réservée à cela(pas zone de stockage de munitions, etc.), ou le véhicule de transport exclusivement sanitaire vient chercher le/les blessés, sans ramener de munitions/personnel militaire/etc. . Beaucoup moins de risque de se prendre de tirs d’artillerie et etc. ainsi sauf si l’ennemi est bête au point de gaspiller des munitions sur des « encombrants » pour l’adversaire et d’encourager l’adversaire à se battre jusqu’à la mort.
        A titre perso, je considère les Griffon et Serval SAN en combinaison avec les procédures françaises comme des cibles non protégées ni par les Conventions de Genève, ni protégées par la courtoisie entre gentlemen.

  13. albatros dit :

    Motivation du combattant au feu = bonne nourriture + bon équipement + soins de qualité (et espérance de vie accrue).
    .
    Ainsi en Ukraine le traitement sanitaire était catastrophique au début des deux côtés mais s’est considérablement amélioré par la force des choses ensuite, mais surtout du côté ukrainien qui économise ses forces (du fait de sa plus faible démographie et disponibilité de ces équipements divers).

  14. Félix GARCIA dit :

    Si on compte avoir une réserve conséquente, notamment pour « faire masse » dans l’infanterie, disposer d’équivalents des camions blindés Higuard d’ARQUUS, en versions transport et sanitaire, pour évacuer les blessés légers (ainsi que les populations qui sont au milieu des combats), ça pourrait être pas mal non ?

    • Sempre en Davant dit :

      En fait vous voulez rencontrer Annie Dingo pour faire tout plein de combustion interne à grand frais avec des caissons tirés par des bobos pour compenser… Ou le Train à pédale 😆 !

      Ceux qui ne sauront pas voler une voiture avec le réservoir plein… irons à pied.

  15. Blob dit :

    Je note que ca ne parle nul part des aux-san. des années qu’in nous supprime tout.
    on est même plus sensé être formés Griffon san, les pilotes devront être fourni par les régiments (ca les fait bien rire quand on leurs dit ça),
    un aux san, si il est bien encadré et formé peut être un énorme atout pour les ide et med, il coûte moins cher et est formé en moins d’un an.
    on voulait nous supprimer , avec tout le reste de la déconstruction du ssa et maintenant que le conflit plane sur nous j’espère vraiment qu’ils vont enfin relancer le domaine.