Avec le programme Scorpion, l’armée de Terre vise un taux de disponibilité de 80% pour ses futurs blindés
En aura-t-on bientôt fini avec les déprimants tableaux des taux de disponibilité des véhicules blindés de l’armée de Terre? Probablement. Du moins si l’objectif fixé à la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT) pour les Griffon (Véhicule blindé multi-rôles, successeur du VAB) et les Jaguar (Engin blindé de reconnaissance et de combat, remplaçant de l’AMX-10RC) du programme Scorpion est atteint.
En effet, leur taux de disponibilité technique opérationnelle (DTO) devra être de 80%, sachant que, actuellement, celui des AMX-10RC est compris entre 45 et 55% selon les années et que celui des VAB est d’environ 44%.
Pour arriver ce DTO de 80%, la SIMMT mise sur l’implication de l’industriel. « Engagé financièrement dans la performance du soutien, il est dans son intérêt de proposer des véhicules fiables et facilement réparables », explique le colonel Loïc, responsable du soutien en service du programme Scorpion.
En clair, il s’agit de répartir le plus judicieusement possiblle les tâches entre la maintenance étatique et celle assurée par l’industriel. Cela « contribue directement à la performance globale du MCO terrestre et donc à la tenue des objectifs de disponibilité des matériels », fait valoir l’officier.
Cette approche a été utilisée pour le VBCI [Véhicule blindée de combat d’infanterie], lequel affiche un taux de disponibilité de 76%, le meilleur de l’armée de Terre. Mais il faut dire aussi qu’il est de conception récente.
« Plus nous anticipons les besoins relatifs au soutien, à la gestion des rechanges et à la maintenance en opérations, plus nous améliorerons la disponibilité des matériels de l’armée de Terre », souligne encore le colonel Loïc.
Mais au-delà de cette approche, l’objectif d’un DTO de 80% pour les Griffon et les Jaguar pourra être atteint grâce à l’innovation technologique. Ces véhicules seront en effet dotés de capteurs (des ChronoMEMS?) qui recueilleront automatiquement les données relatives à l’état de leurs composants critiques (moteur, transmission, système de freinage, etc). Il suffira aux maintenanciers de brancher une « valise électronique » pour collecter les informations, lesquelles seront ensuite transmises aux systèmes de gestion centralisée de la flotte.
« Cette automatisation conduit à une dématérialisation du carnet d’entretien et surtout à une fiabilisation de la collecte des données », résume le colonel Loïc. Il restera à voir si cela se vérifiera à l’usage.