L’US Air Force a déployé son drone à très longue endurance ULTRA au Moyen-Orient

Si, comme l’avait expliqué l’amiral Raoul Castex en son temps, l’avion était « impropre à toute opération demandant de la fixité dans l’espace et de la continuité dans le temps », ce n’est plus le cas de nos jours avec les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] et HALE [Haute Altitude Longue Endurance], lesquels peuvent voler pendant 40 heures, au point que l’on peut se risquer à parler « d’occupation aérienne ».

Et cela ira probablement crescendo dans les années à venir, comme le montre le drone Ultra, dont plusieurs photographies ont récemment été diffusées par l’US Air Force.

En décembre 2019, l’Air Force Research Laboratory [AFRL] annonça qu’il avait fait voler un drone pendant 60 heures, dans le cadre du programme Ultra LEAP [Ultra Long Endurance Aircraft Platform].

À l’époque, peu de détails furent donnés à son sujet, si ce n’est que cet appareil avait été développé à partir d’une cellule commerciale à « hautes performances », convertie en un « système entièrement automatisé, avec des capacités de décollages et d’atterrissage autonomes », et qu’il utilisait des « composants commerciaux disponibles sur le marché ». De quoi « changer radicalement la courbe de coût-performance ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] » pour les forces américaines, avait-il été alors avancé.

Depuis, le drone Ultra Leap était sorti des radars… alors que son entrée en service au sein de l’US Air Force était censée être imminente après qu’il avait fallu seulement dix mois pour définir son concept et le faire voler pour la première fois.

Finalement, cet appareil a donc été déployé au Moyen-Orient, plus précisément sur la base aérienne d’al-Dhafra, aux Émirats arabes unis, certains spécialistes du renseignement en sources ouvertes ayant reconnu des éléments de cette emprise sur les photographies diffusées par l’US Air Force.

The 'undisclosed location' is Al Dhafra Air Base in the UAE. The ULTRA drone can be seen in one of the photos occupying hangar 5 which was used to house global hawks in the past. https://t.co/MrAs3qvnO2 pic.twitter.com/BOgORmaXUc

— IntelWalrus (@IntelWalrus) May 8, 2024

Selon les légendes des clichés diffusés, l’Ultra aurait une endurance de 80 heures, fournissant ainsi une « capacité ISR » aux états-majors avec une « empreinte opérationnelle réduite par rapport aux autres drones de sa catégorie ». Visiblement, la cellule du motoplaneur Sinus [encore appelé Surveyor] a servi de base à son développement, comme l’avait laissé entendre Pipistrel, son constructeur, en mai 2020.

Au regard des tensions dans la région, comme en témoignent les menaces contre le trafic maritime, les drones Ultra doivent être régulièrement sollicités. Leur endurance de 80 heures présente plusieurs avantages, comme une plus grande flexibilité dans les opérations ou encore la possibilité de surveiller une zone donnée quasiment en permanence. Enfin, un tel appareil peut être utile comme relai ou nœud de communication.