Voulant préserver ses capacités militaires, la Grèce dément tout don d’avions F-16 à l’Ukraine

Actuellement, la force aérienne hellénique exploite plusieurs modèles d’avions de combat, à savoir le Mirage 2000-5, le F-4 Phantom, le F-16 Block 30, le F-16 Block 50/52, le F-16 « Viper » et le Rafale. Récemment, le ministre grec de la Défense, Nikos Dendias, a souligné la nécessité de rationaliser l’aviation de chasse grecque en réduisant le nombre de flottes.

Ainsi, il est prévu de retirer prochainement du service les F-4 Phantom et les Mirage 2000-5. S’agissant des F-16, les versions Block 50/52 seront portées au standard « Viper ». Reste à voir le sort qui sera réservé à la trentaine de F-16 Block 30. Très vite, il a été avancé par la presse grecque que ces appareils pourraient être cédés à Kiev… à qui au moins 45 avions de ce type ont déjà été promis par les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et la Belgique.

« Le transfert des 32 F-16C/D Block 30 vers l’Ukraine est considéré comme quasi-certain », a ainsi écrit l’édition grecque de Newsbreak, le 7 avril dernier. La rencontre, trois jours plus tard, entre le ministre grec de la Défense et son homologue néerlandaise, Kajsa Ollongren, n’a pu qu’alimenter la rumeur, étant donné que les Pays-Bas co-dirigent, avec le Danemark, la coalition « F-16 pour l’Ukraine », à laquelle, d’ailleurs, la Grèce s’est associée.

Mais le Premier ministre grec, Kiriakos Mitsotakis, a mis un terme aux spéculations, à l’occasion d’un entretien accordé au quotidien polonais « Rzeczpospolita« , le 15 avril. « Tout d’abord, je voudrais préciser que nous ne sommes pas prêts à transférer des avions F-16 vers l’Ukraine. Cette information est apparue dans les médias mais elle est fausse. Toutefois, je soulignerai que nous avons soutenu et continuerons de soutenir l’Ukraine », a-t-il en effet affirmé, avant de faire une allusion aux différends territoriaux entre Athènes et Ankara.

« La Grèce est un pays qui non seulement respecte mais défend les principes de l’ordre international. Et elle a toujours été du bon côté de l’histoire. C’est le cas aujourd’hui, alors que l’Ukraine se défend contre la brutale invasion russe. Nous entretenons des liens culturels et religieux historiquement forts avec la Russie, mais nous sommes fermement opposés au régime du Kremlin », a ensuite développé M. Mitsotakis.

« Je me suis engagé à continuer de soutenir l’Ukraine au mieux de nos capacités, sans compromettre les nôtres car nous vivons nous aussi dans une partie du monde compliqué », a ensuite fait valoir le chef du gouvernement grec. « Nous avons un problème très complexe sur la délimitation des zones maritimes en mer Égée, en Méditerranée orientale. Il n’a pas encore été possible de le résoudre. Mais cela ne signifie pas que nous devons être constamment dans un état de vigilance accrue, en réaction aux provocations turques », a-t-il ajouté, après avoir cependant noté une amélioration des relations entre Athènes et Ankara depuis l’an passé.

Quant à l’aide militaire fournie par la Grèce à Kiev, M. Mitsotakis l’a illustrée en citant la livraison d’un « nombre important d’obus de 155 mm », ce qui est « particulièrement important dans la mesure où l’armée ukrainienne est actuellement confrontée à de graves pénuries en matière de munitions d’artillerie ». Mais, a-t-il insisté, « nous sommes préoccupés par notre propre sécurité » et « nous devons donc faire très attention à ce que les livraisons à l’Ukraine ne réduisent pas notre capacité à exercer une forte dissuasion. »

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41 contributions

  1. lxm dit :

    Quand on voit le différentiel démographique et industriel entre Grèce et Turquie, ce rapport sera dans 10 ans de 1 à 10. La Grèce n’a aucune chance de s’en sortir seule, faut qu’elle soigne ses alliances, fasse beaucoup d’exercices communs, et se fasse bien voir des autres européens. Alors pour ceci devrait-elle lâcher un peu d’armement pour l’Ukraine, symboliquement ? C’est aux Grecs de peser le pour et le contre.
    Il semble évident qu’il faille une structure militaire européenne, pour que si la Grèce était attaquée, cette structure mobiliserait les moyens et soldats d’autres pays européens, de façon « automatique ».

    • Kyritsis dit :

      la Grèce c’est battu toujours seul, nos alliés toujours nous trahir pour leur intérêt personnel.
      c’est comme ça

      • Marine dit :

        On en parlera aux descendants des milliers de Britanniques qui sont morts en 1940 pour défendre la Grèce face à l’Allemagne nazie et à l’Italie fasciste…

      • Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? dit :

         
        La Grèce S’est battue toujours seule.

        https://jeretiens.net/ca-ou-sa-ce-ou-se-ces-ou-ses-cest-ou-ses/

        • rainbowknight dit :

          Le pseudo exonère notre ami de ce commentaire, ne croyez vous pas ?
          Je serais bien incapable de placer une telle phrase dans la langue vernaculaire de celui-ci.
          Quant à l’emploi d’une assistance technique pour traduire , je me méfie particulièrement en raison de mon pseudo, il me faudrait porter des rétros…. les idées bien arrêtées.

          • PQSCSQSSVT dit :

            Bonjour,

            Ma démarche ne vise pas à stigmatiser ou à réprimer, mais à permettre à chacun d’améliorer son niveau de français.
            Que l’ami Kyritsis soit probablement Grec ne change pas fondamentalement la question.
            Pour autant, il est vrai que j’aurais pu commencer mon message en le remerciant de faire l’effort de s’exprimer dans notre belle langue. Lacune à présent comblée grâce à vous.

            Bonne journée.

      • Momo dit :

        Pylos?
        Who came to free Greece from Turkey? (Pas la dinde)
        Not actual greek words, Greek people are smart and wise.
        Most likely turk comment to put infamy on Greece.
        Greece is great country, at the origin.
        Turk are the ennemies. Still today.

    • Petit Gibus dit :

      « pour que si la Grèce était attaquée, cette structure mobiliserait les moyens et soldats d’autres pays européens »

      Si dans cette phrase le « si » n’était pas précédé d’un « pour que », elle serait correcte.
      En effet, pris isolément, le corps de phrase « Si la Grèce était attaquée, cette structure mobiliserait […]. » est conforme à la construction traditionnelle « si + plus-que-parfait de l’indicatif + « virgule » + présent du conditionnel ».
      Toutefois, la présence de ce « pour que » avant le « si » rend inopérant ce modèle de construction.
      En effet, « pour que » oblige à employer le subjonctif :
      Pour que cette structure mobilise les moyens et soldats d’autres pays européens si la Grèce était attaquée. (N.B. : le « mobilise » est bien ici le subjonctif présent, pas l’indicatif présent.)
      Pour que, si la Grèce était attaquée, cette structure mobilise les moyens et soldats d’autres pays européens. (N.B. : la présence de virgules de part et d’autre de « si la Grèce était attaquée » forment une incise qui rend plus compréhensible la nécessité du subjonctif.)
      En employant un verbe du deuxième ou troisième groupe à la place du verbe du premier groupe « mobiliser », l’usage du subjonctif vient plus naturellement :
      Pour que, si la Grèce était attaquée, cette structure vienne à son secours. (Ni « vient », ni « viendrait ».)

      Par ailleurs, « Il semble évident qu’il faille une structure militaire européenne » comporte aussi une anomalie.
      « Il semble qu’il faille » serait correct, mais l’ajout de l’adjectif « évident » fait passer du subjonctif à l’indicatif le mode à employer :
      Il semble évident qu’il faut une structure militaire européenne.

      Au total, la phrase complète aurait donc dû être :
      Il semble évident qu’il faut une structure militaire européenne pour que, si la Grèce était attaquée, cette structure mobilise les moyens et soldats d’autres pays européens.

    • Marine dit :

      Et en même temps, la Grèce est membre de l’OTAN… Dans les statuts de l’OTAN (article 5), toute attaque contre l’un des membres entrainera la riposte des autres membres contre l’agresseur. Il n’est pas précisé que ça ne marcherait pas si l’agresseur était lui aussi membre, donc si la Turquie attaque la Grèce, elle se prendra quand même la riposte de la part des autres pays de l’OTAN.

      • Clavier dit :

        L’ article , dont beaucoup se gargarisent, précise :  » selon les moyens qu’il jugera bon » ….ce qui permet toutes les interprétations et …dérobades !

        • Marine dit :

          Il n’empêche, la Grèce est membre de l’OTAN et de l’UE. Il y aura beaucoup de monde pour l’aider si elle se fait agresser directement, même si c’est par un autre pays membre de l’OTAN (mais pas de l’UE). Ceux qui pensent que personne ne bougerait n’ont semble-t-il toujours rien compris à ce qui se passe depuis plus de deux ans. Si la grande majorité des pays européens plus les États-Unis ont fourni une aide conséquente à l’Ukraine, qui n’est membre ni de l’OTAN ni de l’UE, vous imaginez bien que ce soutien sera encore bien plus fort si c’est un pays membre qui est agressé. Et ce, d’autant plus que le cadre légal autorisera alors une intervention militaire directe (ce qui n’est pas le cas avec l’Ukraine).

          • Duralex dit :

            Qu’elle soit membre ou non de l’Otan et de l’UE, y a-t-il un cadre légal qui empêcherait un pays d’intervenir militairement et directement en Ukraine pour l’aider à se défendre contre l’agression russe ?

  2. Bastan dit :

    La Grèce doit garder une force aérienne qualitative et quantitative pour faire face à un pays……. de l’OTAN. En cas de conflit pour qui l’OTAN activera-t-ellle l’article 5?

    • VladVirus dit :

      Organisation défensive, donc en principe contre un agresseur.
      Mais l’activation du fameux article 5 n’est pas synonyme d’engagement militaire automatique pour les différents membres, chacun prenant les mesures qu’il estime nécessaire.

    • Asselineau dit :

      La présence de la Turquie dans l’OTAN est une anomalie et un anachronisme des années 1970, en même temps qu’une tentative US de la faire entrer dans l’UE pour rendre cette dernière encore plus ingouvernable.

      • TROLL TÜRK dit :

        La Turquie est dans l’OTAN depuis 1952 ,elle a toujours été là gardienne des portes de l’Europe et premier rempart contre l’URSS , aujourd’hui elle empêche une invasion de réfugiés vers l’UE et cela en très grande partie à ses frais contrairement à ce que pourraient faire des hypocrites.En retour elle n’a reçu que mépris , condescendance,attaques en tous genres de l’occident .Avec des « alliés » comme ceux de l’OTAN,la Turquie n’a pas besoin d’ennemis, aujourd’hui la fête est finie ,elle décide de son destin et est indépendante comme jamais elle l’a jamais été depuis la création de la République de Turquie,le monde n’a plus qu’à observé son ascension sans pouvoir faire grand chose pour l’en empêcher.Elle ne va pas se faire voler par un p’tit pays qui se prend pour plus grand qu’il ne l’est car il est soutenu par certains pays qui eux-mêmes n’ont pas conscience de leur incapacité faire pencher la balance en faveur de leur marionnette qu’il dépouille au passage et sans scrupules.

        • Marine dit :

          « aujourd’hui la fête est finie ,elle décide de son destin et est indépendante comme jamais elle l’a jamais été depuis la création de la République de Turquie » … Hé bien qu’elle quitte l’OTAN alors, ça nous fera des vacances !!! Ah, non ? Vous préférez profiter quand même des facilités offertes par les États-Unis , auxquelles vous n’auriez plus droit si vous partiez ? Dans ce cas, il faut mettre de l’eau dans votre vin et jouer « collectif » et non contre votre camp !

        • rainbowknight dit :

          La Turquie est un magnifique pays et les turcs des gens honorables , pas moins que la Grèce et ses habitants…
          Vos allusions sur l’attitude hypocrite de l’Occident se rapprochent probablement des manoeuvres dilatoires conduites par le Sadrazam ? En d’autres circonstances les relations entre nos Nations seraient bien différentes…. n’en doutez pas !

          • Momo dit :

            Non, la Turkey d’aujourd’hui n’est pas un pays ami.
            Il y a beaucoup de gens bien, et même admirable qui luttent contre l’islamo-fasciste erdogan, mais ils sont minoritaires.
            Le pays alimentent en homme, arme, argent et propagande les loups gris qui règnent ouvertement dans plusieurs villes d’Allemagne et en Belgique. Ils nous attaquent ouvertement dans ce qui est réellement une guerre religieuse d’invasion.
            Ouvrez les yeux.
            La Turquie n’est pas un pays ami. Sa géographie et ses minorités plus éclairées n’y changent rien.

        • GA dit :

          Ottoman, super héros de la Sublime Porte et petit hypocrite nationaliste… tu vis dans quel pays ?

          • Pascal, (l'autre) dit :

            « tu vis dans quel pays ? » Lors d’un « échange » toujours très constructif de sa part il s’était pris les pieds dans le tapis en déclarant qu’il était…………….tunisien!

          • Précision (l'autre) dit :

            @Pascal
            Plus exactement, il avait écrit « Tunisie » au lieu de « Turquie » en parlant, si ma mémoire est bonne, des vacances qu’il passe avec sa famille dans son pays natal.
            Du fait de la proximité des deux noms, il est très possible que ce n’ait été qu’une erreur de saisie induite par la fonctionnalité de correction automatique ou de saisie intuitive de son téléphone (d’autres en font quotidiennement de plus absurdes dans les commentaires de ce blog). C’est ainsi que, pour ma part, je l’avais interprété à l’époque.
            Mais la possibilité demeure qu’il se soit effectivement agi d’un lapsus révélateur et que vous ayez raison.

        • Rakam dit :

          A combien est la parité Livre turc et Euro….ascension mon œil…et ou en est la reconstruction du séisme pour les victimes…bref le Troll,arrête de planer…ah au fait le Bosphore vient de battre un nouveau record pollution,et l’eau est consommée à Istanbul, oui sacré ascension..

    • Green dit :

      Il me semble que le principe est que les membres défendent les leurs contre une agression. Si l’agresseur est lui-meme membre de l’Otan, il s’en exclu de facto.

      La Turquie n’aurait donc pas d’impunité de part l’Otan. Ensuite le reste risquerait de ne pas etre simple pour autant!

  3. Rakam dit :

    En même temps,l’ Ukraine c’est plié…

    • Boxus dit :

      on ne doit pas avoir les mêmes infos.. Lol!

    • Pascal, (l'autre) dit :

      En même temps,l’ Ukraine c’est plié… » Constat où………………….souhait?

      • Rakam dit :

        Constat, les deux aurait put trouver un arrangement depuis 2014…

        • Pascal, (l'autre) dit :

          « es deux aurait put trouver un arrangement depuis 2014… » Qu’entendez vous par « arrangement »? A la Poutine………………….. c’est un diktat!

        • Mouais dit :

          Difficile de « s’arranger » avec la Russie quand elle envahit et occupe votre pays les armes à la main.

    • Beuaaargh dit :

      Ah ouais ?

  4. Nike dit :

    « Nous entretenons des liens culturels et religieux historiquement forts avec la Russie, mais nous sommes fermement opposés au régime du Kremlin  » CE sont des paroles censées. La Biélorussie et bien d’autres devraient s’en inspirer.

  5. elsassfrei dit :

    La Grèce a un ennemi terroriste islamiste comme voisin bien plus dangereux. Que ce pays garde les avions pour se défendre

  6. gotoraptor dit :

    Tu m’étonnes, avec la Turquie à ses portes elle a intérêt…

  7. Rakam dit :

    La « fumeuse « révolution Orange…coup d’état et grosse connerie US tout le monde en convient, le reste n’est que littérature et enfumage et le méchant Vladimir à foncé dans le tas ,faut être con pour s’imaginer qu’il allait rester les bras croisés !