L’US Navy a tiré simultanément quatre missiles antinavires AGM-158C LRASM pour la première fois

Pour des considérations de « sécurité opérationnelle », les détails sont rares… Toujours est-il que l’essai récemment réalisé par l’US Navy, avec le concours de Lockheed-Martin, passe pour être « historique ». Ainsi, dans le cadre du « 12e évènement de test intégré » [ITE-12 pour 12th Integrated Test Event], avec l’idée de simuler une attaque par saturation, deux F/A-18E/F Super Hornet ont chacun tiré une paire de missiles de croisière antinavires AGM-158C LRASM [Long Range Anti-Ship Missile] contre une cible dont la nature n’a pas été précisée.

Les quatre engins ont ensuite volé en formation vers leur objectif, qu’ils ont détruit. L’US Navy a « ainsi pu démontrer la haute létalité inhérente » à ce missile, « depuis la planification de la mission jusqu’à la destruction de cible », a commenté Lockheed-Martin, via un communiqué.

« Tous les objectifs de la mission ont été atteints, renforçant la grande confiance dans les capacités de l’arme et dans sa puissance de feu supérieure », a ajouté l’industriel, pour qui le LRASM offre un « avantage significatif dans les scénarios de guerre antisurface, garantissant la sécurité et le succès des missions » de la marine américaine.

Développé dans le cadre d’un programme lancé en 2009 par la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, l’AGM-158C LRASM a été conçu par Lockheed-Martin Missiles and Fire Control à partir du missile de croisière AGM-158B JASSM. Il dispose d’un autodirecteur multimode combinant guidage GPS, inertiel, électromagnétique et infrarouge. Il est doté d’une liaison de données spécifique permettant de mettre à jour, si nécessaire, les paramètres de vol.

Enfin, en plus d’être très difficilement détectable – ses capteurs sont passifs et il présente une faible signature infrarouge et radar, il est doté de contre-mesures électroniques censées l’immuniser contre le brouillage adverse.

Actuellement, l’US Navy dispose d’une version de l’AGM-158C-1 ayant une portée d’au moins 200 nautiques [370 km]. Une autre, appelée AGM-158C-3 ou « Extended Range », aura la capacité d’atteindre une cible évoluant à 600 nautiques. Est-ce cette dernière qui a fait l’objet de l’essai « ITE-12 » ? C’est ce que Lockheed-Martin a laissé entendre dans son communiqué. « Le test réussi constitue un exercice de remise à niveau de la dernière configuration du missile et jette les bases de capacités accrues à venir », a-t-il en effet assuré.

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38 contributions

  1. et v'lan passe moi l'éponge dit :

    Je ne suis pas un expert, mais le fait de faire voler en formation des missiles n’est pas la première chose qui me viendrait à l’esprit pour attaquer une cible. Naïvement j’aurai plutôt multiplié la direction des attaques en comptant sur la furtivité supposé des missiles pour essayer de passer au travers des mailles de la détection.
    Cela relativise pour moi la porté de cette annonce.

    • Cricetus dit :

      Un système antiaérien est limité par le nombre de cible qu’il peut traiter durant un même intervalle de temps.
      Si tout les missiles arrivent en même temps dans le même secteur il y a une chance que le système ne puisse pas tous les traiter dans intervalle séparant la détection (tardive si ils sont furtif) et l’impact.
      Échelonner leur arrivée dans le temps ou les repartir dans différents secteur diminue la possibilité de saturer le systéme.

      • et v'lan passe moi l'éponge dit :

        Un vénérable système Aegis doit être capable de suivre 200 pistes simultanément, un Ground Fire (beaucoup plus récent) on ne doit pas être loin du millier de pistes. La limitation ne viendra pas du coté missile, les lanceurs verticaux résolvent le problème du pointage. Mais effectivement les derniers recours (canon et autre CIWS) pourrait être mis à mal par l’arrivé simultané de plusieurs missiles venant d’axes différents.
        Mais alors quel intérêt de cette communication ? Ils auraient tiré 4 AGM-84 Harpoon cela aurait été pareil.
        « successfully conducted a historic Long-Range Anti-Ship Missile (LRASM) flight test with four missiles simultaneously in flight. »

        • Bazdriver dit :

          @v’lan passe moi l’éponge. Le système AEGIS d’aujourd’hui n’est pas celui des années 80…

    • Bazdriver dit :

      @v’lan passe-moi l’éponge. Primo le communiqué officiel succinct nementionne qu’un tir simultané de 4 missiles et c’est tout. Secondo, vous prenez la Navy pour des crétins primaires. Les missiles dans leur phase finale d’approche et d’attaque vont de toute façon se séparer et arriver de plusieurs axes….

      • et v'lan passe moi l'éponge dit :

        @Bazdriver, les premiers mots que j’ai écrit « Je ne suis pas un expert ». Donc on descend de son poney.
        En effet le communiqué officiel parle de 4 missiles simultanément en vol, mais avec en illustration une formation de 4 missiles ce qui pourrait présenter un intérêt dont j’ai du mal a voir la finalité d’ou mon questionnement.
        Tirer des missiles/drones simultanément les Russes/Ukrainien/Houthis font ça régulièrement. Et comme il n’est pas fait mention d’une mise en réseau ni de communications entre les missiles, cette annonce de LM pour dire; nous avons tirer 4 missiles, ils ont tous atteint leur but est assez surréaliste. D’un autre coté vu les ennui avec les Missiles US en ce moment ils devaient être content.
        Ensuite vu que seul des intervenants de LM se sont exprimé sur cette performance, il est facile de déduire qu’il s’agit d’un essai de LM sur lequel la NAVY à juste fourni les vecteurs F18.
        Question pourquoi pas le F35 alors qu’il est représenté en vedette sur la page LM du LRASM https://lockheedmartin.com/lrasm) ce qui permettrait de mettre en avant la mise en réseau tant vanté du F35 avec
        les LRSAM et serait assez logique avec cette com sur un tir de 4 missiles
        Ensuite ce ne sont pas des missiles hyper manœuvrant, au moment de passer à l’attaque ça plonge ou ça monte suivant le profil de vol, ca ne fait pas des pirouettes pour contourner et changer l’angle d’attaque.
        La furtivité n’est pas la même suivant l’angle de présentation donc autant arriver tout de suite avec le bon angle.

        • Bazdriver dit :

          @V’lan passe moi l’éponge. C’est l’US Navy qui mène les tests pas LM… Et elle le fait à ses conditions et objectifs . Et elle n’est pas là pour faciliter la tâche du sous-traitant… la Navy n’est pas une agence commerciale. Concernant les missiles US et leurs sois-disant problèmes… les missiles fonctionnent très bien en Ukraine et en Mer Rouge. Les US ne sont pas responsables des problèmes opérationnels des flottes danoise ou allemande…. Quand à l’AGM-158C ,l’Air Force vient de passer commande pour près de 600 d’entre eux.. Le choix du F-18 initialement est logique, le F-35 suit, ne vous inquiétez pas… La guerre en réseau ne date pas de la création du F-35….

          • Cantatrice dit :

            S’il vous plaît. Quant à. Avec un t. Pas un d.
            Quant à = En ce qui concerne. Quand à = Lorsque à.
            Quant à l’AGM-158C, l’Air Force vient de passer commande.

          • Quant-à-soi dit :

            Soi-disant.
            Sans « t » à « soi » : il s’agit du pronom personnel, pas d’une forme conjuguée du verbe « être ».
            Littéralement : disant de soi-même. Faisant état d’une qualité qu’on s’attribue soi-même.

            Concernant les missiles US et leurs soi-disant problèmes.

            Cependant, l’usage du vocable « soi-disant » devrait en toute rigueur être réservé aux sujets doués de la parole, ce qui n’est pas le cas des missiles. Puisque ce sont d’autres qui prétendent qu’ils ont des problèmes, on emploiera plus sûrement le mot « prétendu ».

            Concernant les missiles US et leurs prétendus problèmes.

  2. DarkCed dit :

    Il faudrait savoir si la cible était en mesure de se défendre pour être sûr que tout fonctionne bien.

    • Bazdriver dit :

      @DarkCed. Faire un tel essai dans un environnement non contesté n’aurait aucun intérêt…

  3. Lucy dit :

    A noter que déjà en 2023 les E-U faisaient voler les Tomahawk en groupe. Les lecteurs pourront certainement trouver des exemples bien plus ancien pour d’autres type de missiles tel le Harpoon etc.
    Ici il doit s’agir de quelque chose d’autres (?) mais je ne vois pas ce qu’il y a de révolutionnaire.

    • Cricetus dit :

      Ces missiles sont capable de se séparer, chercher indépendamment des cibles, les classer, les identifier puis se rassembler et les attaquer de façon coordonnés et autonome.
      Les missiles de croisières que vous citer ne font que suivre un trajet programmé.

  4. Clavier dit :

    Remarquable exploit que de tirer 4  » cruise missiles  » sur une cible ( sans doute fortement défendue )……
    C’est quand pour le pont de Kertch …? L’usage d’un porte container comme à Baltimore serait-il abandonné…?

  5. Fralipolipi dit :

    600 nautiques soit environ 1.110 km … On se doute bien qu’à une telle distance, ce n’est pas l’avion porteur du missile qui va débusquer ni désigner la cible (qui est mobile).
    .
    Et cela risque d’être aussi, parfois, le cas de figure pour nos avions, plus tard, lorsque nous utiliserons le FMAN (futur remplaçant de l’Exocet) à distance maxi de tir (celui-ci devant avoir une portée de 300kms env., avec vitesse Mach3).
    Pour le FMC, aucune idée, il sera subsonique avec bcp plus d’allonge, mais sera-t-il aussi utilisable pour l’anti-surface ? Mystère.

    • Cricetus dit :

      A priori ces missiles peuvent chercher leur cible: lancez les vers une zone (le détroit de Taïwan par exemple): ils patrouilleront , identifieront les cibles (des navires de débarquement par exemple), se rassembleront puis les attaqueront de façon coordonnée.

  6. joe dit :

    De plus en plus ces missiles sont dotés d’une centrale inertielle en complément du GPS qui peut lui, être brouillé. Les drones terrestres (une nouveauté pour les plus petits, pas les Scalp qui coûtent plus de 1 million) commencent à intégrer les « motion AI », qui permet de comparer des profils géographiques avec une simple caméra et d’arriver sur la cible en toute autonomie. Les puces vont devenir très bon marché. Disons moins de 100 Euros pièce car produites par centaines de milliers. Cela plus le suivi d’objet, déjà présent dans les drones à moins de 1000 Euros, va déterminer le futur champ de bataille. Le satellite, drones (pour la surveillance et alerte), la mitrailleuse et le canon ont rendu impossible les grandes manœuvres. Encore une fois, celui qui gagne est celui qui a le meilleur produit, en nombre « illimité ». En parallèle, il faut donner aux Ukrainiens les éléments qui leur permettent de fabriquer des drones à longue portée. Ils ont le droit de détruire le réseau énergétique russe, eux ne s’en privent pas depuis plus de deux années !

    • Bazdriver dit :

      @Joe. C’est le contraire… Il y a très longtemps que les missiles ont des centrales inertielles. Et c’est donc plutôt le GPS qui les complètent que l’inverse…

      • joe dit :

        C’est exact je me suis mal exprimé. Les centrales inertielles existaient bien sur avant le GPS…Disons qu’elles deviennent plus abordables et plus petites, en conjugaison avec le GPS et maintenant le Motion AI. On peut imaginer (si ce n’est déjà fait et testé dans les laboratoires) de simple drone, dont le calculateur basique évalue la direction (boussole), la déviation au vent versus la vitesse + durée de vol, pour arriver à ‘l’arrache » dans une zone d’une dizaine d’une kilomètres carrés ou la motion AI prend le relais pour cibler précisément l’objectif… jusqu’à être précis à quelques centimètres en terme de précision terminale. Vu la capacité des puces mémoires, le parcours complet de quelques centaines de kilomètres peut même être intégrer dans la puce, voir profiter d’une opportunité pour attaquer une cible de forme prédéterminée de valeur.

        • Avekoucenzeh dit :

          L’adverbe « voire » signifie « et même », mais pas le verbe « voir ».

          Le parcours complet peut même être intégré dans la puce, voire profiter d’une opportunité.

  7. EchoDelta dit :

    Pour mesurer l’exploit il faudrait comprendre comment ont « collaboré » les missiles en eux. Sinon que les 4 atteignent individuellement la cible, ne me semble pas relever d’un exploit du siècle, sauf si la cible à une particularité qui n’est pas dévoilée ici.
    Donc en résumé, l’exercice est sans doute intéressant mais les résultats dévoilés sont un peu maigres pour s’emballer…

    • rainbowknight dit :

      « Collaboration » mise en commun des capacités de chacun pour donner à l’ensemble constitué une plus grande aptitude à résister à la défense adverse et assurer la réussite de la mission ? L’ IA pour orchestrer la cohésion et amplifier les effets ….

      • Cricetus dit :

        Ce qui est étonnant avec ces nouveau concepts c’est que ces missiles sont autonomes et peuvent chercher, identifier et finalement attaquer des cibles de façon coordonnés.

  8. Elyo dit :

    Petit message envoyé aux pieds nickelés du PCC chinois qui devront attendre encore très longtemps avant d’envahir Taïwan. La nouvelle version a une portée de 600 nautiques soit plus de 1100 km on est pas prêt de voir des navires de guerre russes ou chinois dans le golfe du Mexique

    • Prépositions dit :

      Près de (proche de) ou prêt à (disposé à), mais ni « prêt de » ni « près à ».

      On n’est pas près de voir des navires de guerre russes ou chinois dans le golfe du Mexique.
      On n’est pas prêt à voir des navires de guerre russes ou chinois dans le golfe du Mexique. (Mais le sens est différent.)

  9. Bench dit :

    Intéressant de voir à quoi ressemblent les cibles dans cette animation du fabricant:

    https://www.youtube.com/watch?v=h449oIjg2kY

  10. HMX dit :

    Cet article nous rappelle le silence qui entoure le développement du programme Futur Missile Anti Navire / Futur Missile de Croisière, dont on sait finalement très peu de choses, si ce n’est que son calendrier de développement mériterait d’être accéléré à la lumière du contexte géopolitique actuel.

    On ne peut qu’espérer que ce programme accouchera d’un missile anti-navire ayant une portée et une létalité au moins équivalente à celle de l’AGM-158C-3, évoqué dans l’article (>1 100km). Compte tenu du faible nombre de lanceurs verticaux sur nos frégates, il serait d’ailleurs hautement souhaitable que ce missile soit lancé depuis des containers sur le pont des navires, comme l’Exocet.

    • rainbowknight dit :

      Divulguons nous vraiment les capacités réelles de nos armes ? Ne laissons nous pas une part d’inconnue habiter l’esprit de l’adversaire pour le contraindre à dépenser toujours plus ? L’URSS ne s’est elle pas effondrée économiquement en s’efforçant de se protéger contre l’initiative « guerre des étoiles » initiée par Reagan ?
      La portée c’est important mais pas au détriment d’autres « particularités » qui assurent la pleine capacité du produit dans la réussite de sa mission…
      Entre 500 et 1000 km me parait être raisonnable en autonomie totale, sinon il faudrait d’autres moyens plus onéreux pour « aider » au guidage… Pouvons nous et d’autres également nous offrir financièrement ce luxe ?

    • vrai_chasseur dit :

      @HMX
      Sur le FMAN/FMC quelques infos parcellaires peuvent être glanées du côté anglais. Notamment parce que les anglais sont plus pressés et doivent remplacer leur stock de missiles Harpoon vieillissants.

      – calendrier de mise en service : une indication avait été donnée dès 2021 lors d’une séance de questions-réponses au parlement anglais, cf http://www.theyworkforyou.com/wrans/?id=2021-07-05.27036.h&s=Future+Cruise+and+Anti+Ship+Weapon#g27036.r0
      Ce sera a priori 2028, soit 2 ans d’avance sur le calendrier initial.

      – les anglais doivent budgéter une solution intérimaire, c’est le projet « I-SSGW » (I pour interim). Le First Sea Lord de la Royal Navy a été limpide : il a indiqué que le missile américain AGM-158C LRASM, envisagé comme solution intérimaire, était « un sparadrap trop coûteux sur une jambe de bois » (sic) et que « cela allait envoyer un mauvais signal aux français sur notre engagement dans le programme FMAN/FMC, ce que nous ne voulons pas » (resic). Finalement les anglais ont joint l’acte à la parole, en prolongeant certains Harpoon et en achetant une petite quantité de NSM norvégiens, missiles plus modestes.
      La commande récente de nouveaux containers ensilotables à des sous-traitants, dont les dimensions ne correspondent à aucun missile en service actuel dans la RN sauf a priori au FMAN/FMC, indique que le calendrier n’a pas subi de retard et que les frégates anglaises seront bien équipées de FMAN/FMC.
      Le Royaume-Uni, partenaire plus fiable que certains ?
      – l’arrivée récente des italiens dans le consortium FMAN/FMC ne devrait pas perturber les choses. D’une part ce sont 3 nations mûres sur la coopération et qui ont déjà à leur actif des programmes communs réussis, d’autre part le besoin italien est très similaire au besoin français.

      Mon analyse à 2 balles (qui n’engage que moi) : FMAN/FMC ne sera pas un missile, mais une famille cohérente de missiles. La diversité de ses missions est un indice : frappe longue portée anti-navire (supersonique) et frappe à terre depuis la mer (donc missile capable de suivi de terrain en subsonique basse altitude, etc etc).
      C’est un peu le Graal des marines : dans le même silo (ou à partir de container de pont standards), sans changer le système de contrôle de tir, pouvoir tirer plusieurs missiles à vocation distincte selon l’effet recherché.

  11. Rakam dit :

    Bon il est vrai que les Us ont de tout temps maîtrisé les missiles avec plus ou moins de succès évidemment, ainsi donc leurs nouveaux missiles anti navires à l’air d’être un must .
    D’aucuns diraient que existant dans d’autres pays, ils seraient bon de comparer au niveau Français quelle est son équivalent ?

  12. Thierry le plus ancien dit :

    La Russie ne possède absolument rien qui soit comparable dans son arsenal, leur grosse daube de missile hypersonique n’est pas du tout capable de cibler un bateau en mouvement et encore moins de contourner ou déjouer les défenses, idem pour leurs missiles de croisière qui ne sont que des feux d’artifice à bas coûts contre des navires non armés uniquement.

    ceux qui fantasmaient de soi-disant pouvoir détruire un porte avion américain ont un peu vite oubliés que le porte avion a la même capacité mais multiplié par 100 et que ce sont des missiles qui eux fonctionnent réellement, ça fait une grosse différence !

  13. Roland Desparte dit :

    @HMX, @rainbowknight, @Fralipolipi
    Je peux peut-être vous apporter quelques précisions, à partir d’extraits d’un document déclassifié de juillet 2018, émanant de la Commission de la Défense Nationale et des Forces Armées (dans la cadre de la coopération franco-britannique) où étaient interrogés Joël Barre pour la DGA (DG ), l’Amiral Christophe Prazuck en sa qualité de Chef de la Marine Nationale, Antoine Bouvier, DG de MBDA France et Chris Allam, DG pour MBDA UK, et quelques députés habilités.
    Je ne connais pas le lien de diffusion publique (ce qui m’aurait évité ce long texte ! Désolé…)
    Bien entendu, il convient d’actualiser les propos, mais -comme le dit @HMX- “le silence entoure le développement de ce programme“, qui doit aboutir aux horizons de 2028/2030.
    Joël Barre :
    « Il existe une dépendance mutuelle ; nous avons délibérément introduit l’interdépendance dans le cadre des accords de Lancaster House, et cette interdépendance constitue une base majeure du schéma de coopération sur ces programmes. Aujourd’hui, notre industrie des missiles est franco-britannique : MBDA est une entreprise franco-britannique et nous avons des bassins d’excellence des deux côtés. Cette industrie répond à toutes les exigences pour réaliser les programmes ambitieux dont nous discutons aujourd’hui. » (Le Futur missile antinavire/Futur missile de croisière, FMAN/FMC)
    Amiral Prazuck :
    « La capacité FMAN sera également utilisée sur les avions de combat Rafale. Actuellement, l’avion de combat Rafale est équipé du missile SCALP et du missile Exocet dans sa version air-mer. Nous souhaitons renouveler cette capacité sur les avions de combat Rafale. La capacité antinavire doit être adaptée sur les avions de combat Rafale. Nous fixerons également une capacité antinavire sur l’avion de type PATMAR, mais pas de missile longue portée et de frappe profonde sur celui-ci. »
    « En ce qui me concerne, je pense que le missile Exocet, qui a connu un grand succès tout au long de son cycle de vie, sera une arme obsolète en termes de vitesse, de portée et d’agilité dans les dix à quinze prochaines années. Nous avons atteint la limite de ce que nous pouvons réaliser grâce à des améliorations progressives. Le MM40 Block 3C ne sera jamais un missile supersonique à hypervitesse. Nous avons désormais atteint certaines limites, et c’est là qu’intervient le nouveau programme FMAN/FMC. » …/…
    « Nous souhaitons avoir remplacé l’AM39 au plus tard en 2030, d’abord sur les ailes du Rafale puis sur le FCAS (Future Combat Air System) et le futur avion de patrouille maritime (PATMAR). Nous remplacerons le MM40 une fois que nous aurons apporté les dernières améliorations car ce sera toujours un missile subsonique. J’attends également que le missile soit intégré sur nos 15 frégates de première ligne d’ici 2032, j’attends le remplacement des SCALP sur les Rafale, notamment pour ceux déployés sur le porte-avions Charles de Gaulle. Tels sont les délais et les objectifs que nous poursuivons actuellement. » …/…
    Question : « On peut imaginer que la France, possédant la deuxième plus grande ZEE du monde, a besoin d’une présence maritime à travers le monde. Si nous disposons d’armes de nouvelle génération dotées d’une capacité de frappe importante en profondeur, cela pourrait-il avoir un effet dissuasif, c’est-à-dire tenir l’ennemi à distance ?
    Amiral Prazuck : Tout à fait. Ce rôle dissuasif est, après tout, l’un de ses principaux avantages : tenir à distance tout ennemi ou adversaire que nous pourrions avoir. Aujourd’hui, on voit partout les C-801 et C-802, qui sont des copies de notre Exocet, fabriquées en Chine. Vous les trouvez entre les mains d’acteurs non étatiques. Vous les voyez à bord des navires, même sur les petits bateaux. Ces missiles sont capables d’infliger de graves dégâts et nous devons être en mesure de contrer la menace. » …/…
    « Ce que nous voulons, c’est pouvoir frapper les défenses de nos adversaires, ou les dépasser. Certains disent que nous devons être furtifs ; d’autres pensent que même si vous êtes furtif, quelqu’un vous verra, vous devez donc être très rapide. L’objectif général, ou l’objectif commun, est de pouvoir frapper le système défensif de vos ennemis – par exemple, une usine chimique située à l’intérieur des frontières d’un autre pays, avec des systèmes anti-missiles à longue portée et des systèmes anti-missiles à courte portée. Pour frapper cette cible particulière, vous pouvez frapper avec des armes SEAD (suppression des défenses aériennes ennemies), de sorte que vous pouvez d’abord frapper les systèmes radar, puis frapper la cible finale. Si vous voulez frapper une cible terrestre, on commence donc par supprimer les systèmes radar et par être furtif, en utilisant des missiles qui volent très bas ou qui volent extrêmement vite pour atteindre leur cible. C’est la première option, ou le premier scénario.
    La deuxième option est si vous êtes en mer. Imaginons un scénario dans lequel nous nous trouverions en eaux profondes – un scénario que nous avons complètement oublié depuis la guerre froide. Pendant la guerre froide, on pensait qu’il y aurait une troisième bataille de l’Atlantique, au cours de laquelle les Russes empêcheraient tout navire américain d’entrer en Europe. On a complètement oublié ce scénario, mais il revient sur le devant de la scène. …/… Dans ce contexte particulier, nous aurons besoin d’armes capables de neutraliser les navires ennemis et je pense que le mélange entre les deux scénarios est le cas si vous êtes au large des côtes, par exemple, et que vous êtes dans un bras de fer. Vous êtes suffisamment éloigné de la côte pour que les missiles lancés depuis la côte ne puissent pas vous atteindre. Le pays ennemi enverra donc des bateaux avec des missiles à bord qui seront tirés pour frapper nos navires. Vous devez être capable de détruire ces petits navires et de neutraliser les missiles à leur bord. » …/…
    Question : qu’en est-il de votre connaissance des missiles extrêmement rapides et à grande vitesse développés par la Chine ou la Russie ?
    Amiral Prazuck : « Je crois que des missiles supersoniques existent déjà dans ces deux pays, et de nombreux concepts sont également présentés. Par exemple, les missiles qui ont une trajectoire balistique atteignent une vitesse élevée, mais à grande vitesse, de la chaleur est produite…
    Avoir un système de guidage semble assez compliqué à cette vitesse, car guider un missile vers une cible mobile comme un bateau serait extrêmement difficile – je ne crois pas vraiment que la technologie existe encore. Ils disposent de missiles supersoniques, c’est un fait et c’est une question de notoriété publique. D’autres concepts appartiennent davantage à leurs rêves ou à leurs objectifs futurs, comme les missiles guidés à grande vitesse dotés de balistiques, et je n’en ai pas encore vu de preuves. Pour moi, cela signifie que lorsque nous développons notre programme FTI, nos frégates de taille intermédiaire, nous devons investir dans des radars qui nous permettent de voir à 360° en permanence. Quand on a un radar qui tourne, on ne peut pas voir ce qui se passe à 360°. Lorsqu’un missile arrive à grande vitesse, vous devez savoir à tout moment ce qui se passe et ce qui vient sous tous les angles. » …/…
    Question : Nous sommes dans la phase de conception d’une arme, ou de deux armes, qui répondront aux besoins opérationnels des deux pays d’ici 2030. Pensez-vous que les pays occidentaux disposent déjà d’armes qui pourraient répondre à nos besoins opérationnels ? Ces armes existent-elles déjà ou sont-elles en cours de développement ?
    Amiral Prazuck : « À ma connaissance, il n’y en a pas. A ma connaissance, il n’existe pas encore d’armes qui, dans 10 ans, seront capables de vaincre des systèmes de défense comme l’A2/AD (Anti-Access / Area Denial). La seule solution est désormais de tirer sous tous les angles. Au cours des 20 dernières années, nous avons bénéficié d’une situation dans laquelle nous avions une longueur d’avance technologique. Les choses ont changé au cours des cinq ou six dernières années, et la situation est aujourd’hui tout à fait inverse. Je ne vois dans aucun arsenal occidental une arme qui répondrait à nos besoins opérationnels. Je pense que c’est une excellente opportunité pour la France et la Grande-Bretagne de devenir leaders dans ce domaine particulier. »
    Question : Les Chinois sont quelque peu obsédés par la puissance des porte-avions américains et par la capacité de tuer un groupement tactique de porte-avions américains. Je pense qu’ils ont maintenant un truc appelé DF-31D, qui est un missile balistique optimisé pour attaquer les porte-avions. Êtes-vous en train de dire que vous pensez que cette technologie n’est pas encore mature et que vous ne pensez pas que ces systèmes sont encore opérationnellement viables ?
    Amiral Prazuck : « Oui, c’est vrai. Premièrement, les Chinois construisent des porte-avions, et s’ils étaient sûrs de pouvoir frapper un porte-avions, ils ne les fabriqueraient pas ! C’est mon premier argument. Deuxièmement, un missile balistique est conçu pour frapper une cible qui ne bouge pas. Imaginez qu’il existe un missile capable d’atteindre Mach 6 et d’être tiré à 1 000 km du porte-avions. Il lui faudrait six minutes pour atteindre son objectif. Imaginons que le transporteur se déplace à 20 nœuds ou 10 mètres par seconde. En six minutes, le porte-avions aura parcouru 3,6 km, donc tirer un missile balistique sans capacité de manœuvre, même à très grande vitesse, n’a aucun sens. La seule façon d’ajuster la trajectoire finale est d’avoir un certain nombre de dispositifs à bord, mais alors vous ne pourrez pas avoir la vitesse. Pour disposer de tous les dispositifs permettant de guider un missile, il faut ralentir considérablement le missile, ce qui signifie qu’il ne s’agit plus d’une arme à grande vélocité. Ce serait à Mach 1 ou Mach 2, ce qui correspond au type d’armes qui existent actuellement. »
    Antoine Bouvier (MBDA)
    « Nous avons des cultures opérationnelles et technologiques différentes. Pour faire simple, en France la culture technologique et opérationnelle est davantage basée sur la vitesse et l’hypervitesse, alors qu’en Grande-Bretagne la furtivité et la maniabilité sont plus favorisées. »

    • Thierry le plus ancien dit :

      Content de voir qu’ils ne sont pas intoxiqué des chimères russes, ces prétendus arme miracle qui sont surtout des armes de propagande à écran de fumée médiatique et non des armes militaire capable d’atteindre leurs objectifs.
      Ou l’on découvre que la technologie russe n’était qu’un patchwork de technologie occidentale rapiécé sans aucune innovation pertinente.

      Après la perte du Cuirassé Bismarck Hitler décréta rien moins que les bateaux de surface étaient désormais dépassés…. quand on pense qu’il n’eut à peine 12 sous-marins à opposer au débarquement de Normandie et ses 5000 navires alliés… les autres sous-marins (plusieurs centaines) ayant été coulé entre temps par des navires de surface et avions…

      Celui qui ne connaît pas l’histoire se condamne à la répéter.

  14. farragut dit :

    Question pour les spécialistes de la question de la défense des navires vis-à-vis des attaques par saturation, comme on peut le voir actuellement en Mer Rouge : qu’en est-il des capacités de ravitaillement en pleine mer des silos verticaux de nos frégates, une fois qu’elles ont épuisé leurs stocks de missiles surface-air ou autres Scalp Naval ?
    Les nouveaux ravitailleurs de la Marine Nationale sont-ils capables d’aider à la mise en place en pleine mer des nouveaux containers de missiles dans les silos ?
    A voir la video de Sandboxx News sur ce sujet « The Navy has a warship problem… (And a solution) »:
    https://www.youtube.com/watch?v=yjIe4haGfAg

  15. ray dit :

    Cela devrait impressionner les rivaux. As-tu remarqué qu’il y a quatre missiles qui explosent sur ton bateau ? Tu dois être complètement abasourdi.