Irak : Les forces américaines ont été visées par des missiles balistiques tirés par une milice pro-iranienne

Depuis le 17 octobre, et alors que les États-Unis venaient de renforcer significativement leur posture militaire en Méditerranée orientale et au Moyen-Orient après les attaques terroristes lancées dix jours plus tôt par la Hamas dans le sud d’Israël, les emprises militaires américaines situées en Irak et en Syrie ont été visées à plus de soixante reprises par des roquettes et des drones lancés par des groupes armés affiliés à l’Iran. Ce qui a donné lieu à trois raids aériens menés en riposte par l’US Air Force contre des positions occupées par ces derniers sur le territoire syrien.

Mais l’attaque ayant visé les troupes américaines présentes sur la base aérienne d’Aïn al-Assad [Irak], le 21 novembre, a sans doute marqué un tournant dans la mesure où, pour la première fois, des missiles balistiques de courte portée ont été utilisés. À vrai dire, il fallait s’y attendre…

En effet, en 2018, l’agence Reuters rapporta que la milice chiite irakienne « Kataëb Hezbollah », par ailleurs membre des Unités de mobilisation populaire [Hachd al-Chaabi], désormais financées par le gouvernement irakien, avait reçu « quelques dizaines de missiles » balistiques de facture iranienne, dont des Zalzal, des Fateh-110 et des Zolfaghar.

Cela étant, et à la différence des précédentes attaques, les forces américaines ont immédiatement riposté à ces tirs de missiles, un AC-130J « Ghostrider », un avion de type « Gunship » notamment armé d’un obusier de 105 mm et d’un canon de 30 mm, étant en mission au moment des faits.

La porte-parole adjointe du Pentagone, Sabrina Singh, a en effet expliqué que l’AC-130J « Ghostrider » survolait al-Asad [pour une raison qu’elle n’a pas donnée] et qu’il avait « les yeux rivés » sur l’attaque du Kataëb Hezbollah au fur et mesure qu’elle se déroulait. En outre, elle a confirmé le tir d’un missile balistique de « courte portée » [soit inférieure à 300 km] contre les troupes américaines et que « plusieurs » miliciens chiites avaient été tués lors de la riposte.

« Nous avons pu identifier le point d’origine de ces attaques car un AC-130 était déjà présent dans la zone et a donc pu réagir. Il a pu agir parce qu’il a vu les miliciens. Il a pu garder un oeil sur les mouvements », a en effet affirmé Mme Singh, soulignant qu’il s’agissait d’une « frappe d’autodéfense ».

Quant au Kataëb Hezbollah, il a indiqué avoir perdu l’un de ses combattants lors de la « bataille » contre les forces américaines, sans en préciser les circonstances. Il a seulement indiqué qu’il avait été tué à Abou Ghraib.

Quoi qu’il en soit, la riposte américaine ne s’est pas limitée à l’engagement d’un AC-130J Ghostrider. Ce 22 novembre, l’US Centcom, chargé des opérations au Moyen-Orient et en Asie centrale, a en effet indiqué que deux « frappes discrètes et précises » avaient été menées quelques heures plus tôt contre des positions tenues en Irak par des miliciens chiites [probablement du Kataëb Hezbollah]. Et cela, a-t-il assuré, en « réponse directe aux attaques contre les forces américaines et de la coalition par l’Iran et les groupes soutenus par ce dernier, y compris celle du 21 novembre, qui a impliqué l’utilisaton de missiles balistiques à courte portée ».

Par ailleurs, selon Mme Singh, les forces américaines ont été attaquées 32 fois en Irak et à 34 reprises en Syrie depuis le 17 octobre. Au total, 62 militaires ont été blessés, ce bilan ne prenant pas en compte celui de la dernière attaque contre la base d’al-Asad.

Photo : Archive

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