Les Pays-Bas ont envoyé cinq F-16 en Roumanie pour la formation des pilotes ukrainiens

Même si il en a été beaucoup question au cours de ces derniers mois, on ignore encore le nombre exact de chasseurs-bombardiers F-16 qui seront effectivement cédés à l’Ukraine par une poignée de pays européens, à savoir les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et la Belgique. Au plus peut-on l’estimer à environ 80 exemplaires devant être livrés à partir de 2024.

Quant à la formation des aviateurs ukrainiens [pilotes et techniciens] sur un appareil totalement nouveau pour eux étant donné qu’ils avaient jusqu’ici l’habitude de mettre en oeuvre des aéronefs hérités de la période soviétique, il est difficile de savoir où elle en est actuellement.

Pour le moment, on sait que des stages de langue anglaise ont commencé au Royaume-Uni, qu’environ 70 stagiaires ont été accueillis au Danemark et que la 162e escadre de l’Air National Guard est sollicitée pour former les pilotes ukrainiens sur la base aérienne de Morris [Arizona].

Cela étant, fin août, le groupe américain Lockheed-Martin a annoncé l’ouverture prochaine d’un « centre européen de formation dédié au F-16 » [European F-16 Training Center, EFTC] en Roumanie, dans le cadre d’un accord conclu par les gouvernements néerlandais et roumain.

« Lockheed Martin est fier de s’associer aux Pays-Bas et à la Roumanie dans le cadre de cet ‘European F-16 Training Center’ […] qui améliorera la préparation opérationnelle grâce à une solution de formation complète sur F-16 pour les pilotes roumains », avait précisé Lockheed-Martin. Et d’ajouter : « Les F-16 continuent de jouer un rôle crucial dans les missions de sécurité du 21e siècle pour les États-Unis, l’Europe, l’Otan et leurs alliés dans le monde entier ».

« Une fois les détails finalisés, nous sommes convaincus que le centre de formation bénéficiera à terme à la Roumanie et à d’autres opérateurs régionaux de F-16, y compris potentiellement l’Ukraine », avait par ailleurs déclaré OJ Sanchez, un haut dirigeant de Lockheed-Martin.

Si, effectivement, plusieurs pays européens seront dotés de F-16 pendant encore quelques années [comme la Grèce, la Roumanie, la Bulgarie, la Pologne, la Slovaquie, etc.], la création de l’EFTC vise avant tout à former les pilotes et les techniciens ukrainiens.

En effet, le ministère néerlandais de la Défense n’a jamais laissé de doute à ce sujet. « Le centre de formation en Roumanie utilisera d’abord des avions pour des cours de recyclage destinés aux instructeurs F-16 ’embauchés’ avant de s’ouvrir aux pilotes [et techniciens] ukrainiens ainsi qu’à ceux de l’Otan », avait-t-il expliqué, à la suite de Lockheed-Martin. Et d’assurer que les vols auraient lieu uniquement dans l’espace aérien de l’Alliance.

D’après le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, les Pays-Bas seraient prêts à céder 42 F-16, soit la totalité de la flotte encore mise en oeuvre par la Koninklijke Luchtmacht]… Mais ce chiffre n’a pas été confirmé à ce jour par les autorités néerlandaises [seul le Danemark a été précis, en promettant 19 appareils].

Fin août, la ministre néerlandaise de la Défense, Kajsa Ollongren, avait précisé que 24 F-16 devaient rester en service jusqu’à leur remplacement par des F-35A, à la mi-2024. Et « nous avons besoin de 12 à 18 [avions] pour la formation promise », avait-elle ajouté, laissant entendre que ces appareils allaient être remis en état de vol avant de prendre la direction de la Roumanie.

Deux mois plus tard, les cinq premiers F-16 de la KLu – trois monoplaces et deux biplaces – ont rejoint l’EFTC après avoir décollé de Charleroi [Belgique], où ils se trouvaient jusqu’alors pour des opérations de « maintenance lourde » effectuées par Sabena Engineering [ex-Sabca]. En Roumanie, leur soutien – ainsi que celui des sept ou onze qui suivront – sera assuré par Lockheed-Martin. À noter que, selon le ministère néerlandais de la Défense, les Pays-Bas resteront les propriétaires de ces appareils.

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