L’Inde va commander 12 avions de combat Su-30MKI de conception russe supplémentaires

Si elle a dénoncé « l’emploi de la force pour obtenir des gains territoriaux, la déclaration finale du dernier sommet du G20, qui s’est tenu la semaine passée à New Delhi, n’a pas condamné explicitement l’invasion russe de l’Ukraine… au grand dam de Kiev.

Et cela tend à montrer que la Russie a encore des soutiens… à commencer par l’Inde, pays avec lequel elle entretient une relation privilégiée, qui s’est par ailleurs accentuée au niveau économique, comme en témoigne l’ampleur prise par ses échanges commerciaux – dopés par le pétrole – depuis le début de la guerre en Ukraine.

Évidemment, les États-Unis [mais pas seulement] voudraient qu’il en aille autrement… Mais ils sont bien obligés de s’accommoder de cette situation en raison de leur rivalité de plus en plus affirmée avec la Chine. C’est pourquoi ils n’ont pas sanctionné l’Inde pour l’achat de systèmes russes de défense aérienne S-400 au titre de la loi dite CAATSA [Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act]. En outre, une autre raison de cette prudence américaine tient à l’importance du marché indien de l’armement…

Quoi qu’il en soit, ce 15 septembre, et alors que l’Indian Air Force [IAF] a récemment déploré le retard pris dans la livraison de d’équipements militaires russes en raison de la guerre en Ukraine, le gouvernement indien vient d’approuver l’achat de 12 avions de supériorité aérienne Sukhoï Su-30 MKI supplémentaires.

Cependant, ces appareils seront assemblés sous licence en Inde, par Hindustan Aeronautics Limited [HAL]… qui avait sans doute besoin de cette commande pour assurer son plan de charge. En effet, en 2019, l’industriel indien avait prévenu qu’il serait probablement contraint de fermer son usine de Nasik s’il n’obtenait pas un nouveau contrat pour ce type d’avion.

Le montant de la commande approuvée par le Conseil d’acquisition de la défense indien s’élève à environ 1,3 milliards d’euros. Cette somme comprend « d’autres systèmes associés » dont la nature n’a pas été précisée.

Cela étant, il y a quatre ans, un responsable de l’Indian Air Force avait confié au site spécialisé Defense News que « chaque chasseur Su-30MKI construit par HAL coûtait environ 70,3 millions de dollars, tandis qu’un chasseur fourni par la Russie coûtait environ 42,15 millions de dollars ». Aussi, si la facture s’annonce plus lourde pour les 12 appareils commandés, c’est probablement parce que la part des composants fabriqués localement passera de 51 à 60%.

Reste que cette « indigénisation » plus poussée des Su-30MKI permettra de réduire l’approvisionnement des pièces de rechange auprès de l’industrie russe… Et aussi le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO], décrit comme particulièrement élevé. « Des sources signalent que l’avion russe coûte trois fois plus cher pour sa maintenance qu’un appareil d’origine occidentale, compte tenu du nombre d’heures de main-d’œuvre nécessaires pour qu’il soit utilisable », avait ainsi rapporté le quotidien India Today, en 2018.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]