Un seul A400M peut être suffisant pour « projeter » trois Rafale à 2600 km de leur base de façon autonome

Mis notamment en avant à l’occasion de la mission PEGASE [Projection d’un dispositif aérien d’EnverGure en Asie du Sud-Est] menée en juillet avec dix Rafale, cinq avions ravitailleurs A330 MRTT « Phénix » et 4 appareils de transport A400M « Atlas », le concept opérationnel MORANE va être très probablement à la mode dans les semaines à venir, d’autant plus que l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] veut retrouver la capacité de disperser ses moyens aériens afin qu’ils soient moins vulnérables à d’éventuelles frappes ennemies.

Concrètement, le concept MORANE doit permettre de déployer des avions de combat avec l’empreinte logistique la plus légère possible, afin de gagner en réactivité. Ce qui suppose d’emporter uniquement le strict nécessaire. D’où l’expérimentation qui vient d’être menée à l’occasion de l’exercice aérien Eunomia 23, organisé en Grèce.

Ainsi, le 11 septembre, trois Rafale de la 4e escadre de chasse ont décollé de la base aérienne 113 de Saint-Dizier pour rejoindre Tanagra, à quarante kilomètres d’Athènes. Et, pour la première fois, explique l’AAE, un A400M « Atlas », appartenant à l’escadron de transport 4/61 « Béarn », a « convoyé des avions de chasse ».

Plus précisément, cet A400M a « assuré de manière autonome le convoyage des trois Rafale, pour les projeter à près de 2600 km » de leur base. En clair, explique un pilote du 4/61 « Béarn », ce convoyage a « permis de ravitailler les Rafale en vol et de transporter leurs lots techniques et leurs personnels pour que le détachement soit autonome sur place ».

Doté de nacelles de ravitaillement montées en bout d’aile et de tuyaux souples, l’A400M a en effet pu transférer du carburant à deux Rafale en simultané. Au total, selon AAE, l’Atlas engagé dans Eunomia « a comptabilisé une quinzaine de contacts ».

Les phases de ravitaillement en vol ont été effectuées par l’Équipe de marque avion de transport tactique [EMATT] du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], laquelle en a profité pour « évaluer les procédures propres aux convoyages d’avions de chasse ». Et elles ont également permis de qualifier les équipages à ce type de mission.

Cela étant, le concept MORANE suppose d’avoir en commun des savoir-faire avec les forces alliées. D’ailleurs, la base de Tanagra n’a pas été choisie au hasard puisqu’elle abrite les escadrons de Mirage 2000-5 et de Rafale de la force aérienne grecque.

Et c’est ce qui a permis de réduire l’empreinte logistique des trois avions de la 4e escadre à seulement… 3,5 tonnes de fret étant donné que le détachement franças a pu s’appuyer sur les « moyens logistiques et de maintenance de nos partenaires » grecs, admet l’AAE.

Photo : armée de l’Air & de l’Espace

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