La Pologne confirme l’achat de 486 lanceurs du système d’artillerie américain M142 HIMARS

Peu après le début de la guerre en Ukraine et alors qu’elle avait déjà approuvé l’achat de 20 lance-roquettes multiples [LRM] M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System] auprès du groupe américain Lockheed-Martin en 2019, la Pologne fit connaître son intention de renforcer significativement les capacités de frappes dans la profondeur de ses unités d’artillerie.

Ainsi, dans le cadre du programme Homar-K, Varsovie a depuis conclu un accord avec Séoul pour se procurer 288 lance-roquettes multiples K-239 « Chunmoo », les lanceurs devant être montés sur des camions 8×8 fournis par le constructeur polonais Jelcz. Mais ce n’était pas encore suffisant…

En février, chargée d’instruire les demandes d’achat d’équipements militaires américains via la procédure dite FMS [Foreign Military Sales], la Defense Security Cooperation Agency [DSCA] a ainsi recommandé au Congrès des États-Unis d’accepter la vente à la Pologne de 18 M142 HIMARS et, surtout, de 468 modules de chargement et de lancement de ce système. Et le tout pour un montant estimé à 10 milliards de dollars, cette somme prenant aussi en compte la livraison potentielle de munitions associées, dont 45 missiles balistiques tactiques MGM-140 ATACMS [Army Tactical Missile System], d’une portée de 300 km.

Cette commande s’est concrétisée le 11 septembre, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Blaszczak, ayant indiqué qu’il venait d’approuver l’accord sur l’acquisition de 486 lanceurs HIMARS. « Avec ceux commandés en 2019, l’armée comptera 500 lanceurs. C’est la bonne quantité pour dissuader l’agresseur [comprendre : la Russie] », s’est-il félicité.

« Nous savons que les dirigeants du Kremlin ont décidé de reconstruire l’empire russe. Notre objectif est de créer une situation dans laquelle une armée polonaise forte pourra réellement dissuader l’agresseur », a insisté M. Blaszczak, qui a par ailleurs assuré que la Pologne disposerait des forces terrestres les « plus puissantes d’Europe » si « ce processus se poursuit ».

Quoi qu’il en soit, désignés « Homar-A », ces 486 lanceurs « HIMARS » seront montés sur des camions 6×6 Jelcz et devront être intégrés aux systèmes de contrôle et de commandement polonais. Le début des livraisons est prévu d’ici la fin 2025. À terme, l’armée polonaise aura de quoi équiper « 28 escadrons », qui viendront s’ajouter à ceux équipés du Homar-K/K-239 déjà commandés.

Cependant, ce renforcement significatif des capacités militaires polonaises [avec l’achat de centaines de pièces d’artillerie, de près d’un millier de chars, de nouveaux avions de combat, etc.] interroge sur la « soutenabilité » d’un tel modèle d’armée. Celui-ci suppose de mettre au diapason la logistique et le maintien en condition opérationnelle [MCO]… ainsi que les effectifs. Par exemple, les escadrons dotés du système Homar-A/HIMARS devraient exiger, au total, environ 10’000 militaires d’active, formés et bien entraînés.

Par ailleurs, et alors qu’elle envisage de porter le montant de ses dépenses militaires à environ 30 milliards d’euros en 2024 [soit 4% de son PIB], la Pologne entend continuer ses achats. Ainsi, la DSCA vient d’approuver la vente potentielle d’un système de commandement de combat [IBCS] de défense aérienne et antimissile intégrée [IAMD] pour un montant de 4 milliards de dollars.

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