Londres accuse la marine russe d’avoir visé un cargo amarré à Odessa avec deux missiles Kalibr

La semaine passée, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a fait savoir que la Royal Air Force serait sollicitée pour surveiller l’activité navale russe en mer Noire ainsi que pour dissuader toute éventuelle attaque contre des navires civils transportant des céréales » ukrainiennes.

En effet, depuis qu’elle a refusé de prolonger l’accord qui avait été négocié en juillet 2022 sous l’égide la Turquie et des Nations unies pour permettre à l’Ukraine d’exporter ses céréales via la mer Noire, la Russie considère tout navire se dirigeant vers un port ukrainien comme un « potentiel bateau militaire », quel que soit son pavillon.

Depuis, la flotte russe de la mer Noire a fait une démonstration de force à l’occasion d’un exercice de type « SINKEX », en tirant des missiles anti-navires contre une ancienne corvette de lutte anti-sous-marine ukrainienne. Puis elle a également arraisonné le cargo Sukru Okan [battant pavillon de Palaos] pour contrôler sa cargaison alors qu’il était attendu au port fluvial d’Izmaïl, dans la région d’Odessa.

De telles actions ont probablement été assez dissuasives pour réduire significativement le trafic dans les approches maritimes de l’Ukraine… Et, depuis août, peu nombreux ont été les navires civils qui ont emprunté un « couloir temporaire » mis en place par Kiev, après avoir appareillé d’Odessa, de Tchornomorsk ou de Pivdenny.

D’autant plus que la marine russe serait allée plus loin que la simple démonstration de force… en renouant avec un mode opératoire qu’elle avait suivi dès les premiers jours de la guerre en Ukraine. Pour rappel, elle avait été accusée d’avoir fait un usage indiscriminé de la force contre des bateaux civils. « Ces attaques se sont révélées limitées [avec une douzaine de navires touchés en mer et à quai, ndlr] mais leur effet dissuasif sur le trafic commercial a été très important », avait ainsi souligné le Centre d’études stratégiques de la Marine [CESM], dans une note sur la situation dans la région de la mer Noire.

Ainsi, le 11 septembre, le ministère britannique des Affaires étrangères a accusé un navire russe d’avoir visé un cargo amarré au port d’Odessa avec deux missiles de croisière de type Kalibr. Cette attaque, a-t-il ajouté, a été déjouée par les forces ukrainiennes, celles-ci ayant réussi à intercepter et à abattre les engins en question.

Cela étant, aucune précision n’a été donnée au sujet du navire russe accusé d’avoir tiré ces deux missiles. Les frégates de la classe « Amiral Grigorovitch », les corvettes de la classe Bouïan et les sous-marins de type Kilo sont en mesure d’emporter ce genre de munition.

Cette attaque, qui aurait eu lieu le 24 août, « faisait suite aux avertissements du gouvernement américain selon lesquels l’armée russe pourrait s’en prendre à des navires civils en mer Noire », a souligné le Foreign Office. « Grâce à la défense aérienne ukrainienne, l’attaque contre le navire civil a échoué. Aucun des missiles Kalibr n’a atteint sa cible », a-t-il insisté.

Pour le moment, la Russie n’a fait aucun commentaire sur les accusations britanniques

En tout cas, depuis juillet, les forces russes ont multiplié les attaques contre les infrastructures industrielles civiles, les silos à grains et les entrepôts ukrainiens. D’après Londres, 280’000 tonnes de céréales – soit de « quoi nourrir un million de personnes pendant un an », auraient ainsi été détruites.

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