Avec l’exercice Northern Coasts 23 mené en mer Baltique, l’Otan veut envoyer un « signal clair » à la Russie

Avec sept pays riverains de la mer Baltique membres de l’Otan [et ils seront bientôt huit, avec l’adhésion attendue de la Suède], la Russie estime que le trafic maritime vers Saint-Pétersbourg pourrait être menacé, ce qui isolerait davantage l’enclave de Kalingrad. D’où les exercices navals qu’elle organise régulièrement dans la région, comme « Bouclier océanique 2023 », mené en août avec une trentaine de navires et autant d’aéronefs.

« Des mesures seront élaborées pour protéger les voies maritimes, transporter des troupes et du fret militaire ainsi que pour assurer la défense du littoral », avait alors expliqué le ministère russe de la Défense.

Un mois plus tard, l’Otan a donné le coup d’envoi aux manoeuvres « Northern Coasts 23 », lesquelles ont quasiment le même objectif… que celles organisées par les forces russes puisqu’elle est également de mener des exercices visant à sécuriser les voies maritimes traversant la mer Baltique, effectuer des frappes vers la terre et à mener des opérations amphibies.

Les précédentes éditions de « Northern Coasts » s’étaient surtout concentrées sur les missions de lutte contre la piraterie, le terrorisme maritime et les trafics. Mais cette année, et avec la guerre en Ukraine, ces manoeuvres prendront une autre dimension, avec la participation d’une trentaine de navires venus de 14 pays [dont la France].

À noter que, pour l’occasion, l’US Navy a mobilié le navire d’assaut amphibie USS Mesa Verde, avec 800 soldats de l’US Marine Corps à bord.

Placé sous le commandement de l’amiral allemand Stephan Haisch, qui dirigera les opérations depuis le nouveau quartier général de la Deutsche Marine établi à Rostock, l’exercice Nothern Coasts 23 vise à « envoyer un message clair de vigilance à la Russie ».

C’est en effet ce qu’a affimé l’amiral Jan Christian Kaack, le chef d’état-major de la marine allemande, lors d’une conférence de presse donnée le 1er septembre. « Une dissuasion crédible doit inclure la capacité d’attaquer », a-t-il insisté.

Outre les questions d’interopérabilité, l’un des enjeux de ces manoeuvres portera sur la protection des voies maritimes permettant l’approvisionnement de la Finlande, de la Lituanie, de l’Estonie et de la Lettonie. En effet, celui-ci pourrait être entravé si, d’aventure, le corridor de Suwalki, seul point de passage entre les pays baltes et le reste des pays de l’Otan, venait à être bloqué par les forces russes et biélorusses.

« Si le passage de Suwalki devait être bloqué – et cela peut être fait facilement puisqu’il n’y a que deux routes et une voie ferrée – alors il ne nous restera plus que les voies maritimes. Et c’est par là que nous devrons ensuite passer », a résumé l’amiral Kaack.

« La guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine a radicalement modifié la situation sécuritaire dans la mer Baltique, et l’Otan a considérablement accru sa présence défensive dans la région, que ce soit sur mer, sur terre ou dans les airs. Des exercices comme celui-ci envoient un message clair selon lequel l’Otan est prête à défendre chaque centimètre carré du territoire allié », a par ailleurs fait valoir Dylan White, le porte-parole par intérim de l’Alliance.

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