Un infirmier militaire français a tué un soldat tchadien qui venait de l’agresser

Le 5 septembre, venu se faire soigner auprès du détachement des forces françaises déployé à Faya-Largeau, [nord du Tchad], un soldat tchadien s’est saisi d’un bistouri et a ensuite porté des coups à l’infirmier militaire qui s’occupait de lui. Blessé, celui-ci a riposté avec son arme de service et tué son agresseur.

« Un militaire tchadien, qui n’était pas dans un état normal, s’est rendu pour un pansement dans la base militaire de l’armée française, a pris un scalpel et a blessé un infirmier militaire français », a en effet expliqué le général Ali Maïde Kebir, gouverneur de la région du Borkou, dont Faya-Largeau est le chef-lieu. « L’infirmier a fait usage de son arme à feu et l’a tué », a-t-il ajouté, selon l’AFP.

Ce récit a été confirmé par une source militaire française. « Lors d’une consultation médicale pour les populations, un militaire tchadien qui consultait a agressé au scalpel un infirmier français, qui a dû faire usage de son arme », a-t-elle dit. « On ne connaît pas les raisons de l’attaque. L’infirmier a reçu trois coups de scalpel au thorax, à la tête et au cou mais son état est stabilisé », a-t-elle ajouté, avant d’insister que l’infirmier avait dû se « défendre ».

Une enquête, menée conjointement par les forces françaises et tchadiennes, est en cours afin d’établir les circonstances de cette agression.

Seulement, à peine venait-il d’être connu, cet incident a donné lieu à une manifestation devant l’emprise militaire française… ainsi qu’à la diffusion de rumeurs sur les réseaux sociaux. « La population de Faya a manifesté toute la journée devant l’entrée de la base, a tenté d’y pénétrer mais sans succès et la foule s’est dispersée à la tombée de la nuit », a indiqué le gouverneur de la région du Borkou.

Cela étant, ce type d’affaire ne peut que donner du grain à moudre à ceux qui demandent le départ des forces françaises du Tchad. Et, pour cela, ils mènent une lutte informationnelle sur les réseaux sociaux, en usant parfois de grosses ficelles.

Cela a ainsi été le cas le 13 août dernier, avec une publication affirmant que des députés tchadiens avaient exigé le départ des forces françaises du pays. Partagée plusieurs centaines de fois, il s’est avéré qu’elle renvoyait à une motion signée par 23 parlementaires… en 1964.

Pour rappel, les forces françaises présentes au Tchad sont basées à N’Djamena ainsi qu’à Abéché et à Faya-Largeau. Les camps situés dans ces deux dernières localités sont « soutenus par un binôme médecin-infirmier », indique le Service de santé des Armées [SSA]. « En complément des soins prodigués » aux militaires français, ils assurent « une mission d’aide médicale à la population » [AMP]. Ce qui peut représenter jusqu’à une centaine de consultations gratuites par semaine.

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