L’US Air Force va installer un micro-réacteur nucléaire sur l’une de ses bases en Alaska

En 2020, le Pentagone lança le programme PELE en notifiant des contrats d’une valeur d’une douzaine de millions de dollars chacun aux entreprises BWX Technologies, X-energy et Westinghouse Government Services afin de développer un micro-réacteur nucléaire de 1 à 5 mégawatts de puissance et affichant une masse de moins de 40 tonnes afin de pouvoir le transporter par la route, le rail, la mer ou les airs. L’idée était alors d’alimenter en énergie les bases américaines implantées à l’étranger.

Il s’agit de « permettre aux unités de disposer d’une alimentation électrique propre, presque illimitée, afin qu’elles puissent étendre ou consolider leurs opérations pendant des périodes prolongées partout sur la planète », avait en effet expliqué le Pentagone.

Mais celui-ci ne comptait pas s’arrêter là puisqu’il donna le coup d’envoi à une autre projet de même nature… mais destiné à doter les bases situées sur le territoire américain de micro-réacteurs nucléaires plus puissants [jusqu’à 10 mégawatts], appelés vSMR. Mené en coopération avec le département de l’Énergie, il devait alors se concrétiser par la mise en service d’un premier réacteur à l’horizon 2027.

Ce programme a franchi une nouvelle étape, le 31 août, après que l’US Air Force a annoncé la notification d’un contrat au groupe Oklo Inc. pour concevoir, construire et exploiter pendant au moins trente ans un micro-réacteur « autorisé par la Commission de réglementation nucléaire » sur la base aérienne d’Eielson [Alsaka], où est implantée la 354e Escadre de chasse.

« Les micro-réacteurs sont capables de produire de l’énergie décarbonée. Ils sont équipés de dispositifs de sécurité intégrés qui s’ajustent automatiquement aux conditions et à la demande pour éviter la surchauffe. La capacité de cette technologie à fonctionner indépendamment du réseau commercial et à réduire les émissions de gaz à effet de serre en fait une source d’énergie prometteuse pour les infrastructures critiques de sécurité nationale », a fait valoir l’US Air Force.

« Nous suivons ce projet de près et travaillons avec les autres départements militaires pour identifier des installations supplémentaires où le déploiement de la technologie nucléaire avancée développée par les États-Unis améliorera la fiabilité de l’énergie et la résilience », a expliqué Brendan Owens, le secrétaire adjoint à la Défense pour l’énergie et l’Environnement.

Si la France a quelques atouts à faire valoir dans le domaine de l’énergie nucléaire, il n’est pour le moment pas question pour le ministère des Armées de suivre l’exemple américain. En tout cas, le dernier Appel à Manifestation d’Intérêt [AMI] lancé par l’Agence de l’innovation de défense [AID] au sujet des « transitions climatiques et énergétiques » n’en fait pas mention. Mais il faut dire que les bases françaises, sauf exceptions [comme le port militaire de Toulon, par exemple] n’ont pas la même taille critique que les homologues aux États-Unis.

Cela étant, en juin, l’entreprise Naaera et la filiale française de l’italo-britannique Newcleo ont obtenu respectivement 10 et 15 millions d’euros de subventions publiques pour accélérer le développement de deux mini-réacteurs nucléaires reposant sur des technologies de rupture. Et cela alors que, de son côté, EDF travaille sur Nuward, un petit réacteur nucléaire « modulaire ».

Photo : US Air Force

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