Ancien chef d’état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin nous a quittés

Chef d’état-major des armées [CEMA] entre 2006 et 2010 et chargé de superviser la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, ravagée par un incendie en avril 2019, le général Jean-Louis Georgelin, 74 ans, a perdu la vie dans un accident de randonnée, dans les Pyrénées, le 18 août.

« Le peloton de gendarmerie de Haute Montagne [PGHM] est intervenu sur les pentes du Mont-Valier […] et a découvert le cadavre d’un homme qui a été formellement identifié comme étant le général Georgelin » a indiqué le parquet de Foix, avant de préciser que la piste accidentelle était privilégiée.

« Avec le décès du général Jean-Louis Georgelin, la Nation perd l’un de ses grands soldats. La France, un de ses grands serviteurs. Et Notre-Dame, le maître d’œuvre de sa renaissance », a réagi le président Macron, via le réseau social X/Twitter.

Admis à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1967 [promotion « Lieutenant-colonel Brunet de Sairigné], Jean-Louis Georgelin fut affecté au 9e Régiment de chasseurs parachutistes [RCP] après avoir suivi les cours de l’École d’application de l’Infanterie, où il servira en qualité d’instructeur en 1973. Promu capitaine alors qu’il servait au 153e Régiment d’Infanterie [RI] de Mutzig, il rejoignit le centre d’exploitation du renseignement militaire avant d’exercer les fonctions d’aide de camp du chef d’état-major de l’armée de Terre.

Ayant suivi les cours du Command and General Staff College à fort Leavenworth [États-Unis], il fut admis à l’École supérieure de guerre à Paris au début des années 1980. Puis il retrouva l’ESM de Saint-Cyr pendant trois ans, en tant que chef de bataillon, avait de diriger la section « Études et prospectives » du bureau « Planification-finances » de l’État-major de l’armée de Terre.

Chef de corps du 153e RI entre 1991 et 1993, il devint an auditeur au Centre des hautes études militaires [CHEM] et à l’Institut des hautes études de Défense nationale [IHEDN]. À l’issue, il fut nommé adjoint au chef de cabinet militaire du Premier ministre [1994-97]. Promu général, il fut ensuite affecté à 11e Division Parachutiste, puis à la Force de stabilisation [SFOR] en Bosnie-Herzégovine, à un moment où il fallait veiller au respect des accords de Dayton.

Après avoir rejoint l’État-major des armées à la division « Plans et programmes », le général Georgelin fut nommé chef d’état-major particulier du président de la République [qui était alors Jacques Chirac], puis, trois ans plus tard, chef d’état-major des armées.

Cet homme de culture connu pour son franc parler dut s’employer à déminer les polémiques ayant éclaté au moment des réformes du ministère des Armées, lancées en 2008. Et, quand des officiers dénoncèrent les orientations données par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale [LBDSN], le général Georgelin mit le holà aux enquêtes lancées pour les identifier.

« Je ne veux pas de chasse aux sorcières dans les armées et j’ai fait en sorte que ce type d’enquête cesse. Je ne veux pas de chasse aux sorcières dans les armées, je connais l’histoire de l’institution militaire pour savoir les dégâts qu’ont causé des actions similaires dans le passé », avait-il en effet affirmé, à l’antenne d’Europe1.

Ayant été remplacé à la tête de l’EMA par l’amiral Guillaud en 2010, le général Georgelin fut nommé grand chancelier de l’ordre national de la Légion d’honneur et chancelier de l’ordre national du Mérite après avoir été admis en deuxième section. Il occupera ce poste pendant six ans, avant de reprendre, en quelque sorte, du service, en devenant le représentant spécial du président de la République pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris.

« Profonde tristesse après le décès du général d’armée Jean-Louis Georgelin, chef d’état-major des armées de 2006 à 2010. Admiration devant la force de caractère inébranlable de ce chef hors norme et son engagement total au service de la France poursuivi en dehors des armées », a commenté le général Thierry Burkhard, l’actuel CEMA.

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