La Roumanie annule l’achat de quatre corvettes Gowind 2500 auprès du français Naval Group

En 2019, à l’issue d’un appel d’offres marqué des recours juridiques déposés par l’italien Fincantieri, le ministère roumain de la Défense annonça qu’il avait retenu le français Naval Group, associé au chantier naval SNC, pour livrer quatre corvettes Gowind 2500 à la Forțele Navale Române [Force navale roumaine] pour un montant de 1,2 milliards d’euros et avec un transfert de technologies à la clé.

Seulement, cette décison fut contestée devant les tribunaux par le néerlandais Damen, arrivé en seconde position. Pour autant, et alors que les recours judiciaires ont été épuisés, le contrat n’a toujours pu entrer en vigueur. En cause? Un désaccord entre Naval Group et son partenaire roumain au sujet de la responsabilité de la construction des quatre corvettes.

L’an passé, on pensait que cette affaire allait se décanter après la signature par la France d’une lettre d’intention prévoyant un plan de soutien « ambitieux » à la Forțele Navale Române. D’autant plus que, au regard du contexte sécuritaire en mer Noire, celle-ci doit impérativement renforcer ses capacités.

Dans le même temps, Damen est resté mobilisé, comptant sur l’échec des discussions entre Naval Group et SNC. Pouvant compter sur un réseau de « consultants » issus du renseignement roumain, l’industriel néerlandais a en effet maintenu son offre consistant à livrer quatre corvettes de type Sigma 10514… tout en assurant qu’il serait en mesure de rattraper le temps perdu en les faisant construire dans les chantiers navals de Galati et de Mangalia qu’il possède.

En juin dernier, le nouveau ministre roumain de la Défense, Angel Tîlvăr, a fini par lancer un ultimatum à Naval Group tout en laissant entendre que, faute de réponse du côté français, le contrat serait attribué à Damen. Et l’affaire en était restée là depuis…

Finalement, le couperet est tombé ce 8 août. Ainsi, rapporte le site spécialisé Defense Romania, le ministère roumain de la Défense a décidé d’annuler la commande des quatre Gowind 2500, « étant donné que le soumissionnaire déclaré vainqueur n’a pas signé l’accord-cadre dans les termes demandés par le pouvoir adjudicateur ».

Pour autant, Damen n’aura pas l’occasion de se réjouir puisque le programme de « corvettes multi-fonctions » sera annulé, « les fonds nécessaires pour déclarer vainqueur l’opérateur arrivé en seconde position n’ayant pas été identifiés », a précisé le ministère roumain de la Défense.

Pour le moment, on ignore quelles seront les intentions de Bucarest pour moderniser la flotte de surface de la Forțele Navale Române. En tout cas, Naval Group s’attend toujours à finaliser un contrat pour lui livrer deux sous-marins Scorpène, le Parlement roumain ayant récemment donné son feu vert à cet achat, estimé à 2 milliards d’euros.

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