Le Danemark va finalement retirer du service ses derniers avions F-16 plus tôt que prévu

En avril, le PDG de Lockheed-Martin, James D. Taiclet, a prévenu que l’objectif de livrer 156 chasseurs-bombardiers F-35 en 2023 ne pourrait pas être atteint, en raison de l’arrêt des livraisons de moteurs F135 pendant quelques semaines et de soucis au niveau de la mise à jour logicielle dite Tech Refresh 3 [ou TR-3]. D’ailleurs, celle-ci a incité le Pentagone à ne plus accepter les appareils produits dans cette configuration, tant qu’elle n’aura pas été validée. Ce qui devrait être le cas, au mieux, d’ici la fin de cette année.

Dans le même temps, Lockheed-Martin doit revoir sa cadence de production à la hausse afin d’honorer les dernières commandes de F-35 passées par des clients étrangers, dont la Finlande, le Canada, la Suisse, l’Allemagne la Belgique ou encore le Danemark.

Au milieu de ces difficultés, le contrat notifié par Copenhague [pour 27 appareils, nldr] sera-t-il prioritaire? En effet, ce 26 juin, le ministre danois de la Défense [par intérim], Troels Lund Poulsen, a annoncé que les F-16 de la Flyvevåbnet [force aérienne royale] seraient finalement retirés du service dès 2024/25, alors que, l’an passé, un investissement de 150 millions d’euros avait été annoncé afin de les faire voler jusqu’en 2027.

Cette décision, avait soutenu le ministère danois de la Défense, à l’époque, devait permettre à la Flyvevåbnet de renforcer la défense du pays et, si nécessaire, de prendre part à des missions de l’Otan, comme celles consistant à protéger l’espace aérien des États baltes. Et elle se justifiait par le faible nombre de F-35 commandés, celui-ci étant, compte tenu des inévitables indisponibilités techniques, insuffisant pour assurer à la fois l’entraînement des pilotes, les missions quotidiennes et les éventuels déploiements à l’étranger. Et le tout en tenant compte des indisponibilités techniques.

Finalement, le ministre danois est donc revenu sur cette décision, en expliquant, lors d’un entretien accordé à la chaîne publique de radiodiffusion DR que les F-35A allaient être « opérationnels plus tôt que prévu ».

Pour le moment, la Flyvevåbnet dispose de sept F-35A sur les vingt-sept commandés. Et, pour le moment, ils sont tous basés aux États-Unis pour la formation des pilotes. L’un d’eux [le 7e qui a été livré, ndlr] doit atterrir sur la base aérienne de Skrydstrup à l’automne prochain.

Cela étant, la décision annoncée par M. Poulsen est surtout liée à l’intention de Copenhague de livrer un certain nombre de F-16 à l’Ukraine. D’ailleurs, et même si rien n’est encore confirmé, le Danemark finalise actuellement les détails pour former des pilotes ukraniens sur son sol. La contrepartie est que la Flyvevåbnet se mettra en retrait des activités de l’Otan pendant un certain temps… C’est, en tout cas, ce qu’a suggéré le ministre. On « ne peut pas tout faire », a-t-il en effet dit.

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