L’Indonésie va se procurer 12 avions Mirage 2000-5 auprès du Qatar pour 680 millions d’euros
Evoquée en octobre dernier, la reprise par la Force aérienne indonésienne [Tentara Nasional Indonesia – Angkatan Udara [TNI-AU] de 12 avions de combat Mirage 2000-5 ayant servi sous les couleurs du Qatar est désormais actée. En effet, le 13 juin, le quotidien Kompass a indiqué qu’un contrat venait d’être signé à cette fin par Jakarta. Ce qu’a confirmé le général Edwin Adrien Sumantha, le porte-parole du ministère indonésien de la Défense.
Cette acquisition, qui a dû obtenir l’autorisation préalable de la France, vise à répondre à des « besoins temporaires » de la TNI-AU, dans l’attente de la livraison des six premiers Rafale [sur un total de 42] commandés en 2022 auprès de Dassault Aviation. Et elle permettra également à ses pilotes de se familiariser avec les systèmes d’armes français.
Cela étant, le Qatar n’a visiblement pas fait un « prix d’ami ». Des sources du journal indonésien ont confié que ces 12 Mirage 2000-5 coûteraient 734,5 millions de dollars [soit environ 680 millions d’euros]. Le coût du maintien en condition opérationnelle [MCO] expliquerait, a priori, le montant de cette facture, qui sera financée par des « prêts étrangers approuvés par le ministre [indonésien] des Finances ».
As reported last week by some defence outlets, Indonesian airforce (TNI) getting Qatari Mirage-2000-5. @_TNIAU Lt Colonel (Wing Commander) taking a selfie. https://t.co/XnadM27wve
— ST (@aviation07101) June 12, 2023
Les discussions autour de ce contrat ont été jusqu’ici très discrètes. D’après des informations d’Intelligence Online, relayée par le site spécialisé Israel Defense, la société française Défense Conseil International [DCI], dont l’État est actionnaire à hauteur de plus de 50%, a facilité le transfert de ces Mirage 2000-5 vers l’Indonésie.
Mais d’autres acteurs se sont activés en coulisse, dont E-Systems Solutions, une entreprise basée aux Émirats arabes unis et dont le propriétait n’est autre que le français Habib Boukharouba, un ancien de l’armée de l’Air & de l’Espace. Ses bonnes relations avec Prabowo Subianto, le ministre indonésien de la Défense, auraient mis de l’huile dans les rouages. Quant au volet financier, il impliquerait la société de commerce et d’exportation tchèque Excalibur International, filiale du groupe d’armement Czechoslovak Group [CSG].
Quoi qu’il en soit, la livraison de ces anciens Mirage 2000-5 de la Force aérienne de l’émir du Qatar sera un évènement en soi étant donné que la TNI-AU n’a jamais été dotée d’avions de combat de facture française. Actuellement, elle met en oeuvre des F-16 américains, de KAI F/A-50 sud-coréens, de BAE Hawk britanniques ainsi que des Su-27 et Su-30 russes, lequels connaissent acutellement des « problèmes de disponibilité » en raison d’un approvisionnement en pièces détachées devenu incertain à cause de la guerre en Ukraine, rapporte Kompass.
À noter par ailleurs que, en plus des 42 Rafale, l’Indonésie envisage de commander 36 F-15 EX « Eagle II » auprès de l’américain Boeing pour environ 14 milliards de dollars.
