Des « problèmes de qualité » retardent la livraison d’avions F-15EX à l’US Air Force

En juillet 2020, le Pentagone a commandé, auprès de Boeing, huit avions de combat F-15EX « Eagle II » dans le cadre d’un contrat d’une valeur de 1,2 milliard de dollars. Livrés au printemps 2021, les deux premiers exemplaire [lot 1A] ont été affectés à la base aérienne d’Eglin, à des fins de tests et d’évaluation. Les six autres [lot 1B] auraient dû lui être remis à partir de décembre 2022. Or, l’US Air Force les attend toujours… Et elle devra encore patienter avant de les obtenir.

En effet, selon un rapport du Government Accountability Office [l’équivalent américain de la Cour des comptes, ndlr], un défaut de fabrication a été découvert sur quatre F-15EX du lot 1B, des trous devant servir à fixer leur verrière ayant été percés au mauvais endroit. Constatée à temps, cette erreur, due, a priori, à un outil inadapté, n’a pas été reproduite sur les deux autres avions de la série.

Mais cette erreur n’explique pas à elle seule le retard pris par Boeing. D’après le GAO, celui-ci est aussi dû à des « problèmes de qualité liés à un composant critique de la partie avant du fuselage ». Le rapport ne livre pas plus d’informations à ce sujet… si ce n’est que l’élément en cause permet d’assurer la sécurité des vols.

Cependant, avance-t-il, si une solution a été trouvée par l’industriel, le premier F-15EX du lot 1B ne pourra pas être livré avant juillet. Et cela ne pourra qu’avoir des répercussions sur la production des 12 appareils du lot n°2, commandés en 2021 par l’US Air Force.

« Le GAO estime que, si la livraison de ces avions [du lot 1B, ndlr] est retardée au-delà de juillet, il sera difficile de respecter les délais prévus en 2023, dont la déclaration de la capacité opérationnelle initiale et la production à plein régime en octobre », écrit Defense News. En outre, la livraison de chaque avion du lot n°2 devrait être retardée de deux mois.

Par ailleurs, le GAO a également mis en garde contre les vulnérabilités potentielles du F-15EX en matière de cybersécurité, cet appareil n’ayant pas été conçu selon les exigences de l’US Air Force dans ce domaine puisqu’il a été développé à partir du F-15QA, destiné au Qatar.

Or, sur ce point, en 2019, lors d’un « hackathon » organisé par le Pentagone, une équipe de sept « hackers » de la société de sécurité informatique Synack avait repéré une faille dans le système TADS [Technical Assistance Database System] du F-15… puis mis en lumière un « gisement de vulnérabilités critiques » pour le bon fonctionnement de l’appareil au bout de 48 heures de travail.

Pour rappel, le F-15EX « Eagle II » est doté de nouveaux moteurs F110-GE-129, de commandes de vol électriques, d’un radar à antenne active [AESA] APG-82(V)1, d’un capteur IRST, d’une suite de guerre électronique EPAWSS [Eagle Passive/Active Warning Survivability System], d’un ordinateur de mission ADCP-II [Advanced Display Core Processor-II] et d’un cockpit numérique. L’US Air Force devrait disposer de 104 exemplaires au total.

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