La Direction générale de l’armement finance une capacité permettant de faire évoluer des essaims de drones

Le projet de Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 prévoit d’investir 10 milliards d’euros dans le développement de capacités « innovantes », en captant des technologies civiles ou en « explorant de nouvelles technologies de rupture ». Et de prendre, comme exemple, les « essaims de drones ».

Cependant, les travaux relatifs à une telle capacité ont d’ores et déjà commencé, la Direction générale de l’armement [DGA], via l’Agence de l’Innovation de Défense [AID], ayant lancé le programme TAMOS [pour « Tactical Multi-Objectices Swarming UAVs »], confié à Safran Electronics & Defense et Squadrone-System.

Disposer de la capacité de faire voler un essaim de drones permet d’envisager plusieurs scénarios opérationnels, tant les applications possibles sont nombreuse. Elle permet ainsi de leurrer des défenses aériennes adverses, de brouiller les communications [ou de les relayer], de surveiller en continu une zone en particulier grâce à la redondance des capteurs, de collecter du renseignement ou bien encore de lancer une attaque par saturation.

D’où l’intérêt du programme TAMOS. Ce « projet prévoit la mise en œuvre d’essaims de drones pour permettre la réalisation d’une ou plusieurs missions, avec la capacité d’adapter et de reconfigurer les flottes dynamiquement, le tout contrôlé par un superviseur intelligent », explique l’AID, dans le bilan d’activités 2022, qu’elle vient de publier.

Plus précisément, TAMOS vise à mettre au point un « système de gestion de flottes de drones décentralisé, efficace et réactif, simple d’utilisation et pouvant gérer des missions multi-objectifs et compatible avec plusieurs algorithmes de guidage d’essaims ».

L’entreprise grenobloise Squadrone-System explique que « l’autonomie décisionnelle d’un système complet composé d’une flotte de différents systèmes drones est l’élément central, permettant de répondre à une reconfiguration opérationnelle tactique sans nécessiter un opérateur dédié en permanence ».

Les travaux qu’elle mène dans le cadre d’un projet de recherche de deux ans [financé par la DGA] sont conduits selon trois axes : « mettre en œuvre un essaim de drones afin de permettre la réalisation de plusieurs missions ou de missions plus étendues dans le temps et dans l’espace », « adapter la configuration de la flotte disponible afin de s’adapter aux missions, hétérogènes et potentiellement multiples » et « rendre l’opérateur du système d’essaim de drones capable de déployer facilement une mission dans des conditions de sécurité active optimales à travers une interface Homme-Système simple et des fonctions d’autonomie de l’essaim adaptées à la mission ».

Selon l’AID, le projet TAMOS est susceptible d’être intégré au Système de combat aérien du futur [SCAF]… Mais pas seulement car les travaux dont il fait l’objet permettent d’envisager des applications pour les robots terrestres et maritimes, voire une possible coordination entre des « robots de différents types », par exemple terrestres et aériens.

« Les travaux ont permis de définir des cas d’usage terrestre et naval, la plateforme de drone, l’architecture des communications, la solution de reconfiguration de mission en cours de mission, le fonctionnement de l’organe du supervision et l’interface utilisateur », résume en effet l’AID.

Illustration : Squadrone-System

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