Les forces chinoises simulent des « frappes de précision » contre des « sites clés » de Taïwan

Le gouvernement chinois avait prévenu : la visite de la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, aux États-Unis, où, le 5 avril, elle a rencontré le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, donnerait lieu à des « mesures déterminées et efficaces pour sauvegarder la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale » de la République populaire de Chine.

Cependant, les autorités chinoises ont attendu la fin de visite officielle du président français, Emmanuel Macron [accompagné par Ursula von der Leyen, la président de la Commission européenne] à Pékin pour mettre en oeuvre les « mesures déterminées » promises.

Et, comme on pouvait s’en douter, celles-ci ont pris la forme de manoeuvres militaires de grande ampleur dans les environs de Taïwan, avec des « tirs réels » au programme et l’arrivée possible du porte-avions CNS Shandong au sud-est de l’île, considérée comme rebelle par Pékin.

Lors du premier jour de ces manoeuvres, appelés « Joint Sword », l’Armée populaire de libération [APL] a dit avoir effectué un exerice « d’encercement total » de Taïwan, avec au moins neuf navires de surface et l’engagement de plus de 70 aéronefs militaires.

« L’exercice d’aujourd’hui [8 avril] se concentre sur la capacité à prendre le contrôle de la mer, de l’espace aérien et de l’information […] afin de créer une dissuasion et un encerclement total » de Taïwan, a en effet avancé la télévision d’Etat chinoise.

De son côté, le ministère chinois de la Défense a soutenu que ces manoeuvres doivent servir de « sérieux avertissement contre la collusion entre les forces séparatistes recherchant ‘l’indépendance de Taïwan’ et les forces extérieures, ainsi que leurs activités provocatrices ». Et de préciser qu’elle comprennent des « patrouilles », lesquelles sont « nécessaires pour sauvegarder la souveraineté et l’intégralité territoriale de la Chine ».

Pour le deuxième jour de ces manoeuvres, l’APL est allée plus loin en simulant des frappes contre des « cibles-clés » sur le territoire taïwanais.

« Sous le commandement unifié du centre de commandement des opérations conjointes du théâtre, plusieurs types d’unités ont effectué des frappes de précision conjointes simulées sur des cibles clés de l’île de Taïwan ainsi que sur les zones maritimes environnantes. Elle continuent de maintenir une posture offensive autour de l’île », a fait savoir l’état-major chinois.

Selon une source sécuritaire citée par l’agence Reuters, ces simulations de frappe n’ont pas seulement visé Taïwan mais également des « cibles militaires étrangères » se trouvant à proximité de l’île. Il est possible que ces « cibles » soient les navires du groupe aéronaval formé autour du porte-avions américain USS Nimitz, actuellement déployé dans la région.

« Taïwan n’est pas leur seule cible. […] C’est très provocateur », a estimé cette source, sous le couvert de l’anonymat.

D’après le ministère taïwanais de la Défense, 58 avions chinois, dont deux bombardiers stratégiques H-6 escortés par des chasseurs Su-30, J-16, J-11 et J-10, ont été repéré dans les approches de Taïwan. De même que neuf navires de la composante navale de l’APL. « Les forces taïwanaises n’aggraveront pas le conflit, ne provoqueront de différends et répondront de manière appropriée » aux exercices de la Chine, a-t-il assuré.

Par ailleurs, les États-Unis ont de nouveau appelé la Chine à « ne pas modifier le statu quo » dans le détroit de Taïwan. « Nous sommes confiants dans le fait que nous avons des ressources et des capacités suffisantes dans la région pour assurer la paix et la stabilité », a indiqué la diplomatie américaine.

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