Le ministre des Armées a demandé une rallonge budgétaire de 1,5 milliard d’euros pour l’exercice 2023

L’an passé, ayant atteint un montant d’environ de 41 milliards d’euros après avoir été augmenté de 1,7 milliard, le budget de la mission « Défense » avait obtenu une rallonge de près 1,3 milliard, dans le cadre d’une loi de finances rectificative votée par le Parlement en décembre. Cet « effort sans précédent », selon le ministère des Armées, avait surtout profité au programme 178 « Préparation et emploi des forces », alors que celui dédié à l’Équipement des forces [146] fut amputé de 92 millions [contre 192 millions initialement prévus par le gouvernement].

Pour cette année, la loi de finances initiale prévoit de porter le budget des armées à 43,9 milliards d’euros, conformément à la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25. Mais il se pourrait que ce montant soit encore plus important.

En effet, dans les pages du quotidien « Le Parisien » [édition du 2 avril], le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a révélé qu’il avait demandé au président Macron une rallonge budgétaire de 1,5 milliards d’euros pour l’exercice 2023. « Cette somme nous permettra d’amortir les effets de l’inflation mais aussi d’accélérer la réparation de nos armées », a-t-il justifié. Il s’agit également de financer des « urgences opérationnelles », notamment en matière de lutte anti-drones, à l’approche de la coupe du monde de Rugby et des Jeux Olympiques de Paris.

« Il y a des urgences opérationnelles que nous devons prendre en compte, notamment sur la base des retours d’expérience de l’Ukraine. Un exemple : nos capacités en matière de drones et de lutte antidrone. La menace devient hybride. N’importe quel individu isolé peut détourner un petit drone civil pour en faire une menace. Ce sont des enjeux clés de sécurité pour l’avenir, pour différentes occasions, et évidemment pour l’accueil en 2024 des Jeux olympiques et paralympiques en France », a fait valoir le ministre.

Cela étant, la menace d’attentat avec des drones n’est pas nouvelle : elle fit l’objet d’une note confidentielle du préfet de la zone de défense du sud-est en novembre 2016. Et, dans ce domaine, le ministère des Armées a lancé plusieurs programme, dont celui appelé « PARADE » [Protection déployable modulaire anti-drones], confié au tandem formé par Thales et CS Group par la Direction générale de l’armement [DGA] pour plus de 350 millions d’euros en 2021.

En tout cas, a continué M. Lecornu, « si le Parlement accepte de voter ce rectificatif budgétaire pour 2023, l’augmentation [du budget des Armées] ne sera plus de 3 milliards mais s’élèvera à 4,5 milliards d’euros ».

Cela étant, l’essentiel de l’entretien accordé au Parisien par le ministre a porté sur la LPM 2024-30, dont le contenu sera dévoilé le 4 avril. Et il a surtout confirmé le calendrier du Porte-avions de nouvelle génération [PANG], dont la construction débutera en 2026, avec des premiers essais en mer prévus dix ans plus tard. En outre, M. Lecornu a précisé que le Service national universel ne figurerait pas dans le texte.

S’agissant de l’aspect financier, cette LPM, qui sera dotée de 413 milliards, permettra de « porter » le budget des armées à « 69 milliards d’euros en 2030 », soit un montant deux fois plus élevé qu’en 2017.

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