Une délégation sud-coréenne a évalué l’avion de transport A400M lors d’une visite en Espagne

En 2018, le ministère espagnol de la Défense envisagea l’acquisition de 34 avions d’entraînement KT-1 et de 20 chasseurs légers T-50 « Golden Eagle » auprès de la Corée du Sud pour la formation des pilotes de Ejército del Aire y del Espacio. Et il était alors question d’échanger 4 à 6 avions de transport A400M « Atlas » avec la force aérienne sud-coréenne [RoKAF] dans le cadre d’un accord alors évalué à 890 millions de dollars. Mais cette opération ne put finalement pas se concrétiser.

Depuis, en 2021, Korean Aerospace Industries [KAI] s’est dit prêt à investir 2,7 milliards de dollars en sept ans pour développer un avion de transport militaire « multimissions » pour répondre aux besoins de la RoKAF, alors en quête de nouveaux appareils pour remplacer ses C-130H Hercules de facture américaine.

Cependant, la RokAF reste intéressée par l’A400M, comme en témoigne la visite rendue, la semaine passée, à la 31e escadre de l’Ejército del Aire y del Espacio par une délégation sud-coréenne, accompagnée par des représentants d’Airbus Defence & Space.

Cette visite, affirme la partie espagnole, avait « pour objectif de vérifier in situ les caractéristiques de l’A400M et de voir si ces dernières correspondent aux exigences de la RoKAF ». Le commandant de la 31e escadre, le colonel José Ramón García Paniagua, a par ailleurs évoqué le retour d’expérience [RETEX] de son unité concernant la transition entre le C-130H et l’Atlas.

« Après l’inspection d’A400M en configuration transport et ravitaillement en vol, la visite s’est terminée dans le simulateur de vol du centre de formation de Saragosse », a précisé l’Ejército del Aire y del Espacio.

Pour remplacer ses C-130H Hercules, la RoKAF considère également le C-130J de Lockheed-Martin et le K-390 d’Embraer, deux avions aux capacités inférieures à celles de l’A400M.

Pour rappel, l’Espagne a commandé 27 A400M… alors que ses forces aériennes estiment que 13 ou 14 exemplaires sont suffisants pour répondre à leurs besoins. D’où l’importance de cet intérêt sud-coréen dans la mesure où un accord lui permettrait de revendre un partie des appareils excédentaires, lesquels doivent lui livrés après 2025, ou d’atténuer l’impact d’une éventuel annulation de commande pour Airbus.

Par ailleurs, le groupe européen a de bonnes relations avec Séoul, via des coopérations avec KAI dans le domaine des hélicoptères ou encore avec l’achat de quatre avions ravitailleurs A330 MRTT. En novembre dernier, Michael Schoellhorn, le Pdg d’Airbus Defence & Space, a même proposé une « stratégie gagnant-gagnant » d’exportation d’avions militaires sud-coréens vers les pays d’Europe occidentale.

Photo : Ministère espagnol de la Défense

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]