Les forces américaines ripostent à une attaque de drones menée contre une de leurs bases en Syrie

Outre les survols – qualifiés « d’agressifs » – de leurs positions par des avions de combat russes, les forces américaines déployées en Syrie font régulièrement l’objet d’attaques menées par des groupes armés affiliés à l’Iran, et plus précisément à l’unité al-Qods des Gardiens de la révolution. Toutes ne donnent pas forcément matière à une riposte.

Cela étant, en août dernier, le chef de la Maison Blanche, Joe Biden, avait ordonné des frappes aériennes contre des groupes armés pro-iraniens implantés dans la province de Deir ez-Zor après deux attaques ayant visé les bases de Green Village et d’Al-Tanf, cette dernière étant stratégique dans la mesure où elle permet de verrouiller l’axe Damas-Bagdad tout en empêchant de possibles infiltrations de terroristes en Jordanie. Des roquettes et des drones avaient alors été utilisés contre les forces américaines… mais sans faire [trop] de dégâts.

Ce qui n’a pas été le cas de celle du 23 mars, menée avec des drones contre une « installation de maintenance » de base de Green Village, laquelle avait par ailleurs encore été prise pour cible une semaine plus tôt. En effet, un employé civil d’un « sous-traitant » du Pentagone y a laissé la vie et cinq militaires américains ont été blessés. Trois d’entre-eux, ainsi qu’un autre civil, ont dû être évacués vers Bagdad. D’où les représailles décidées par Washington.

Des « frappes aériennes ont été menées en réponse à l’attaque d’aujourd’hui ainsi qu’à une série d’attaques récentes contre les forces de la coalition en Syrie par des groupes affiliés au corps des Gardiens de la révolution », a en effet indiqué le Pentagone, précisant qu’il y avait tout lieu de penser que les drones utilisés par les assaillants étaient « d’origine iranienne ».

« Comme le président Biden l’a clairement indiqué, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour défendre nos concitoyens et riposterons toujours au moment et à l’endroit de notre choix », a ensuite justifié Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Les raids américains, au sujet desquels aucun détail n’a été donné, auraient visé un dépôt d’armes situé dans le district de Harabesh, à Deir ez-Zor ainsi que des positions de groupes armés soutenus par l’Iran dans les régions de Mayadin et d’al-Boukamal. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH], « 11 combattants pro-iraniens » auraient été tués par ces frappes.

Quoi qu’il en soit, et selon le général Erik Kurilla, le chef de l’US CENTCOM, le commandement militaire pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, les bases américaines en Irak et en Syrie ont été visées à 78 reprises par des groupes affiliés à l’Iran depuis janvier 2021. Et d’ajouter, lors d’une audition au Congrès, que Téhéran « détient désormais la flotte de drones la plus importante et la plus performante de la région », dont des Shahed-136, utilisés par les Russes en Ukraine.

Pour rappel, dans le cadre de la coalition anti-jihadiste qu’ils dirigent [opération Inherent Resolve – OIR], les États-Unis maintiennent environ 900 militaires en Syrie, notamment auprès des Forces démocratiques syiriennes [FDS], lesquelles jouèrent un rôle capital dans la chute du « califat » autoproclamé par l’État islamique [EI ou Daesh], et d’autres groupes rebelles syriens, comme le « Maghaweir al-Thowra » [« Les commandos de la Révolution »], implanté à al-Tanf.

À noter que cette présence militaire américaine a récemment fait l’objet d’un débat à la Chambre des représentants, à l’initiative de Matt Gaetz, un élu républicain de Floride. Celui-ci avait en effet déposé une résolution exigeant le départ des forces américaines de Syrie. Résolution qui a finalement été rejetée par 321 voix contre 103.

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