Méditerranée : Le chef de la marine italienne met en garde contre l’attitude agressive des navires russes

Comptant des soutiens de la Russie parmi ses alliés politiques [savoir Silvio Berlusconi, qui parle de « son ami Poutine » et Matteo Salvini], la présidente du Conseil italien, Georgia Meloni, s’est résolument rangée au côté de l’Ukraine, quitte à faire mentir ses détracteurs et opposants. Ainsi,le 21 février, elle s’est rendue à Kiev pour réaffirmer le « soutien total de l’Italie face à l’agression russe ». Et d’assurer que « l’Italie n’a pas l’intention de faiblir ».

Quoi qu’il en soit, la Russie ne peut plus vraiment compter sur les relais dont elle disposait jusqu’alors au sein de la classe politique transalpine… Est-ce que cela expliquerait l’attitude de ses navires à l’égard de ceux de la Marina Militare?

En tout cas, lors d’une audition parlementaire, le chef d’état-major de cette dernière, l’amiral Enrico Credendino a expliqué que « les effets immédiats sur [la] sécurité [de l’Italie] liés à la guerre en ukraine ont été identifiés en mer, avec l’augmentation impressionnante de la présence de la flotte russe en Méditerranée et en mer Noire ». Et d’ajouter : « Un tel niveau de présence n’avait pas été observé au temps de la Guerre Froide ».

Selon le chef de la Marina Militare, la flotte russe est ainsi passée d’un « petit navire d’appui » affecté au port syrien de Tartous, en 2015, à « quinze navires et trois sous-marins », lesquels « étaient présents en Méditerranée il y a encore quelques semaines ».

Cela étant, a poursuivi l’amiral Credendino, ce « nombre élevé de navires russes ne constitue pas une menace directe contre le territoire national mais il augmente la tension » et « nécessite une plus grande présence en mer ». D’autant plus que, a-t-il souligné, les « Russes ont une attitude agressive » qui n’était auparavant « pas habituelle en Méditerranée ».

L’amiral italien a ainsi raconté qu’un bâtiment de la Marina Militare s’était « tenu prêt à protéger » des « avions américains » dont les activités en vol étaient perturbées par des « drones lancés par un navire russe ».

Quoi qu’il en soit, les propos de l’amiral Credendino au sujet de l’attitude de la marine russe ne sont guère surprenant. La Royal Navy, la Marine royale néerlandaise et l’US Navy ont signalé plusieurs incidents [survenus avant le début de la guerre en Ukraine]… Tandis que le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Vandier, a expliqué, en août dernier, que « Russes illuminaient régulièrement » les navires français avec leurs radars de conduite de tir. Et de conclure : « Il faut avoir à l’esprit que, pour un navire de combat, la différence entre basse et haute intensité ne tient qu’aux ordres reçus ».

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