La Turquie réduit sa participation à la Force intérimaire des Nations unies au Liban

Le 9 août, à l’aube, deux pilotes de la compagnie Turkish Arlirnes ont été enlevés au Liban par des hommes armés appartenant à un groupe « Les pèlerins de l’imam Reda », jusqu’alors inconnu. Pour cette organisation, il s’agit pour cette organisation de faire pression sur le gouvernement turc afin d’obtenir la libération de neuf pélerins chiites libanais kidnappés par des rebelles sunnites syriens à Azaz, dans le nord de la Syrie, en mai 2012.

Suite à l’enlèvement de ces deux pilotes, la Turquie a appelé ses ressortissants à quitter le Liban et invité ceux qui avaient l’intention de s’y rendre à annuler leur voyage, sauf en cas d’un « impératif vital ».

C’est dans ce contexte qu’Ankara a annoncé officieusement le désengagement d’une partie de ses troupes de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL). « Environ 250 personnes de la force du génie militaire ne seront prochainement plus actives dans la FINUL », a ainsi affirmé, sous le couvert de l’anonymat, une source diplomatique turque dont les propos ont été rapportés par l’AFP.

La participation turque à la FINUL se limitera désormais, selon la source diplomatique, au volet naval de l’opération. « Nos unités de la force maritime, dont le nombre varie entre 100 et 300 personnes, restent mobilisées », a-t-elle déclaré.

Cette information a été confirmée par Andrea Tenenti, le porte-parole de la Mission de l’ONU au Liban. « Le 6 août, le département des opérations de maintien de la paix nous a informés que le gouvernement turc avait décidé de désengager l’unité turque de génie militaire de la FINUL », a-t-il dit. « C’est aux pays de décider de leur participation, et, on le voit dans toutes les missions de maintien de la paix, des pays diminuent leur contingent, d’autres l’augmentent », a-t-il poursuivi. « L’important, c’est que les capacités opérationnelles de la mission sont intactes, qu’elles sont maintenues sur la terrain, et donc que l’efficacité de la mission n’est pas entamée », a-t-il encore fait valoir.

La décision d’Ankara de retirer ses forces terrestres du Sud-Liban, où les casques bleus de la FINUL sont déployés, a donc été prise avant le rapt des deux pilotes de la Turkish Airlines. « Le mandat de notre force a été élargi en juillet. A cette époque, il avait également été décidé qu’il y aurait des changements dans la configuration de notre contingent mais cette décision a été prise conformément aux besoins de la FINUL et cela n’a rien à voir avec les derniers événements », a expliqué la source diplomatique turque.

Seulement, il s’agit probablement pour Ankara d’éviter que ses militaires engagés au sein de la FINUL soient la cibles d’attentats étant donné que le gouvernement turc soutient la rébellion armée qui affronte les forces du président Bachar el-Assad depuis mars 2011, lesquelles ont reçu le renfort de combattants du Hezbollah libanais, la milice chiite dont le Sud-Liban, justement, est le fief.

En outre, la situation au Liban est compliquée. L’amiral Guillaud, le chef d’état-major des armées (CEMA), avait même estimé, en octobre 2011, donc bien avant l’implication du Hezbollah en Syrie, que la participation française à la FINUL était l’opération française la plus difficile.

La Turquie avait été sollicitée en septembre 2006 pour prendre part à la FINUL. La décision d’Ankara de donner une suite favorable à la demande du secrétaire général des Nations unies d’alors, Kofi Annan, avait fait l’objet de vifs débats au Parlement turc. Et le gouvernement islamo-conservateur s’était ouvertement opposé au président de l’époque, Ahmet Necdet Sezer,  qui ne voulait pas envoyer de soldats turcs dans ce qu’il appelait un « bourbier. »

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