Selon le Sénat, le recrutement de la Direction générale de la sécurité extérieure est « en tension »

Diffusée par Canal Plus, la série « Le Bureau des légendes » aurait eu, a-t-il été avancé, un effet très positif sur recrutement de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE]. Ainsi, en 2020, le concours externe d’attaché [catégorie A] avait attiré 1500 candidats pour seulement 26 places disponibles. Cependant, tous n’avaient pas une idée précise de ce qui les attendait…

En effet, dans un compte-rendu, la DGSE nota qu’un « grand nombre » des candidats n’avaient « pas pris le peine de se renseigner sur les métiers qu’ils aspiraient à exercer ainsi que sur l’administration qu’ils souhaitaient rejoindre ». Et d’insister : Ils « se sont visiblement trompés de concours et n’ont pas mesuré ce que sont les missions de la DGSE et ses attachés ».

Quoi qu’il en soit, et alors que la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit de renforcer les effectifs de la cyberdéfense et du renseignement avec la création de 1500 postes, la DGSE peine à tenir ses objectifs en matière de recrutement, malgré une hausse des crédits de personnels. Tel est le constat dressé par les sénateurs Pascal Allizard et Yannick Vaugrenard, rapporteur pour avis sur le programme 144 « Environnement et prospective de la politique de défense » [*], dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances [PLF] 2023.

« Les crédits de personnels […] sont en augmentation pour 2023 tant pour la DGSE [+3,6 % pour s’établir à 516 millions d’euros] que pour la Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense [DRSD, +5% pour s’établir à 138,6 millions d’euros]. Toutefois, cette hausse ne se traduit pas nécessairement par une augmentation des effectifs, pourtant prévue par la loi de programmation 2019-2025 », soulignent en effet les deux parlementaires.

Ainsi, avancent-ils, « on observe que les moyens humains du renseignement extérieur vont stagner en 2023 […], si ce n’est baisser légèrement, « avec 5723 ETPT [équivalents temps plein travaillé] » contre 5745 en 2022. En tout cas, ils seront à un « niveau inférieur à l’enveloppe cible fixée à 6’024 ETP [équivalents temps plein] » par la LPM, constatent MM. Allizard et Vaugrenard.

Celle-ci « prévoit, à terme, un plafond d’emplois de 6200 », rappellent-ils. Aussi, le « défi à relever pour la DGSE est donc double car il doit faire à la fois face à un déficit de sous-officiers disponibles [le plafond d’emploi des armées étant lui-même tendu] et à un marché de l’emploi civil sous tension notamment dans le secteur des SIC [systèmes d’information et de communication] », expliquent les rapporteurs.

Autre service de renseignement relevant du ministère des Armées [et du programme 144], la DRSD, qui s’intéresse plus particulièrement à la contre-ingérence, verra ses effectifs légèrement augmenter en 2023 [1610 ETPT contre 1590 en 2022], l’objectif étant d’arriver à 1693 ETP au terme de l’actuelle LPM. Cependant, elle doit également faire face à des difficultés de recrutement similaires à celles de la DGSE, notamment dans dans le domaine cyber.

Sauf que, soulignent les sénateurs, « la proportion de militaires et de civils est inversée entre la DGSE [1/3 de militaires et 2/3 de civils] et la DRSD [2/3 de militaires et 1/3 de civils]. » Aussi, avancent-ils, « dans le cas de la DRSD, la question d’une plus grande ouverture aux recrutements de civils est prise en considération ».

[*] La Direction du renseignement militaire [DRM] relève du programme 178  » Préparation et emploi des forces ».

Photo : DGSE

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