La Marine nationale doit-elle se doter d’une flotte de drones navals de surface ?

Avec un domaine maritime de 11 millions de km² et des engagements à tenir au sein de l’Otan, la Marine nationale a-t-elle assez de navires dits de « premier rang » pour tenir son contrat opérationnel ? En outre, dans un contexte marqué par le retour de la haute intensité, ses bâtiments sont-ils suffisamment armés ?

Plusieurs rapports parlementaires ont répondu à cette question, comme celui publié par le député Yannick Chenevard en octobre 2022. Le format de la Marine nationale « n’est clairement pas adapté à la menace actuelle et encore moins future. […] Le retour au format d’avant le livre blanc de 2013 – dix-huit frégates de premier rang – apparaît comme le strict minimum », avait-il estimé.

Pour autant, la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 a maintenu ce format à quinze navires de premier rang, la Marine nationale devant dès lors se débrouiller pour honorer ses contrats opérationnels, en ayant recours, par exemple, au concept de « double équipage » pour ses frégates multimissions. Et cela va à rebours du réarmement naval observé depuis maintenant quelques années.

L’exemple de la Chine est édifiant : en 2023, elle a admis au service quinze navires de premier rang, soit l’équivalent de ce que peut aligner la Marine nationale. Dans le même temps, seulement deux nouveaux destroyers de type Arleigh Burke ont été livrés à l’US Navy.

Cette différence peut s’expliquer par des difficultés industrielles, les chantiers navals américains étant sous-dimensionnés, avec en prime des soucis d’approvisionnement et un manque de main d’œuvre qualifiée, ainsi que par les coûts d’acquisition toujours plus élevés, comme l’avait théorisé Norman Augustine, un ancien sous-secrétaire américain à la Défense passé par Lockheed-Martin.

Ainsi, la loi à laquelle il a donné son nom avance que l’augmentation exponentielle des coûts de développement et d’acquisition de systèmes d’armes toujours plus élaborés entraîne mécaniquement une réduction du format des armées.

Cependant, dans une tribune publiée par le revue Conflits, le capitaine de frégate François-Olivier Corman, co-auteur de « Vaincre en mer au XXIe siècle« , explique que la « loi d’Augustine » n’est pas forcément valable sous toutes les latitudes car elle « oublie » que le « coût de production des équipements militaires varie selon les parties du monde », celui-ci étant « lié au prix du travail, aux effets d’échelle, voire à l’espionnage industriel ». Ce qui fait qu’une frégate chinoise de type 054 est deux fois moins chère qu’un « équivalent occidental ».

Pour gagner de la « masse », la solution pourrait passer par le développement d’une flotte de drones de surface, peu onéreux à produire mais susceptibles d’infliger énormément de dégâts à l’adversaire, comme l’ont montré ceux mis en œuvre par la Direction générale du renseignement militaire ukrainien [GUR] contre la flotte russe de la mer Noire.

Même si le principe de cette technologie n’est pas nouveau – le physicien Nikola Tesla avait expérimenté le Teleautomaton, un modèle réduit de bateau alimenté par une batterie et dirigé par radio – le commandant Corman y voit une « véritable mutation » puisque « le coût des drones » et « les moyens pour les contrôler » rendent « possible leur achat et leur pilotage en nombre très important ». Ainsi, avance-t-il, « la quantité peut alors redevenir un mode d’action à part entière, par exemple sous la forme d’essaims ».

Les États-Unis ont d’ores et déjà pris ce virage. En 2012, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, la DARPA, lança le projet ACTUV [Anti-Submarine Warfare (ASW) Continuous Trail Unmanned Vessel], lequel donna lieu au Sea Hunter, un trimaran autonome de 140 tonnes, bardé de capteurs, de radars, de sonars et de caméras. Puis, en 2019, l’US Navy mit le programme « Ghost Fleet Overlord » sur les rails, avec l’objectif d’accélérer l’intégration de navires – de surface ou sous-marins – sans équipage. La Task Force 59 fut ensuite créée au sein de la sa 5e Flotte, au Moyen-Orient, pour mener des expérimentations et élaborer des doctrines d’emploi.

Actuellement, la marine américaine dispose d’une grande unité dédiée à ce type de capacité, à savoir l’Unmanned Surface Vessel Division [USVD-1 – Division 1 des navires de surface sans pilote]. Une seconde doit être créée prochainement. En outre, elle finance une étude de concept portant sur un drone de surface affichant un déplacement de 2000 tonnes, dans le cadre du programme « Large Unmanned Surface Vehicle » [LUSV]. Un premier exemplaire – le « Vanguard » – devrait lui être remis en 2025.

Enfin, en janvier, le Pentagone a sollicité l’industrie en vue de se procurer des milliers de drones de surface de petite taille, l’idée étant de pouvoir les faire opérer en essaim. Et sans compter les projets de drones sous-marins qui sont également en cours, comme l’imposant Manta Ray et l’Orca XLUUV.

Par ailleurs, le développement de systèmes de surface sans équipage est également l’une des priorités de l’Otan, celle-ci ayant lancé une initiative à cette fin en 2019, avec la participation de treize États membres, dont la France.

Mais pour la Marine nationale, la robotisation des opérations navales ne concerne, pour le moment, que la guerre des mines, avec le programme SLAM-F. Un projet de démonstrateur de drone sous-marin de combat a également été lancé par la Direction générale de l’armement [DGA] en 2023… Reste à voir quand il se concrétisera. Mais la LPM 2024-30 ne dit rien au sujet d’une éventuelle flotte de navires sans équipage. « Une accélération de l’usage des vecteurs téléopérés et un élargissement du spectre de leurs missions seront engagés », indique-t-elle seulement.

Or, outre les États-Unis, d’autres pays se sont engagés dans cette voie. Tel est le cas du Royaume-Uni, via l’initiative Navy X, celui d’Israël, avec le bateau téléopéré Seagull, ou encore celui de la Turquie, qui développe la gamme de drones de surface ULAQ.

Les batailles de Trafalgar et de Midway ont montré que « la taille d’une flotte n’est pas le seul critère » pour emporter la décision, fait observer le commandant Corman. « Mais la guerre navale est un combat d’attrition : la capacité à construire des plateformes rapidement et en nombre […] s’y avère toujours décisive », souligne-t-il. Aussi, « le temps est peut-être venu de nous rappeler qu’en mer, la quantité est à elle seule une qualité », a-t-il conclu.

Photo : Naval Group

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88 contributions

  1. Alain d dit :

    « une flotte de drones navals de surface ? »
    Evidement, je me recopie :
    « Et puis très important, un drone s’assemble bien plus vite qu’un char, et sur de petites chaines facilement reproductibles.
    Utile si besoin de monter en puissance très rapidement.
    Les forces ukrainiennes et russes démontrent ceci depuis deux années.
    L’approvisionnement nécessaire en matières est aussi très léger par rapport au char, ça réduit fortement nos dépendances aux importations. »
    Ca vaut encore plus en comparaison avec des navires.
    Donc la question ne devrait même pas se poser !
    Ceci étant, avec les tensions actuelles, la flotte française semble encore plus gravement sous-dimensionnée?
    Les doubles équipages, très bien, mais ça ne change pas le problème. Une frégate amochée, coulée ou en maintenance est une frégate manquante sur une masse déjà trop faible, les doubles équipages n’y changent rien !

    • ADC dit :

      L’Ukraine a récemment déployé des drones suicides maritimes armés de missiles air-air R-73 supplémentaires pour attaquer des cibles russes.

      • Alain d dit :

        Je connais l’info.
        L’imagination au pouvoir, comme les CAESAr sur barges.

    • tschok dit :

      Poser la question, c’est déjà y répondre, par la positive, mais ça ne règle pas la question de savoir quel type de drones navals de surface vous voulez.

      Il y a toute une panoplie de drones imaginable, avec des finalités parfois très différentes. Juste sur la question de la ressource humaine, vous recherchez quoi? Générer des économies de personnel (donc vous avez du personnel, mais vous en voulez moins, pour faire des économies)? Ou trouver un remède à vos difficultés de recrutement (vous voudriez plus de personnel, mais nous ne parvenez pas à le recruter, le former, le fidéliser)?

      Deux schémas qui sont opposés. Le même drone peut-il indifféremment servir aux deux?

      La réponse positive à la question « faut-il des drones navals de surface » est certes évidente, mais on effleure le sujet. Après, il faut rentrer dans l’épaisseur et il y a une multitude de problèmes à réfléchir. Par exemple, l’IA, vous la voulez embarquée, ou externalisée? Les contraintes techniques ne sont pas les mêmes du tout: une IA embarquée low cost, doit pouvoir tourner sur des processeurs à double usage et avec des logiciels frugaux. Une IA externalisée implique de la grosse liaison de données, donc la maîtrise du domaine électromagnétique.

      Autre exemple: vos drones de surface, vous les imaginez comme des MTO, plus ou moins autonomes, mais avec un homme dans la boucle. Si pour x raison, vous ne pouvez pas maintenir une liaison permanente et fiable avec un opérateur humain, vous allez basculer doucement vers une logique de SALA. Ah zut, on le fait, ou pas?

      Vos drones, vous les intégrez dans une boucle reconnaissance-frappe complexe, ou vous voulez juste les utiliser pour faire de l’interdiction, en pratique?

      Etc, etc.

  2. desi dit :

    L ‘idée que les drones « coûtent moins cher » et qu’on peut en acheter plein est largement démentie par la réalité…
    Ce qui permet de réduire les coûts, c’est la qualité de l’interaction entre l’homme et la machine pour une mission donnée

    • Tannenberg dit :

      Cela dépend toujours de quel type de drones on parle, pour ceux qui doivent agir seulement de façon locale, a portée visuelle/radio, les drones ne coûtent en général pas trop cher, mais le quidam lambda ne comprend que rarement le prix de l’écosystème (liaison sat, relais com, lancement, récupération, station sol, etc…) dont ont besoin les drones qui doivent opérer sur de grandes élongations. Après vient la question de la complexité des taches que doit accomplir le drone et le degré d’autonomie qu’il doit avoir pour effectuer sa mission. Le ratio du prix des équipements (drone + écosystème), des coûts de maintenance et d’opérations peut ainsi varier de 1 a 1000 (et plus).

  3. Félix GARCIA dit :

    « le physicien Nikola Tesla avait expérimenté le Teleautomaton, un modèle réduit de bateau alimenté par une batterie et dirigé par radio »
    —> « Red Dead Redemption 2 – Meeting Nikola Tesla Cutscene »
    https://www.youtube.com/watch?v=Ubx4fO-UBj4
    🙂

    Bon, du coup, ces PHA, on les transforme en porte-drones/hélicoptères ? 😀

    Quelques navires de soutien pour les drones et les hydravions.

    Pi, pour ces millions de km2 de ZEE, en plus d’une flotte digne de ce nom ; AAROK + EENUEE.

    Le taupe du taupe étant la construction d’un porte-aéronefs (porte-hydravions et porte-drones) basé sur le futur PA NG.

    • Olivier 15 dit :

      on va finir par croire que vous êtes actionnaire chez Eenuee, Félix ! si effectivement ça vend du rêve, il y a très peu de chances de voir du concret chez eux… d’autant plus qu’on a aucune infos détaillée du projet. ..

      • Félix GARCIA dit :

        ^^
        Chuis fan.

        « EENUEE »
        https://www.youtube.com/watch?v=DOgsi8BZUgw
        « eenuee- france 3 edition du 13 juin 2023 »
        https://www.youtube.com/watch?v=2O4XImz-b3s
        « Conférence EENUEE du 25/01/2022 »
        https://www.youtube.com/watch?v=lt7la5Ja240&t=3506s
        « CES Las Vegas 2020- Erick Herzberger – Eenuee – FR »
        https://www.youtube.com/watch?v=aqOhct4SArQ

        Ce sont les créateurs de l’Akoya :
        « LISA Airplanes – Akoya »
        https://fr.wikipedia.org/wiki/LISA_Airplanes_Akoya
        « Akoya | LISA Airplanes »
        https://www.youtube.com/watch?v=wGJqbGsQL58
        « AKOYA – Amphibious Light Sport Aircraft – Introduction »
        https://www.youtube.com/watch?v=cxD4YdHpQFo

        C’est pour ça que j’y crois. Pi parce-que c’est exactement ce dont on a besoin. Et que c’est la vocation de la France.
        « La pesanteur et la grâce »

        • JILI dit :

          C’est une évolution qui doit être considérer avec beaucoup de sérieux, et renforcera notre puissance navale , tant sous-marine , territoriale et maritime. En effet, le drone est une nouvelle arme sophistiquée par la technologie, qui amène une grande puissance tactique d’intervention, de surveillance et de destruction sans avoir à déplacer inutilement des troupes et du matériel. De plus, nous avons de très grandes compétences dans ce domaine pour créer le « top du top »en drone. De même et compte tenu du fait que nous manquons de navires de guerre pour nos territoires d’Outre-mer, leur utilisation palliera grandement à ce manque. Toutefois il est obligatoire qu’au moins 5 bâtiments soient rénovés comme les Lafayette et d’autres qui sont actuellement à quai, afin de sécuriser nos territoires d’outre-mer, avec en plus 2 à 3 sous marins conventionnels. La venue de ces derniers changera la donne dans la région, et surtout leur utilisation permettra de les faire grandement évoluer, ce qui renforcera leur notoriété sur le marché et permettra à Naval Group, d’en vendre bien plus.

        • Félix GARCIA dit :

          PS : Je viens de voir qu’en fait, l’Akoya, c’est un Seawind 300C avec des hydrofoils !
          C’était nous (les Français) les copieurs pour le coup !
          ^^

          PPS : Éric HERZBERGER dit qu’il est difficile avec un turbopropulseur d’avoir la puissance nécessaire pour le décollage de l’EENUEE, et que le fonctionnement à plus bas régime de celui-ci par la suite ne garanti pas une plus basse consommation en vol, contrairement à une motorisation électrique.
          Quelqu’un sait si c’est gérable de les passer en thermique, hybride ou non (si j’ai bien compris, il lui faut 390 kWh, soit environ 530 ch) ? Car s’il est possible d’accroître l’autonomie/l’allonge et que ça permet de les transformer en citernes volantes/flottantes pour faire office de nounous/ravitailleurs (~2/3 tonnes de carburant par aéronef/hydravion, potentiellement), ce serait l’idéal.
          —> En différentes versions : nounous/ravitailleurs (pour Rafale M, Hawkeye et Caracal), lutte ASM, guet aérien, transport …

        • fabrice dit :

          EENUEE 2 salariés, 400m euros de chiffre d’affaire…
          https://www.societe.com/societe/eenuee-878892439.html
          Le « Tesla » français.

      • Félix GARCIA dit :

        PS : « Les sous-traitants de l’aéro pressurés ! »
        https://www.youtube.com/watch?v=1jBIY5BDtvw
        « L’avenir des avions régionaux ! »
        https://www.youtube.com/watch?v=GLyO8nDYA84&t=2988s

    • Félix GARCIA dit :

      Le nom du porte-aéronefs : « Henri Fabre » ?

      • Félix GARCIA dit :

        Un tel navire serait une véritable « base de relai » pour d’autres aéronefs (AAROK / EENUEE) que ceux emportés lors du départ.
        Ce faisant, les ~20 hydravions et ~20 drones MALE ne seraient que la partie emportée (de l’iceberg ? ^^).

        La dispersion d’hydravions et de drones navalisés un peu partout dans le monde (outremers, bases, alliances …) permettant ponctuellement de projeter au loin un plus nombre de vecteurs afin de les faire converger et opérer de concert/conserve.

        La France disposerait ainsi d’une très grande force de projection rapide conforme à ses besoins, sa vocation et sa doctrine.
        – 1 porte-avions nucléaire
        – 1 porte-aéronefs (hydravions/drones)
        – 3 PHD (porte hélicoptères/drones – PHA transofrmés)
        – 4 BRF
        – des centaines d’hydravions civils et militaires
        – des dizaines de drones à longue élongation (MALE – AAROK)
        – les Phénix et les A400M …

        Ne manqueraient que quelques navires pour la logistique (avec radiers inondables pour certains).

        • Félix GARCIA dit :

          Comble du luxe, les hydravions pourraient déposer en pleine mer une infanterie qui serait récupérée en mer (EDA-R/S, CB90 …) avant un assaut amphibie … voire imaginer des amerrissages d’assaut ! Avec des hydravions qui se posent directement sur les cotes ou à l’intérieur des terres !
          Ce faisant, nous renforcerions considérablement nos capacités amphibies en ouvrant de nouvelles options tactiques, opératives et stratégiques (c’est pompeux nan ? ^^).

          • Felis Catus dit :

            Félix, quel âge avez-vous donc, pour avoir encore de tels enthousiasmes d’adolescent ?
            (C’est une vraie question, pas une remarque ironique destinée à disqualifier vos propos.)

  4. lecoq dit :

    pour ma part le concept de drone et porte drone dans le domaine naval, sous marin et aérien est LE concept d’avenir qui permettra de répondre aux problématiques de masse de combat a coût raisonnable.

    A voir quel panachage avec des moyens plus traditionnels et lourds …

    Mais concevoir des porte drones, ou transformer nos chers Dixmude et autres selon ce concept me parait une priorité, en // du développement des dit Drones …

  5. Olivier dit :

    Je comprend même pas pourquoi on se pose la question ?

    • HMX dit :

      @Olivier
      C’est en effet une évidence, et encore plus dans le domaine naval, tant notre flotte « de 1er rang » est dramatiquement limitée quantitativement, en nombre de coques et en tubes verticaux.

      Dans la mesure où il semble difficile de construire de nouveaux navires et de former leurs équipages dans des délais courts, la solution pour monter en puissance rapidement et dans un cadre budgétaire contraint passe donc nécessairement par la dronisation massive de notre Marine Nationale. Et il ne s’agit pas seulement de se doter de petits drones de surface, type vedettes ou jet skis modifiés (même si cette classe de petits drones peu coûteux peut avoir un rôle utile de senseur déporté, ou un rôle d’attaque en essaim), mais bien de grands drones de surface, du gabarit d’une corvette (approximativement 1000 tonnes). Ces drones auront ainsi de vraies qualités nautiques, et une endurance à la mer supérieure ou au moins équivalente aux frégates qu’ils escorteront, et ils seront dotés de capteurs équivalents (radars et sonars), d’un nombre conséquent de tubes verticaux, et d’une capacité d’autodéfense (Ex : RapidFire 40mm, et/ou LMP), qui en feront à la fois des capteurs et des effecteurs déportés. Placés sous le contrôle d’une frégate (typiquement une FDI), une flotille de ces grands drones navals permettra de contrôler une gigantesque bulle aéromaritime, sans exposer outre mesure nos précieux équipages. L’effet multiplicateur de force serait très important. C’est donc là dessus qu’on devrait concentrer nos efforts, en s’efforçant de concevoir ce type de drones/corvettes pour une production en série, en visant un coût de production réduit par l’effet de série (fabrication par blocs standardisés dans plusieurs chantiers navals mis en concurrence, standardisation des équipements, capteurs et armements…), idéalement de l’ordre de 150/200 millions d’euros tout compris par unité.

      • Bouvine dit :

        Sous réserve que que le coût dudit drone ne soit pas équivalent au vaisseau habité et que la contrainte technique et en ressources humaines à terre pour le maintenir ne soit pas plus contraignant que le fait de lui allouer un équipage ; quitte à continuer les efforts pour le réduire. On entend dire que les essais du côté américain ne sont pas forcément très probants.

        • HMX dit :

          Concevoir un grand drone de surface comporte en effet son lot de défis, notamment sur deux aspects fondamentaux :
          – Une fiabilité à toute épreuve, le drone étant censé opérer plusieurs mois sans intervention humaine à son bord, dans un environnement difficile soumis aux caprices de l’océan. Une motorisation tout électrique, avec batteries lithium-ion et diesel-alternateurs pour la recharge, serait sans doute une piste intéressante.
          – Des communications redondantes et très sécurisées, pour contrer les tentatives de brouillage ou de hacking de la liaison. A ce sujet, outre des liaisons satellites et radios cryptées, une communication satellite par liaison laser serait une piste à creuser. L’autre piste pour fiabiliser le contrôle du drone passe par l’IA : cela peut sembler simple, mais plus le drone sera autonome, moins il sera nécessaire qu’il soit « bavard » en transmissions.

          Les USA ont lancé en 2016 le drone expérimental Sea Hunter (petit trimaran de 40 mètres et 140 tonnes, propulsé par deux moteurs diesel, pour un coût de 20 millions d’euros) et plutôt dédié à la lutte ASM grâce à son sonar, pour défricher le concept d’emploi d’un drone de surface semi-autonome. Les chinois font de même, avec un drone expérimental étrangement similaire au Sea Hunter. Comme tout programme expérimental, ces drones ont connu et connaissent toujours des succès et des difficultés, ainsi que des améliorations successives. Mais on aurait tort de les classer dans la liste des jouets inutiles, car ils préfigurent clairement un bouleversement stratégique à venir, avec l’avènement de grands drones de surface armés.

          On notera que la France dispose d’un écosystème industriel très favorable à l’émergence d’un tel programme, tant en matière de construction navale, que d’électronique embarquée et de systèmes de communications sécurisées. A l’image du Sea Hunter, on aurait tout intérêt à lancer un programme expérimental équivalent, pour tester nos propres modules et définir des concepts d’emploi, en s’inspirant notamment du RETEX américain, avant de lancer par la suite un programme industriel de grands drones navals de surface.

        • tschok dit :

          La réserve mérite effectivement d’être rappelée: un drone étant un objet mobile dépourvu d’équipage, on a tendance à croire que personne ne s’en occupe et que le truc fonctionne tout seul. Mais en fait, l’équipage et les gens qui s’occupe du MCO existent, mais ils sont ailleurs. Ils ne sont pas dans l’objet lui-même.

          Donc, la dronisation d’une force ne génère pas automatiquement des économies de personnel: le personnel n’est pas dans le drone, mais il existe toujours, ailleurs. Pire: si l’empreinte logistique du drone est plus coûteuse que son vecteur habité équivalent, on peut même augmenter les coûts.

          Là, on commence à se demander s’il ne faudrait pas autotomiser tout ce qui est logistique/MCO, c’est-à-dire robotiser l’armée, donc avoir une vision globale dès le départ: je ne dronise pas mon armée, je la robotise, parce que sinon le pari n’est pas économiquement tenable.

          Mais là on va un peu loin, alors qu’au départ on voulait juste des effecteurs déportés un plus ou moins autonomes, histoire de nous filer un coup de main pour tout ce qui est risqué (s’interposer entre le danger et nous) et de générer un effet multiplicateur à l’action humaine (un levier d’Archimède en silicium et en fibre carbone).

          • HMX dit :

            @tschok
            la mise en service d’une flottille de grands drone de surface (Ex : 12 à 20 exemplaires) nécessitera en effet de renforcer les moyens dédiés à la maintenance de nos navires, qui est actuellement taillée « au plus juste ».
            On peut imaginer que l’entretien courant serait réalisé directement par la Marine Nationale, et que les industriels prendraient le relais pour la maintenance périodique ou les grosses réparations nécessitant un passage en cale sèche. Compte tenu de la taille modeste de ces futurs drones navals (environ 1000 tonnes), beaucoup de chantiers navals seraient capables d’effectuer cette maintenance sur les côtes méditerranéenne et atlantique. On notera au passage que cela constituera une bonne nouvelle pour tous les « petits » chantiers navals qui pourraient être appelés à contribuer à ces opérations régulières de maintenance

  6. Expression libre dit :

    C’est quoi cette spécificité bien française qui consiste à rater le train et à vouloir monter en route dès que le vent tourne? L’ exemple des drones tueurs et même des drones tout court (pour l’AAE) est flagrant. Si on veut monter en route, il ne faudra pas rater la marche et ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Couple SAMPT-Rafale, couple DSM-SNA, couple drones de surfaces- frégates. On a peut-être bien fait de se limiter à 8 FREMM et 5 FDI, allez, je provoque, quoique…

    • Jack dit :

      « C’est quoi cette spécificité bien française qui consiste à rater le train et à vouloir monter en route dès que le vent tourne? »
      .
      Les USA exceptés, je n’ai pas l’impression que nos amis de l’OTAN aient une place réservée dans le train 😉

    • lolo dit :

      C’est clair pendant que l’on pinaillait en interne sur les conditions d’utilisations de drones porteurs de bombes ou non car pas assez « chevaleresque » par rapport aux règles de la guerre, on a pris du retard. Ce n’est pas la première fois on a eu le même problème avec les arbalètes.

    • tschok dit :

      @Expression libre,

      C’est culturel. Sur un quai, on reconnaît le Français, parce que c’est le mec qui court après son train. C’est pas un problème d’analyse des situations, c’est-à-dire de compréhension intellectuelle, c’est juste un problème de réveil-matin, c’est-à-dire de prise de conscience.

      Vous savez, vous avez quatre stades:
      1 – Elaboration de la connaissance
      2- Prise de conscience de la nécessité de faire
      3- Prise de décision
      4- Application

      Culturellement, on est bien branlé pour le stade 1. Tout ce qui est conceptuel, intellectuel, c’est notre truc, on est des cadors. Les stades suivants, en revanche, on est moins bon, et dès le stade 2, ça bloque. Le passage du 1 au 2 se fait pas correctement. On n’est pas les seuls, c’est universel, mais chez nous c’est moins fluide qu’ailleurs.

      Par exemple, on sait que nos frégates sont sous-armées. C’est la connaissance intellectuelle. La prise de conscience se produit lors de la confrontation au réel, mettons, lorsqu’on envoie des frégates en Mer Rouge faire des cartons sur des missiles Houthis. Là, on rentre dans la prise de conscience. C’a été long, mais on y est. On vient de franchir le seuil.

      Après, il y a les stades 3 et 4. Notez que, comme nous sommes des intellos, nous avons déjà à peu près défini ce qu’il faut faire. Il reste quelques interrogations sur les armes à énergie dirigée, mais en gros on sait quel genre d’équipement il faut mettre sur nos frégates pour combler le gap. Et en plus on les a. Le processus de prise de décision, puis la phase d’application ont leur propre durée. Même si elle est brève, elle ne permet généralement pas de rattraper le retard initial, qui est irréversible.

      Donc, en pratique, l’essentiel du retard se construit au niveau du passage de 1 à 2: le réveil-matin ne fonctionne pas bien. Il ne provoque pas un retour à la conscience du dormeur du val suffisamment tôt pour qu’il ne se prennent pas deux pruneaux dans le buffet.

  7. Kamelot dit :

    le titre ne doit pas être interrogatif mais affirmatif.

    l’usage de détecteurs et d’effecteurs déportés est incontournable sur et sous la mer considérant sa nature, son étendue et les menaces potentielles.
    l’emploi est à penser et son fonctionnement à fiabiliser et sécuriser. Transmission, traitement et IA pour avoir un degré d’analyse et d’autonomie sont indispensables.
    il faudra faire la part des choses entre l’extension d’un navire habité et des capteurs et/ou munitions téléopėrėes ou autonomes.
    Les drones « aériens », qui devront être combinés, montrent les voies possibles pour les usages intermilieux.

    Toutefois, le REX de la Mer Noire n’est pas directement transposable aux milieux des étendues océaniques. En tenir compte serait prudent.

    le drone peut compenser la masse si cette dernière ne l’utilise pas ou à un moindre niveau technique (?). Autrement dit, ce n’est pas LA solution, mais une solution supplėmenraire ou complémentaire en fonction du contexte et de la menace.

    Les marins devraient subsister encore longtemps, même au sol… 🙂

  8. Mat49 dit :

    La LPM 2023 est hors sol. Oui pour nos dom Tom et nos côtes une flotte de drones naval est indispensable.

    • KOUDLANSKI Romain dit :

      On tente de bouché les trous , causés par le non respect des précédentes LPM .

      • Mat49 dit :

        Le problème n’est pas juste boucher les trous. Mais reconstruire des armées. Deuxième problème nous ne faisons rien pour ça.

        • tschok dit :

          @Mat49,

          Si, si, on fait, mais reconstruire des capacités militaires, c’est pas le genre de trucs qu’un pays fait tous les jours. C’est quelque chose qui se produit une ou deux fois par siècle.

          Par exemple, en France, deux fois au XXième siècle: un fois avant la 2eGM, en urgence sur quelques années, du Front Populaire jusqu’à l’armistice, et une fois après, sur trente ans environ (de 1945 aux années 70, mettons), avec une transition entre une armée de guerres de décolonisation et une armée de guerre nucléaire qui s’opère aux alentours des années 60.

          Et chaque reconstruction des capacités militaires est une expérience singulière, non-reproductible: la reconstruction de l’outil militaire français après la 2eGM n’a rien de comparable avec ce qu’on est en train de vivre aujourd’hui. Mais elle ressemble plus à celle des années trente (montée des périls, nouvelles tactiques, nouvelles technologies, etc) quoiqu’elle en diffère fondamentalement, puisque aujourd’hui nous appartenons à un système de défense collective, ce qui change considérablement la donne.

          Donc, il faut pas avoir une mentalité d’inspecteur des travaux finis et se limiter à gueuler que ce qui est fait convient pas, comme si vous aviez le monopole de la lucidité. C’est une position un peu facile.

          Un Etat n’a pas d’expertise naturelle en matière de reconstruction de ses capacités militaires. C’est pas inné, quoi. C’est un apprentissage. Et chaque expérience de reconstruction est singulière: à chaque fois, c’est une aventure. On sait pas trop où on va.

          Tenez, par exemple, on ne sait même pas si l’hélicoptère de combat va perdurer sous sa forme actuelle, alors qu’on vient de lancer un programme de modernisation de nos Tigre pour plusieurs milliards d’euros. On fait quoi? On continue, on arrête, on fait quoi? Même chose pour le Leclerc.

          Drones navals, on fait quoi? On se lance? On se lance pas? Si on se lance, on fait du low cost pour avoir de la quantité, genre MTO qui pullulent pour faire de l’interdiction, ou on fait du high tech pour avoir un game changer qui confère de la suprématie dans la boucle reconnaissance-frappe?

          Analyser ces questions avec un mental d’inspecteur des travaux finis jamais content de ce qui est fait, ça va pas le faire, je vous le dis. On voit pas où est la plus-value de l’approche.

  9. nomade64 dit :

    le problème avec les militaires, c’est qu’ils veulent toujours plus! plus grand ,plus beau, plus fort, et surtout plus sophistiqué! Quand je vois le « Manta Ray #UUV prototype » US. je reste quelque peu dubitatif! Je me dis que les Ukrainiens ont tout compris, ce qui est simple et rustique est ce qui fonctionne le mieux en mer, tout en coutant peu cher et facile à construire. sans parler des coûts de formation des opérateurs, d’entretien, etc…. Vu l’urgence actuelle, ce n’est pas en 2050 qu’on aura besoin de ces joujoux. Quant à l’armement validé sur nos navires de surface, c’est plutôt inquiétant, face à des essaims de drones primitifs on balance des missiles qui valent des fortunes.Et au bout des 16 en dotation on fait comment? Un môme de 5 ans peut se rendre compte de l’aberration de la situation. Je me demande combien de temps une frégate pourrait soutenir une attaque de haute intensité? Vous allez me dire que ce sont des réflexions de béotien , et je vous répondrai que c’est du simple bon sens. vous me direz « vous ne connaissez rien de ces choses maritimes » et je vous répondrai »un petit peu quand même, ayant servi à la royale et passé cinquante années sur les mers du globe…sourire. C’est juste une réflexion personnelle qui n’engage que moi, bien sûr!

    • ji_louis dit :

      Et bien votre expérience ne vous a pas tant servi puisque vous pensez que ce que font les ukrainiens est valable pour les américains, alors que ceux-ci doivent franchir des distances 10 fois plus importantes.
      Pour le reste, nous sommes pour la plupart globalement d’accord.
      Quand à ce que veulent les militaires, c’est du matériel en qualité et quantité adéquate pour aller au casse-pipe avec des chances raisonnables de réussir à accomplir la mission et en revenir vivant (et de préférence, entier). Et force est de constater que la contrainte budgétaire force les politiciens à l’abus de langue de bois pour ne pas admettre qu’il faudrait réduire les ambitions proclamées ou bien renforcer les moyens pour y parvenir.

      • Cantatrice dit :

        S’il vous plaît. Quant à. Avec un t. Pas un d.
        Quant à = En ce qui concerne. Quand à = Lorsque à.
        Quant à ce que veulent les militaires

    • tschok dit :

      @nomade64,

      Après un demi-siècle passé sur les mers du globe, vous n’êtes clairement plus un béotien, ne soyez pas si modeste.

      En revanche, peut-être que vous n’avez pas compris la logique des tirs de missiles Aster en Mer Rouge: pour une grande part, il s’agissait ni plus ni moins que de leur faire de la pub, face au Patriot. Les Américains ont le quasi-monopole du marché de l’antimissile avec les Israéliens, ce qui a des conséquences stratégiques très concrètes: le bouclier ABM actuellement envisagé en Europe est à base technologique américaine et israélienne.

      Autrement dit, il n’est pas européen. Pour faire exister politiquement la possibilité d’une solution européenne, on a demandé à notre marine de faire des cartons contre des drones et des missiles houthis à trois sous avec des missiles qui coûtent plusieurs millions d’euros pièce.

      Les gens disent que c’est stupide et qu’un enfant de cinq ans le comprendrait: oui, c’est militairement stupide. Aucun doute là-dessus. Mais l’objectif, ici, n’est pas militaire (enfin, un peu quand même), il est politique: pour le prix de quelques missiles Aster, on s’offre une campagne de pub à la fois pour vendre ces missiles, c’est la dimension mercantile, mais également pour donner sa chance à une solution ABM européenne, c’est la dimension stratégique.

      C’est un coût tout à fait raisonnable, compte tenu des enjeux.

      Bon , par ailleurs, on a fait semblant de découvrir que la bordée de nos frégates était un peu courte, mais qui ne le savait pas?

      • fabrice dit :

        Pendant qu’on essaye de rattraper de façon pathétique notre retard…
        https://en.globes.co.il/en/article-israel-and-us-testing-microwave-and-laser-weapons-report-1001476969
        On apprend que Tsahal a 48 mds d’euros de contrats d’achats d’armement en cours…
        Et que le coût de reconstruction de Gaza (s’il aura lieu) sera dans les 50 mds d’euros (pour l’instant, il reste encore pas mal à raser)…Payé par l’UE et la France en hommage à nos grands alliés ? En plus des 80 mds d’euros de dettes du Liban ? Des 4 mds d’euros à donner par an à la Jordanie pour équilibrer son pathétique budget ? Des 12 mds d’euros par an de déficit annuel des comptes égyptiens ? Des 3 mds d’euros par an donnés à l’Autorité palestinienne ? Des 6 mds d’euros de déficit tunisien à combler aussi ? Des 2 mds d’euros de retraites et de pensions données par la France à des Algériens âgés en moyenne de 100 ans et plus ? Du pétrole algérien acheté depuis des décennies au dessus du prix du marché ? Des dizaines de milliards que nous coûtent l’immigration massive des chances arabo musulmanes pour l’univers « ambitions réussite » ?
        La diplomatie française « t’es ruiné, t’as besoin d’argent, devient notre ami, c’est Paris qui paye, c’est notre tournée, t’inquiète on est pareil, on n’a pas d’argent, copain, c’est l’Etat qui paye, planche à billets ».
        Comment aller droit dans le mur, dans la joie et la bonne humeur.

  10. Patrico dit :

    Que tous les « cravatés » des groupes de ~réflexions se posent la les questios de l utilité de drones naval pour notre Marine certes!! ce ne sera pas de trop une « anticipation depuis 2019!!! Mais la priorité devrait être d équiper d urgences tous les navires et vedettes de Drones Air/Mer !!!! low cost ou non, mais par rampes! cela serait déjà un tr grand bond vers des launch en cadences tr performs! et facile à equiper et mettre en oeuvres!!
    Merci Thank you merci a vous Tous.

  11. Auguste dit :

    Soyons fous : des drones sous-marins ce ne serait pas du luxe .

  12. bonnechancemonpapa dit :

    « Vu l’urgence actuelle, ce n’est pas en 2050 qu’on aura besoin de ces joujoux ». En 2050, nous n’en aurons plus besoin. Le monde vieillit et vite. L’effervescence actuelle sera de courte durée (20-30 ans). En 2050, nous aurons besoin de financer le traitement de pathologies liées au vieillissement (dépendance, perte d’autonomie) et des structures afférentes (hôpitaux, aides à domicile …)

    • nomade64 dit :

      M’en fous j’serai plulà!!… :)) …Mais on aura surtout à financer prothèses et gueules cassées, plus encore que le vieillissement, malheureusement !

  13. Il nous faux 8 FDI, donc 3 rallongées et de 32 Sylver et 1 Rapid Fire 40 sur l’arrière. ( Voir les 3 rallongées avec 32 Sylver A45 centraux ).
    2 EPC en Martinique, 2 EPC la Réunion, 2 EPC en N.C, 2 EPC en P.F et 3 EPC à Toulon pour accompagnée les PHA
    … Plus des Drones diverses.
    La LP doit mètres le plus des moyen sur la marine du a notre territoire et l’AAE

    • Il ne faut pas mettre la charrue dans le même panier dit :

      « Il nous faux 8 FDI » ; « La LP doit mètres le plus des moyen ».
      Vous êtes pessimiste et vous voyez trop petit.
      En fait, il nous vrai 8 FDI et la LP doit kilomètres plus de moyens.

    • Avekoucenzeh dit :

      Le verbe « voir » ne signifie pas « et même ». C’est l’adverbe « voire » qui a cette signification.

      Voire les 3 rallongées avec 32 Sylver A45 centraux.

  14. dambrugeac dit :

    Curieux. Pour avoir évoqué ces essains de drones embarqués sur un PA reconverti j’ai été assailli d’insultes ici même par des commentateurs visiblement bien peu compétents ! Pourtant chacun sait que les essains pas trop sophistiqués en Air Mer et Air Air (je n’ai pas assez d’éléments pour etayer une opinion technique sur le Mer Mer) sont l’une des solutions au reformatage indispensable de nos forces Maritimes et aériennes. Étonnant non ?

  15. farragut dit :

    Puisqu’on (Laurent Lagneau, et la Marine Nationale) en est à appeler Nikola Tesla à la rescousse pour des drones marins, pourquoi ne pas évoquer ses autres inventions, avec ses engins volants sans ailes ?
    Heureusement, les pilotes de l’Armée de l’Air (et de l’Espace!) peuvent d’ores et déjà se former au pilotage par la pensée des engins utilisant l’antigravité ! 😉
    ..
    Voir vidéo YouTube sur Nurea TV : « Nikola Tesla et la Physique des OVNIs » 1/2 et 2/2 •••avec Chris Essonne
    https://www.youtube.com/watch?v=K3iMxpa7OTw%5B
    https://www.youtube.com/watch?v=TUXgqmnbmh8{
    https://www.youtube.com/watch?v=fx7W1dBIjDA
    https://www.astrounivers.com/lether-et-la-machine-volante-de-nikola-tesla/
    et pour ceux qui veulent en apprendre plus sur la formation des pilotes, voir la partie « Pilot Flying Saucer Training » de la vidéo d’exopolitics.org :
    https://exopolitics.org/pilot-flying-saucer-training-prophecy-war-plus-fbi-files-on-et-babies/
    Avec un peu de masse négative de JPP, on peut y ajouter le déplacement interstellaire des Oummains, et finir avec une propulsion tachyonique de la flotte Solar Warden…’

    • Mouais dit :

      Et vos extra-terrestres, ils ne peuvent rien faire pour aider l’Ukraine ?

      • farragut dit :

        Question d’interprétation des dix articles de la Directive Première !!! 😉
        https://exopolitics.org/did-the-galactic-federation-just-release-its-prime-directive/
        https://exopolitics.org/wp-content/uploads/2021/09/Prime-Directive.pdf
        A noter que les dix articles de cette « Prime Directive » ne sont pas apparus dans la série TV Star Trek en 1966 (le titre et le principe de non ingérence seuls sont cités), mais dans un ouvrage paru en 1984 (lire les ouvrages sur les SSP et les alliances extraterrestres de Michael Salla sur la « divulgation douce » réalisée par les équipes de scénaristes de Hollywood, en démarrant par « The Outer Limits », en français, « Au delà du Réel).
        https://screenrant.com/star-trek-prime-directive-explained/

        Bon, après, pour l’Ukraine, c’est un peu compliqué, à vrai dire… Je ne sais pas ce qu’il y a dans la tête de Vladimir Poutine, et d’ailleurs la DRM non plus ! Même la « politique » de notre PR et Chef des Armées a changé depuis 2014 et février 2022, puisqu’il ne s’agit plus de « ne pas humilier la Russie »…
        Si vous y comprenez quelque chose à la versatilité de la position française, merci de nous faire part de vos lumières… Au moins, pour les Allemands, depuis Angela, les choses étaient claires, il ne s’agissait que de détruire la puissance énergétique, industrielle et commerciale de la France, avec l’aide du gaz russe !
        Version « Oberste Direktive » ? 😉

        • Mouais dit :

          Ah, ouais… Avec vous, quand on met une tune dans le bastringue, on en a pour son argent.

        • Carin dit :

          @farragut…..
          Il parlait du peuple russe… pas de son voleur en chef.
          Et c’est toujours d’actualité.

      • farragut dit :

        Rectification: parution en 1990, et non en 1984… (Prime Directive is a Pocket TOS novel written by Judith and Garfield Reeves-Stevens. Published by Pocket Books, it was first released in hardback in September 1990.)
        https://memory-alpha.fandom.com/wiki/Prime_Directive_(novel)

  16. dolgan dit :

    Et sinon, on compare les capacités des drones a l horizon 20 ans et les missions a réaliser?

    L Ukraine a montré que dans une mer fermée/près des cotes, on peut harceler un adversaire avec des drones suicides. C est vraiment une très petite partie du spectre des missions. Et ce type de choses, on peut passer commandes demain matin. la filière existe en France.

    Quand on saura droniser l AEM , la défense rapprochée (pour pas se faire voler son drone par 3 pêcheurs sur une pirogue en bois), les missions de défense aérienne, etc on en reparle. Technologiquement, on en est très loin. Et on a vu les limites d une trop forte automatisation des navires, étonnant comme certains sont pressés d oublier les retex.

  17. Pour les mers fermées, les rapides drones de surface, oui c’est un gros plus ( Voir aujourd’hui la souffreteuse marine Russe aujourd’hui défaite en mer noire). Par contre et pour les mers ouvertes, là les drones sous-marins me semblent bien plus appropriés pour établir entre autres de solides blocus. Ceux-là par contre nécessitent beaucoup de technologie qui elle n’est pas détenue par tous les Etats. Cet élément est à retenir impérativement pour les futurs conflits en haute mer.

  18. Clavier dit :

    L’ avantage du drone c’est qu’il n’y a pas d’ équipage à embarquer et il y a peut être un espace à occuper entre le sous-marin d’attaque et le plongeur démineur…!

    • nomade64 dit :

      Clavier…pour l’espace libre, il y a un truc qui est toujours aussi efficace ,à terre comme en mer, et pas cher, c’est les mines en tous genres..!

    • PK dit :

      « L’ avantage du drone c’est qu’il n’y a pas d’ équipage à embarquer »

      Derrière chaque drone, il y a un équipage…

  19. Nexterience dit :

    Sensation d’une fuite en avant face à une Chine qui a les moyens financiers ET les technologies émergentes.
    Les USA ne la prendront pas de vitesse avec les drones.
    Le seul pont faible de la Chine est son retard technologique dans les armes à long savoir-faire: SNA, moteurs d’avions de chasse, … Mais pour combien de temps encore.

  20. KOUDLANSKI Romain dit :

    La question ne se pose pas .

  21. Green dit :

    En voyant les patrouilleurs en composite conçus par CMN pour l’Angola, et construit a la Ciotat (Ixblue devenu Exail), je me suis dit que ce type de navire pourrait faire un patrouilleur dronisé intéressant. Armé ou non.

    Patrouille hauturière, défense de zone ou sauvetage en mer, il y a des possibilités

    Les deux entreprises ont les savoirs faire nécessaires, c’est peut être déjà dans les tuyaux.

    • dolgan dit :

      Comment vous faites la visite a bord d un navire ou du sauvetage avec un drone? Il suffit pas d avoir une plateforme physiquement présente a un endroit.

      Et pour la défense de zone , vous acceptez de laisser cela en autonomie a une IA?

      • Green dit :

        Vous devriez essayer de… réfléchir.

      • dambrugeac dit :

        Toujours dans la critique des efforts de réflexion des autres…

      • tschok dit :

        @Dolgan,

        On arrivera aux SALA un jour où l’autre. Au début on veut faire triompher l’éthique (homme dans la boucle) et on refuse le principe selon lequel, puisque c’est techniquement possible, alors on le fait.

        Mais en réalité, avec le temps, on comprend qu’il est impossible de ne pas le faire.

        Par exemple: nos SNLE, un jour ou l’autre, seront pris en chasse par des drones sous-marins, prépositionnés dans leur zone de patrouille longtemps à l’avance, ou déployés par des navires spécialisés à l’occasion d’une opération de chasse précise.

        Donc, nos SNLE devront être défendus par des drones qui devront être capables, faute d’une liaison permanente avec un opérateur humain, d’ouvrir le feu de façon autonome sur toute menace contre les SNLE qu’ils seront chargés de protéger. Donc, des SALA.

        Or, il s’agit de protéger la dissuasion nucléaire, donc on n’aura pas le choix, en fait. Dans un certain nombre de domaine, on se rendra compte qu’il est impossible de ne pas le faire. Dès que vous avez un enjeu militairement important et pas de liaison permanente et sécurisée avec un opérateur humain, le SALA est incontournable.

        Donc, à la question « vous acceptez de laisser cela en autonomie a une IA? » la réponse sera oui, un jour ou l’autre. Et cette réponse ne découlera pas d’un choix libre et éclairé, fait en notre âme et conscience devant les valeurs fondamentales de notre civilisation, dont nous sommes les héritiers, ce sera une nécessité.

        A un moment ou un autre, il faudra bazarder un socle de valeurs qui a fait civilisation, pour le remplacer par quelque chose d’autre.

        L’IA n’est pas qu’un moyen technologique nouveau qui permet de traiter de la donnée et d’élaborer de l’information, c’est-à-dire en gros un thermomètre sophistiqué. C’est quelque chose qui va changer la température de l’eau: qui va modifier la civilisation.

      • Green dit :

        Vous pouvez vous renseigner sur ces sujets. Les drones navals existent depuis une dizaine d’années, aux USA par exemple. Les questions que se posent les militaires sur leur emploi ne sont pas nouvelles.

  22. Rakam dit :

    Dronons, dronons.. il en restera toujours quelque chose…des drones en l’air, sur terre,dans les eaux.
    Mais qu’est-ce que va devenir le biffin…et bien un pro du défilé, capable exécuter moulte figures en cadence et du statique au point stratégique, Université..Bref un avenir très droniser en somme…

  23. Félix GARCIA dit :

    « FAIRE RAYONNER L’ESPRIT PRÉSIDANT À L’ÉTABLISSEMENT DES RELATIONS DIPLOMATIQUES ENTRE LA CHINE ET LA FRANCE ET PROMOUVOIR ENSEMBLE LA PAIX ET LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE »
    […]
    « Cette année marque le 70e anniversaire des Cinq Principes de la Coexistence pacifique. En 1954, le Premier Ministre Zhou Enlai les a avancés pour la première fois : le respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, la non-agression mutuelle, la non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures, l’égalité et le bénéfice mutuel, et la coexistence pacifique. »
    […]
    La Chine applique fidèlement ces principes. Depuis la fondation de la Chine nouvelle il y a plus de 70 ans, elle n’a jamais déclenché de guerre ni occupé un seul pouce de terre d’autrui. »
    […]
    https://www.fmprc.gov.cn/fra/zxxx/202405/t20240505_11293003.html

    « la Chine nouvelle […] n’a jamais déclenché de guerre ni occupé un seul pouce de terre d’autrui »
    C’te blague.
    Ils ne vont pas dire le contraire … mais ils auraient dû s’abstenir …

  24. TontonYves dit :

    As-ton jamais fait des études pour construire des coques, des systèmes de propulsion, des équipements qui durent plus longtemps? Mieux vaudrait 15 Frégates récentes et 15 anciennes que 15 récentes toutes seules.

    • leo dit :

      Consultez la liste des navires de la flotte turque sur wikipedia: vous verrez que nos bateaux ont une durée de vie non négligeable.

  25. Roland Desparte dit :

    Comme le dit @Olivier : Je ne comprends même pas pourquoi on se pose la question !
    Yannick Chenevard, est un Député français du groupe Renaissance (Majorité présidentielle), membre de la Commission de la défense nationale et des forces armées… Cad que même la majorité présidentielle est d’accord ! Comme la majorité des français…
    Alors, Monsieur Macron, Monsieur Le Maire, même si cela bouleverse vos projets, dès cette année il faut passer à 3% !
    PS : Personnellement je suis favorable aux essaims de drones sous-marins (pouvant éventuellement être mis en œuvre par l’Armée de l’Air et de l’Espace ?)

  26. ji_louis dit :

    Le problème avec la stratégie du « toujours plus de drones », c’est que la Chine a les les moyens de faire plus et mieux que tous les autres réunis. En solution de repli, il ne restera que la dissuasion nucléaire (improbable à Taipeh).

  27. Félix GARCIA dit :

    « Pendant ce temps, à Vera Cruz … »
    Clash Report@clashreport
    Ukraine’s GUR publishes footage of Russian boat being hit by kamikaze USVs near Uzka Bay, Crimea.
    https://twitter.com/clashreport/status/1787382894157074470

    Footage from Russian Ka-29 helicopter engaging Ukrainian USV with R-73 air-to-air heat-seeking missiles.
    https://twitter.com/clashreport/status/1787449070270701670

  28. leo dit :

    Comme le dit un contributeur plus haut, on se pas où on va.
    Mais les gros navires de surface ont l air d être devenus vraiment trés trés vulnérables: ne faudrait il pas temporiser avant de dépenser des milliards, notamment pour le PA NG?
    Par ailleurs, on a beau avoir 11M de km2 de ZEE (mais pour combien de temps encore?), nous n avons absolument pas les moyens de les défendre contre un Etat comme la Chine par ex. Il faut faire l impasse.
    Il semble intéressant d explorer les possibilités de toutes les sortes de drones navals, pas seulement de surface, mais aussi sous marins, qui équipés de petits missiles balistiques, pourraient remplacer une force aérienne projetée par porte avion. Des ss marins de transport aussi, plus volumineux, autonomes, transportant des drones suicides semblables aux drones ukrainiens; c est peut être technologiquement plus compliqué.
    Dans le domaine de la marine, une flotte de surface m apparait comme un amas incroyable de centaines de milliers de T de ferraille, mobilisant un équipage et une logistique trés lourde et trés coûteuse, avec en regard une utilité pas en rapport, et une vulnérabilité devenue trés élevée.

    • Question dit :

      Avec qui et contre qui ?
      https://mars-attaque.blogspot.com/2020/09/entretien-avec-samuel-bh-faure-pourquoi.html

      Une fois que les réponses sont données, le travail peut commencer.

    • SIU dit :

      Dans le Système international d’unités (qui a valeur légale en France), T (majuscule) est le symbole du tesla.
      Le symbole de la tonne est t (minuscule).

      De centaines de milliers de t de ferraille.

      Il n’est toutefois pas d’usage d’employer le symbole d’une unité dans un texte en toutes lettres.

      De centaines de milliers de tonnes de ferraille.

      • PK dit :

        « Il n’est toutefois pas d’usage d’employer le symbole d’une unité dans un texte en toutes lettres. »

        Ce n’est pas « pas l’usage », mais tout bonnement interdit. Pour une raison simple : il n’y a aucun moyen de comprendre que le « t » représente une unité. Donc dans des centaines de milliers de t de ferraille, on comprend qu’il y a plein de trucs en forme de t (dans le meilleur des cas) en ferraille.

        Les symboles ne peuvent donc être utilisés que concomitamment avec une donnée chiffrée. En revanche, il est d’usage de ne les utiliser que préférentiellement au sein d’un texte technique ou d’une (pseudo) équation, car dans un contexte littéraire où il peut être autorisé d’exprimer un nombre sous sa forme chiffrée (ce qui est généralement un abus quand même), il est recommandé d’exprimer les unités en toute lettre.

    • Carin dit :

      @leo……
      Vous n’avez pas tort, la chine pourrait très bien envahir nos possessions, le problème c’est de savoir comment gérer la suite…. La France c’est pas un pays sans réels moyens de rétorsions (cibles habituelles de nos amis chinois)…
      Et les différents partenariats qui sont établis, ne sont là que pour permettre à nos forces de ravitailler sans avoir à revenir en métropole…
      Certes nos coques sont trop peu nombreuses pour effrayer outre mesures la pléthorique marine chinoise, mais nos soums sont redoutables et redoutés, et les RafaleM aussi. La question que se posent les stratèges chinois est:
      À combien de coques estimons-nous que l’opération est valable?
      Parce que nos matériels n’arrêteront pas d’en couler sûr et sous l’eau! Y compris (pour nos soums) en eaux Chinoises, voire directement dans leurs ports d’attache… (c’est dans le but de ce scénario qu’un Rubis a remis à jour toutes les routes de passages en mer de Chine, malgré les recherches intensives des chinois, qui ne l’ont jamais trouvé).
      Quand nos amis chinois auront répondu à cette petite question…. Ils ne tenteront pas l’affaire, d’autant que ça ne serait pas pour les richesses de nos possessions, mais pour y établir des bases maritimes et ainsi agrandir leurs marges de sécurité d’approches de leur pays.

  29. Félix GARCIA dit :

    Et si l’on doit faire quelques drones de surface, faisons cela (en plus du Sterenn Du [qui pourrait loger dans un radier inondable], du SLAM-F …):
    « US Navy : de grands drones armés pour épauler la flotte américaine »
    https://www.meretmarine.com/fr/defense/us-navy-de-grands-drones-armes-pour-epauler-la-flotte-americaine
    « US Navy Unmanned Surface Vessel Division One »
    https://www.youtube.com/watch?v=jEwSPuzrvEQ

    Des navires à pont plat pour y déployer des conteneurs.
    Ce serait un navire de soutien/d’appui polyvalent : ravitailleur d’hydravions ou de drones, guerre des mines et lutte ASM, plateforme de lancement de missiles ravitaillable …

  30. Carin dit :

    Notre marine s’intéresse effectivement aux drones de surface, mais pas en tant que munition…. juste en tant que senseurs déportés, histoire de mettre hors de portée de soums nos coques de surface, non pas de leurs torpilles, (il est très difficile de mettre une FREMM à portée de tir), mais de leurs senseurs, car c’est très souvent à l’aide de soums qu’on geolocalise un ou des bateaux… si on supprime tout espoir d’approche à moins de 200km (même 100km), d’une FREMM ou d’une flotte, il devient impossible de tirer des missiles très longue portée (DF21 par exemple), et met l’éventuel chasseur dans le rôle de la proie, car ces drones offrent par définition des relais de guidage et de pointage pour nos missiles!