Le ministère des Armées a commandé des drones eBee VISION auprès du groupe américain AgEagle

Le mois dernier, rattachée au chef d’état-major des armées, la Direction de maintenance aéronautique [DMAé] a indiqué qu’elle venait de notifier un marché pour la fourniture de drones « à des fins de renseignement » à un groupement constitué par EOS Technologie, Delair, Survey Copter et Thales. Et cela avec l’idée de permettre aux forces de suivre les évolutions technologiques.

Pour autant, le 30 avril, l’entreprise américaine AgEagle a indiqué qu’elle allait fournir, via un revendeur, jusqu’à 40 systèmes « eBee VISION » au ministère des Armées. D’une valeur avoisinant 3,2 millions d’euros au titre de l’exercice 2024, ce contrat prévoit la livraisons de drones, de capteurs, de liaisons de données et de stations de contrôle. Ces dispositifs, a-t-elle précisé, sont « spécifiquement adaptées pour des missions de sécurité publique, de renseignement, de surveillance et de reconnaissance ».

« Ce contrat valide notre stratégie de croissance dans le secteur de la défense et l’adaptation de nos systèmes aux missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance », a commenté Bill Irby, le PDG d’AgEagle. Il « met à profit nos années de travail en étroite collaboration avec nos clients et nous renforce en tant que fournisseur de drones de haute qualité et rapidement déployables », a-t-il ajouté.

De son côté, le directeur financier de l’entreprise, Mark Disiena, a évoqué un « partenariat stratégique […] bénéfique pour les deux parties ». En outre, a-t-il poursuivi, il « démontre notre capacité à conclure des accords plus importants si besoin ».

Le système « eBee VISION » est entré en production en septembre dernier. Il repose sur un mini-drone pouvant produire des images vidéo en haute résolution, grâce à un zoom 32X et de « puissantes capacités d’observation thermique », y compris dans des environnements où les signaux de géolocalisation par satellite sont brouillés. D’une masse de seulement 1,6 kg [ce qui permet de le lancer à la main], il a un rayon d’action de 20 km et un autonomie de 90 minutes.

Il est probable que ces eBee VISION soient destinés aux forces spéciales. Celles-ci utilisent déjà plusieurs modèles de drones de facture américaine, comme le Draaco d’Aerovironment [après un premier contrat de 5,9 millions d’euros notifié en 2017, suivi par un second, d’un montant de 25 millions, accordé trois ans plus tard].

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20 contributions

  1. Rakam dit :

    Du haut de gamme sans doute…n’y aurait-il pas une « startup  » chez nous pour ce type de drone?

    • vrai_chasseur dit :

      Le eBee est fabriqué en Suisse du côté de Lausanne, chez SenseFly.
      SenseFly était une filiale du fabricant français de drones Parrot, qui l’a revendue en 2021 à l’américain AgEagle.
      Les premières versions du eBee étaient connues des pros de la cartographie numérique pour leur grande précision
      http://www.drone-malin.com/pages/en-savoir-plus/les-drones/ebee-de-sensefly.html

    • rainbowknight dit :

      McKinsey a avalisé l’achat après une expertise savamment réalisée. Le feu vert du « Palais » pour entériner l’achat. Bercy grimace, notre BITD en prend pour son grade et les Armées restent muettes…..

    • joe dit :

      A 3,2 millions d’Euros pour 40 drones, nous sommes plus dans le domaine de l’échantillon destiné à être évalué, testé pour réunir toutes les informations utiles à un éventuel cahier des charges vers des sources souveraines. Je ne dis pas que cela ne couvre pas aussi un besoin immédiat pour certaines forces. C’est bien de savoir ce que fait la concurrence pour être à l’écoute des évolutions ou des propositions d’autres fournisseurs, avec les données de comparaison.

      • guy dit :

        On est plus sur un achat FS, voilà tout.
        Ils font à leur sauce, selon leurs besoins du moment avec leur budget « à part » de la troupe hors FS
        C’est un achat très mineur et on va devoir s’y habituer, le drone de ce genre là, c’est un « consommable » qui ne dépasse pas les 5 ans. Les renouvellements seront constants, multiples, on ne va pas acheter un mini drone pour les 30 prochaines années.
        Le marché des drones va évoluer rapidement, les obsolescences seront rapides, à peine qu’on va en avoir un qui va arriver qu’on aura un nouveau qui sera présenté pour le succéder. Faut pas être surpris, faudra juste prendre le rythme et privilégier des gammes sur lesquels on pourra réutiliser des éléments (télécommandes, écrans etc…)

        • Qui qu'ils fussent dit :

          Des gammes sur lesquelles on pourra réutiliser des éléments, pas « des gammes sur lesquels ».

  2. Alfred dit :

    Pour en savoir un peu plus sur le materiel
    https//21857286.fs1.hubspotusercontent-na1.net

    • Roland Desparte dit :

      Qui a réussi l’accès à ce lien ? Pouvez-vous le réimplanter sur le site, merci.

  3. Roland Desparte dit :

    Si l’on compare au « Veloce 330 » de EOS Technologie (article récent sur ce site), il n’entre pas dans la même catégorie et n’a pas les mêmes capacités. Le drone « AgEagle Ebee VISION » est un drone intelligent de reconnaissance et de surveillance à faible signature acoustique ; il serait parfait pour la gendarmerie…
    Relevé sur le site du revendeur [Vidéo sur le site] : Envergure 1,20m, léger 1,6kg, IP65, portable et utilisable par une seule personne, déploiement en 3 mn, jusqu’à 90mn de vol, faible visibilité dans le ciel, HD, capture vidéo en direct jusqu’à 20km, caméra RGB avec zoom numérique 32x, caméra thermique FLIR (voir dans l’obscurité totale) avec zoom numérique 5x, cybersécurité, chiffrement de liaison de données radio AES-256 et carte SD cryptée, vitesse de croisière : de 40 à 110 km/h …
    Si vous voulez demander un devis : https://campaign.ageagle.com/ebee-vision-drone
    Sur le site du revendeur (lien ci-dessous) le drone apparait aux environs de 44 000 €. Si on se réfère au coût d’acquisition annoncé par la DGA, c’est dans les 80 000 € par système (Drone, station, et accessoires).
    https://www.flyingeye.fr/categorie-produit/ageagle-ebee-vision/
    Le revendeur et distributeur officiel de la marque est la “petite“ Société « Flying Eye » (< 50 salariés, CA 2022 13 585 000,00 €) implantée dans la plus grande technopole d’Europe à Sophia Antipolis (06410). Flying Eye est déjà fournisseur des Ministères des Armées et de l’Intérieur (police, gendarmerie) pour des matériels destinés aux missions d’observation et de filature, pour les opérations de maintien de l'ordre, ainsi que de la Surveillance Longue Distance.

  4. Robmac dit :

    Cette semaine, nous avons commémoré les 70 ans de la bataille de Dien Ben Phu, prélude à la perte de l’Indochine, elle même prélude à la perte de l’Algérie, et le tout suite à la défaite de 1940 et à l’administration vichyste de l’Indochine, alliée mais soumise aux Japonais, avant que ceux ci n’humilie la France avant leur reddition … Et pas un mot sur ce site.

    Étrange site consacré à la chose militaire, qui informe avec brio tous les développements techniques en cours, mais ne parle jamais des zones de guerre, telles l’Ukraine, Israël, le Soudan, le Moyen Orient. Pourquoi ? parce qu’il ne faut jamais parler de la réalité des guerres ?

    • Thomas dit :

      Parce que c’est justement le positionnement de ce blog, façon « gazette des armées grand public »

      Si vous voulez de l’analyse de conflit en cours, il vous faudra vous diriger vers d’autres sites, et pour accéder à une information de qualité, probablement devrez vous débourser quelques euros en sus

    • Mais pourquoi, patron ? dit :

      Parce que ce n’est pas vous le Rédac’Chef.

      • Bench dit :

        @Robmac : parce que ce n’est pas votre site d’infos et que vous n’avez pas à décider de la ligne éditoriale du responsable. Responsable qui par ailleurs fait un très bon boulot d’information.
        Cela dit, si ça ne vous plait pas, adressez vous directement à M. Lagneau au lieu de venir chouiner ici en HS.
        Si ça ne vous plait pas, allez voir ailleurs comme vous le suggère Thomas (dont, cependant, le terme « info de qualité » à propos d’opex me défrise également, mais bon….).
        Si ça ne vous plait pas et que vous avez des choses à dire sur la chose militaire, l’histoire des guerres, créez votre propre blog, votre page FB, votre site où vous serez votre propre patron et où vous aurez tout le loisir de pondre ce qu’il vous passe par la tête, conneries comprises!
        Bref, marre des râleurs, des jamais contents, des chouineurs , des pro ceci ou cela, des illuminés , des admirateurs des dictatures, des ceusses qui se croient au café de coin à dégoiser devant un verre, de ceux qui s’imaginent être sur un site littéraire, de ceux qui adorent faire des phrases pour avoir l’illusion d’exister, des fanas des listes de matériel à rallonge, bref des c….c……. qui feraient mieux de s’abstenir de polluer ces commentaires.

    • Roland Desparte dit :

      @Robmac.
      La chute de Dien Ben Phu c’est le 7 mai !
      Est-il besoin de nous faire la leçon ? Et à quel titre ?
      L’Ukraine est régulièrement abordé sur ce site, pas de bol pour vous !
      Vous semblez vouloir que l’on aborde le conflit israélo-palestinien. Pourquoi ? Ce site n’est pas un site politique, et ce conflit est principalement politique. Nous ne sommes pas à Sciences Po ! Ce qui n’empêche pas que beaucoup sont sensibles aux images du pogrom du 7 octobre 2023 ainsi qu’à la détresse des gazaouis (sans oublier que certains sont chrétiens).
      Vos propos, qui au final semblent ne “valoriser“ que des drames subis par nombre de nos soldats ainsi que leurs proches, me mettent mal à l’aise concernant votre mentalité…

    • Les défaites aux oubliettes... dit :

      On ne glorifie jamais les défaites françaises… comme pour la Belgique et Waterloo pour le bicentenaire en 2015 ou la France a fait méchante pression…

    • dolgan dit :

      Quand des amis vous invitent a un barbecue, vous vous plaignez qu on ne vous serve pas une tartiflette?

  5. MAS 36 dit :

    Cette entreprise n’a quand même pas réinventé la roue. Qu’en est-il des investissements de l’Etat pour la recherche développement dans notre BITD ?

  6. Aymard de Ledonner dit :

    Je trouvais cette annonce très surprenante. Comment les armées françaises avaient pu déterrer et choisir ce fabricant US dont le produit n’avait pas encore convaincu?
    La réponse est que ce drone est de conception suisse et que la société conceptrice : SenseFly avait été rachetée par Parrot et en était devenue la branche « voilure fixe » pour être revendue à Ag EAgle quand Parrot a failli couler.
    Le produit était donc connu depuis longtemps.

    • Roland Desparte dit :

      @Aymard de Ledonner.
      Il est vrai que le 18 octobre 2021, Parrot (F) a vendu SenseFly (CH) à AgEagle (US). Mais en quoi est-ce un problème ? AgEagle travaille pour le Département US de la Défense et SenseFly pour diverses administrations… Ces deux entités développent des savoirs et sont leaders en voilure fixe.
      Vraiment, je ne vois pas où est le problème ? Peut-être que l’approche des JO a influencé l’achat rapide de ce type de drones, via une société française reconnue (Flying Eye) qui travaille déjà pour la Défense et l’Intérieur (entre autres : Total, Engie, Airbus,…).

  7. ArtScenik dit :

    Toujours des achats « européens » ?!