Certaines indemnités seront prises en compte dans le calcul des pensions versées aux militaires

Depuis 2017, sous l’impulsion de Florence Parly, qui en avait fait l’un de ses chevaux de bataille quand elle était ministre des Armées, puis sous celle de son successeur, Sébastien Lecornu, la fidélisation constitue un enjeu crucial pour la gestion du personnel militaire dans la mesure où elle influe sur la capacité des armées à tenir leurs engagements opérationnels, notamment dans certaines spécialités sous tension… car confrontée à la concurrence du secteur privé.

Cependant, malgré deux « plans familles », des efforts dans le domaine du logement et la mise en place de la « Nouvelle politique de rémunération des militaires » [NPRM], les départs sont de plus en plus nombreux et la durée moyenne de service tend à se réduire, quelles que soient les catégories concernées [officiers, sous-officiers, militaires du rang].

Ainsi, selon les chiffres du Secrétariat général pour l’administration [SGA], le taux de départ par rapport à l’effectif total du ministère des Armées s’est élevé à 9,6 % en 2023, contre 8,3 % cinq ans plus tôt. Le nombre de départs liés à un non-renouvellement de contrat « du fait de l’intéressé » a bondi de 70 % durant la même période. Or, dans le même temps, il faut prendre en compte les difficultés dans le domaine du recrutement, notamment pour l’armée de Terre, à laquelle il aura manqué 2000 recrues l’an passé.

« La lucidité, c’est enfin de regarder en face nos résultats en matière de recrutement et de fidélisation. Si la qualité de nos militaires et des civils recrutés reste au haut niveau attendu, les chiffres nous commandent d’agir vigoureusement », avait ainsi admis M. Lecornu, en janvier.

Et d’annoncer, en s’appuyant sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30, qui prévoit 750 millions d’euros pour l’amélioration de la condition militaire [Plan Familles II, ndlr], l’élaboration d’un plan visant à « structurer une nouvelle politique de recrutement et de fidélisation, qui intégrera les défis du logement, de la mobilité, de parcours de carrière et de rémunération ».

Trois mois plus tard, au Fort de Vincennes, le ministre des Armées a donc présenté « Fidélisation 360 », un plan d’actions censé améliorer significativement les « conditions de travail et de vie » des militaires et des civils de la Défense.

Ce plan comprend une quarantaine de mesures, dont certaines avaient déjà été évoquées [comme celle consistant à mettre à la disposition des chefs de corps une enveloppe pour des travaux de rénovation]. Elles visent à améliorer la prise en compte des familles, notamment sur les questions de mobilité, à faciliter le logement ou bien encore à revaloriser les soldes.

Mais l’une des ces dispositions portera sur le montant des pensions de retraite des militaires. Pour un taux plein, celui-ci se calcule selon la formule suivante : solde des 6 derniers mois x 75 % x [trimestres acquis / nombre de trimestres requis].

Des bonifications peuvent entrer dans l’équation, comme celles relatives au temps de service effectué en opération, avec la demi-campagne [18 mois retenus dans la liquidation de la pension pour un an de services militaires effectifs], la campagne simple [2 ans retenus pour un an de services militaires effectifs] et la campagne double [soit 3 ans retenus pour un an de services militaires effectifs].

Lors de la présentation du plan « Fidélisation 360 », M. Lecornu a annoncé qu’il va être question, à partir de 2026, d’intégrer une part des indemnités dans le calcul des pensions.

« Ce qui est le cas dans d’autres corps de métier doit l’être pour nos soldats : nous allons intégrer d’ici 2026 une part des indemnités liées au statut militaire dans le calcul des pensions. Celles-ci seront donc revalorisées pour refléter leur engagement », a en effet annoncé le ministre des Armées.

Les indemnités susceptibles d’être prises en compte dans le calcul des pensions n’ont pas été précisées. Pour rappel, dans le cadre de la NPRM, leur nombre a été significativement réduit, avec l’idée de donner plus de « visibilité » à un système qui n’en avait plus, avec 174 primes différentes, pour certaines obsolètes.

Probablement que l’Indemnité de sujétions d’absence opérationnelle [ISAO], qui a remplacé une douzaine de primes avec le souci de « mieux compenser les diverses contraintes auxquelles sont soumis les militaires réalisant des activités opérationnelles terrestres, navales et aériennes impliquant un découcher », sera prise en compte. On devrait rapidement le savoir.

À noter qu’il n’a pas été précisé si cette disposition sur le calcul des pensions s’appliquera aux gendarmes, qui sont aussi des militaires… Cela étant, ils ne sont déjà pas concernés par l’ISAO, du moins ceux qui sont en « service au sein du ministère de l’Intérieur ».

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38 contributions

  1. Bastan dit :

    Avec effet rétroactif ?

    • Jonks dit :

      crédule va

    • Reco33 dit :

      Bien sur mais par contre il va falloir payer les cotisations avec les intérêts. 🙂

      • vno dit :

        Et quand on a payé les cotisations, mais qu’elles n’ont pas été prise en compte dans le calcul de la retraite, comme par exemple la majoration pour services sous-marins ? On récupère le trop versé ou on continu à financer la prime de responsabilité de nos amiraux avec joie et bonne humeur par solidarité ?

  2. Jim dit :

    pour certains qui n ont connu la chose militaire que sous l angle du Service…
    Et pour qui leur fierté se trouvait dans la quasi gratuite du dit Service …
    Sens du devoir à la nation…
    pour ces mêmes qui se passionnent pour le Infos de ce site…
    Ne sentent pas concernés du tout par ces détails comptables!

    • xorminet dit :

      Le sens du devoir ce n’est pas ce qui remplit le frigo.
      Nos anciens, qu’on entend souvent chouiner sur les jeunes « mercenaires », devraient se rappeler qu’à leurs débuts, ils faisaient vivre maman et les mioches sur leur seule solde.
      Qu’à l’époque il suffisait de passer Suez pour être en zone ISSE.
      Ce n’est plus le cas aujourd’hui, le coût de la vie a explosé et les soldes n’ont pas suivies.
      Les jeunes s’engagent parce qu’on leur fait miroiter des escales et des primes pendant les missions.
      Les unes comme les autres se sont fortement réduites.

    • Bastan dit :

      C’est donc également valable pour les politiques. Le sens du devoir, l’engagement au service de ses concitoyens. Le désintéressement au service de l’intérêt collectif.

  3. Johann dit :

    je ne comprend ce que viendrais faire les ISAO dans le calcul de la retraite militaire. il s’agit d’une prime non récurrente. elle n’intervient que lors de déplacement. il ne serait pas plus pertinent de parler de la nouvelle Prime des combattants terrestres ou, on peut toujours rêver de l’ISAPN? Ce sont des primes mensuelles.

  4. Alfred dit :

    A toute fin utile, le calcul était jusqu’au debut des années 90 : solde de base des 6 derniers mois x (durée des services effectifs + bonifications) x 2%. Les nouvelles regles de calcul ont entraine une baisse moyenne de 5% pour une carrière courte, a laquelle il faut ajouter les prélèvements sociaux (CSG, RDS,…) qui n’étaient pas déduits des pensions auparavant, le tout sans tenir compte de l’inflation.

    • JACKTRANS84 dit :

      Il me semble que le calcul se faisait sur l’indice de solde détenu depuis au moins 6 mois au moment de la mise en retraite.
      Mon cas personnel en 1988 : échelon 21ans de service depuis 4 mois :la retraite a été calculée sur l’échelon 17.

      • Alfred dit :

        Comprends pas cette histoire d’echelon. A moins qu’entre 88 et 93 le mode de calcul ait changé. Exemple en 93: duree de services effectués = 17 ans et 3 mois, bonifications et campagnes = 5 ans et 3 mois mois, duree totale = 22 ans et 6 mois, durée retenue = 22,5 ans, pourcentage = 22,5 x 2% = 45 %
        Solde de base = valeur indice 100 x indice detenu depuis plus de 6 mois /100
        Pension avant deduction des charges sociales = solde de base x 45%
        Regardez votre titre de pension. Le detail du calcul est mentionné dessus.

        • JACKTRANS84 dit :

          Effectivement, la presque majorité des futurs retraités s’arrangent pour que le dernier indice détenu le soit d’au moins 6 mois, dans ce cas-là aucune restriction mais voici un extrait du calcul réel : : voici un extrait

          // Attention ! Il faut avoir perçu le même traitement, au titre du même emploi, grade, classe et échelon, pendant les 6 derniers mois. Si votre traitement indiciaire a changé depuis moins de 6 mois, c’est le traitement perçu antérieurement qui fait référence.// https://www.la-retraite-en-clair.fr/parcours-professionnel-regimes-retraite/retraite-fonction-publique/fonctionnaires-calculer-pension-retraite

          c’est bien cette mention qui figure sur mon titre de pension.

          ne pas faire la confusion entre les 6 derniers mois de solde et l’indice détenu au moins 6 mois au moment de la demande de de mise à la retraite.

  5. Si dit :

    Non, pas l’ISAO. L’IEM, pour partie, comme recommandé dans le 17e rapport du HCECM de juillet 2023/
    « Enfin, constatant les faiblesses significatives des taux de remplacement (rapport entre le montant
    brut de la retraite et la dernière rémunération brute d’activité) pour les officiers des trois armées
    au regard des taux de remplacement dans la fonction publique et des officiers de gendarmerie, le
    Haut Comité recommande l’intégration de l’indemnité d’état militaire (IEM) dans le calcul de la
    pension militaire de retraite dans la mesure où elle compense les sujétions inhérentes au statut
    militaire. »

  6. who? dit :

    on a besoin de ça tout de suite et non dans deux ans pour deux raisons:
    – les départs massif ont lieux en ce moment
    – je part en 2025 :p

  7. NVG dit :

    L’armée ne peut rien faire face au mouvement de fond sociétal, c’est trop tard.

    Être patriote c’est mal.
    Défendre ses valeurs c’est mal.
    Aider une énième fois des pays qui crient à l’aide c’est du colonialisme.

    Pour défendre quelle France? Celle des coups de couteaux gratuits? Des professeurs décapités? De l’impunité? Celle où l’école la santé et la justice sont en ruines? Celle où nous avons 3 jours de munitions et à peine 100 chars en état de marche?

    Payer plus les militaires? Pour avoir une armée de mercenaires peureux?
    Réparez la France et vous réparerez l’armée.

  8. Long John Silver dit :

    Pas d’inquiétude les petits hommes gris de Bercy auront à coeur de monter une belle usine à gaz pour payer à minima, mais ça aura au moins le mérite de participer encore à un effet de manchette.

    • Stéphane Leroy dit :

      Le pire, c’est qu’il sont capable d’embaucher, voir de prendre un cabinet de conseil pour minimiser les revalorisations…

  9. Bordeneuve-peres dit :

    Prendre soin de ceux qui nous protègent, de leur famille tout au long de leur vie serait un minimum. Nous pourrions aussi rêver d’une meilleure reconnaissance des services rendus. La Nation est un concept de plus en plus flou au sein de l’Europe. La dissolution de l’identité Française est en marche. Comment alors rendre le goût de la Patrie, de la « chose » militaire? Si l’on ajoute une retraite des anciens combattants de moins de 800 € par an et à partir de 65 ans! Il faudrait vraiment un changement plus que radical de notre société pour que nos militaires soient reconnus et valorisés!

  10. JPP dit :

    Les gendarmes ayant déjà la prime « Police » prise en compte pour leur pension il serait tout à fait normal que les primes « de spécialité » soient prise en compte et avec effet rétroactif depuis la prise en compte de ladite prime police. on peut rêver. l’ISAO n’a rien à y faire. en revanche l’IEM devrait être incluse.

  11. Fonctionnaire territorial, ancien mili dit :

    Ce sujet amène ici beaucoup de commentaires d’épicier, c’est normal.
    Mais il ne faut pas se limiter aux arguties comptables : le problème du recrutement et de la fidélisation a de nombreuses causes. La maigreur de la solde et de la retraite, y compris celles des Généraux, est évidemment une cause majeure mais c’est loin d’être la seule. Lister les causes serait un bon début de réflexion.
    .
    J’ai pu comparer mon sort, et celui de ma famille, entre mes dix-huit ans d’armée (vingt-six annuités) et mes vingt ans de fonction publique territoriale. Il faut comparer la rémunération*, bien sûr, mais aussi la durée des loisirs (les pompiers civils ont 271 jours de loisirs par an), les mutations arbitraires qui rendent impossible le travail de l’épouse**, déracinent les enfants, s’opposent à toute vie sociale normale (par ex. aucune participation suivie possible à des clubs sportifs ou culturels civils).
    .
    Le problème de la fidélisation (et du recrutement, qui est lié parce que de nos jours les jeunes ont plus de moyens de s’informer qu’autrefois) est beaucoup plus vaste qu’une simple question de primes et de retraites. Le HCECM devrait être en pointe sur les différents aspects de cette problématique mais il brille par son absence : considérant l’inutilité du HCECM, l’on devrait en faire l’économie.
    .
    Il y a aussi les interrogations que le militaire se pose concernant les gouvernements, parce qu’ils n’hésitent pas à abuser de la discipline des armées. Ces gouvernements, l’on se demande toujours quelle idée saugrenue va leur passer par la tête : plan poubelles, patrouilles armées mal définies juridiquement dans les rues ou participation à une guerre lointaine qui ne devrait pas impliquer la France.
    A cet égard les Généraux ont une part de responsabilité en s’abstenant de rappeler au personnel politique l’article 1er du statut militaire : « les armées ont pour mission de préparer et d’assurer par la force des armes la défense de la Patrie et des intérêts supérieurs de la Nation. »
    .
    *NB1 Je l’ai déjà dit sur ce blog : en fin de carrière d’administrateur territorial, j’étais plus payé qu’aucun militaire de ma promo de Cyr, qui comptait pourtant plusieurs cinq-étoiles.
    Dans un monde (et surtout dans le monde politique, que j’ai étroitement côtoyé dans ma deuxième carrière) où l’argent est la seule valeur de référence, la faiblesse des soldes des Généraux est en relation directe avec la faiblesse de la considération que les autorités civiles leur portent.
    **NB2 Lorsque le militaire divorce après une longue vie commune, les tribunaux ont adopté le principe d’une pension versée à l’épouse parce qu’elle n’a pas pu faire carrière à cause des mutations professionnelles de son mari. Cette pension est versée par le militaire qui n’avait pourtant pas d’autre choix que d’accepter la mutation ou de quitter l’armée.

    • Fusco dit :

      @Fonctionnaire territorial, ancien mili:
      Sauf à avoir signé un soir de murge dans une taverne (ah ces fameux galériens volontaires) , vous deviez bien avoir eu vent des conditions matérielles de votre statut en entrant dans la carrière.
      Déplorer la mobilité statutaire, les difficultés pour la vie pro de l’épouse, le déracinement fréquent des enfants est certes compréhensible mais personne ne vous a obligé.
      Améliorer la condition militaire est une clé pour une meilleure fidélisation mais je pense surtout que le problème est sociétal, donc je ne suis pas optimiste.
      J’ai moi aussi traversé les mêmes situations avant de me reconvertir non pas dans la fonction publique mais dans le privé. J’y ai trouvé bien sûr des avantages mais aussi de quoi me faire de temps en temps regretter l’uniforme.

      • Czar dit :

        Pas besoin d’avoir signé un soir de murge dans une taverne pour exprimer une certaine amertume.
        Les sujétions sont les mêmes, mais les contreparties ont réduit : décalage du droit à la pension, retrait de bonification SMPS, des lois obscures qui rendent des RISAC invalides etc
        Avec cela ajoutez une minorité, mais malheureusement aux postes clef qui n’a toujours pas compris qui les pros d’aujourd’hui à fidéliser ne sont pas les appelés d’hier (jetables avec une nouvelle cohorte tous les X mois) avec un changement d’étiquette.

        • Fusco dit :

          @Czar
          Ok sur votre analyse, sauf en ce qui concerne la SMPS. J’ai toujours trouvé que les bonifications associées étaient grassement attribuées. On peu avoir la passion du parachutisme, sans pour autant grapiller des annuitées au fil des week end.Je vais m’attirer des foudres mais c’est mon avis.
          PS : J’ai moi aussi « grapillé », mais en service, grâce aux rappels en HM. Comme quoi je ne crache pas dans la soupe;-)

      • Fonctionnaire territorial ancien mili dit :

        @fusco, moi aussi j’ai eu quelques regrets mais pas celui de l’uniforme. J’ai regretté la rigueur des comportements professionnels, le sens de la mission, l’esprit de Corps, la cordialité des relations hors service.
        Et bien sûr quelques moments palpitants face à l’ennemi, suivis de la satisfaction d’avoir neutralisé des nuisibles.
        En dehors de ça, et considérant tout le reste, je n’ai jamais regretté d’avoir été militaire ni d’avoir quitté l’armée.

    • Alfred dit :

      Vous oubliez parmi les causes de depart qu’il n’y a rien de pire pour ceux qui ont suivi la voie scientifique et technique que d’être peu ou mal employés après leur formation. On peut s’accomoder du reste, mais plus difficilement de ça, sauf à être disposé à végéter au fond d’un bureau en attendant une promotion Lavauzelle ou la limite d’âge. Cela concerne non seulement les DEMS, mais aussi les BEMS

      • Fonctionnaire territorial, ancien mili dit :

        Alfred, ce que vous dites est vrai pour toutes les spécialités, pas seulement les scientifiques et techniques. C’est un des motifs d’incriminer les mutations arbitraires, très démotivantes.
        Il faut instaurer un système identique à celui de la fonction publique territoriale : les autorités (mairies, conseils généraux, établissements publics administratifs…) font connaître les postes à pourvoir par une diffusion interne à la profession. Les fonctionnaires intéressés ayant le profil recherché se font connaître à l’autorité demandeuse qui choisit alors parmi les candidats.
        Il n’y a pas de mutations décidées de façon centralisée, tenant peu compte des aspirations du fonctionnaire muté et de sa famille.

    • BOLLE dit :

      Thierry B ?

  12. Berben dit :

    Cela fait deux que APNM-Marine pour l’intégration des primes aux pensions pour fidéliser mais également pour gagner en attractivité.Monsieur Lagneau interrogez les APNM sur ce sujet elles seront heureuse de vous répondre.

  13. Gaulois78 dit :

    On est plus en 1980, une époque révolue où l’appelé mettait ses compétences au service de son pays..

    Avant de vouloir renouveler les contrats, si l’armée veut recruter il faut donner un salaire au minimum égal au civil..En Cyber le différentiel n’est pas en faveur du militaire..On a affaire à une ressource rare, pointue, qui nécessite une perpétuelle mise à niveau..Polytechnique en collaboration avec l’Epita va ouvrir une session Bachelor (30 candidats 3ans) au Campus Cyber de la Défense..Les 8000€ annuels seront + où moins pris en charge par l’armée contre un engagement de 5 ans..Des études chères, le privé trust les formations et pour les provinciaux qui montent à la capitale ils faut rajouter les frais annexes, logement, transport, nourriture, mutuelle..

    https://www.epita.fr/bachelor-cybersecurite/?gad_source=1&gclid=CjwKCAjw7-SvBhB6EiwAwYdCASoJfpN8_dVVvvLourpj5kHni0Mti7_ZRNZQVnS9azjvT6mw–M-TRoC-fgQAvD_BwE#cyberdefense?utm_source=google&utm_medium=cpc&utm_campaign=19876241234&utm_content=&utm_term=

  14. Emmerdement maximum dit :

    Servir dans l’armée n’a plus de sens car notre société fait face à de trop de nombreuses contradictions. Alors que la France n’est plus une patrie charnelle et incarnée, dont les membres sont tous liés par l’amour de la patrie, et qu’elle devient de plus en plus une bureaucratie multiculturelle, servir la France revient à servir une institution quelconque, telle une entreprise (Start Up Nation). Vous voudriez risquer votre vie pour votre chef d’entreprise, vous ? Les politiques pourront essayer de faire ce qu’ils veulent, mais le mal est bien plus profond.

  15. Démineur dit :

    Bonjour, des civils visiblement qui pensent pour des militaires ! Qui peut croire qu’un jeune de 25 ans va penser à … sa retraite dans 40 ans. C’est le rythme « opérationnel » qui est à remettre en cause. On est loin du cycle de 16 mois. Un ami en séjour en DOM va revenir début juillet (4 mois) pour être « engagé » 4 à 6 semaines aux … JO ! Et dès la mi-septembre, il doit partir avec son régiment en entrainement. Est-ce une « vie » enviable ? De l’argent pour quoi faire si les jeunes n’ont pas le temps de le dépenser ! 25 ans que ça dure. Et pire, on souhaite plus de soldats malgré les réductions en cours : je rappelle que les rares régiments qu’il nous reste vont perdre encore des unités élémentaires.

  16. Olivier dit :

    Sans vouloir faire de généralité, pour ma part, Saint-Cyrien, j’ai quitté la carrière des armes après mes années de lieutenant, non pas pour des questions de rémunération mais des questions de considération. Considérer la rémunération comme LA réponse aux besoins de fidélisation va entraîner le maintien en poste d’individus calculateurs et risque de démotiver ceux qui se sont engagés pour d’autres valeurs.
    Sur la comparaison civil/militaire, c’est le semble-t-il un débat finalement assez inutile, la structure des rémunérations et des avantages des uns et des autres n’ayant aucun rapport. Par exemple à salaire brut équivalent, le montant de la retraite sera radicalement différent..
    Au passage, la fonction publique territoriale, hospitalière…) est plutôt associée par les « civils » au monde des armées qu’au monde de l’entreprise.

    La rémunération est bien entendu une source de motivation comme une autre, charge a chacun de la placer (ou non) sur la liste des priorités en fonction de ses besoins et des périodes de sa vie. et surtout d’en tirer toutes les conséquences pour ses choix de carrières… et de f… la paix a ceux qui font avancer le système avec des leviers de motivation différents

  17. Fonctionnaire territorial ancien mili dit :

    @ fusco, à l’époque lointaine où j’ai signé, j’avais une vision idéalisée de l’armée.
    C’est pourquoi je dis qu’aujourd’hui les problèmes de recrutement sont spécifiques de notre époque où les jeunes peuvent plus facilement se renseigner qu’autrefois.
    .
    Quant à la fidélisation, elle doit aussi tenir compte de la facilité de se renseigner sur d’autres carrières alors que j’ai connu une reconversion plutôt à l’aveuglette.
    .
    Je doute fort que les mesurettes prises par le ministère soient réellement efficaces.
    On n’échappera pas ( et c’est tant mieux) à une vraie réflexion sur la condition militaire.

    • Électeur dit :

      @ Fonctionnaire
      D’accord avec vous sur l’indispensable réflexion.
      Mais ce qu’il faut c’est une réflexion sur le long terme. Donc une réflexion dont nos gouvernements quinquennaux sont incapables parce que ça dépasse la durée de leur mandat.
      Par conséquent il faut que les militaires professionnels eux-mêmes se chargent de cette réflexion. Les Généraux devront ensuite, dans l’intérêt de la France et de sa défense militaire, imposer ces conclusions aux politiciens qui sont de passage au gouvernement.
      Malheureusement les Généraux ne sont pas capables de faire ça parce qu’ils confondent discipline et obéissance.
      Ils confondent aussi service de la France et soumission au parti politique provisoirement au pouvoir.
      C’est au niveau de la formation des officiers supérieurs et généraux que l’armée, dans l’intérêt de la France, doit s’améliorer.

    • Fusco dit :

      @Fonctionnaire territorial ancien mili Je partage ces aspects que vous soulignez. Nous faisons face à une tendance inquiétante qui laisse assez peu place à l’optimisme en matière de recutement ET de fidélisation.

  18. Evêque ad patribus dit :

    La fidélisation est nécessairement un enjeu majeur mais aussi un bon indicateur du « bien-être » et de l’attractivité d’une armée.
    Il est indéniable que le sujet est global, et pensé comme tel par le MINARM, mais la lecture des commentaires donne quand même une impression mitigée. D’un côté, certains trouvent que le rythme des armées est trop soutenue (OPINT, Outre-mer, Sentinelle, entraînement), mais d’un autre côté, quand un régiment ne fait rien, les militaires du rang s’ennuient, désertent, se droguent dans les chambrées pendant que les gradés et les officiers se noient dans les tracasseries administratives pour aller au champ de tir avec le seul véhicule disponible du régiment… N’oublions pas que « la force de l’âme est dans l’action » et que l’oisiveté étant la mère de tous les vices, il vaut mieux une armée qui s’occupe plutôt qu’une armée qui s’ennuie…

    Sur les rémunérations, il est évident que le pouvoir d’achat des militaires, toutes catégories confondues, a baissé dans les mêmes proportions que dans le reste de la fonction publique. Cependant, il n’y a pas de décrochage en termes de rémunération, et des efforts de revalorisation ont même été consentis, plus que dans les autres versants de la fonction publique. Quelques éléments chiffrées:

    – en 2020, la rémunération moyenne des militaires hors prélèvement à la source était de 2 628 euros mensuels (4 967 euros pour les officiers, 2 621 euros pour les S/OFF et 1 900 euros pour les MDR) contre 2 497 euros pour les fonctionnaires d’Etat. On parle de rémunération moyenne, donc cela recouvre de grandes disparités mais permet un ordre de grandeur pour se comparer (sources: https://www.bnsp.insee.fr/ark:/12148/bc6p0792bsp.pdf et https://www.fonction-publique.gouv.fr/toutes-les-publications/les-remunerations-dans-la-fonction-publique-en-2021#:~:text=de%20la%20fonction%20publique%20s'%C3%A9tablit%20%C3%A0%202%20431%20euros.&text=per%C3%A7oivent%20un%20salaire%20net%20moyen%20de%202%20497%20euros%20mensuels%20en%202021.&text=inf%C3%A9rieur%20de%2011%2C3%20%25%20%C3%A0%20celui%20des%20hommes. )

    – sur les pensons: en 2021, la pension mensuelle brute moyenne pour motif d’ancienneté pour les anciens militaires des armées est de 1 676 €, (3 026 € pour les anciens officiers, de 1 509 € pour les anciens sous-officiers et de 1 053 € pour les anciens militaires du rang). Ce montant des pensions, malgré les diversités entre celles, faibles, des anciens MDR ou OFF sous contrat partis plus tôt et celles des OFF et S/OFF qui partent à la limite d’âge, reste dans la fourchette haute des pensions moyenne de la fonction publique : 2 070 euros pour les retraités de la fonction publique d’Etat, 1 480 euros pour ceux de la fonction publique hospitalière et 1 263 euros pour les retraités de la fonction publique territoriale.

    Quant à la reconnaissance des militaires dans la société, une question toujours « scrogneugneu » des militaires, plusieurs éléments permettent de contrebalancer une tendance parfois Calimero qui reste liée à l’entre-soi de la communauté militaire, qui se vit parfois comme une citadelle assiégée:

    – ainsi, l’accès des militaires aux ordres nationaux les distinguent du reste de la population puisque la promotion militaire LH et ONM se distingue de la promotion civile, laquelle doit reconnaître d’autres catégories tout aussi méritantes comme les pompiers, les policiers ou les fonctionnaires civiles des services de renseignement mais dans des proportions plus restreintes. De plus, pour les officiers de carrière, recevoir un ordre national est quasi-automatique en fin de carrière: une reconnaissance réelle de la Nation puisque ce n’est plus le cas des autres fonctionnaires (de plus en plus de Préfet n’ont plus la LH et certains même pas l’ONM),

    – la généralisation de la carte du combattant permet de perpétuer la mémoire des armées mais aussi de donner une reconnaissance officielle aux OPEX,

    – la reconversion des militaires a beaucoup gagné en qualité et désormais les militaires véhiculent une image très positive auprès des employeurs publics et privés, quand bien même cela n’est pas toujours le cas,

    – les Français aiment leur armée: c’est un peu la « personnalité préférée » des Français comme en témoignent régulièrement des sondages, les cérémonies du devoir de mémoire qui trouvent une dynamique nouvelle avec beaucoup de jeunes dans les portes-drapeaux et les émotions naturellement collectives lorsque tombent au combat des camarades.

    Le problème reste l’entre-soi de certains militaires, notamment sur ce blog, qui vivent une communauté qui, par esprit de corps et de cohésion, disposent de ses propres traditions mais porte un regard parfois faux sur la société pour laquelle elle combat. Cet entre-soi est peut-être inhérent car déjà Foch (la Conduite de la Guerre) et Marc Bloch en parlaient… « Ils ont des droits sur nous » disaient Clémenceau à propos des poilus de 14-18. Désormais professionnelle, donc basée sur des recrutés volontaires en connaissance de cause, l’armée reste dans cette permanente recherche d’une reconnaissance … que la Nation lui concède pourtant bien volontiers.

    • Fusco dit :

      @Evêque ad patribus
      Merci pour cette analyse pertinente et qui prend le recul nécessaire.

  19. VinceToto dit :

    Comme je n’ai pas eu de pub contextuelle avec cet article, je tiens à rappeler qu’il y a les comptes officiels TikTok:
    https://www.tiktok.com/@armeedeterrerecrute
    https://www.tiktok.com/@devenir_aviateur
    https://www.tiktok.com/@marinenationale
    Kinenveu?