L’Allemagne propose à la Norvège de coopérer sur le projet de future frégate de défense aérienne F127

En septembre dernier, l’Allemagne et la Norvège ont lancé la production de six sous-marins U212CD [deux pour la Deutsche Marine et quatre pour la Marine royale norvégienne], dans le cadre d’un contrat d’une valeur de 5,5 milliards d’euros, notifié en juillet 2021 à ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS]. Au-delà de l’aspect industriel, cette coopération entre les deux pays portera également sur la formation et l’entraînement des équipages ainsi que sur la maintenance et l’armement, le système de combat des navires devant être développé conjointement.

Outre les sous-marins, la coopération entre Berlin et Oslo dans le domaine naval s’étend aux missiles antinavires, avec le programme Super Sonic Strike Missile [3SM] Tyrfing, dirigé par Kongsberg. « L’Allemagne est notre partenaire le plus important en Europe en matière d’équipements de défense, en plus d’être une alliée majeure au sein de l’Otan », avait fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense, au moment de présenter ce projet.

Visiblement, son homologue allemand, Boris Pistorius, entend aller encore plus loin. Lors d’une visite en Norvège, le 7 mars, il a en effet évoqué une éventuelle coopération autour de la future frégate de défense aérienne F127, dont la Deutsche Marine attend six unités, afin de remplacer ses quatre frégates appartenant à la classe Sachsen.

Ce programme, lancé en 2018 par la département de la planification du ministère allemand de la Défense [et non par la Deutsche Marine comme il est ordinairement d’usage], aurait dû être mené en coopération avec les Pays-Bas. Un accord portant sur la recherche, le développement et les achats avait été signé à cette fin en décembre 2020. Seulement, cette collaboration semble battre de l’aile… En effet, le 1er mars, les autorités néerlandaises ont fait savoir qu’elles lanceraient leur propre projet de frégate de défense aérienne… sans pour autant renoncer à convaincre l’Allemagne et la Norvège à s’y associer.

En effet, la Marine royale norvégienne a également l’intention de remplacer ses quatre frégates appartenant à la classe « Fridtjof Nansen » par six nouveaux navires.

« Les importants intérêts financiers de la Norvège dans le secteur maritime [et énergétique] rendent nécessaire le renforcement de la capacité des forces norvégiennes à opérer à la fois sous l’eau, en surface et dans les airs », avait justifié le général Eirik Kristoffersen, le chef d’état-major des forces armées norvégiennes, en juin 2013. Aussi avait-il plaidé pour renforcer les capacités en matière de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine.

Les futures frégates F127 allemandes pourraient-elles satisfaire un tel besoin? Selon le site spécialisé Hartpunkt, ces navires disposeront de capacités renforcées en matière de défense aérienne, celles-ci devant reposer sur le système américain AEGIS, développé par Lockheed-Martin. En effet, leur mission principale sera de protéger un groupe ou une zone opérationnelle donnée contre toutes les menaces aériennes, des aéronefs aux missiles en passant par les planeurs hypersoniques. Elles devront également être en mesure de mener des actions de lutte anti-sous-marine et de lutte antisurface. Enfin, elles pourront mettre en oeuvre des drones aériens et navals ainsi que des mines.

Cependant, l’état-major norvégien a surtout insisté sur les capacités de lutte anti-sous-marine que devront posséder les futures frégates. D’où l’intérêt qu’il a récemment témoigné à l’égard de la Frégate de défense et d’intervention [FDI] du français Naval Group.