L’armée de Terre espagnole est en quête d’un hélicoptère léger armé

En décembre 2021, comme la France le fit avant elle, l’Espagne débloqua une enveloppe de 1,18 milliard d’euros pour financer la modernisation des hélicoptères d’attaque et de reconnaissance Tigre des Fuerzas aeromobiles del Ejercito de tierra [FAMET] en les portant au standard Mk3, dans le cadre d’une coopération avec l’Allemagne.

Ce programme se voulait ambitieux dans la mesure où il prévoyait d’intégrer de nouvelles capacités au Tigre, dont celle permettant de contrôler des drones [Manned-Unmanned Teaming – MUM-T]. Seulement, l’Allemagne a depuis décidé de s’en retirer… et le retour d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine a conduit les états-majors à « réinterroger » le modèle de l’hélicoptère Tigre Mk3.

En tout cas, c’est ce qu’a fait la France, lors de l’élaboration de la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30. Selon celle-ci, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] devra se contenter d’un modernisation a minima de ses 67 Tigre, ceux-ci devant être complétés, à l’avenir, par des hélicoptères interarmées légers [HIL] H160M Guépard, appelés à remplacer les Gazelle.

En Allemagne, le Tigre ne fait désormais plus partie des plans à long terme de la Bundeswehr, celle-ci ayant même décidé de hâter son retrait du service et de commander 62 hélicoptères d’attaque légers H145M [avec 20 autres en option], dans le cadre du programme « Leichter Kampfhubschrauber » [LKH]. Cette solution ne serait que temporaire…

Quant à l’Espagne, les enseignements tirés de la guerre en Ukraine ont convaincu les FAMET de la nécessité de se procurer des hélicoptères légers armés. C’est en effet ce qu’a expliqué le commandant Fernando Vidales, du Bataillon d’hélicoptères de manœuvre IV, dans un article paru dans le numéro 5 de la revue « Memoral de Aviación del Ejército de Tierra » et repéré par le site spécialisé InfoDefensa.

« Le conflit ukrainien a montré que la guerre conventionnelle nécessite un volume de ressources matérielles difficiles à générer par les flottes actuellement en service dans les FAMET. Bien que les hélicoptères les plus modernes offrent des capacités extraordinaires, leur coût d’exploitation élevé, leur empreinte logistique et leur petit nombre font que leur emploi à grande échelle est impossible. Par ailleurs, la plupart des missions assignées aux FAMET n’exigent pas nécessairement de plateformes avancées », a développé le commandant Vidales.

Aussi, selon lui, un hélicoptère léger de reconnaissance armé serait nécessaire afin de compléter les capacités existantes. « C’est un concept utilisé depuis des décennies par l’ALAT [française] avec ses légendaires Gazelle », a rappelé l’officier espagnol.

« En raison de leur faible coût et de leur facilité d’entretien, de tels hélicoptères [légers] nous permettraient d’effectuer une multitude de missions qui, autrement, devraient être assurées par des appareils plus avancés et plus coûteux à exploiter », a ajouté le commandant Vidales.

Par ailleurs, il a aussi souligné l’intérêt de disposer d’une capacité MUM-T, « surtout à la lumière des vulnérabilités montrées par les hélicoptères dans des combats de haute intensité ». Et d’ajouter : « Le potentiel de l’utilisation synchronisée des drones et des hélicoptères ‘pilotés’ ne doit pas être sous-estimé » car cela « nous procurerait les capacités appropriées pour opérer dans la profondeur du dispositif d’un ennemi technologiquement avancé ».

Reste à voir quel hélicoptère léger pourrait convenir aux FAMET. A priori, le H145M « HForce » serait bien placé, d’autant plus que, comme le rappelle InfoDefensa, Airbus Helicopters a démontré les capacités de cet appareil lors du salon espagnol de la défense et de la sécurité Feindef, en mai 2023.

Photo : Airbus

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33 contributions

  1. Félix GARCIA dit :

    « C’est un concept utilisé depuis des décennies par l’ALAT [française] avec ses légendaires Gazelle »
    😀
    —> « Viens faire un vol avec l’ALAT. »
    https://www.youtube.com/watch?v=3jcXi_nlJDI

    • Tu abuses un peu... dit :

      Trop bien… bon après… c’est plus de la tonte de gazon… avec reconnaissance préalable… que du vol opérationnel…

    • Marco dit :

      Un bon moment à Compiègne.
      Pas simple de sortir 2 gazelles dans la même zone VOLTAC et de convaincre les 3 autres pilotes de faire la vidéo. D’autant qu’il y avait du vent.
      Les gens sont impressionnés par le passage sous ligne (sans reco mais de jour c’est « facile ») mais avec les gazelles 342M1, on le fait aussi de nuit et là il faut du niveau.
      C’est pas ma meilleure vidéo, mais les autres, on peut vraiment pas les montrer 😉
      Assurément la meilleure bande son 🙂

      • Félix GARCIA dit :

        😮
        Merci à vous de l’avoir partagée avec le plus grand nombre.
        C’était en quelle année / à quelle époque ?

        Les méthodes visibles ici semblent, dans les grandes lignes, « intemporelles » (série « Vol de combat ») :
        —> « Mémoire ALAT »
        https://www.youtube.com/@memoirealat3227/videos

      • Franz dit :

        Pour la bande-son : oui ZZ Top c’est pas fin mais c’est très efficace 😉 alors que le pilotage sur la vidéo est très fin !
        Je suppose que le piqué doit faire des sensations assez mémorables…

  2. HMX dit :

    Les hélicoptères suivent le même chemin que les plateformes militaires aériennes, marines et terrestres : l’avenir, c’est la dronisation, seule capable de répondre au défi de la masse et de la vulnérabilité des aéronefs pilotés. Les technologies ne sont pas encore suffisamment mûres pour envisager des drones totalement autonomes pilotés par l’IA dans le domaine aéroterrestre (mais cela viendra vers 2030/35…). En attendant, la solution qui tient la corde est celle de drones semi-autonomes, contrôlés par une plateforme pilotée par des humains, au moins pour les phase critiques de la mission (ouverture du feu, notamment). Pour les avions de combat, cela donne le concept de « loyal wingman ». Et c’est exactement ce qui attend les hélicoptères de combat dans un proche futur.

    La future plateforme pilotée n’a donc plus besoin de présenter des caractéristiques militaires très évoluées, en matière de blindage ou d’armement. Elle devra en revanche accueillir une suite de communication particulièrement étoffée, avec une liaison MUM-T sécurisée lui permettant de contrôler plusieurs drones. Idéalement, cette plateforme devra également pouvoir accueillir de 2 à 4 opérateurs, en plus des pilotes, qui seront principalement affectés au contrôle des drones (le nombre d’opérateurs variant selon le nombre d’effecteurs à contrôler). Idéalement toujours, la plateforme devrait aussi pouvoir mettre en œuvre de l’armement à longue portée (type missiles et/ou munitions téléopérées), d’un système d’autoprotection évolué, et disposer d’une autonomie suffisante pour maintenir une permanence de plusieurs heures, à plusieurs centaines de kilomètres de sa base de départ. On devine donc que cette future plateforme, qui devra disposer d’une bonne capacité d’emport et d’autonomie, sera plus proche sur la forme d’un NH90 ou d’un Blackhawk que d’un Tigre ou d’un Apache. Le H145M évoqué dans l’article serait donc un bon candidat potentiel… s’il n’avait pas les pattes aussi courtes !

    Les futurs effecteurs déportés, en revanche, seront beaucoup plus proches des actuels hélicoptères de combat. On peut ainsi imaginer des hélidrones (ou des hybrides/convertibles) monoturbine d’un poids de 1 à 3 tonnes, très agiles, capables d’emporter une large panoplie d’armement (missiles antichars, roquettes guidées, canon de 30mm…), une suite d’autoprotection basique (détecteurs et leurres IR), et dotés d’une IA évoluée pour améliorer leur survivabilité au dessus du champ de bataille. Un blindage léger pourra protéger les parties les plus sensibles de l’appareil (moteur, électronique) contre les tirs d’armes de petit calibre. Le coût de ces futurs effecteurs sera évidemment une donnée essentielle, puisque ces appareils seront naturellement soumis à une forte attrition, et qu’ils devront être acquis et stockés en grand nombre en prévision de cette attrition.

  3. Stakhan Vada dit :

    Le RETEX de la guerre en Ukraine a donc sonné le glas des hélicoptères d’attaque au profit des drones. Soit, mais dans ce cas, il conviendra de maîtriser totalement l’environnement électromagnétique du champ de bataille car en cas de brouillage, les drones sont inutilisables et la mission ne peut pas être remplie. Est-ce vraiment pertinent de faire ce choix radical ? Une association des deux modes d’action – Hélicoptères d’attaque et drones – pourrait être envisagée.

    • john dit :

      Pas vraiment…
      Les seuls utilisateurs d’hélicoptères de combat sont les Russes, et quand utilisés proprement, ils ont été ultra-efficaces. Et je ne supporte pas le conflit en Russie.

      Il y a bcp de conclusions tirées sur la guerre en Ukraine qui sont très faussées ! Un des gros problèmes que je constate, c’est les conclusions concernant la fin de tel ou tel équipement. Mais il manque toujours le contexte.
      Quand il a fallu interrompre l’avancée en été de l’Ukraine, les hélicoptères de combat ont permis de se mettre à distance de la défense sol-air rapprochée, et en dessous de la couverture radar, avec des missiles à 10 km de portée, et de tirer les chars et blindés sans trop de problèmes, et cela a permis d’apporter une puissance de feu majeure rapidement, et de dissuader la poursuite de l’offensive.
      .
      Les drones actuels emportant des missiles sont des avions, ils doivent être en mouvement. Donc ils ne permettent pas de réaliser des missions de ce type. Quelle est la solution? Un drone hélicoptère? Avec les capteurs et les missiles à tirer, ça devient un gros bébé, et à concevoir de 0.
      Partir d’un hélicoptère existant, comme c’est le cas pour la Gazelle, pour le H145 armé, le MH-6 Little bird, le AW169 (l’Autriche vient de l’acheter et avec de l’armement possible), ça permet l’achat d’un hélicoptère à prix intéressant pour pas trop cher.
      Sinon, l’autre solution, c’est d’avoir de très très nombreux drones à portée intermédiaire qui peuvent faire le travail de missiles, mais avec plus de risques sur la précision.

      Ensuite, pour le brouillage EM… Il y a bcp d’incompréhension à ce sujet. Ce n’est pas si facile de brouiller les drones. Quand il s’agissait de brouiller les IED en Afghanistan, c’était « relativement » simple puisque les ondes visées étaient radio / téléphone portable. Et ça c’est des fréquences connues.
      Mais comme il faut brouiller à la bonne fréquence, sinon, ça sert à rien, ça se complique. Et c’est plus compliqué quand les drones utilisés peuvent être conçus avec plusieurs fréquences. Un brouilleur capable de gérer bcp de fréquences, ce n’est pas gratuit. Et en plus, ça brouille autant les fréquences alliées.
      Bref, certains experts dans le domaine disent que le brouillage complet rendant les drones inutilisables est extrêmement compliqué. Cela demande une énergie colossale. Les systèmes anti-drones semblent plus probables pour le moment.

      Ici, l’Espagne parle de complément. Et ce complément est totalement pertinent pour certaines utilisations, et permet des capacités sinon qui ne sont pas possibles avec le Tigre. Les forces spéciales avec de tels hélicoptères ont de nouvelles capacités.

      Et dernier point… La Corée du Sud. Ils ont 2 nouveaux hélicoptères qui partent d’une base très répandue pour en faire des versions très armées !
      1. KAI LAH, un EC155 équipé de:
      – canon de M197 (Gatling, 20mm)
      – jusqu’à 4 missiles air-sol Chun-Gum (ou connu sous TAipers) de 8km de portée
      – 2 paniers de 7 Hydra 70
      2. MAH Marineon, un KAI Surion armé pour les Marines coréens.

    • Kaput dit :

      Oui, tous les œufs dans le même panier est une erreur.
      Etats, Europe et industriels sont à la croisée des chemins.
      Énergie et exportations, l’Allemagne s’est mise dans le pétrin. L’immuable paix grâce à la mondialisation vient de se prendre une claque. Une ambiance bien sombre qui ressemble à la France à l’aube de juin 1940.

    • ji_louis dit :

      A moins que le drone soit autonome sur la zone d’action, ce qui peut devenir possible relativement rapidement (cela ne dépend que de l’évolution des logiciels).

    • HMX dit :

      Le brouillage a en effet sonné le glas des liaisons non sécurisées. Mais l’histoire est loin de s’arrêter là. Les liaisons peuvent être sécurisées, et les brouilleurs sont eux-mêmes vulnérables : ils peuvent être détectés, localisés, et détruits par les drones qu’ils sont censés contrer… il suffit d’adapter des drones/munition téléopérées à cette mission (cela existe d’ailleurs déjà).

      Par ailleurs, on sait que les drones vont devenir de plus en plus autonomes. Pilotés par l’IA, ils n’auront plus besoin d’être monitorés en permanence, réduisant ainsi les flux de données et leur vulnérabilité au brouillage électronique. A terme, et même si cela heurte nos belles valeurs morales (en occident uniquement…) les drones seront probablement totalement autonomes. Il faut s’y préparer.

      A terme, les hélicoptères pilotés sont donc appelés à disparaître, au moins dans les conflits de haute intensité. Leur emploi dans les conflits asymétriques, de basse/moyenne intensité restera toujours possible. Mais compte tenu de leur coût élevé (environ 40M€ pour un Tigre), du coût également élevé de l’heure de vol, des contraintes du MCO pour une disponibilité globale assez faible, les arguments en faveur du maintien à tout prix de cette capacité ne sont malheureusement pas évidents.

      En attendant, nous allons vivre une phase de transition. Dans le cas français, les appareils pilotés actuels (essentiellement les Tigre) vont se voir doter de liaisons MUM-T, et d’une première capacité à contrôler des munitions téléopérées ou des effecteurs déportés (MTO issue du projet LARINAE ? drone dérivés du Schiebel S-100 ou du VSR700 ?). Cela permettra de « rôder » les technologies, et les tactiques d’emploi avant d’opérer la bascule vers le 100% drones.

      • Deres dit :

        En fait les liaisons ne sont pas si vulnérables. Si elles se font de point a point avec des antennes directionnelles, cela limite les risques fortement. Et les technos multi-fréquences, de saut de fréquence ou d’étalement du spectre sont maintenant parfois meme dans du materiel civil peu couteux.

        • Lado dit :

          entierement d’accord
          le brouillage, c’est beaucoup plus compliqué que de reperer la frequence et « d’inonder » (voir plus haut le post de John)
          reperer une frequence est facile avec les analyseurs de spectres en temps reel, mais les transmissions modernes utilsent des sauts de frequence suivant un code;.De même en montant en frequence la transmission devient tres directionelle.Les modulations utilisées , séquences cryptées ect rendent tres difficile une compromission du canal et permettent d’ameliore considerablement le signal /bruit.Pour les non specialistes la comparaison de la qualité en FM par rapport a l’AM en radio analogiue de papa , montre le pouvoir d’éliminatuion du bruit des techniques de modulation
          Brouiller c’est desormais aussi facile/difficile que de decrypter ..possible , prend du temps, necessite pas mal de competence et de chance

        • HMX dit :

          @Deres
          Tout à fait, les liaisons sécurisées cryptées (directionnelles et/ou à modulation de fréquence) compliquent énormément le brouillage. On peut également supposer que l’IA embarquée permettra de détecter les tentatives de brouillage et de modifier en temps réel les fréquences d’émission pour contrer le brouillage. Par ailleurs, d’autres solutions de guidage existent. On pourrait bientôt voir apparaître des drones contrôlés par une liaison laser, ce qui rendra inopérant le brouillage du spectre électromagnétique.

          Enfin, comme indiqué ci-dessus, le chasseur peut également devenir la proie : les brouilleurs sont par définition peu discrets, puisqu’ils doivent émettre à très forte puissance sur toute une gamme de fréquence. La détection et la localisation des émetteurs par triangulation est donc possible, et on devrait rapidement voir apparaître des drones autonomes ou semi-autonomes spécifiquement conçus pour les détruire.

    • Naledi dit :

      « en cas de brouillage, les drones sont inutilisable »
      S’ils sont pilotés à distance. Mais si autonomes avec IA embarquée plus ou moins avancées ça peut le faire.

      • KL42 dit :

        Ne jamais laissé un drone ou une machine la possibilité de tuer des êtres humains.
        Un traité international devrait encadrer la pratique mais ceci devrait d’abord être une EVIDENCE que hélas peu de politique peuvent comprendre.
        Non aux robots tueurs autonome.

  4. Achille-64 dit :

    Le meilleur rapport qualité-coût : un Cabri G2 et une AK-47 en barbette.
    Celui permettra à sa collègue l’EdA de payer la maintenance des F-XXXV.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Guimbal_Cabri_G2

    (ne pas hurler à la xénophobie, c’est de l’humour 100%)

  5. Tintinpayeur dit :

    Aujourd’hui les helico se font meme abattre avec des missiles antichar ou des antiaerien avec reconnaissance de forme (ia dans la tête en plus du detecteur IR) Donc, le blindage des hilico de combat ne sert a rien sauf pour le 7.65 lors de survol d’infanterie.
    Un helico silencieux comme le H145 et son fenestron peuvent approcher a basse vitessz sans etre entendu contrairement au tigre que lon entend a 10 bornes.
    Et pour le relai de communication, des drones volant a 8000 pieds sauront parfaitement relayer les ordres à de petits drones d’attaque volant pres du sol.

    • Deres dit :

      L’Ukraine a montre que les helos doivent opérer plus loin du champ de bataille pour avoir un taux de survie raisonnable. Avoir des missiles antichars de 4 km de portee plus courte que les 5 ou 6 des MANPADs est du suicide. Les Ka52 continuent a fonctionner car ils ont des missiles antichars de 9 km de portée ou de 20 km plus lourds. Sinon, les helos en sont reduits au tir imprecis de roquettes en ballistique indirect depuis une tres basse altitude. La solution est donc dans une armement de plus grande portee.

    • Fralipolipi dit :

      @Tintinpayeur
      « Un helico silencieux comme le H145 et son fenestron peuvent approcher a basse vitessz sans etre entendu contrairement au tigre que lon entend a 10 bornes. »
      … C’est pour cela que je me suis demandé, lors de la présentation du Tigre Mk3, si une adaptation des pales « silencieuses » du H165 pouvait être faite au Tigre, car assurément, moins nos hélicos feront de bruit mieux ce sera.

  6. Fralipolipi dit :

    Priorité est donc donnée à des hélicoptères militaires totalement polyvalents qui pourront quasi tout faire,
    avec ensuite un niveau de capacités à déterminer. Et là, il va y avoir 2 écoles en Europe :
    > celle d’Allemagne, avec le H145M (produit à Donauworth en Bavière) = une cellule légère
    > celle de France, avec le H165M (produit à Marignane) = cellule de capacité médiane (mais qui reste aussi agile qu’un hélico léger, selon les pilotes d’essai du GAMSTAT)
    .
    La seconde option -le H165M – va permettre plus de vitesse, plus l’allonge, plus de volume à bord et de capacité d’emport (armements, carbu et/ou pax), plus de silence aussi … mais avec un coût assez sensiblement supérieur.
    .
    Le tout est de savoir ensuite ce que l’on recherche par rapport à son budget, et par rapport au théâtre sur lequel on pense devoir le plus souvent intervenir (longues élongations requises, ou non).
    .
    Le H165M, pour maximiser ses chances sur ces futurs marchés export, devra montrer au plus vite ce dont il est capable sur le terrain militaire (côté civil, a priori, cela a déjà très bien démarré).

    • Fralipolipi dit :

      Erratum : comme vous l’aurez compris, j’évoquais bien le « H160M » Guépard (et non le H175… sensiblement plus gros).
      Désolé pour le petit amalgame avec ce « 5 » en trop 🙂

  7. Kamelot dit :

    Sauter du coq « NG » à l’âne retrouvé, tel un BO-105 moderne est un peu rapide…
    La « Gazelle » et ses équipes ont fait la différence, pour ne pas dire des démonstrations dans des conditions dantesques, il est vrai, mais avec de nombreuses insuffisances techniques et tactiques.
    L’usage du « drone » et des nouveaux effecteurs sont à considérer sérieusement. Toutefois abandonner l’hélicoptère de combat est prématuré et sa souplesse reste inégalée. Un système de systèmes demandra des vecteurs et effecteurs différents avec des fonctions multiples. L’omni-tout, au centre de tout, n’est pas forcément la bonne voie en fonction des différents contextes et conflits à envisager.
    Dans ce sens, la décision de maintenir le Tigre pour l’ALAT est raisonnable, d’autant qu’elle bénéficie d’une efficacité et expertise opérationnelles prouvées.

  8. JC dit :

    Aucune chance pour le HM160 par rapport au HM145. Son défaut : il est français.

  9. peterr dit :

    Ils ne parlent pas trop du fait que quand un hélico va au tapis c’est aussi son équipage qui y passe. Donc l’emploi d’hélicos légers et donc moins bien protégés ne prend pas ce paramètre en considération. On doit avoir trop de candidats et de coût de leur formation n’est pas un pb

  10. Rakam dit :

    Il est vrai que le nombre de voiles tomber en Ukraine porte à réflexion…après un homme au commande d’une machine maniable et légère à encore un rôle à jouer.

  11. KOUDLANSKI Romain dit :

    On devrait leur proposé le HM 160 .

  12. Deres dit :

    Il faudrait adapter le Sea Venom sur le Tigre pour lui donner plus d’allonge. Et peut être une version 125 kg de l’AASM pour avoir une allonge pas trop chere.

    • Carin dit :

      @Deres……
      Ils y ont pensé…
      Pour l’allonge il est prévu l’Akeron, car l’AASM n’étant pas propulsée, il faut prendre de l’altitude pour la larguer… avec le cortège de risques que cela comporte pour un hélico.

      • HMX dit :

        @Carin
        l’AASM est bien propulsé, avec une portée maximale de 15km lorsque tirée à basse altitude (par un avion de combat), et 70km pour un tir à haute altitude. Son adaptation en l’état sur le Tigre n’aurait que très peu d’intérêt sur le plan opérationnel, compte tenu des contraintes de masse et d’encombrement, et de la portée qui ne devrait pas dépasser quelques kilomètres (5 km ?) pour un tir à basse vitesse et basse altitude.

        En revanche, la future munition Smartglider L de MBDA (2 mètres et 120kg), conçue pour un emport sur avion de combat, pourrait potentiellement être étudiée pour un emport par le Tigre. La portée annoncée de +100km pour un tir à 12 000 mètres d’altitude par un avion serait bien sûr fortement réduite dans cette configuration. Mais la possibilité d’envoyer plusieurs charges explosives de 80kg chacune à une trentaine de kilomètre de distance par un hélicoptère de combat volant au ras du sol apporterait des possibilités tactiques très intéressantes pour l’ALAT.

    • john dit :

      L’AASM sur le Tigre? Sérieusement?
      Vous êtes conscient que l’allonge d’une bombe guidée avec des ailes lui permettant de planer dépend de la vitesse du véhicule qui le transporte, et son altitude?
      Un Tigre, même à vitesse et altitude max ne pourrait tirer l’AASM bien loin et serait détruit par de nombreux missiles sol-air! C’est irréaliste.
      .
      Pour le Sea Venom… Il n’est pas encore disponible. C’est conçu pour la lutte anti-navire léger. Pour quelle mission utiliser cette bombe? Portée, 20 km, charge explosive, 30 kg… Sur terre, il y a l’artillerie pour ce genre de cible ! Il y a les lance-roquettes unitaires, il y a les obus guidés, il y a les obus anti-char…
      C’est une munition très chère sur un aéronef très cher, pour une puissance de feu qui n’a pas forcément de gain par rapport à d’autres solutions existantes. Un peu de logique dans les désirs.
      En mer, l’artillerie de ce type n’existe pas. Et les missiles antinavires lourds sont pour d’autres cibles. Et les hélicoptères ont une allonge qui leur permet de faire de la reconnaissance que le navire n’est pas capable de réaliser.
      Bref, en mer, ce missile a du sens. Sur terre, oui, un missile de cette portée a du sens. Mais par contre, la charge explosive n’a aucun intérêt, elle est soit bien trop lourde, ou trop légère !
      .
      P.S. il existe une bombe légère qui était prévue en France, la BAT-120LG.

  13. Félix GARCIA dit :

    En complément des drones, il y a plusieurs possibilités.

    Caissons de LMP déployables depuis l’intérieur sur les côtés pour : Guépard, Caïman, Caracal et RACER.
    À l’image du FARA :
    http://www.strategic-bureau.com/wp-content/uploads/2020/03/Raider-X_FARA_Helico_USA_A201.jpg
    MAIS, avec des caissons de LMP :
    https://pbs.twimg.com/media/F7qMyWCXsAAi4rB.jpg:large

    Caissons de LMP pour : roquettes, missiles, drones intercepteurs, effecteurs/capteurs déportés …

    Emport interne permettant un meilleur aérodynamisme et une plus faible signature radar, voire, une plus grande capacité d’emport en armements ou une capacité de recharger plus rapidement (Guépard/Caïman/Caracal logistiques avec caissons de LMP préchargés par exemple …).

    Sinon, les Gazelle (ou équivalents [« Fardier » aériens]) seront toujours pertinentes, de même que les Tigre.

  14. JILI dit :

    Je suis persuadé qu’ils vont acheter européen car en plus, ils collaborent à de nombreux programmes ou conceptions européennes. L’Espagne est un pays discret mais ils ont une belle armée qu’il faut considérer, et notre brave Poutine devrait commencer à y réfléchir lorsqu’il nous menace car toutes les armées européennes réunies représentent vraiment quel que chose face à l’armée russe. Bien sûr au niveau nucléaire, nous avons vraiment ce qu’il faut pour lui répondre, tout comme nous avons bien d’autres avantages comme la population, l’industrie etc. Les russes sont aussi des européens, et malheureusement avec eux, nous perpetuons les relations agressives et guerrières qui nous divisent et nous lient depuis la nuit des temps!