Le programme des futurs remorqueurs portuaires et côtiers de la Marine nationale est à l’arrêt

Il est normal que les grands programmes d’armement prennent la lumière étant donné les enjeux auxquels ils sont censés répondre et les investissements qu’ils engendrent. Inscrits dans les Lois de programmation militaire [LPM], il peut cependant arriver que leur ambition soit revue à la baisse [comme celui des frégates multimissions en 2008] ou que leur réalisation fasse l’objet d’ajustements, le plus souvent pour des considérations budgétaires.

Cependant, d’autres programmes, dits de cohérence, ne bénéficient pas de la même visibilité… alors qu’ils sont tout autant essentiels aux missions assurées quotidiennement par les forces armées. Or, ces derniers mois, certains d’entre eux n’ont pas eu d’arbitrages favorables… alors que le budget de la mission « Défense » est en hausse continue depuis au moins 2017.

Tel est, par exemple, le cas des douze Vedettes de fusiliers marins [VFM] commandées au chantier naval Ufast en 2018 pour le compte de la Force maritime des fusiliers marins et commandos [FORFUSCO]. Aux dernières nouvelles, et après avoir pris du retard [deux unités ont été livrées à la Marine nationale], ce programme est suspendu, à cause d’importants surcoûts. En décembre dernier, l’hebdomadaire Le Marin avait indiqué qu’il allait faire l’objet d’une renégociation avec la Direction générale de l’armement [DGA].

Un autre programme serait en difficulté : celui relatif au renouvellement d’une partie des remorqueurs de la Marine nationale. Notifié par la DGA au chantier naval Piriou en mai 2020, il prévoit l’acquisition de vingt unités, à savoir quinze RP-30 [remorqueurs portuaires de 30 tonnes de traction] et cinq RPC-30 [remorqueurs portuaires côtiers de 30 tonnes de traction].

À l’époque, le ministère des Armées n’avait pas précisé le montant de cette commande. En revanche, il avait souligné qu’elle se traduirait par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, soit une « charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire 4 remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».

Affichant un déplacement de 275 tonnes et mis en oeuvre par quatre marins, le RP30 est destiné à des opérations portuaires à la journée. D’un tonnage équivalent, le RPC-30 est conçu pour naviguer en haute mer, avec une autonomie [carburant et vivres] de cinq jours. L’un et l’autre doivent remplacer les 22 remorqueurs RP12 et autres remorqueurs côtiers actuellement en service.

« Ils bénéficient ainsi d’une puissance de traction accrue à 35 tonnes pour pouvoir intervenir sur des navires militaires aujourd’hui plus grands et plus lourds » et leur « passerelle est très étroite pour permettre les manœuvres flanc contre flanc avec des navires dont la coque est en forme de ‘V' », avait expliqué le ministère des Armées pour justifier ce programme.

Or, après la livraison de quatre unités, celui-ci est à l’arrêt. C’est en effet ce qu’a révélé le site spécialisé Mer et Marine, qui parle même d’un abandon.

« Entre l’impact de la crise sanitaire puis celui de la guerre en Ukraine sur le coût des matériaux et équipements, ainsi que l’inflation qui est venue encore accroître la hausse des prix, certains programmes d’armement notifiés avant 2021 n’entrent plus dans les enveloppes budgétaires initialement fixée », écrit-il. Aussi, poursuit-il, « certains, comme celui des 20 remorqueurs portuaires et côtiers de la Marine nationale, sont abandonnés ».

Certes, le contrat prévoyait une réévaluation des coûts de construction de ces remorqueurs, dans le cadre de discussions avec la DGA. Mais la hausse des prix a été beaucoup trop importante, au point que le chantier naval perd de l’argent sur chaque unité construites [il serait question d’un million d’euros par RP/RPC30].

Pour autant, la Marine nationale a besoin de renouveler ses actuels remorqueurs portuaires et côtiers, ceux-ci arrivant, pour certains, au bout de leur potentiel, après quarante années de service pour les plus anciens. Deux solutions pourraient être envisagées : le lancement d’un nouvel appel d’offres, avec un cahier des charges moins ambitieux, ou un achat sur étagère auprès d’un chantier naval étranger.

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64 contributions

  1. Bastan dit :

    On parle en milliards pour d’autres projets ou aide à d’autres pays, mais pour un dépassement de quelques millions d’euro on stoppe des projets indispensables. Les anciens remorqueurs ne peuvent ils être vendus d’occasion pour compenser ? On le fait bien pour les avions.

    • Robato dit :

      Voir le commentaire d’HMX plus bas.

    • Wagdoox dit :

      On le fait pour des avions qui ont du potentiel voir pour des pieces detachées. Ca ne s’applique pas ici ou a la marge.
      Le foch avait vendu pour 12 millions de dollar (on avait surtout fait l’economie de son desarment).

      • Simlabeng dit :

        Et maintenant il est désarmé dans le fond de l’Atlantique…

      • Avekoucenzeh dit :

        L’adverbe « voire » signifie « et même », s’écrit avec un « e » final et doit généralement être précédé d’une virgule. Il ne peut pas être remplacé par le verbe « voir », qui n’a pas le même sens.

        On le fait pour des avions qui ont du potentiel, voire pour des pièces détachées.

  2. EchoDelta dit :

    C’est toujours surprenant de voir la gestion de ces projets.
    Le fait est que les composants, matière première et autres achats ont augmenté pour certains de plus de 30%, et doit nécessairement, être répercuté dans les prix de vente, si on a pas donné de la visibilité à l’industriel pour commander et payer d’avance.
    Les prix des heures de mains d’oeuvre ont aussi augmenté : la convention de la métallo a revue par exemple à la hausse les salaires de plus de 12% sur un an applicable sur la paye du mois de Janvier 2024, induisant nécessairement une augmentation des couts de production pas forcément prévisibles.
    Si l’état n’assume pas, en tant que client, les conséquences de ses décisions, en tant que législateur, c’est quand même problématique.

    • Aymard de Ledonner dit :

      Négocier ce type de contrat c’est un métier. Evidement qu’il faut prendre en compte l’évolution du cout des matières premières, des taux changes et les autres aléas. On peut très bien par exemple prévoir un prix indexé sur un panier de matières premières.
      En tout état de cause, l’industriel manifestement s’est planté, peut-être parce que la pression de l’Etat acheteur a été trop forte. Reste à voir si c’est vraiment le cas ou s’il essaye juste de se faire un peu de gras sur notre dos.

  3. Eurafale dit :

    Encore une mini-série qui va coûter cher sur le long terme. Pourquoi l’État ne rallonge pas l’enveloppe pour avoir une cohérence dans son matériel ? La rallonge d’aujourd’hui sera des économies de demain…

    • Monsieur Boulier, comptable chez Spirou dit :

      Oui, Eurafale, mais demain les gouvernants d’aujourd’hui ne seront plus au pouvoir. Et s’ils s’imaginent être encore au pouvoir demain, ils se rassurent en pensant que nous aurons oublié. Voyez par exemple Fabius qui est encore là nonobstant l’accumulation de ses erreurs : par exemple « les dividendes de la paix », c’est lui.
      Nous avons réélu Macron à cause de la nullité des adversaires que nous ont présentés les partis politiques traditionnels : « tant que je gagne, je joue ».
      Voilà pourquoi l’État ne rallonge pas l’enveloppe pour avoir une cohérence dans son matériel, sans calculer que la rallonge d’aujourd’hui sera des économies de demain.

    • Aymard de Ledonner dit :

      2O remorqueurs ce n’est pas une mini-série. On ne va pas en acheter 50 pour en mettre 30 en déco sur les ronds points de Toulon et de Brest….

  4. Tintinpayeur dit :

    Allo VZ,
    t’aurais pas besoin de 10 remorqueurs?
    Si,
    OK, on fait comme d’habitude, je commande 40 sans identification de coque et je t’en file 10 sans rien dire a personne.

    Et voilà, problème réglé, hihihi.

    La hausse des materiaux et autres coûts n’impacte évidemment pas les Scalps, pas plus que les obus de 155 guidés, pas plus que les caesar, pas plus que les armes de precisions et autres caoteurs envoyés sans restruction, et que dire de Tonner drone, boite en quasi faillite en France qui ouvre une ligne de production au Sud est des frontieres roumaines!

    Dans tout le budget équipement des forces, je serais curieux de connaitre le pourcentage conservé sur le territoire national. (Et a voir l’équipement dans les TOM, ce n’est pas eux qui le récupère)

    Quand cette guerre szra finie et que tout sera delocalisé en Ukraine, on pourra finir de fermer les rares usines d’armement d’Europe occidentale, d’autant plus que nous serons en territoire UE, sans frontière ni contrôle.
    Les Ukrainiens remplaçant alors Roumains, Tcheques, Slovènes, Polonais… dans le role de petites mains mal payées.

    Et pour l’armement d3 Haute valeur, Loocked Martin se fera un plaisir de tout nous vendre sans prix d’ami.

    Bon salon de l’agriculture, ca rapporte des voix, nous ne sommes plus a 100 ou 1000 promesses sans lendemain. La réalité est toute autre, plus grand chose ne tient debout

    • Mèkeskidi dit :

      « caoteurs » ? ? ?

    • rainbowknight dit :

      Les russes surtout ne tiennent plus debout tant les « délocalisations » vers l’ Ukraine prouvent la qualité et pertinence des choix exercés…..
      La défaite du régime russe signera un renouveau des BITD occidentales avec une part plus importante pour les « produits » qui auront démontré leur efficacité…
      La bonne affaire sera de reconstruire l’armée russe avec des armements européens….
      Bénéfice pour Putin : tintin…

    • Nike dit :

      Les Ukrainiens étaient avant même la guerre les petites mains des Polonais qui sont nos petites mains en Europe Occidentale. On pourrait même dire que nous, les Français, sommes les petites mains des Suisses.

  5. R2D2 dit :

    « certains, comme celui des 20 remorqueurs portuaires et côtiers de la Marine nationale, sont abandonnés »
    Oo
    c’est embarassant de voir que meme des programmes sans complexité n’arrive pas à aboutir… a ce rythme c’est tout la LPM qui est caduque.

    • HMX dit :

      @R2D2
      La LPM 2024-2030 est en effet caduque. La trajectoire programmée jusqu’en 2030 ne prévoit aucune augmentation de format des forces armées : on reste globalement au format défini en 2013, soit pour l’essentiel 225 Rafale, 1 PAN, 15 frégates de 1er rang, 200 Leclerc, et environ 15 000 hommes déployables. Et ce, malgré les augmentations (bien réelles) de crédits.

      ça ne serait pas très grave si on avait pas une menace existentielle et une guerre à nos portes. On pourrait alors planifier bien tranquillement notre petite remontée en puissance sur 10 ou 15 ans, sous l’œil sourcilleux des comptables et gestionnaires. Malheureusement, la géopolitique ne fait pas bon ménage avec la comptabilité… et Poutine nous a brutalement rappelé à la réalité.

      Nous devons désormais trouver le moyen de remonter en puissance de façon beaucoup plus rapide et radicale, raison pour laquelle la LPM 2024-2030 est d’ores et déjà caduque. On s’était habitués jusqu’à présent à voir des LPM jamais vraiment exécutées. Cette fois, il faut s’attendre à voir une LPM largement revue à la hausse. Un exercice inédit.

      Concrètement, la solution passe par une injection massive de capitaux dans la défense, donc d’abord par une recherche de financements : grand emprunt national, grand emprunt européen (« Eurobonds », en référence aux célèbres « Corona-bonds » durant la crise covid), impôt spécial… ou probablement un cumul de ce qui précède.

      A l’image des 100 milliards d’euros que l’Allemagne a annoncé mettre sur la table (sans vraiment les dépenser…) suite à l’invasion de l’Ukraine, on peut imaginer que la France injecte massivement 100 milliards, dont la moitié reposerait sur des financements nationaux (emprunt défense, impôt spécial), et l’autre moitié serait assurée par un prêt européen. Ce raisonnement vaut évidemment pour tous les pays de l’UE, chacun étant appelé à faire un effort exceptionnel pour sa défense. Un tel mécanisme, inspiré de la crise covid, aurait un impact politique très fort, et permettrait de programmer une remontée en puissance beaucoup plus rapide que celle fixée dans la LPM.

      Parallèlement, les pays européens doivent s’entendre sur des règles communes en matière d’effort de défense. Le seuil de 2% du PIB, défini à titre indicatif comme la norme en temps de paix, doit nécessairement être réévalué. Un seuil à 3% du PIB doit ainsi être collectivement défini, tant que la menace demeurera. Pour la France, cela suppose d’atteindre un budget de la défense à 80 milliards d’euros en 2027/2028, là où la LPM actuelle vise 70 milliards en 2030 : la marche est haute, mais pas hors de portée si on active les sources de financements exceptionnel évoquées plus haut.

      La situation, exceptionnelle à bien des égards, exige des mesures tout aussi exceptionnelles.

      • Nike dit :

        Si on veut résoudre les problèmes budgétaires, il faut commencer par « boucher les fuites » c’est à dire trouver une stratégie Européenne pour que les multinationales arrêtent de delocaliser leurs sièges sociaux en Irlande, aux Pays-Bas ou dans le pays le plus offrant en terme de taxe. Bref arrêter cette concurrence interne entre etats Européens. La France dépense en crédit impôt recherche des fortunes pour retenir les multinationales. Sans cette concurrence mortifère on aurait un budget à l’équilibre et des marges de manœuvre pour gérer les coups durs.

        • EchoDelta dit :

          Le CIR ne coute pas des fortune à l’état vue que c’est juste une restitution des énormes charges ponctionnées par l’état à l’égard des entreprises qui essayent de maintenir un peu d’activité en France contre vents et marées qui s’appelle charges, normes et standard, RSE, etc. bref tous ces règlements qui étouffent les entreprises. La paye coute 2 à 3 fois plus cher à faire en France que partout ailleurs dans le monde : est ce normal et est ce que cela apporte un plus aux français ? Qui paye ? les entreprises !
          Et tout est à l’avenant.
          Et par dessus tout cela il faut en plus s’acquitter de charges énorme, on est passé à plus de 58% de charge sur le salaire complet (en comptant charge patronale et charge salariale).
          Pour avoir 100 euros net d’impôt, ca cote 300 euros à une entreprise !
          Pour avoir un budget en équilibre il faut arrêter de balancer 150 milliards par pour l’accueil des migrants, 80 milliards de fraude sociale, et couper tous ces budget mortifère qui plombent l’économie française.
          Demandez vous ou sont passés tous les anciens ministre de Hollande, qui les paye et pour quoi faire ? dans quelles associations ? pour quel boulot ?
          A un moment il faudrait quand que tous les français ouvrent les yeux ur cette gabegie sans fin !

      • Mike dit :

        La réalité est que le FMI viendra frapper à la porte de la maison France bien avant les russes. Le « mur de la dette » arrive pour 2027. Avec une dépense publique à 58.3% du PIB et des prélèvements obligatoires à 48% du PIB, il n’y a plus rien à récupérer. Il n’y a plus rien à racler. Les fonds de tiroirs sont déjà usés des différentes mains qui les ont griffées en quête d’espèces. C’est ça que vous ne saisissez pas.

        La France vit comme l’URSS sous Brejnev : on crame tout ce qu’on peut pour maintenir le chauffage à 25°C en plein hiver. Les infrastructures ne sont plus entretenues. Cela va coûter des centaines de milliards quand elles vont se casser la gueule d’ici trente ans. Les retraites des fonctionnaires ne sont pas financées. Cela va coûter des dizaines de milliards par an quand ils vont partir. Le déficit commerciale est catastrophique. L’industrie est en lambeau. Le tourisme souffre de la criminalité qui s’exprime librement. C’est pourtant le premier secteur des services. Plus de R&D. Les cerveaux quittent le navire et ils ont bien raison. Pas de ressources naturelles. A coté de cela, on importe des boulets et on distribue des aides sociales comme s’il n’y avait pas de lendemain.

        Je crois que certains ne saisissent pas à quel point la chute va être rude. Dans moins de dix ans, la France, c’est la Grèce de 2008. En pire, puisqu’on spolie déjà tous ceux qui produisent un peu de richesses. Quatre-vingt milliards c’est ce qu’il faudrait arrêter de dépenser chaque année – sans même toucher aux recettes fiscales – pour arrêter d’accélérer vers le mur.

        Les incapables qui nous gouvernent plantent le pays depuis une bonne quarantaine d’années : « après moi, le déluge ». La Russie n’a même pas besoin de tirer un seul obus pour nous détruire. Nos dirigeants le font déjà très bien eux-mêmes par lâcheté et opportunisme. Ce ne sont pas les charlots actuellement aux manettes qui vont changer quoi que cela soit. Poutine doit bien se marrer quand il réécoute l’autre guignol expliquer qu’il va « provoquer l’effondrement de l’économie russe ». Un grand comique celui-là.

        • Tilleul dit :

          Une petite tisane ?

        • JC dit :

          Il n’y a plus rien à racler…….Si, il y a encore quelque chose à racler et tout doucement les médias distillent l’option dans la tête des français qui ont de l’épargne. Beaucoup d’épargne, trop au goût des des ministres de la Dépense. Vous avez donc raison pour l’exemple de la Grèce, malheureusement.

  6. Électeur dit :

    Allons bon ! Nous voilà revenu au temps des « dividendes de la paix », quand nos politiciens incompétents (pléonasme) oubliaient que les dépenses militaires soutiennent l’activité économique nationale.
    Et pendant ce temps on dilapide des milliards pour prolonger la guerre en Ukraine.
    .
    L’on est obligé de se demander à quels intérêts obéissent nos décideurs politiques.

    • Paul Letissier dit :

      Pas seulement les décideurs, Électeur.
      C’est toute la classe politique qui est coupable, parce qu’incapable (volontairement ou non) de nous présenter des candidats valables.

      • Franz dit :

        Si, si, ils présentent des candidats valables, les plus valables, même.
        C’est juste que pour eux, un candidat valable, c’est celui qui a des chances de remporter l’élection. Ensuite, une fois que le poste est occupé, c’est moins important. Comme ils n’ont plus de valeurs à mettre en avant, ils arriveront toujours à « gérer ».

        • Paul Letissier dit :

          Bien vu, Franz.
          Mais qui pouvait croire sincèrement que Pécresse, ou Mélenchon, avait des chances de remporter la présidentielle de 2022 ?
          Je reviens donc à la parenthèse de mon post précédent : volontairement ou non ?
          Ce qui amène une deuxième interrogation : qui paie les partis politiques pour nous présenter des nuls en face du candidat qui, après son élection, sera aux ordres ?

    • rainbowknight dit :

      « On dilapide des milliards pour prolonger la guerre en Ukraine… » le mieux serait si je vous comprends bien de voir des T80 ou T90 Place de l’ Etoile roulant vers l’ Elysée…
      Perspective enchantée d’un troll électeur..

    • Frédéric dit :

      Commentaire Made in Moscou, le seul qui prolonge le guerre en Ukraine a son bureau au Kremlin. Marre de lire des inepties. N’importe quel français ayant un cerveau en état de marche sait qu’une annexion en Europe par la force des armes est un désastre géopolitique de très grande ampleur.

    • Mal de mer dit :

      On dépense des milliards pour aider un pays ami à résister à la guerre d’agression d’une dictature.

      • Paul Letissier dit :

        L’Ukraine n’est pas notre ami. Ni notre ennemi, d’ailleurs.
        L’Ukraine ne nous intéresse pas, en fait.
        L’Ukraine (et surtout la malhonnêteté de ses dirigeants) a été utilisé par les Amerlauds pour déstabiliser la région en attendant de nous déstabiliser.
        Nous aurions tort d’entrer dans ce mauvais jeu.

        • Mal de mer dit :

          L’Ukraine ne vous intéresse pas, nuance.
          Mais votre égoïsme de façade dissimule votre allégeance à la Russie, que vous disculpez de ses menées déstabilisatrices en en accusant les Américains.

  7. Yann dit :

    En même temps, on donne 13 Milliards donnés à l’Ukraine… et on coupe dans le renouvellement des matériels « pas trop visibles », mais sans ces matériels de soutien aux forces, on va vite avoir des problèmes si d’aventure notre armée Bonzaï doit supporter une attaque militaire sérieuse. Et notre Président est dans une posture provocatrice, qui semble aux yeux du monde hystérique; et ça pourrait très très mal finir. Dans l’hypothèse ou nous passions à travers une confrontation, il va arriver ce que mentionne bien l’article : soit une baisse de capacités, soit une perte de compétences avec un achat sur étagère à l’étranger, peut être même les deux. Dans tous les cas la France perd. Triste de voir son pays sombrer.

  8. HMX dit :

    Il est normal qu’un contrat notifié en mai 2020 n’ait plus exactement la même valeur en février 2024, compte tenu des conséquences de la crise du covid et son impact sur le coût des matières premières (pénurie d’offre + forte demande post-covid). La plupart des entreprises qui avaient reçu des commandes avant la crise sont revenues vers leur client, chiffres à l’appui, pour solliciter des avenants, avec des négociations parfois tendues à la clé. On devine que c’est exactement le cas ici.

    Basiquement, la DGA peut exiger de Piriou qu’il justifie, ligne par ligne, les surcoûts demandés pour s’assurer que l’entreprise ne cherche pas à profiter de la situation pour augmenter ses marges, ou se soustraire à ses obligations contractuelles. C’est d’autant plus nécessaire que le coût des matières premières, l’acier notamment, est revenu en 2024 à un niveau plus raisonnable, après avoir atteint un pic en 2022. Le cas échéant, les deux parties peuvent convenir d’avoir recours aux services d’un médiateur indépendant.

    Dans l’hypothèse où aucune solution ne serait trouvée suite à ces échanges, la DGA peut alors mettre dans la balance une réduction du volume des commandes et/ou revoir à la marge certaines caractéristiques techniques des remorqueurs (solution évidemment peu satisfaisante pour le client final : la Marine Nationale…).

    En dernier ressort, si aucune solution satisfaisante n’a pu être trouvée, il reste évidemment la menace d’une résiliation pure et simple du contrat, et la passation d’un nouvel appel d’offres (que Piriou aura a priori peu de chances d’emporter… tout comme les futurs appels d’offres émis par la DGA !). En principe, le fait d’agiter cette menace (ce qui est donc le cas ici…) devrait inciter l’entreprise à faire ses meilleurs efforts et à déposer sur la table une offre qui sera acceptable par la DGA, sous peine de perdre un gros contrat avec un gros client, voire même de mettre en danger la pérennité de l’entreprise… On croise donc les doigts pour qu’un accord soit trouvé pour des remorqueurs au meilleur rapport qualité/prix !

    • Mic dit :

      C’,est l’industriel qui fixe le prix et pas le client, donc il est est négociable!
      Mais si la DGA est trop exigente en terme de coût l’industriel  » priera » la DGA d’aller voir ailleurs !
      Une entreprise ne prend pas un contrat pour perdre de l’argent !
      La DGA aurait mieux fait de donner un enveloppe financière et le nombre de remorqueurs avec un cahier des charges minimales, avec ce précepte les industriels auraient pût proposer des « choses » qui rentre dans le budget !

      • Aymard de Ledonner dit :

        Merci bien. Quand je paie, ce n’est pas pour avoir « des choses »….
        Il y a eu naturellement des négociations tant sur le prix que sur le cahier des charges AVANT la signature du contrat. Une fois que les deux parties se sont engagées, toute modification du cahier des charges et du prix ne peut se faire que d’un commun accord.

      • Diacritique dit :

        Au passé première forme du conditionnel, « les industriels auraient pu proposer » s’écrit sans accent sur le « u » et sans « t » à « pu ».
        C’est à l’imparfait du subjonctif que le verbe « pouvoir » nécessite un accent à la troisième personne du singulier (qu’il pût).

    • Pour Info dit :

      C’est le problème des entreprises « zéro stock » qui ne garantissent pas leurs achats en matière première sur le contrat.
      Une assurance ? Trop cher, on va perdre le marché.
      On fait des prix trop bas et on compte sur les surprises pour se refaire.
      A force on fini par connaître la chanson.

      • EchoDelta dit :

        Les entreprises font des stocks de matière première pour un contrat quand elles ont de la visibilité.
        Mais c’est pas le cas de l’état français qui gère à la petite semaine, comme son président.
        Exemple : Nexter va devoir planifier (et facturer) une remise en production des serval, car la DGA n’a pas pu lui notifier la suite du marché dans le temps. Résultat rupture de la chaîne de production et coût supplémentaire… c’est idiot mais c’est la gestion actuelle de l’état.

    • john dit :

      Tout dépend des contrats, des conditions, etc…
      Y a-t-il eu un appel d’offre, et ensuite, pas de contrat signé?
      Y a-t-il eu un contrat avec des conditions concernant l’inflation?
      Bref, difficile de dire où est le problème. Mais je suspecte que les décisions françaises et les budgets ne sont pas coordonnés. Un contrat est signé, mais le budget pas assigné, donc il y a des retards dans le démarrage du programme par exemple.
      C’est le problème d’un exécutif qui fait ce qu’il veut du budget militaire contrairement à d’autres pays où chaque achat doit être acté par le parlement et ensuite être réalisé.

  9. Félix GARCIA dit :

    Heureusement que j’ai gardé les plans du pédalo !
    https://www.youtube.com/watch?v=N3oS-2vYPrc
    ^^

    • Korrigan dit :

      possède t il une voile et un treuil ?
      si c’est oui c’est bon il pourra mettre à quai les frégates à Brest

      • Félix GARCIA dit :

        ♫ Si un jour tu préfères ♫
        ♫ À mes félines caresses ♫
        ♫ Les canines d’un chien en laisse ♫
        ♫ Tu ne comptes pas sur moi ♫
        ♫ Pour dormir sur le sofa ♫
        ♫ Je te montrerai de quoi ♫
        ♫ Est capable un gros chat ♫
        ♫ À ce jeu là je suis roi ♫
        ♫ Et la souris ce sera toi ♫
        https://www.youtube.com/watch?v=6AN_45QjOLA
        🙂

        • Félix GARCIA dit :

          PS : J’ai regardé le poids et la puissance des treuils électriques avant d’écrire sur le sujet (concernant les mules).
          ^^

  10. Catoneo dit :

    Après les proclamations menaçantes au pupitre, la gestion quotidienne est restée entre les mêmes mains.
    On jongle ! Bercy commande.

  11. Clavier dit :

    L’argent jeté par les fenêtres finit toujours par manquer ……et la prodigalité affichée ostensiblement pour l’Ukraine incite certains industriels à se gaver ……

  12. Olivier Fournier dit :

    Le navire prend l’eau de tous côtés.

  13. farragut dit :

    Je suis curieux de connaître le montant des rentrées supplémentaires dues à l’augmentation des taxes sur l’énergie, la TVA sur les produits finis, ou la CSG sur les salaires…
    Si cela approche le million d’euros de surcout par bâtiment, c’est plutôt à Bercy de faire un effort, non ? C’est en fait le romancier et Ministre des Finances qui « taxe » son voisin le Ministre des Armées, tout cela au nom de la doctrine du « en même temps »…

    • HMX dit :

      @farragut
      C’est en effet assez ubuesque… sans rentrer dans le détail, citons simplement le fait que les entreprises d’armement françaises doivent facturer la TVA à 20% sur les commandes des clients français. C’est donc 20% du budget d’investissement du Mindef sur ces commandes qui retournent directement dans les caisses de Bercy ! l’Etat se facture lui-même… C’était déjà une aberration en temps de paix. Mais ça devient un pur scandale lorsque on est censé passer en « économie de guerre ».

      On notera que l’Etat a jugé nécessaire de passer la TVA à taux réduit à 5.5% sur des sujets aussi stratégiques que le commerce de détail (boucher, boulanger, poissonnier, etc…), ou sur les travaux de rénovation énergétique. La vente à emporter de pizzas ou kebabs, probablement tout aussi stratégique, est elle aussi assujettie à une TVA à 5.5%, tandis que les restaurateurs bénéficient gracieusement d’une TVA à 10% sur les plats qu’ils vous servent. Mais quand il s’agit de produire les armes nécessaires à notre défense, on taxe sans discuter à 20%, sans que cela nous questionne sur notre sens des priorités…

      Parmi les nombreuses mesures que l’Etat pourrait (devrait) prendre dans la situation actuelle, l’exonération de TVA sur les matériels de défense devrait être une priorité. Cela redonnerait immédiatement du « pouvoir d’achat » au Mindef. Et on ne serait pas là à se lamenter parce qu’il manque quelques millions d’euros pour commander une poignée de remorqueurs…

      • Grossous dit :

        Votre proposition ne changerait strictement rien : par un jeu de vases communicants, le pouvoir d’achat que gagnerait le Mindef en ne payant pas la TVA, il le perdrait par la baisse du budget alloué par l’Etat en raison de la perte de cette recette de TVA.

  14. JILI dit :

    Comme toujours, ce sont des comptes d’apothicaires et le report de ce qui est vital est reporté à un grand lendemain. Ainsi, le pire est à venir pour l’armée et ceci malgré l’augmentation du budget, et je le dis sans pessimisme mais par réalisme car l’endettement et le déficit commercial progressent, et ainsi d’ici pas longtemps le pays va se retrouver dans une situation financière fort désagréable. Hé oui et comme j’en avais parlé avant c’est le nerf financier et vital du pays qui se révolte, et tout comme les agriculteurs, les médecins commencent à refuser d’être conventionnés par la sécurité sociale ou que ce soit cette dernière qui fixe leurs prix de visite. Malheureusement, ça ne s’arrête pas là car les artisans, PMI-PME en ont ras le bol de subir des tracasseries administratives et financières, et surtout cette bureaucratie de merde imposée par des bureaucrates et technocrates qui décident pour tous, alors qu’ils sont incompétents et ont la main sur le pays. Bien triste tout ceci mais logique par rapport aux dettes, à savoir comme les charges et lesvprix à la consommation augmentent, d’ici peu les remboursements de la sécurité sociale baisseront obligatoirement pour tous les français. Bref, bientôt la fin de la partie pour nos élites débiles, des fausses promesses et du mensonge, et enfin la réalité va s’installer !

  15. Simlabeng dit :

    Je suis surpris de la petitesse des remorqueurs projetés par la marine française. Ils ont quant même des navires de grandes dimension, dont le Charles de Gaule et les Mistral. La Marine Royale Canadienne se construit 4 nouveaux remorqueurs. Avec 60 tonnes de traction, pendant que la France, ce n’ai que 30 tonnes!

    Au moins, je suis heureux, ils sont de construction canadienne, incluant le design (Robert Allan Ltd.) Mais les problèmes suivent encore. Retard dans la construction, les fournisseurs ne suivent pas. Je ne sais pas si c’est à cause de cela, mais je sais de source très sûr (mon frère travaillait pour le constructeur…) la compagnie du treuil avant ayant fait faillite ou fermée, l’armée canadienne ne veut pas de ses treuils. Le constructeur, sur ces propres fonds, doit les remplacer et en trouver d’autres, sans compter, que tu dois reconstruire la structure du navire (autres équipement, autres points de fixation) et sous le treuil, il y a des accommodations que tu dois détruire pour cause de soudure.

    40 ans, fin de vie utile. OK, ils doivent avoir baignés dans l’eau salé tous ce temps, mais je suis en train d’entretenir un remorqueur, oui-oui commercial, de 2000 ch qui a été construit en…1946! Présentement, je vis sur un remorqueur d’origine anglaise du milieux des années ‘80. Sur les Grands Lacs canadien et américains, en eaux douces, ce n’ai pas surprenant de voir des remorqueurs construit dans les années ‘30 et même depuis la première guerre mondiale. Je ne sais pas s’il navigue encore, mais le record est ou était de 1895! Et oui, aussi vieux, ils sont américains. Ce n’ai pas du F-35 version maritime… Dire qu’il y a encore un traversier, le Badger, à vapeur et au charbon, et il y a quelques années, ladite compagnie se plaignait de L’EPA (Agence gouvernementales américaines de l’environnement) qui leur disait de ne plus jeter les cendres dans le lac Michigan…

    • Ceci cela dit :

      Tout à votre passion pour les remorqueurs, vous négligez de différencier les verbes « être » et « avoir ».

      « Ce n’‶ai″ que 30 tonnes! », « Ce n’‶ai″ pas surprenant » et « Ce n’‶ai″ pas du F-35 version maritime », ce sont des usages impropres du verbe « avoir ».
      « Ce n’est que 30 tonnes ! », « Ce n’est pas surprenant » et « Ce n’est pas du F-35 version maritime », ce sont des emplois appropriés du verbe « être ».

    • Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? dit :

       
      Le constructeur, sur Ses propres fonds, doit les remplacer

    • Aymard de Ledonner dit :

      La marine dispose aussi de 4 bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain (classe Loire) qui ont environ 3000 tonnes de déplacement avec 80 tonnes de capacité de remorquage. Ces bâtiments ne sont pas des remorqueurs purs mais des couteaux suisses.
      Les 20 remorqueurs dont parlent l’article sont au contraires spécialisés et viennent en sus.

  16. Rafale2702 dit :

    La loi de programmation 2019-2025 et celle de 2024-2030. L’ une ayant été respectée et la suivante qui le sera certainement, cela ne changera pas l’état de nos différents systèmes d’armes. Même si la plupart auront été modernisé durant ces dix années . Ce qui va changer, c’est l’état de préparation de nos forces à travers les différents exercices nationaux et internationaux .
    Au vu de la situation financière de la France, faire monter le budget des armées, afin d’en augmenter les capacités n’est pas réaliste. Ne serait-ce qu’en ressources humaines .

    Qu’est-ce qui se passe si la guerre en Ukraine s’arrête et que la Russie s’effondre. On avait pas imaginé à l’époque la chute du mur de Berlin et toutes les conséquences.
    Et pourtant toutes les guerres finissent par s’arrêter.

    Il était prévu en 1995 que nous disposerions, en 2015, de 300 Rafale dans l’AA, de 1000 chars Leclerc, etc..
    C’est a se demander ou est partie l’argent. Et a quoi il a bien pu servir.
    Quand au Nucléaire . Cela ne sert qu’a arrêter un conflit majeur entre deux grande puissances . Ou a répondre a une première attaque nucléaire .
    Mais dans la situation géopolitique actuel, le seul moyen efficace, c’est de faire de la dissuasion conventionnelle . Autrement dit. Montrer nos muscles . Et avec tous les moyens dont dispose l’union européenne . Je pense que c’est assez dissuasifs face à Poutine. Il nous manque juste un peu de solidarité entre européens .
    Pour en revenir au remorqueur . J’en suis sûr qu’ils vont être construit dans un format plus réduit et étalé dans le temps, Comme tous les programmes avant eux.

    • mich dit :

      En 1995 nous n avions pas l argent pour tout les programes des EM

    • Cantatrice dit :

      S’il vous plaît. Quant à, quant au. Avec un t. Pas un d.
      Quant à = En ce qui concerne. Quand à = Lorsque à.
      Quant au nucléaire.

    • VinceToto dit :

      « C’est a se demander ou est partie l’argent. Et a quoi il a bien pu servir. » ?
      Il a servi à ceci: https://youtu.be/NtmRfZ4ty_o comme cela peut se lire dans de nombreux commentaires.

  17. Disette dit :

    Nouvelle confirmation que pour l’Ukraine, c’est budgets illimités tous les mois, mais pour les armées françaises , c’est ceinture et cacahuètes : les militaires apprécieront, j’espère.

  18. Aymard de Ledonner dit :

    Apparemment des négociations ont déjà eu lieu et on échoué. Le contrat est mort. Les anciens remorqueurs seront prolongés en attendant une autre solution.

  19. SpecialAgent dit :

    Les remorqueurs ne vont pas de l’avant ?

  20. aleksandar dit :

    Le problème c’est que les remorqueurs actuels sont rincés.
    Les plus mal en point étant les  » pousseurs ».
    Les coûts de MCO explosent et que la disponibilité chute.