La Grèce envisage toujours de se procurer quatre frégates dérivées de la classe Freedom auprès des États-Unis

En décembre 2021, la Defense Security Cooperation Agency, chargée des ventes d’équipements américains à l’étranger, recommanda au Congrès des États-Unis d’accepter la vente de quatre frégates de type « Multi-Mission Surface Combatant » [MMSC, rebaptisées « Hellenic Future Frigate »] à la Grèce, pour un montant estimé à 6,1 milliards d’euros.

Seulement, à l’époque, l’affaire AUKUS étant encore dans les esprits, Athènes négociait avec Paris l’acquisition de trois frégates de défense et d’intervention [FDI, classe Belh@rra] auprès de Naval Group. Cependant, le ministère des Armées fut prompt à réagir à l’avis rendu par la DSCA. « Depuis qu’on est en discussion avec les Grecs, l’offre américaine n’est plus sur la table […]. Par ailleurs on a signé le contrat avec les Grecs. Il a été paraphé il y a quelques jours », fit-il savoir à l’AFP.

Cependant, cette affirmation n’était vraie qu’en partie… Si elle confirma effectivement la commande de trois FDI, la Grèce avait aussi invité les industriels américains [et Lockheed-Martin en particulier] à continuer de travailler sur leur offre « malgré l’annonce » de l’achat de trois frégates à la France. Mais ce dernier point n’était pas très clair étant donné qu’Athènes envisageait également de lancer un programme visant à moderniser quatre frégate de type Hydra. La DSCA avait d’ailleurs publié un second avis à cette fin.

Depuis, la première FDI destinée à la marine grecque – la HS Kimon – a été mise à l’eau le 28 septembre dernier et sa livraison est prévue en 2025. La construction des deux suivantes – les HS Nearchos et HS Formion – a par ailleurs commencé.

Pour autant, Athènes envisage toujours de se procurer des frégates de type « Multi-Mission Surface Combatant » auprès des États-Unis. C’est en effet ce qu’a indiqué le député grec Tasos Chatzivasileiou, par ailleurs secrétaire du Comité permanent de la Défense nationale et des Affaires étrangères, lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision SKAI, le 16 janvier.

Tasos Chatzivasileiou, a Member of the Hellenic Parliament and Secretary General of the Standing Committee of National Defense and Foreign Affairs, has disclosed ongoing discussions with the United States regarding the potential acquisition of four (4) Freedom-class LCS for the… https://t.co/5s7HRdbnor pic.twitter.com/cXejh2pNvP

— Naval Analyses (@D__Mitch) January 16, 2024

Selon le parlementaire, des discussions concernant l’acquisition de ces quatre navires sont actuellement en cours avec les autorités américaines. Mais il n’a pas donné plus de détails.

Pour rappel, une frégate de type MMSC affiche 3.600 tonnes de déplacement pour 118 mètres de long et 17,5 mètres de large. Elle est notamment dotée de systèmes de lancement vertical Mk41, de missiles RIM-162 [Evolved Sea Sparrow Missiles, ESSM] et AGM-84 Harpoon ainsi que de tubes lance-torpilles. Mais le problème est qu’elle a été conçue à partir du « Littoral Combat Ship » [LCS] de la classe Freedom, un navire dont l’US Navy cherche à se débarrasser, ses performances et sa fiabilité étant considérées comme insuffisantes. D’ailleurs, l’USS Sioux City a été désarmé en août dernier, après avoir navigué pendant seulement quatre ans.