Selon le général Mille, la France a la capacité de détruire un ballon espion volant à très haute altitude

L’an passé, l’affaire du ballon espion chinois qui survola les États-Unis avant d’être abattu par F-22A Raptor au large de la Caroline du Sud mit en lumière les enjeux liés à la Très Haute Altitude [THA], dont la limite basse se situe entre 18 et 20 km de hauteur et dont la partie supérieure peut être définie par la ligne de Karman [100 km environ]. Il est compliqué d’y faire appliquer le droit aérien [d’ailleurs, les avions commerciaux actuels n’ont pas les capacités pour y évoluer] et le Traité sur l’Espace de 1967 ne s’y applique pas. Du moins en théorie car il n’y a pas de consensus sur ce sujet.

Cela étant, avec les progrès technologiques, la THA tend à devenir un nouvel espace de conflictualité.

« Les couches les plus hautes de l’atmosphère terrestre sont de plus en plus investies par des engins d’espionnage ou d’attaque, souvent encore expérimentaux. La prolifération des technologies hyper véloces accentue la présence des grandes puissances. Des aéronefs de plus en plus véloces, des missiles et des planeurs hypersoniques évoluent ainsi en très haute altitude », avait expliqué le colonel Guillaume Bourdeloux, le commandant de la brigade aérienne des opérations spatiales [BAOS] du Commandement de l’Espace [CdE], en juin dernier.

Et d’ajouter : « À l’autre bout du spectre, des ballons stratosphériques et dirigeables sont statiques et capables de rester en l’air très longtemps. Ils peuvent ainsi observer, écouter, relayer des communications et élaborer des positions. Toutes ces techniques ne sont pas encore totalement démocratisées. Mais elles existent et sont pressenties pour se développer rapidement ».

Ces enjeux ont été pris en compte par la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30, celle-ci ayant prévu une actualisation de la stratégie spatiale de défense [SSD] afin de « conduire les ambitions opérationnelles de la très haute altitude telles que le développement de la surveillance améliorée de l’espace et la défense des intérêts spatiaux français critiques ».

En outre, le chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], le général Stéphane Mille, devait remettre, avant la fin de l’année 2023, une stratégie dédiée à la THA. Et cela, en mettant l’accent sur trois fonctions stratégiques, à savoir « connaissance – compréhension – anticipation », « protection » et « intervention ».

Par le passé, l’Armée de l’Air & de l’Espace [AAE] avait la capacité d’intervenir dans la limite basse de la THA, grâce au Mirage IIIE doté d’un moteur-fusée SEPR. En 1967, l’un de ces avions intercepta un U-2 « Dragon Fly » américain qui survolait des sites nucléaires français à 67’000 pieds d’altitude [20,4 km]. Actuellement, aucun appareil en dotation ne peut réaliser une telle performance.

Cependant, lors d’une audition au Sénat [le compte-rendu vient d’être diffusé], le général Mille a fait une déclaration étonnante au sujet de la THA. « Je souligne que nous sommes d’ores et déjà capables de réaliser des missions et, en particulier, la France a les moyens d’intervenir tout comme les Américains l’ont fait à l’égard du ballon chinois. Nous n’avons donc pas besoin d’aller très au-delà de nos capacités actuelles », a-t-il dit. Sans doute a-t-il livré d’autres détails aux sénateurs… mais règle du huis clos oblige, il ne nous est pas permis d’en savoir davantage.

Pour rappel, le F-22A Raptor peut voler à l’altitude de 65’000 pieds [19,8 km]. Et le ballon chinois fut touché par un missile air-air AIM-9 Sidewinder alors qu’il évoluait à 58’000 pieds [17,7 km environ]. À titre de comparaison, le plafond opérationnel d’un Rafale est de 50’000 pieds [15,2 km], voire plus… Dans un autre registre, un Aster 30 du système de défense aérienne MAMBA peut toucher une cible à 66’000 pieds [environ 20 km].

Quoi qu’il en soit, pour le général Mille, l’AAE doit absolument « investir » la THA, qui « apporte certains avantages de l’espace et certains avantages de l’espace aérien traditionnel ».

« Il faut maintenant construire une continuité qui va du sol jusqu’à l’orbite géostationnaire. Jusqu’à présent, on se contentait de contrôler, surveiller et gérer l’espace aérien jusqu’à 50’000 pieds ou même 20 kilomètres d’altitude : au-dessus, il était tellement compliqué de faire voler un appareil qu’on avait décidé de ne pas y intervenir. En revanche on commence aujourd’hui à savoir utiliser cette tranche d’altitude et il faut maintenant s’y intéresser de très près: on a parlé des ballons mais d’autres objets sont également concernés », a ensuite développé le CEMAAE devant les sénateurs.

« Les lanceurs réactifs peuvent être utiles pour atteindre les orbites basses mais peuvent aussi permettre d’envoyer des objets dans la THA. L’intérêt de cette dernière est pour moi évident : la THA est un espace qui nous permet une certaine discrétion car il est moins surveillé que l’atmosphère située en dessous des 20 kilomètres d’altitude », a-t-il conclu.

Photo : US Air Force

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44 contributions

  1. Nexterience dit :

    Un Mica EM est anaérobique et a beaucoup de portée, donc d’énergie. Il peut détecter de très loin un objet métallique. Il ne serait donc pas étonnant à 15km d’altitude qu’il puisse atteindre un objet le surplombant à 20-25km d’altitude.

  2. speedbird101A dit :

    Ah mais en France, je rappelle que la chasse aux baudruches est ouverte à l’année ….car c’est toujours plein d’air ces histoires de mongols fiers … ….comme le ballon de l’affaire Clearstream…..

    • Terrien dit :

      @ speedbird
      Je suppose que ce qui importe, c’est de détruire les appareils d’observation et de transmissions que le ballon transporte.
      Détruire la « baudruche » elle-même, j’ai entendu dire que c’est très difficile (expérience de ballons-météo en vadrouille imprévue). Et que c’est, somme toute, superflu : l’engin est neutralisé s’il ne peut plus rien voir ni transmettre.

  3. Félix GARCIA dit :

    BalMan d’HEMERIA, Zéphyr d’Airbus, avion spatial de DASSAULT …

    « Vers l’infini et au-delà ! »

  4. Aymard de Ledonner dit :

    Le mirage IIIE pouvait atteindre 80 000 pieds avec ses fusées. On n’a peut-être quelque part un rafale modifié capable d’emporter des fusées d’appoint pour cette mission. C’est le 2000C qui aurait été le candidat le plus adapté pour une tel mission mais ils ont été retirés du service…

  5. HMX dit :

    Le Général fait probablement référence au fait qu’un Rafale, qui « plafonne » à 15 000 mètres, peut parfaitement tirer un missile MICA qui atteindra sans problème une cible située à 20 000 mètres d’altitude.

  6. Patrico dit :

    Merci à opex360 une nouvelle fois! avec cet article Clairement détaillés. Le Général Mille confirme les capacités de l’AAE de pouvoir intervenir dans l espace de la THA avec ses moyens Aériens ! Tant mieux c est une bonne nouvelle. il faut que nos Pilotes s entraînent car cela leur doit être trés Eprouvant! Mais je reviens et reviendrait ici à chaque fois sûr le sujet qui fâche certains Militaires et autres de la DGA et Fonctionnaires attachés qui n’ont pas bien réglés leurs « focales »! Sujet qui me cheville mon cognitif! les Drones! et justement ici ils s imposent ! mais une autre catégorie de Drones, les HAPS! pour  » slider » dans l Espace entre 20 / 100 Km! Et là on sera dans des capacités Supérieures voire équivalentes à venir des ~2~3 grandes puissances qui y travaillent d arraches…!
    Merci Thank you merci à vous ici et à Tous!

  7. E-Faystos dit :

    l’interception faite par un mirage III (perso, je croyais que c’était un C plus léger et capé pour des interceptions haute altitude) fut facilité par les incursions régulières de nos amis US venu renifler les avancées du programme atomique français.
    .
    les chevaliers du ciel.sont sans équivoque sur l’équipement : le pilote doit (longuement) s’équiper d’une combinaison lacée complétée d’un cloche pour le casque.
    ensuite il faut sauter dans l’avion, le placer en altitude et lancer le moteur fusée qui n’a qu’une minute et demie de combustion.
    dans ce moteur, il y a de l’acide et un réactif, tous les deux très corrosifs, et explosant au moindre contact avec un autre carburant.
    la mise en œuvre sur le mirage IIIE.fut simplifiée parce qu’au lieu du kérozène, réactif et acide, il remplaçait le réactif par le kérozène.
    il pouvait donc garder ses canons pour l’interception type parabolique.
    outre la complexité de la préparation, il y a surtout celle du vol proprement dit: il faut viser une fenêtre non pas avec un obus, mais l’avion qui doit être au rendez-vous avec sa cible.
    lors de cette interception, ni le pilote du mirage, ni celui du U2 n’avaient de marge de manœuvre.
    la collision fut évité de peu et les US comprirent le message : plus de vol sur le site.
    .
    mais les transits reprirent et les pilotes de mirage F1 s’entraîneront tant contre les U2 que les SR 71.
    mais le F1 n’avait pas les mêmes capacités.que les mirages III.
    ils n’avaient pas les mêmes missiles non plus.
    les Matra R511 avaient cédé la place aux largement plus performants Magic II et R530 D.
    maintenant, ce sont les MICA que devront faire le job…

    • Pascal, (l'autre) dit :

      @E-Faystos « et R530 D. » Je me permets une petite rectification, le Mir F1 C emportait le le R 530 version « F » Premier missile dit « à haut dénivelé » c’est à dire capable d’aller chercher sa cible à une altitude nettement supérieure à celle où croise l’avion lanceur. Il remplaça avantageusement le R 530 qui fut affublé par les pilotes du sobriquet de « maybe » de part ses performances d’interception plutôt aléatoires! Le R530 D lui était emporté par le 2000 C
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Matra_R530

    • vrai_chasseur dit :

      Interception du U2 américain à 65000 pieds par un Mirage IIIE de Dijon en Juin 1967, racontée par le pilote lui-même (Roger Pessidous, aujourd’hui général à la retraite)
      http://aviateurs.e-monsite.com/pages/1946-et-annees-suivantes/mirage-vs-u2.html

  8. Rakam dit :

    Bon,ben me vla rassuré…

  9. Félix GARCIA dit :

    « L’intercepteur hypersonique européen du programme HYDEF sera-t-il développé avec Israël ? »
    https://meta-defense.fr/2024/01/16/programme-hydef-industrie-israelienne/

    Notre position doit être simple dans ce cas :
    https://www.youtube.com/watch?v=0Z5gkgTbMSg

    • Et demain ? dit :

      La France (et l’Italie) ne participent pas au programme HYDEF mais développent leur programme en parallèle. Une concurrence dans un tel domaine essentiel incitera les industriels concernés à faire preuve d’imagination, d’innovation et de choix industriels.

      • Félix GARCIA dit :

        « La France (et l’Italie) ne participent pas au programme HYDEF mais développent leur programme en parallèle. »
        Je fais référence à la fusion des programmes HYDEF et AQUILA évoquée dans l’article.

        • Et demain ? dit :

          Faites référence à ce que vous voulez ou rêvez mais il n’a jamais été question qu’après être rentré à la maison, MBDA (FR et I) reviennent mendier une petite place dans le programme HYDEF… MBDA a choisi de développer son programme AQUILA et c’est très bien ainsi ! Il n’est jamais mauvais de donner du travail aux ingénieurs même si les commerciaux disent que c’est ridicule et que MBDA devrait se concentrer sur d’autres sujets.

      • Nexterience dit :

        MBDA est la façade commune de plusieurs sociétés de missiles française, italienne, allemande, anglaise
        Ils font des produits en coopération ou seuls.
        Sea Ceptor est un produit MBDA UK avec un peu de collaboration non fr pour les variantes.

        • Et demain ? dit :

          Je le savais évidemment mais parfois je suis « ironique »… D’ailleurs Arquus a toujours été français et le restera toujours… Airbus aussi! NA !

      • blondin dit :

        plutôt anglais sur ce coup là !

      • Aymard de Ledonner dit :

        Belle réussite mais MBDA est une société européenne même si très française et le Cea Ceptor, comme toute la famille CAMMM est développé par le RU.

  10. Gallon dit :

    Le ballon hypersonique se déplace très vite.

  11. olgi dit :

    Je pense qu’il considère que le couple Rafale/Meteor, même avec une possible perte de portée importante du meteor pour monter au delà des 20km suffit

    • HMX dit :

      Tout à fait. Et un MICA moins coûteux qu’un Météor fera également le job.

      A noter que nous retrouvons ici le dilemme de la lutte contre des moyens asymétriques, récemment évoqué avec la FREMM tirant ses performants mais coûteux Aster 15 contre des drones low cost en Mer Rouge. On sait que ce modèle n’est pas soutenable sur le plan économique et logistique. Abattre un ballon, ou quelques ballons avec une poignée de MICA ou Météor ne nous posera aucun problème. En revanche si l’adversaire nous inonde intentionnellement sous des dizaines de ballons stratosphériques à très bas coût, incluant un grand nombre de leurres, notre stock de missiles ne pourra pas y faire face très longtemps. Ce qui doit nous amener à poursuivre et étendre nos réflexions sur la lutte contre les attaques saturantes menées par des moyens low cost. Dans le cas présent, le laser d’interception semble constituer une réponse adaptée, compte tenu de son coût d’usage très bas. On peut également envisager l’emploi de drones stratosphériques chargés d’intercepter ce type de menaces.

      • Monsieur Boulier, comptable chez Spirou dit :

        Je crains que l’argument « pas soutenable sur le plan économique » soit un peu étriqué.
        C’est oublier que les dépenses militaires françaises font exclusivement travailler des fournisseurs français.
        Il s’agit donc de dépenses purement budgétaires mais qui ne coûtent rien à l’économie française.

        • précision dit :

          ironie parodiant certains commentaires, je suppose? Non seulement c’est de l’argent gâché dans des ressources physiques (matériaux etc), mais en plus ce sont des efforts (ressources humaines) consacrées à des tâches qui n’apportent pas grand chose au bien commun, alors même que la France manque plutôt de main d’œuvre dans les tâches essentielles. Les dépenses militaires coûtent indéniablement à l’économie française, et pas qu’un peu. Donc les optimiser intelligemment est le devoir de ceux qui en ont la responsabilité.

  12. Elyo dit :

    Abattre un ballon avec un missile semble être relativement facile mais il existe peut-être une autre solution moins chère : le ballon n’a pas une vitesse de croisière très importante et cela peut faciliter le « tir » d’un laser qui grillerait la partie électronique d’espionnage située dans la nacelle. Cette arme destinée à « aveugler » les satellites actuellement développée par l’ Onera depuis 2019 est peut être opérationnelle ?

  13. Roland DESPARTE dit :

    Connaissez-vous le Silbervogel ou « L’oiseau d’argent »), un projet des années 30 à destination de la Luftwaffe du Troisième Reich ? Un bombardier dit “sub-orbital“, propulsé par un moteur-fusée, un gros booster d’une poussée de 600 tonnes qui -à partir d’un rail de lancement de 3km- assurait une montée jusqu’à 161 km d’altitude à une vitesse de 22 100 km/h.
    Ce bombardier devait redescendre dans la stratosphère pour larguer une bombe de 4 000 kg au-dessus des États-Unis et continuer son vol jusqu’à une plateforme d’atterrissage dans le Pacifique (aux alentours du Japon), soit un voyage total de 24 000 km. Les concepteurs allemands, Eugen Sänger et Irene Sänger-Bredt, comme de nombreux scientifiques, travaillèrent ensuite pour les vainqueurs (La France en particulier).
    Pour info, l’AAE mène actuellement une réflexion sur la THA et doit remettre un rapport très prochainement avec un plan d’action associé dans lequel seront précisés divers projets d’intervention en zone de THA :
    1. Le projet V-MAX de planeur hypersonique porté par ArianeGroup : https://ihedn.fr/2023/07/10/hypervelocite-autrefois-pionniere-la-france-a-nouveau-dans-la-course/
    2. Sur la lancée du trop méconnu programme “IXV“ (Intermediate eXperimental Vehicle) Dassault Aviation développe des projets d’avions spatiaux “Smart Astrée“, capables de voler à 8 km/s en s’affranchissant des frottements sur l’atmosphère, pilotés par des humains et revenant se poser sur Terre : https://www.dassault-aviation.com/fr/espace/nos-activites-espace/vehicules-aerospatiaux/ixv-intermediate-experimental-vehicle/
    3. Le drone stratosphérique Zéphyr porté par Airbus Defense and Space : https://www.usinenouvelle.com/article/zephyr-le-drone-satellite-d-airbus-bat-son-propre-record-du-vol-le-plus-long-jamais-realise.N729569
    4. Le projet Stratobus de ballon dirigeable porté par Thales Alenia Space avec cinq industriels français et deux partenaires étrangers. Autonome grâce à l’énergie solaire, capable d’emporter 250 kg de charge à 19 km de haut, dotée d’un radar haute portée, de la 5g et d’antennes de guerre électronique couvrant une zone de 1000 km de diamètre (lancement prévu en 2025) ; projet sauvé par la direction générale de l’industrie de la défense et de l’espace de la Commission européenne ; ce projet s’appelant EuroHAPS dans le cadre du Fonds européen de défense : https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/avec-eurohaps-leurope-veut-ameliorer-ses-capacites-de-renseignements-122516/
    Source : IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale).

  14. didixtrax dit :

    ballon météovchinois, même wikipedia en convient : https://fr.wikipedia.org/wiki/Incident_des_ballons_chinois_de_2023

  15. Cricetus dit :

    Et on découvre finalement que notre souveraineté ne se limite pas obligatoirement à 20 km d’altitude, mais s’étend jusqu’aux limites de l’atmosphère… comme le disaient bien les américains pour justifier la destruction du ballon chinois…

  16. MAS 36 dit :

    J’imagine la tête du pilote du U-2 quand il a vu le Mirage IIE français à sa hauteur…

  17. philippe renard dit :

    Elle serait a l age de la pierre si elle ne l avait pas , c’est quoi cet article ?

  18. Stakhan Vada dit :

    C’est rassurant. Cependant, si j’étais taquin, je dirais que pour espionner ainsi son prochain à coups de ballons, encore eût-il fallu que le dit prochain, ait un sérieux intérêt stratégique, politique, économique ou encore militaire avéré qui justifie les risques encourus. Nous sommes donc tranquilles.

  19. PHILIPPE dit :

    Oui je sais elle est facile à faire :
    il suffit de taper dans…le mille !

  20. VinceToto dit :

    Encore un enjeu important auquel nos politiques et militaires ont su répondre présents.
    Les Maliens et Nigériens doivent vraiment se sentir mal d’avoir viré de telles merveilles. C’est la faute à Wagner! C’est la faute à Voltaire!

  21. ONERESQUE dit :

    Seuls les vrais appareils propulsés peuvent effectivement être qualifiés d’ « aéronefs » et ce ne sont pas des planeurs HGB, hypersonic glide body, ni des missiles balistiques ou à trajectoire tendue, dont la propulsion booster s’est arrêtée depuis longtemps. Et c’est la que tout se complique car, voler plus de 20 minutes sur de longues distances en mode propulsé entre 20 et 50 km d’altitude bute toujours sur un petit paramètre ennuyeux : la raréfaction de l’oxygène.

    1> A hauteur de l’Himalaya, on est déjà plus qu’à 29% du taux du « plancher des vaches » et on se trouve encore dans la troposphère ( 12 à 15 km – moins aux pôles). Dans la stratosphère, jusqu’à 50 km avant la mésosphère, c’est l’Ozone qui domine et, tout le monde le sait désormais, car on a échappé à l’anéantissement de justesse par l’interdiction des CFC, c’est ce qui nous PROTÈGE des UV solaires qui grilleraient littéralement la surface de la planète. En brûler trop par des engins aérobie, s’ils se multiplient, sera donc dangereux, extrêmement dangereux, voire suicidaire….

    2 > Tous les systèmes de propulsion aérobie se heurtent donc à un appauvrissement dramatique du comburant et il est impératif donc de développer des solutions à faible consommation pour le vol de plus de 20 minutes. Tous les engins X-43 et autres à superstato 2D épuisent en fait extrêmement vite leurs réservoirs de kérosène. Voila pourquoi les américains se sont penchés très tôt, dès les années 90, sur des solutions hybrides à faible conso, seules capables de faire voler des « aéronefs » comme le PDE (Pulse Detonation Engine), dont on soupçonne qu’il équiperait l’ultra-secret spyplane Mach 5 AURORA (trace de « contrails donuts » relevées fréquemment vers 30 km df’altitude….). Le PDE est une version super-évoluée du principe du pulsoréacteur du vénérable V1 du Blitz de 1944 sur Londres. MAINTENANT, très récemment, la donne a changé ! GE Aerospace a réalisé une percée majeure avec la mise au point d’un stato bimode avancé pour le vol hypersonique, à mode de combustion rotative détonante RDC !!!…Un mode singulier de réactions en couche mince détonante de comburant-carburant qui tournent autour d’un cylindre de chambre en céramique !!!! Fou, totalement fou, mais avec flamme stable et consommant nettement moins….C’est une percée majeure pour les vecteurs hypersoniques US…..

    3> Il est clair que l’Europe n’a pas investi suffisamment dans ces modes de propulsion aérobie EXOTIQUES adaptés à l’hypersonique, malgré les (très grandes) connaissances de MBDA et des organismes européens de recherche sur les superstatos classiques (programme PREPHA et autres….). Tout le monde, dont l’ESA et Arianespace, a été découragé par les consommations excessives de carburant, les problèmes d’instabilité de combustion et les coûts faramineux de conception et de fabrication des chambres en carbone-carbone, Inconel et autres…..DOMMAGE, très dommageable même car, finalement, il existait une porte de sortie avec la détonation rotative évoluée, une mutation révolutionnaire qui ouvre la voie aux engins stratosphériques propulsés de longue portée et qui ouvre (peut-être) l’accès à l’espace avec des véhicules réutilisables plus économes……

    • Cricetus dit :

      @ONERESQUE
      Aéronefs : Appareil capable de se déplacer dans les airs (avion, hélicoptère, aérostat…).
      Donc un ballon non propulsé est un aéronef

      • Pinailleur occasionnel dit :

        On peut en discuter sans fin, Cricetus : le ballon non propulsé ne se déplace pas DANS les airs mais AVEC les airs.

  22. Et demain ? dit :

    La THA s’étend de +18 à +100 km de hauteur. On se doute bien (pas besoin d’être expert…) que les forces aériennes qui disposent d’avions modernes sont capables de détruire un ballon qui circule dans la THA. Mais, jusqu’à quelle altitude ? J’imagine que le général Mille aurait répondu « jusqu’à une certaine très haute altitude… ».