M. Lecornu : « Les armées que nous connaissons aujourd’hui ne devront plus être les mêmes dans 5 ans »

Certes, la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 votée par le Parlement l’an passé prévoit un investissement de 413 milliards d’euros au profit du ministère des Armées au cours des cinq prochaines années. Pour autant, « tout ne peut et ne peut plus être une affaire d’argent avec un budget qui aura doublé » en dix ans, a estimé Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d’une allocution prononcée à l’occasion d’une prise d’armes organisée le 8 janvier.

Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de ne pas tomber dans le « piège tendu à chaque fois que les moyens budgétaires augmentent », c’est à dire que « ce réarmement ne saurait nous préparer à affronter les guerres du passé ». Pour éviter cet écueil, le ministre a convoqué les mânes des « grands anciens » qui, dans les années 1960, avaient su « faire évoluer et transformer les armées françaises en prenant des paris stratégiques » pouvant paraître « incertains » sur le long terme. Pour M. Lecornu, cette « méthodologie doit rester la nôtre, en regardant froidement, cliniquement, les menaces directes et indirectes qui pèsent réellement sur nous ».

Au cours de ces soixante dernières années, les armées françaises ont connu au moins deux transformations majeures : la première a coïncidé avec le début de la mise en oeuvre de la dissuasion nucléaire, la seconde s’est traduite par la suspension de la conscription et, partant, par la professionnalisation. Visiblement, M. Lecornu a l’intention d’en mettre une troisième sur les rails.

« Il faut agir […] pour nous transformer et être prêts face aux menaces qui visent la Nation sur le moyen et long terme. Les armées que nous connaissons aujourd’hui ne seront plus les mêmes dans cinq ans. Elles ne devront plus être les mêmes dans cinq ans », a en effet lancé le ministre.

Et pour cela, M. Lecornu estime qu’il faudra « prendre des risques », être pragmatique et faire preuve de lucidité sur les difficultés éventuelles ainsi que sur les missions à accomplir. Et d’en appeler ainsi à une « rupture culturelle » au sein du ministère.

Cette « prise de risques » que le ministre appelle de ses voeux concernera surtout les questions capacitaires. En effet, elle visera à « garantir un accès souverain aux technologies actuelles et futures » [quantique, spatial, cyber, intelligence artificielle, etc.], ce qui donnera lieu à « des décisions inédites » devant être annoncées dans le courant de ce premier semestre afin d’assurer « la fiabilité et la supériorité de nos armes pour les décennies à venir ». M. Lecornu a également cité la nécessité de « pousser encore plus loin » le concept « d’économie de guerre » [qui n’est pas qu’un « slogan », a-t-il dit].

« Nous ne pourrons pas camper sur des choix qui seraient intangibles. La mise en oeuvre de la Loi de programmation militaire sera vivante et s’adaptera aux évolutions stratégiques à venir. Nous devons vivre avec l’obsession de financer les technologies et programmes d’armement de demain, en ayant le courage de mettre un terme à ceux qui n’auront pas rempli leur promesses », a fait valoir le ministre.

Des risques, les armées devront en prendre pour « appréhender les menaces hybrides, détournées du champ civil à des fins militaires ». Mais il reviendra surtout à la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE], la Direction du renseignement militaire [DRM] et la Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense [DRSD] de s’en occuper plus particulièrement. Il s’agira également de « relever le défi […] de réarticulation de nos dispositifs en Afrique » et faire vivre les partenariats stratégiques dans l’Indo-Pacifique et au Moyen-Orient.

Cette « rupture culturelle » , qui concernera non seulement le ministère des Armées mais aussi la Base industrielle et technologique de défense [BITD], est « sans doute le défi le plus dur à relever », a prévenu M. Lecornu, avant d’appeler à faire preuve de lucidité pour ne « pas se raconter d’histoire sur les missions qu’ont à accomplir nos armées » et avoir « le courage de se poser les bonnes questions ». Et cela commence par les problèmes de recrutement et de fidélisation, qui, en 2023, ont surtout affecté l’armée de Terre.

« La lucidité, c’est enfin regarder en face nos résultats en matière de recrutement et de fidélisation. Si la qualité de nos militaires et des civils recrutés reste au haut niveau attendu, les chiffres nous commandent d’agir vigoureusement. Dans les prochaines semaines, j’aurai l’occasion de communiquer les instructions aux armées et au Secrétariat général pour l’administration pour structurer une nouvelle politique de recrutement », a annoncé M. Lecornu, laissant ainsi entendre qu’il conserverait son poste à l’issue du remaniement gouvernemental en cours.

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114 contributions

  1. jo666 dit :

    lol pour l’armée de terre, il faudrait 6000 véhicules blindés et des drones SHAHED 136 pouvant portant des mpp , des vmax en terrestres….

    • KOUDLANSKI Romain dit :

      A quoi bon commandé 6000 véhicules blindés ,même si une grosse partie sera robotisé et dronisé , pour les plates-formes habitées , comment on fait si on à passé de soldats .

      • Relisez-vous SVP dit :

        À quoi bon commandER.
        Une grosse partie sera robotiséE et droniséE.
        Si on N’A PAS ASSEZ de soldats.

      • Cantarice2 dit :

        « une grosse partie sera robotisé et dronisé »
        Vous avez le droit d’accorder le féminin

        « si on à passé de soldats »
        Phrase négative, avec le verbe avoir (donc pas d’accent). Après c’est pas assez et non pas « passé »

        « A quoi bon commandé 6000 véhicules blindés ,même si une grosse partie sera robotisé et dronisé , pour les plates-formes habitées , comment on fait si on n’a pas assez de soldats. »

        • Scionnère Dick dit :

          Mais « A quoi bon commandé (sic) » ne paraît pas vous déranger outre mesure…

      • Cactus dit :

        Romain (puisque vous avez à présent un prénom), que vous confondiez systématiquement les conjugaisons est bien regrettable mais nous avions progressivement fini par nous y habituer et à pouvoir vous lire sans trop mettre en danger nos nerfs optiques, mais ce « on à passé » est une énorme épine de cactus qui plonge directement au plus profond de nos yeux innocents. Aïe !

        Donc, intervention immédiate pour SOS Cactus et livraison d’une version ophtalmologiquement apaisante à destination des gentils lecteurs :
        « À quoi bon commander 6 000 véhicules blindés ? Même si une grosse partie sera robotisée et dronisée, pour les plates-formes habitées, comment fait-on si on n’a pas assez de soldats ? »

  2. Bozo dit :

    Lol, vu les sapes budgétaires régulières, les classiques suppressions d’équipements et les habituelles livraisons réduites et retardées, en 20 ans on y arrive déjà même pas….alors en 5 ans …(sans parler des capacités industrielles plus que limitées). Enfin bon, de la part d’un politique….

    • Jack dit :

      C’est vrai. Puisque c’est difficile, autant ne rien faire et ne rien dire. Cela motivera tout le monde à changer d’état d’esprit.

  3. Mat49 dit :

    L’armée de terre bouge un peu depuis 2023 mais faute de moyen les bonnes intentions tournent à vide.

    Sur le recrutement a part une dose de conscription inscrite dans un cadre de service citoyen plus large et surtout civil, il n’y a pas de solutions. Dans la situation de la France une armée 100% pro avec aucune réserve vraiment opérationnelle comme actuellement est une impasse. ET la meilleure manière d’avoir une telle réserve c’est une conscription sélective.

    Petit rappel utile sachant qu’une brigade de Tsahl c’est 2000 à 2500 hommes: https://lavoiedelepee.blogspot.com/

    « Comme l’Ukraine, Israël n’aurait rien pu faire sans brigades de réserve constituées et équipées. Il n’y a pas de montée en puissance rapide ou de capacité à faire face à une surprise sans stocks de matériels et de réserves humaines. »

    « Des risques, les armées devront en prendre pour « appréhender les menaces hybrides, détournées du champ civil à des fins militaires ». Mais il reviendra surtout à la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE], la Direction du renseignement militaire [DRM] et la Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense [DRSD] de s’en occuper plus particulièrement. » Tout ça annonce la poursuite de la spirale suicidaire enclenchée en 2008: on va prétendre miser sur le cyber et le renseignement pour justifier de tout sacrifier à quelques programmes interminables, très cher, en très petite quantitée qui vont asphyxier à terme et nos armées et le peu d’industrie d’armement qui reste.

    Trop peu trop cher trop tard. Tel est le projet.

    • NRJ dit :

      @Mat49
      Vous prenez en exemple Israël qui est un pays en guerre. Sauf qu’à ma connaissance, Israël n’a pas vocation à intervenir en Afrique comme vous le souhaitez pour la France. Israël a vocation à intervenir pour défendre son territoire devant des ennemis qui menacent ses frontières contrairement à nous.

      • Mat49 dit :

        @NRJ « Vous prenez en exemple Israël qui est un pays en guerre » Non c’est Michel Goya qui fait une comparaison capacitaire. Et pas qu’avec Israël d’ailleurs.

        On pourrait d’ailleurs avancer l’exemple de 1991 où les USA mobilise des réservistes tout comme les anglais.

        La question c’est pourrions nous faire quoi que ce soit d’important et la réponse est très clairement non faute de fondamentaux. Même a proximité de nos frontières.

        D’ailleurs la fameuse mobilisation générale vous n’avez jamais réussi à expliquer en combien de jours on la ferait ni comment. Je vous le dis tout de suite rien n’est prévu pour ça. Alors qu’en 1989 c’était possible, mais ce n’est pas au fin connaisseur que vous êtes que je citerais les structures et les mécanismes qui permettaient de le faire, ce serait limite insultant.

  4. Alfred dit :

    Pour l’instant, ce sont des paroles. Reste à connaître les actions envisagées, et savoir ce que les marges de manoeuvre permettront de faire. Commencer par mettre fin à la gabegie des depenses superflues dans les differents ministères pour reorienter les credits là où ils seraient le plus utiles serait déjà une avancée majeure.

  5. Bob dit :

    Brienne annonce quoi mise à part des palabres? Elle partira à Matignon avant la révolution? Très intéressant.
    L’économie de guerre est un slogan quand la France n’est pas guerre ni n’est capable de fournir en masse l’Ukraine si tel est son but. Les annonces allemandes et 2 ans après l’assaut russe sur Kyiv ont à voir avec ces effets d’annonces?

  6. alors dit :

    2000 Serval + 1700 griffon + 300 Jaguar + 600 VBCI + 1000 PVP + 200 Leclerc + 1400 VBL.
    On pourrait en rajouter d’autres, mais on dépasse déjà les 6000 blindés.

  7. blavan dit :

    Quel drôle de message, on aura pléthores de cadres supérieurs , de moins en moins de troupe et des robots . Ca fait pas rêver pour le contact entre le peuple et son armée. Quand on voit qu’a chaque catastrophe naturelle en France on ne peut même plus déployer de militaires pour aider la population civile , on se désole de ce qu’est devenu notre armée même si les « irresponsables » vont encore me répliquer que ce n’est pas le rôle des militaires de faire de la sécurité civile !!!!

  8. rainbowknight dit :

    Donc le ministre a la certitude d’être reconduit dans sa fonction … un scoop ?

    • Nimbus - parfois cumulo dit :

      Si Emmanuel Macron ne l’a pas promu au poste de Premier Ministre, il y a toutes les chances de croire qu’il reste en place, étant donné que le PR aura hésité entre deux ministres jugés de valeur, et impliqués dans leurs difficiles ministères respectifs. On aura au moins gagné cela. Le nouveau Premier Ministre pourra surveiller de près son ancien ministère ; garder un œil sur le ministère des Armées doit être, à mon humble avis, beaucoup plus difficile à Matignon.
      Le MinArm appartient aussi à l’ancienne équipe de campagne de Lemaire, ce qui a pu jouer contre lui pour ce poste, avec son vif intérêt pour les Armées. Pour ceux qui ont lu les prévisions du roman « Anéantir », pour le moment tout se passe comme prévu pour « Bruno ». A suivre…

    • Pldem806 dit :

      Ou d’être promu Premier Ministre de la Défense !
      Montrons-nous inventif que diable !! Osons !!

      • Jack dit :

        Excellente 🙂 !

      • Archiviste dit :

        Vous ne croyez pas si bien dire.

        Jusque dans les années 1930, la charge de président du Conseil (équivalent, sous le IIIe République, de notre Premier ministre) était exercée en complément de celle d’un ministère. On pouvait donc être « Premier ministre » et ministre des Armées. Georges Clemenceau fut ainsi à la fois président du Conseil et ministre de la Guerre.
        Jusque là, le gouvernement n’avait d’ailleurs pas de siège fixe, les services de la présidence du Conseil étant hébergés dans le ministère dont était titulaire le président du Conseil. Ce n’est qu’en 1934 qu’il a été acté que l’hôtel de Matignon serait le siège permanent du gouvernement.

        De plus, rien n’empêche, dans la constitution de la Ve République, le Premier ministre d’être simultanément titulaire d’un ministère. Pour ne citer que cet exemple, Raymond Barre, tout en étant Premier ministre de 1976 à 1981, a aussi été ministre de l’Économie et des Finances jusqu’en 1978.

        Il pourrait donc très bien y avoir un Premier ministre, ministre des Armées.

  9. LaMeuse dit :

    Dans le contexte retour à la guerre comme moyen d’une politique en Europe, M. Lecornu commet l’erreur fatale d’en rester à une vision de gestionnaire, en écartant le sujet budgétaire au prétexte d’un doublement en 10 ans indépassable (qui en plus doit tout à celle qui l’a précédé).

    La dimension politique imposerait de faire face aux menaces vitales sur notre mode de vie et nos libertés en expliquant bien au contraire à nos concitoyens que 4% de PIB devront être consacrés à la Défense pour reconstruire une armée conventionnelle crédible et une logistique (au sens large avec BITD) opérationnelle.

    Où sont les décisions structurantes pour le pays ? La tambouille de la LPM est affligeante. Et comme le souligne un article du journal du soir sur l’industrie d’armement française, l’arbre Rafale cache très mal la déshérence de l’industrie d’armement terrestre, privée donc en pure logique économique, isolée, sans projet d’ampleur nationale à satisfaire.

    • Florian dit :

      « l’arbre Rafale » ?
      C’est vrai que pour le grand publique, c’est lui qui est la tête d’affiche et je connais très peu l’industrie d’armement terrestre mais je vous crois quand vous dites qu’elle est à la peine.
      .
      Mais je voudrais également souligner que notre BITD se porte très bien pour la composante navale. Naval Group à Cherbourg poursuit un rythme effréné depuis pas mal de temps déjà et pour encore longtemps. Et jamais Technicatome (pour la propulsion nucléaire) n’aura autant recruté dans son histoire.

      • Agora dit :

        Qu’il soit grand ou petit, c’est « le public ». C’est un nom commun, à ne pas confondre avec l’adjectif « public, publique », qui change de forme entre le masculin et le féminin.

        Les parcs publics et les bâtiments publics sont des lieux accueillant du public.
        Un important public attend sur la place publique de début de la séance publique.

  10. Expression libre dit :

    Espérons… Pour caricaturer un peu, 200 généraux pour 6 malheureuses brigades.
    Avec 6 malheureuses brigades sous équipées en matériel et en hommes, l’organisation devrait être simple. Mais non, on crée même de nouveaux états-majors pour placer les généraux en surnombre. Dernier en date : « création d’un état-major interarmées du territoire national [EMIA-TN]  » après celui du commandement pour les opérations aéroterrestres en Europe (CTE). Pour le CTE, on croit rêver.
    « Avec le CTE, nous changeons de modèle et d’échelle, souligne le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de terre. C’est clairement un complément que nous avons apporté, qui est apparu d’autant plus important que nous avons augmenté le nombre et le niveau des forces que nous déployons en Europe, avec notre bataillon en Roumanie, nos compagnies qui sont en Estonie et puis les forces que nous avons en Pologne et qui forment les Ukrainiens. Compte tenu de ces déploiements accrus, il nous est apparu indispensable, d’avoir un commandement qui soit capable de commander le déplacement des unités entre le moment où elles quittent leur garnison jusqu’au moment où elles se déploient sur les zones d’opération avant d’être formellement placée sous les ordres de l’Otan ou d’une coalition au sein de laquelle elles seraient engagées. Et par ailleurs, nous conservons un certain nombre de responsabilités nationales, notamment de soutien logistique. C’est vraiment pour assurer la coordination et le commandement de l’ensemble de ces responsabilités que nous avons mis sur pied ce commandement. »
    Donc, jusque là, l’AdT n’avait pas les moyens de commander le déploiement de forces en Europe. En période de dette publique colossale, le Politique devrait s’emparer du problème. L’ Armée de terre serait-t-elle devenue un fromage pour certains. Donc, on défait pour refaire. Je n’arrive toujours pas à comprendre la création de ces 2 divisions alors que nous avions 2 EMF qui apportaient de la souplesse. Michel Goya, sur son blog, avait déjà souligné la complexité de l’organisation de l’Armée de terre.
    https://www.rfi.fr/fr/podcasts/lignes-de-d%C3%A9fense/20231231-arm%C3%A9e-de-terre-un-commandement-pour-l-europe-rediffusion

    • Fonctionnaire territorial, ancien mili dit :

      ExpLibre, le sur-encadrement est bien pire dans la fonction publique mais ça ne se voit pas car il n’y a pas de galons.
      Dans une préfecture, il y a en moyenne cinq équivalents colonels (équivalents en paie, pas en compétences ni en responsabilités ni en disponibilité) et trente équivalents capitaines pour deux-cents fonctionnaires.

    • Nicolas R dit :

      « 6 malheureuses brigades sous-équipées en matériel et en hommes » : les brigades de l’AdT ont plutôt tendance à avoir plus de masse que dans d’autres armées où le standard tourne autour de 4000-5000 pax, parfois moitié moins.
      Avec 7000 pax, 5 régiments de mêlée, 1 régiment de/du génie (là où ailleurs on a au mieux un bataillon à 2 ou 3 compagnies), on ne peut pas dire que nos brigades sont malheureuses. On peut en revanche déplorer l’état de l’artillerie, tous systèmes confondus.

    • PK dit :

      Je ne comprends pas cette incompréhension face au pseudo-surencadrement de l’armée. La vocation de l’armée est la défense du territoire. Dans cette vocation, l’ultime possibilité est la levée de masse afin de jeter toutes les forces de la nation dans sa survie.

      Si les politiques ont clairement abandonné cette option, de même que l’idée de nation d’ailleurs, ce qui donne sens à leur abandon, l’armée, elle, ne l’a pas abandonné. Elle s’y prépare, en dépit des moyens que lui refilent les politiques. Cela passe par stocker ce qu’elle peut (il reste en stock des centaines de milliers de MAS, de MAT, d’AA 52, et même de 24/29), car le jour où il faudra filer un flingue à 6 millions de pax, ce n’est pas avec les commandes ridicules de 100 000 fusils allemands qu’on les équipera, ni même avec le demi-millions de FAMAS en stock (si d’ici là on ne les a pas tous distribués à tous les clodos des autres pays).

      L’autre option, c’est de pouvoir encadrer la masse. Or, l’encadrement de base, du serre-patte au sous-bite, l’armée les formera en même temps que la masse, car cela demande à peu près le même temps, à savoir 6 mois (sauf dans les pays super pressés qui envoient leur recrue après 15 jours de formation !). En revanche, au-delà, cela coince vite. Un pitaine demande déjà un à deux ans de service en temps que chef de section pour pouvoir commander sa compagnie. De même pour un commandant pour son bataillon, le colon pour son régiment et ainsi de suite.

      Or, plusieurs millions de soldats, ce sont des milliers de colonels, des centaines de généraux. En cas de mobilisation de masse, on n’aura pas le temps d’attendre 10 à 20 ans pour former tous ces gradés. Bien sûr, on aura quelques génies qui, à 25 ans, seront capables d’avoir leur étoile et de briller. Mais des Alexandre, on en compte peu dans les armées et en général, on ne les aime pas en temps de paix, donc ils sont bloqués à l’avancement !

      Bref, le pseudo-surencadrement de l’armée n’est que la réponse à cette attente. En temps de paix, elle brille par son inutilité flagrante. Mais l’armée se prépare à la guerre, pas à la paix (si vis machin, prépare le truc, hein !). Le seul résultat de se plaindre de ce sur-encadrement est de montrer son ignorance de la problématique de l’armée. Qui plus est, vous allez attirer l’attention des salauds de politiciens qui vont sauter sur l’occasion pour dégraisser le mammouth avec des raisonnements court-termistes, histoire de définitivement couler toute occasion de défendre l’idée même de la nation française (avec l’éclatant discours de traîtrise d’aujourd’hui, « nous sommes dans l’OTAN, la masse ne sert plus à rien, on a le nucléaire, patata… »).

      Contrairement à la fonction publique où le sur-encadrement est inutile, car cette obésité soviétoïde n’a aucune vocation à lever la masse. C’est juste une vocation électoraliste, qui permet d’engranger des électeurs pour tenir le système. Mais chut, hein, faut pas les vexer ces petits chéris dans leur poste inutile de fonctionnaires électoraux… Ils seraient capable de se mettre en grève pour avoir une augmentation : faut dire que c’est fatigant d’aller voter tous les 5 ans pour élire leur big boss !

      • Mat49 dit :

        @PK « Bref, le pseudo-surencadrement de l’armée n’est que la réponse à cette attente.  » Très imparfaitement. Il n’est pas blamable en soi. Mais l’actuel ne permettrait qu’une lente remontée en puissance sur plusieurs années. Pas de faire une levée en masse.

        « l’armée, elle, ne l’a pas abandonné » je ne pense pas elle a bazardé les stocks dont vous parlez. Le stock de FAMAS fond au fur et à mesure ou a été filé aux gendarmes. On cannibalise les pièces détachées ou on jette les armes trop vieilles.

        « L’autre option, c’est de pouvoir encadrer la masse » Pour ça il faudrait aussi et surtout un surrencadrement en sous officier et officiers. Ce que nous n’avons pas. Il y a un surplus de généraux et à la rigueur de colonel.

        « l’encadrement de base, du serre-patte au sous-bite, l’armée les formera en même temps que la masse » Impossible faute de structure de formation. Et déjà l’eemple du capitaine montre que ça ne se fait pas comme ça.

        « Or, plusieurs millions de soldats, » On pourrait au mieux appeller quelques centaines de millier d’homme mais on aurait rien pour les équiper et les encadrer. Cela prendrait des années de remonter en puissance.

        • PK dit :

          Je n’ai pas dit que la situation était idéale. Bien sûr que rien n’est en place pour former et encadrer une mobilisation de masse (c’est la raison pour laquelle j’indique qu’il faudra former les encadrants primaires, du sous-off au sous-bite) et qu’il faudra le faire sur le tas, en même temps que le recrutement et l’encadrement de la masse… C’est un vaste défi que l’armée est aujourd’hui presque incapable de relever, faute de moyens.

          Cela ne l’empêche pas de chercher à minimiser la casse (cf. le nombre surnuméraire d’officiers supérieurs et généraux). Même en 1939, certains soldats ont attendu plus d’un an d’avoir un uniforme… Et pourtant, à l’époque, il y avait du stock…

  11. Félix GARCIA dit :

    « Au cours de ces soixante dernières années, les armées françaises ont connu au moins deux transformations majeures : la première a coïncidé avec le début de la mise en oeuvre de la dissuasion nucléaire, la seconde s’est traduite par la suspension de la conscription et, partant, par la professionnalisation. Visiblement, M. Lecornu a l’intention d’en mettre une troisième sur les rails. »
    Tant qu’il ne s’agit pas de l’intégration de celles-ci dans une armée fédérale européenne …

  12. Clavier dit :

    Il faudra surtout prendre en compte notre dégagement massif et peu glorieux du Sahel par les juntes des putchistes locaux…….

    • Lado dit :

      Au contraire de mon point de vue, c’est une chance.Sortir du « Desert des Tartares » avant que les choses serieuses ouissent surgir (1870, 1914 et une armée « expeditionnaire » confrontée à autre chose que l’assymetrique)
      Il n’est pas impossible que l’absence de previsions , de reactions du Gouv..(3 fois de suite ..à ces putschs ..pas en Nouvelle Guinée!) ne reflète pas en fait le desir de se réorienter totalement
      Pourquoi peu glorieux ?nous partons à leur demande, pas sous le feu (Kaboul, Saigon..) avec notre materiel
      Au revoir et ..bonne chance.. Déjà les bisbilles commencent entre le Mali et l’Algerie, coup de chance les libyens sont occupés, les Chinois plus prêteurs..
      Désolés pour les auditeurs de RFI

  13. phil135 dit :

    on peut imaginer plein de choses … avoir des systèmes crème de la crème mais fabriqués en super-artisanat à 1 par semaine, est-ce bien le but suprême et unique ? est-ce que concevoir des trucs qu’on peut fabriquer en autonome à 1000 / jour ne serait pas aussi éventuellement peut-être utile ?

  14. Desi dit :

    Contradiction frontale avec la campagne du parti du président aux européennes qui viennent.

  15. VinceToto dit :

    De toute façon elles ne seront plus les même dans cinq ans.
    Après au niveau qualité/quantité du recrutement il y a aussi des mesures possibles en « économie de guerre » à la Macron:
    Virer du chômage, du Revenu Social et des allocs handicapés ceux qui refusent un emploi dans les armées. Prison ou armées pour les opposants politiques.
    Ce n’est même pas de l’humour.

    • Mouais dit :

      La question du handicap et de l’emploi est un véritable problème en France, mais est-ce vraiment en y recrutant des handicapés que nous obtiendrons des armées prêtes au combat ?

      • VinceToto dit :

        Pour faire « cyber warriors »(entre autres) pour la « France » actuelle, etc., je ne vois pas en quoi de nombreux handicaps mentaux et physiques pourraient gêner. En fait, cela semble nécessaire au niveau endoctrinement.
        En dehors de l’aspect doctrine, pour moi il vaut mieux un type volontaire et compétent pour quelque chose que quelqu’un rentrant dans des cases sans grand rapport avec les fonctions à exercer.

    • Marco dit :

      « Prison ou armées pour les opposants politiques » : plus aucun doutes sur votre incompatibilité avec notre société. Je vous conseille d’émigrer dans un de ces pays qui vous conviendrait mieux : Corée du Nord, Russie, Syrie, Chine…
      Vous voulez prouver quoi ? Que vous êtes un gros dur ?

      • PK dit :

        « « Prison ou armées pour les opposants politiques » : plus aucun doutes sur votre incompatibilité avec notre société. Je vous conseille d’émigrer dans un de ces pays qui vous conviendrait mieux : »

        Pourquoi n’avez-vous pas cité l’Ukraine au premier chef, qui enferme les opposants politiques (pour les plus chanceux, les moins sont tués) et interdit autant les élections que les partis d’opposition ?

  16. Roro94 dit :

    Il est très clair que l’armée de terre doit profondément évoluer:
    Rien que dans l’infanterie, un droniste observateur doit être ajouté dans chaque groupe de combat.
    La section doit être étoffée d’un groupe d’appui drone avec une équipe de drones observateurs et une équipe de drones kamikazes.
    En cas de manque de moyens, On pourrait se contenter d’un seul groupe drone rattaché dans la section d’appui de la compagnie.

    Les VBCI doivent être mis à jour, la puissance de feu est anémique comparée aux standards de demain.
    Au moins un VBCI mk2 avec tourelle CTA 40 et missiles Akeron doit être ajoutée à la section d’appui, donnant ainsi des capacités antichars poussées à la compagnie (plus besoin de faire débarquer une équipe MMP).

    Les équipes d’artilleurs de l’avant doivent aussi être étoffées avec avec un droniste observateur. On peut même imaginer des équipes d’artilleurs de l’avant avec drones kamikazes dont les frappes se combineraient à celles des mortiers MEPAC.

    l’intégration des drones dans les patrouilles VBL parait moins évident. On pourrait imaginer soit un VBL (ou son successeur VBAE) portant la mission d’observation avec drone et un autre VBL en protection ou bien intégrer des drones comme outil supplémentaire d’observation dans chaque VBL.

    La défense LATTA doit aussi être ramenée au niveau de la section. Un tireur anti drone doit être allouée au chef de section.
    Au niveau de la compagnie, c’est un véhicule de défense anti aérienne de proximité avec lance grenade ou canon rapidFire qui doit être alloué.

  17. Titeuf dit :

    Qu’est ce qu’ils vont nous pondent ???
    Ça parle de recrutement,d’indo pacifique,de rupture….
    Est ce que l’on va augmenter la Royale ???

  18. Harry Kauver dit :

    Il me parait regrettable que le Ministre n’aborde pas le problème de la « masse ». Je constate qu’aujourd’hui nous avons moins de militaires professionnels que nous n’en avions en 1970 quand je faisais mon SM. A eus s’ajoutaient un peu plus de 250000 conscrits. La DOT, bien incomplète, constituait pourtant une sorte de dissuasion populaire qui s’ajoutait à la dissuasion nucléaire en gestation à l’époque. Il faut réfléchir à la constitution d’une véritable Garde nationale capable de faire du « Brossolet » sur une grande partie du territoire. Si on y pense cela resste bien discret.

    • Mat49 dit :

      @Harry Kauver « Il faut réfléchir à la constitution d’une véritable Garde nationale capable de faire du « Brossolet » sur une grande partie du territoire. » Pourquoi pas mais avec quelle recrutement?

    • Nimbus - parfois cumulo dit :

      La professionnalisation, les militaires l’ont subi pour une grande part, car ils avaient le plus souvent une place de cadres vis à vis des appelés… Son but principal, mis en avant par ou pour les États-majors, était l’efficacité militaire, notamment pour des opérations extérieures ; mais le but économique était sans aucun doute le préféré de beaucoup d’hommes politiques. Ne plus avoir besoin de tous ces cadres-éducateurs militaires parfois tendance garde-chiourmes ! Avec tous les lots de matériels et immobiliers à céder, sans renouvellement.
      Si vous connaissez l’histoire de Pierre Brossolette, vous connaissez probablement aussi celle de la Garde Nationale, héritière de la révolution de 1789, et dissoute après la Commune en 1871, révolution avortée alors que la Garde Nationale s’y était impliquée…du côté des perdants.
      Le terme de Garde Nationale a été repris, à mon avis, de manière un peu fallacieuse par le précédent PR pour montré sa réactivité après une période d’attentats. Cependant les hommes politiques ont en général, peur des militaires, des gardes nationaux et de certains réservistes. Il y a moyen pourtant d’en trouver avec tous les jeunes survivalistes, avides d’équipements et de loisirs de type militaire.
      Brossolette était un grand intellectuel, et pourtant réserviste ; comme le MinArm actuel.
      Il est jeune et vaillant à la tâche ; j’espère qu’il aura les moyens des ambitions qu’il destine à nos forces. Une Garde Nationale à l’américaine peut faire rêver !

      • Nimbus - parfois cumulo dit :

        La professionnalisation, les militaires l’ont subie… Plus loin : pour montrer sa réactivité…

      • benoit dit :

        Je pense qu’il faisait allusion à Guy Brossollet et son essai sur la non-bataille et pas Pierre Brossolette, résistant Panthéonisé par François Hollande aux côtés de son ennemi juré Max.

      • Mat49 dit :

        @Nimbus « Une Garde Nationale à l’américaine peut faire rêver ! » Sauf que ça repose sur un fort volume d’ex pro. Ce que nous n’avons pas. Nous n’avons pas non plus les leviers d’incitations dont dispose les Etats Unis pour convaincre les ex pro d’y rentrer (soins de santé payé par exemple).

        Ce terme de garde national a dû revenir parce que les généraux français ont proposé un système proche. Les politiques ont gardé le mot et rien d’autre.

  19. Barfly dit :

    L’armée de demain ? C’est simple, on prend l’armée d’aujourd’hui et on la multiplie par 2. Avec toute la volonté politique, sociétale et le budget adéquat. Et si possible faire de même avec la Santé, la Sécurité intérieure, l’Education et la justice. La dépense publique française dans son ensemble (prestations sociales et autres) représente 56,5% de son PIB. C’est trop, beaucoup trop. Il faut diminuer d’un tiers et redistribuer le reste dans les zones vitales que je viens de nommer. Il y en a qui vont chouiner mais l’état providence c’est fini…

    • Mat49 dit :

      @Barfly « on prend l’armée d’aujourd’hui et on la multiplie par 2 » Comemnt faire avec les difficultés de recrutement que l’on a. Et pour quelle stratégie?

    • Michel dit :

      Est ce une lapalissade ou un écran de fumée ?
      Lors des discours politiques il faut toujours être équipé d’un décodeur et de la bonne clé de cryptage.
      Le politicien parle le plus souvent au futur et le moins souvent au présent.
      Cela lui permet de parler du passé avec talent.

  20. speedbird101A dit :

    Autrement dit, on aura le général I.A. comme CEMA avec des drones de geeks en guise de biffains, marins et aviats !!! et quand à l’hymne des armées , ce sera la chanson ibérique de Rouleau Essuie-glaces :  » yé né pas chiangé ! « 

    • Ceci cela dit :

      Ni le pronom démonstratif « cela » ni sa forme familière « ça » ne prennent d’accent.

      Quant à l’hymne des armées…

  21. vrai_chasseur dit :

    Sur les 2 périodes de référence prises par le ministre,
    les « grands anciens » avaient maintenu le budget de la défense au-dessus de 4% du PIB (période 1960-1968), et au-dessus de 3,10% (période 1974-1980).
    http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codePays=FRA&codeTheme=12&codeStat=MS.MIL.XPND.GD.ZS

    • Nimbus - parfois cumulo dit :

      60-68 De Gaulle et 74-80 VGE étaient PR ! Après vous connaissez les noms, je ne vais pas les citer… dont un homme appelé dans sa jeunesse un « chevau-léger » qui devint avec l’âge et l’embonpoint un « rad-soc » comme un autre. Puis vint encore le pire…

  22. Le meilleur des Stratèges en pantoufles dit :

    Foutage de gueule de force 9 sur l’échelle de Macron. Rien ou presque n’a changé depuis deux ans. Mais qu’est-ce qu’on va devenir…

  23. Fanchic, le Lorientais dit :

    D’abord, il faudrait développer l’esprit de défense, voire l’esprit combatif et arrêter de faire des jeunes Français des « petit-gris raseurs de muraille »….

  24. KOUDLANSKI Romain dit :

    Elles évolueront de toute manières et elles seront obligées de se transformées ,pour tenir le coup .

    • Cantarice2 dit :

      « Elles évolueront de toute manières »
      Manière ne prend pas de S
      « et elles seront obligées de se transformées ».
      Transformer c’est mieux

      « Elles évolueront de toute manière et elles seront obligées de se transformer ,pour tenir le coup . »

  25. SCITUS LEPUS dit :

    « pousser encore plus loin » le concept « d’économie de guerre » [qui n’est pas qu’un « slogan », a-t-il dit]…Ce cher ministre parle t-il de recréer des arsenaux de fabrication de munitions de petit et gros calibre ? enfin il serait temps.

  26. Alexandre Dodier dit :

    Oui, alors que tout le monde sait que les rares financements supplémentaires sont absorbés par la « recherche » et le « développement », mais qu’aucun euro, non, aucun sentiment, ne se retrouvera dans l’achat de nouveau véhicule ou arme, ou alors ça sera réceptionné en 2040.. La vérité, c’est que l’armée française, comme l’armée britannique est littéralement à poil, nous fessons les fiers avec nos vieux aprioris des années 80/90, mais en cas de guerre de haute intensité, nous tiendrons 2 jours, voir quelques heures..

    On rigole des Allemands au vu de l’état jugé déplorable de leur armée, mais trois choses ; N°1 – eux au moins sont conscients de leurs faiblesses et ne se planquent pas derrières des idées dépassées depuis 30 ans, N°2 – ils achètent peut être étranger mais leur armée sera rééquipée dans 5/7 ans, quand la notre sera toujours autant à poil, et N°3 – eux ils investissent vraiment dans l’achat d’équipement, pas dans des recherches inutiles qui ne donneront que des démonstrateurs ou prototypes en 2040..

    • Roland DESPARTE dit :

      Désolé de vous décevoir mais l’armée allemande sera toujours plus ou moins à poil dans 5 ou 7 ans… Il y a les effets d’annonce (100 milliards…) et les investissements réellement actés, et pour l’instant ce n’est pas terrible… Voir l’étude de l’Ifri : https://www.ifri.org/fr/publications/etudes-de-lifri/focus-strategique/zeitenwende-bundeswehr-face-changement-dere
      L’Allemagne base sa défense sur l’Alliance atlantique et se considère comme un bras armé de l’Alliance, pas comme une armée souveraine et autonome.
      Par ailleurs, il y a un certain antagonisme dans vos propos : « ne se planquent pas derrières des idées dépassées depuis 30 ans » et « eux ils investissent vraiment dans l’achat d’équipement » ; oui, l’achat d’équipements (américains, israéliens, …) des années 2000 ! Equipements livrés entre 2025 / 2040 et obsolètes dans la décennie…
      Fonction de nos moyens financiers (un peu de réalisme SVP) la France a raison de travailler sur les armes de rupture, les armes de demain… A quoi bon commander 2 000 chars (vides), 2 000 obusiers (sans stock), 2 000 généraux (et autant de petits fours)…
      Vous voulez une (petite) idée pour nos armées : Refonder le 1er REP ! C’est simple, faisable et rapide. Et surtout, continuez à inventer ces armes qui demain nous protégeront réellement …

    • Avekoucenzeh dit :

      Pour dire « et même », l’adverbe « voire » convient parfaitement, mais pas le verbe « voir ».

      Nous tiendrons 2 jours, voire quelques heures.

    • Rions un peu dit :

      C’est sans doute pour leur inculquer l’humilité que vous fessez les fiers.
      Et vous faites cela en public ? Probablement que la portée du châtiment sera plus importante ainsi… Quoique l’efficacité réelle des peines inflictives et infamante reste très discutée.
      D’un autre côté, si vous le faites en privé, cela aura une valeur exemplaire nettement moindre.
      Ou alors c’est d’un autre genre de pratique qu’il s’agit… Plus… Enfin, moins… Bref, d’un genre qui ne nous regarde pas et dont il serait malséant de discuter ici. Mais non, il ne peut s’agir de cela, de fiers guerriers comme vous !
      Ah ben non, pas fiers, les guerriers, sinon, panpan-cucul ! Mais d’« humbles guerriers », ça sonne bizarrement, non ? Cela ne doit pas être facile d’embrasser la carrière militaire, par chez vous… Mais pour l’apprentissage de la discrétion et du camouflage, ça doit être drôlement efficace. Vous devez avoir l’armée la plus furtive de la planète !
      Et donc, comment ça se passe ? Vous repérez un fier dans la rue, vous l’attrapez et vous le fessez en place public, comme ça, chtac, chtac, chtac ? Il faut forcément un flagrant délit ou on peut dénoncer ses voisins, avec visites domiciliaires et perquisitions à la clé ? Il y a un processus judiciaire, une possibilité d’appel, de sursis, de peine de substitution, des juridictions spécialisées, des ténors du barreau du tribunal de la fessée ?
      Autre lieu, autre mœurs, pas de jugement à porter.
      Toutefois, cela ne doit pas encourager le tourisme… Espérons que vous prévenez les visiteurs. J’imagine la scène, le groupe de touristes, vêtus de shorts modestes et coiffés de bobs modestes, visitant modestement les grands monuments de votre pays en se disant tout bas : « Ne faisons pas les fiers, sinon nous risquons d’être fessés. »

      Oui, bon, je sais, « pas fait exprès m’sieur », « c’est la correcteur orthographique qui fait rien qu’à m’embêter », « le clavier il est trop p’tit, c’est d’l’abus », tout ça, tout ça.
      Pardon, cher Alexandre, mais ça m’a bien fait rire, et par les temps actuels, il ne faut pas rater une occasion de sourire.

      • Alexandre Dodier dit :

        Effectivement il faut dire, et ça ne m’atteint pas du tout 😉 Non non, ce n’est en rien le correcteur, c’est juste moi qui est pourri en orthographe, pourtant je corrige avec Scribens mais bon.. J’admet mes lacunes et j’y travail 😀

        Et puis, ça ne fait jamais de mal..

        • PK dit :

          C’est juste moi qui SUIS pourri…

          Moi (1ere personne du singulier) est sujet, repris par le pronom relatif qui, qui est donc sujet du verbe être…

          Et « travail » est un verbe dans votre phrase, donc j’y TRAVAILLE, car le verbe est travailler. Le nom commun est le travail.

          Les correcteurs sont rarement bons en correction grammaticale, donc il faut s’en méfier. Si vous avez le désir de progresser, il suffit de réapprendre les bases de la grammaire à l’ancienne (on ne l’apprend plus du tout aujourd’hui). Elle est basée sur des concepts logiques et simples : il suffit de poser des questions.

          Qui ? pour trouver le sujet de l’action. Du coup, le moteur qui fait l’action est le verbe.
          Quoi ? Où ? Comment ? Pourquoi ? À quoi ? À qui ? pour trouver les compléments.

          Il faut savoir reconnaître un groupe nominal, qui est un groupe de mot autour d’un nom commun. Un nom commun est un mot devant lequel vous pouvez mettre un article (le, la, les, un, une, des) comme le travail, le nom commun. « nom commun » est un groupe nominal, car le nom commun « nom » a été agrandi avec un adjectif qualificatif « commun » qui comme son nom l’indique, aide à qualifier le sens du nom : un nom peut être commun ou propre par exemple, au sens de la grammaire.

          Ensuite, vous avez les accords, c’est-à-dire le changement de forme des mots de base quand ils sont confrontés au féminin et au pluriel.

          etc.

          C’est une petite gymnastique qui demande assez peu de connaissances, mais un peu de rigueur. Avec un peu de volonté et de travail, tout le monde est capable d’y arriver. Savez-vous que les gamins d’une dizaine d’année des années 50 y arrivaient parfaitement ?

          Il est symptomatique d’un effondrement total de la société de constater que les profs aujourd’hui sont incapables d’écrire sans faute… (après en général un bac+3 ou bac+4 !).

  27. Davy Cosvie dit :

    L’on peut déjà deviner la teneur de la plupart des commentaires à venir sur ce site : « il nous faut tout et plus de tout ». Ce n’est pas idiot mais il faut d’abord se demander pour quoi faire. Comme tout le monde sur ce blog, j’ai mon avis et je suis certain que c’est le meilleur avis. J’accepterai pourtant la contradiction.
    .
    Tout et plus de tout, non : la faiblesse de nos moyens militaires classiques présente un aspect positif. Si nous manquons de moyens pour tenir dans la durée face à une agression sur notre territoire, nous serons d’autant plus vite amenés à faire usage de notre dissuasion (pas nécessairement nucléaire), celle qui consiste à détruire directement les centres de pouvoir politique de l’agresseur : je pense notamment au missiles guidés avec précision (MGP) dont nous sommes dotés depuis 1985 et qui n’ont pas cessé de se perfectionner depuis lors.
    Aucun gouvernement hostile (de l’est, de l’ouest, de n’importe où, proche ou lointain) qui serait tenté de nous agresser pour quelque motif que ce soit, ne peut ignorer qu’il se met en danger de mort car nous disposons de ces MGP imparables. Nos moyens de combat sont suffisants dans la mesure où ils obligent l’agresseur à caractériser son agression pour justifier notre riposte antigouvernementale.
    .
    Par conséquent l’actuelle faiblesse numérique de nos moyens militaires classiques ne m’inquiète pas outre mesure. Cependant je la regrette pour deux autres motifs : 1) l’école de citoyenneté que constitue un engagement volontaire, même court, dans l’armée ; 2) le soutien à l’économie nationale que constitue le budget militaire, dépensé exclusivement (ou presque) auprès d’entreprises françaises.
    .
    Ceci posé, il reste indispensable que nos moyens militaires classiques conservent un niveau suffisant pour défendre pendant quelques jours le territoire national, y compris au loin car le moindre îlot habitable de Polynésie, le moindre village amérindien au fin fond de la forêt guyanaise fait partie du territoire national aussi longtemps que les Polynésiens et les Guyanais veulent rester Français.
    Gardons à l’esprit que nous n’avons aucun motif de nous préparer à une guerre longue de type ukrainien. En revanche, l’on peut assez bien imaginer une attaque hybride sur un de nos territoires périphériques.
    https://www.edition999.info/Souvenirs-de-la-Prochaine.html
    .
    Bref : nos moyens militaires classiques sont suffisants s’ils obligent l’agresseur à caractériser son attaque pour nous amener à détruire directement ses centres de pouvoir politique. Il nous faut, inversement, des moyens classiques suffisamment faibles pour que l’agresseur (qui n’est jamais idiot) comprenne que nous serons rapidement amenés à détruire directement ses centres de pouvoir politique.
    .
    Il reste que notre plus inquiétant point faible, c’est la médiocrité de notre classe politique. Mais je me rassure en imaginant qu’aucun gouvernement agresseur ne sera assez fou pour penser que la médiocrité de notre classe politique le met à l’abri d’une riposte mortelle et ciblée dont nous avons les moyens techniques.

    • PK dit :

      « aucun gouvernement agresseur ne sera assez fou pour penser que la médiocrité de notre classe politique le met à l’abri d’une riposte mortelle et ciblée dont nous avons les moyens techniques. »

      Hollande a avoué qu’il n’aurait jamais appuyé sur le bouton… Pourquoi voulez-vous qu’il en soit autrement des autres ?

      La dissuasion nucléaire repose essentiellement sur la force morale du président de la république. Force ET morale. Je crois que tout est dire : aucun agresseur de la France ne risque de prendre un pélot nuke sur la tronche en cas d’entrée sur le territoire…

      • rainbowknight dit :

        Intéressant. Cela nous replonge dans les choix français faits durant la 2nde. Les « brits » ne se sont pas privés de nous montrer à Mers El Kébir leur volonté et leur résolution. La « flotte » s’est sabordée à Toulon….
        J’imagine mal un agresseur, un ennemi de la France faire main basse sur nos capacités nucléaires sans que nos chefs militaires pallient à l’indécision ou la couardise d’un responsable politique quand bien même il serait président….
        Si un tel malheur se produisait j’imagine encore moins nos amis et alliés « ricains » regarder les potentialités de la France être prises et employées par l’ennemi. Ils ont eux aussi appris l’ Histoire.
        Avoir la force de dissuasion c’est primordial mais cela n’est pas sans complication. La présence de militaires auprès des décisionnaires français n’est pas le fruit du hasard…
        Notre puissance aujourd’hui ne laisse plus de choix, aux uns et aux autres.

      • Davy Cosvie dit :

        Bien sûr, mon cher PK. Mais deux choses :
        1) au regard du risque d’être détruit par nos armes antigouvernementales, quel gouvernement agresseur prendra le pari que nous ne tirerons pas ? Même un PR complètement pusillanime, comme celui que vous citez, est capable de tirer dans un moment de stress intense.
        2) On est bien d’accord que la décision de tir revient au PR sous article 16. Mais les armes sont entre les mains des militaires, qui peuvent très bien se passer de l’ordre gouvernemental en situation extrême lorsque les politiciens, comme à chaque fois, seront injoignables.
        A cet égard les opex ont plusieurs fois démontré que nos militaires savent se passer des ordres gouvernementaux pour prendre les décisions exigées par les circonstances. Les politiciens affirment seulement ensuite avoir donné l’ordre et c’est pourquoi le grand public ignore que nos militaires savent se passer des ordres gouvernementaux quand il le faut.

        • PK dit :

          1) basé la défense sur le potentiel stress d’un couard me paraît un concept curieux pour le moins, osé sinon
          2) Les militaires ne brillent pas particulièrement par leur indiscipline. L’histoire de France montre au contraire que leur rébellion est rare et n’a jamais changé quoi que ce soit.

    • aleksandar (troll basque) dit :

      Analyse intéressante mais qui bute sur un obstacle, la destruction de centres de pouvoir politique.
      Pour fonctionner votre stratégie requiert l’élimination de TOUS ces centres.
      Qui en cas de conflit seraient disséminés et redondants.
      Cela fait beaucoup de gens a tuer et beaucoup de cibles.

      • Davy Cosvie dit :

        @ Aleks : il n’est pas indispensable de détruire TOUS les centres de décision politiques.
        Il suffit qu’aucun politicien ayant le pouvoir de décider de nous agresser, n’ait la certitude absolue de survivre à son agression.
        Or nos armements sont dimensionnés pour ça.

        • aleksandar dit :

          Pas si simple, vous ne pourrez pas empêcher un politicien, un gouverneur, un chef militaire hors chaine de décision de prendre le relais.
          D’autre part il est peu probable qu’un politicien ayant le pouvoir de décider de nous agresser attende tranquillement dans son bureau nos MGP sauf peut etre si il réside a Monaco, Andorre ou San Marin.

  28. Momo dit :

    Attention.
    Au Royaume de Charles nous avons eu il y a ~2 ans en 11/21 Boris ‘the crook’ Johnson qui a fait annoncer par le sbire en place Ben Wallace une réduction significative des troupes, -10 000, MAIS avec « increased deployability and technological advantage ».
    Comme si les deux allaient naturellement de pair= (baisse d’effectifs) et (avantage technologique + capacité de déploiement amélioré).
    Certains avaient proposé à ce compte là de carrément supprimer l’armée, mais c’était une blague.
    En fait c’était une parfaite illustration de Bojo: je vous prend une partie de vos biens MAIS vous serez plus riche.
    De manière surprenante ça marche à tous les coups, les influenceurs ne font pas autrement.

    Dans la vrai vie, entre gens raisonnables, il serait bien de ne pas reprendre même en homéopathie cette médecine, qui achève à tout coup celui qui l’avale…

  29. PHILIPPE dit :

    La seule question à se poser est la suivante : si ça « dérape sommes-nous prêts ?
    Tout le reste n’est que baratin.

  30. Boxus1 dit :

    j’espère qu’il conservera son poste, c’est un bon Ministre des Armées, qui connaît bien son sujet.

    • Nimbus - parfois cumulo dit :

      Il me fait penser à Charles Hernu pour son intérêt pour la Défense et les efforts à fournir.
      Nous avons, tout le monde le sait, un PR et maintenant aussi un PM les plus jeunes de la Veme République ; mais vraisemblablement aussi le plus jeune MinArm de la Veme.
      Je suis donc de votre avis, sans être macroniste pour autant !

    • Clavier dit :

      Ben voyons… On y gagne beaucoup car il est à peine moins maladroit et probablement plus menteur que Morin …..

  31. Pldem806 dit :

    Marine nationale : 42 000 hommes (dont 6000 réservistes opérationnels),
    Armée de l’air : 36 000 hommes,
    Armée de Terre : 130 000 hommes.
    Pour une guerre de haute (longue) intensité, il faudra a minima tripler les effectifs de l’AT et par conséquent le matériel afférent.
    Si, comme le disent certains « spécialistes », l’offensive russe est prévue pour 2028 (les Polonais seraient à l’origine de l’information), cela nous laisse environ 4 ans pour atteindre cet objectif. Bon courage à nos décideurs !
    Nous verrons si, déjà, ils sont fichus de recréer une industrie de fabrication de munitions d’infanterie qui, en comparaison d’une chaîne de montage d’un avion de combat, ne doit pas être d’une complexité insurmontable ni d’un coût exorbitant.

    • Tringlos dit :

      @ Pldem806
      « Nous verrons si, déjà, ils sont fichus de recréer une industrie de fabrication de munitions d’infanterie  »
      La Cour des Comptes a estimé le coût à plus ou moins 200 Millions.
      Cordialement.

  32. PK dit :

    La rupture révolutionnaire serait de confier Sentinelle à la police…

    • Roland DESPARTE dit :

      Je crois que cela serait une énorme erreur ! Nos militaires ont besoin de ressentir qu’ils appartiennent et défendent une Nation.

      • PK dit :

        L’armée ne défend pas une nation, mais la France. Le boulot de nos soldats est de s’entraîner pour combattre notre futur ennemi, pas de faire des patrouilles de flic… S’ils ne trouvent pas de satisfaction dans le fait de s’entraîner ou d’aller combattre dans des OPEX, c’est qu’ils se sont trompés de voie…

        Le seul truc qu’ils pourraient à la limite faire, c’est gueuler quand on ne leur donne pas les moyens de leur mission. Mais ils sont en général pas assez mal élevés pour cela…

  33. Tringlos dit :

    A part la création d’une armée fédérale européenne que nos forces nationales rejoindraient (mutualisation des forces européennes), je ne vois pas quelle transformation d’ampleur, telles que la dissuasion nucléaire et la suppression de la conscription ça pourrait être !
    Parce que :
    – suppression de la dissuasion nucléaire = impensable depuis la tetative d’annexion de l’Ukraine par la Russie !
    – suppression de la Royale = pareil on a une ZEE qui file le vertige !
    – suppression de l’AEE = ……..le deuxième apéro, j’aurais pas dû ce soir ! ^^
    Je file regarder dans ma boule de cristal et je vous tiens au jus !
    Bien cordialement !

    • Nimbus - parfois cumulo dit :

      Je vous conseille de regarder la vidéo si le résumé de Laurent Lagneau ne vous a pas paru assez clair… 🙂

    • JILI dit :

      Avant toute chose, il est nécessaire d’armer correctement tous nos Corps d’armée dont Marine etc., les renforcer en matériel avec, chars, avions, navires etc. car nous en manquons sérieusement pour protéger nos territoires d’outre-mer et Maritimes qui sont disséminés sur toute la planète, ainsi que les effectifs qui doivent être au minimum augmenter d’au moins la moitié, créer des stocks de munitions et de pièces de rechange conséquents pour tenir un éventuel et long conflit et surtout qu’ils le soient en tout genre et fabriqués par des usines installées en FRANCE. De plus et parce qu’en drone, nous avons beaucoup beaucoup de possibilités et de savoir faire, les fabriquer en quantité suffisante pour nous protéger et attaquer sur mer, air et terre, et ainsi créer des unités spécialisées qui renforceront les troupes existantes. Par contre, il est hors de question de faire les mêmes erreurs qu’il y a eu en 1870 et en 1939, à savoir prendre des généraux qui combattront avec les tactiques du passé et même s’il nous faut encore connaître ces tactiques de combat, il est indispensable d’en concevoir d’autres en considérant les nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle etc. Donc M.Lecornu, il est hors de question que des bureaucrates décident par eux-mêmes des méthodes de combat à venir, qui elles doivent être uniquement du ressort de militaires et de scientifiques compétents.

  34. ONERESQUE dit :

    Les grandes tirades sur les « changements de paradigme » sont toujours à mesurer à l’aune de la motivation qui a engendré ces envolées lyriques, c’est à dire à leur finalité primaire d’excitation des neurones trop facilement ébahis de certains électeurs ou subordonnés administratifs. L’invocation tonitruante de l’avènement de mutations profondes relève plutôt d’une « tarte à la crème » un peu démagogique, surtout quand les évolutions spectaculaires des armées sont prédites pour des échéances aussi courtes que 5 ans……..De fait, s’il est clair, archi-clair que la guerre en CHI, les guerres, évoluent, en ce premier tiers du XXIème siècle, très rapidement dans leur formes et leurs articulations, il reste AUSSI clair que, comme toujours, l’ INERTIE de tous les complexes militaires établis et de tous les mécanismes conflictuels reste considérable……..Pensons à certains rétropédalages temporels du conflit ukraino-russe qui retombe cliché sur cliché dans les tranchées de 14-18, ou évoquons la sortie des vénérables T-54 et de la mitrailleuses Maxim PM1910 Poulemiot Maksima obraztsa……..Donc nuançons….

    1> Le domaine Cyber devient effectivement crucial car l’interconnexion des systèmes en réseau et le recours croissant aux désignations de cibles instantanées, aux marquages, aux reconnaissances non-stop H24/7J, s’appuient tous sur des flux de données en Gigaoctets/s qui ne doivent pas être interrompues. Mais, les mesures ECCM de cryptage aléatoire des flux drones à plus de 256bits et les évasions de fréquence rendent de plus en plus difficiles les interceptions ou brouillages par la guerre électronique…Les russes, par exemple, recourent moins au hacking des flux russes qu’à la SATURATION électronique par des puissances d’émission colossales sur des spectres ultra-larges. Une méthode brute qui, dans ce cas, ramène tout le monde à l’âge de pierre, comme l’a prouvé la « désactivation » malvenue d’IFF d’unités de S-300 ou de BUK qui ont descendu moult Su-27 ou 34…Les brouilleurs russes sont d’ailleurs tapés à l’ HIMARS ukrainien assez vite. Demeure donc effectivement le seul risque cyber futur véritable en CHI, le hacking des serveurs centraux ou des ordinateurs de bord, drones ou chasseurs…..Cependant, les méthodes civiles de lutte se perfectionnent sans cesse, surtout avec l’aide de l’IA et elles « ruisselleront » sur les armées.

    2> La situation stratégique de la France est très singulière, comme l’Espagne et l’Italie…Elle ne se trouve pas en première ligne tactique en Europe en cas de blitzkrieg russe (de plus en plus improbable vu les 2.625 chars (rien qu’Oryx) et 10.000 blindés pulvérisés). La France présente encore 2 autres particularités singulières, elle dispose d’une dissuasion nucléaire et….. du 2ème domaine maritime mondial. Les armées françaises ne sont donc et ne doivent PAS être de simples supplétifs terrestres potentiels de la Bundeswehr ou de l’armée de terre polonaise en tanks, LRM et VBCI (IFV, AFV…) en CHI continental.

    3 > Nos armées DEVRAIENT plutôt (en conformité idéale avec la configuration française des Zones à Défendre ZAD- LoL ) être : D’une part des forces déployables à large domaine de couverture, en théorie des MARINES surarmés en missiles sol-sol, surface-air, couverts par des porte-aéronefs, et projetables à échelle de 30.000 hommes. Ceci pour aider, soit les flancs de l’OTAN Baltique-Méditerranée, soit les couloirs essentiels du Pacifique touchant la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie si çà chauffe là-bas……ÉGALEMENT, une marine puissante disposant de 30 frégates, 2 PA et 10 SNA, le tout sur-doté en protection anti-missiles….

    4> Les armées devraient être d’autre part, des génératrices de BULLES SOL-AIR de protection des organes vitaux de l’Hexagone (postes de commandement, ministères, bases aériennes, Toulon, Brest-Île Longue, centrales énergétiques, nœuds électriques, ferroviaires et routiers, stations radars ) puisque la guerre en CHI qui nous concernera sera celle des volées de missiles hypersoniques à trajectoire aléatoire en saturation. Pas les pétards mouillés Kinzhal, de simples Iskander largués, mais les enfants des AVANGARD, DF-17 ou 21 ou PrSM US que nous lanceront les potentiels adversaires comme le fait apparaître avec une évidence criarde les sinistres campagnes hivernales de frappes de Poutine sur l’Ukraine.

    Face à ces BESOINS nets et criants, Qu’avons nous a constaté sur l’état actuel….QUE VOYONS- NOUS ? Dans ces 3 domaines donc VITAUX : >>>> la projection de force maritime combinée à la US Marines, le volume de la Marine et la défense Sol-Air…..DES LACUNES, des lacunes et encore des lacunes et ….sévères…mon neveu !

    A) Certes 3 Porte-hélicoptères, mais pas d’avion d’appui dessus, pas d’équivalent F-35B ou de tremplin pour Rafale….Peu de troupes d’infanterie de Marine, peu d’A400M (pas fiables de plus vu les moteurs ), pas d’équivalent du C-17, une dizaine de ravitailleurs A330 au lieu de 20….Résultats probables des courses en cas de CHI >>>> Le Pacifique sera abandonné rapidement en cas de grosse crise, faute de suffisant……..Restera le FAISABLE…..L’intervention sur les flancs de l’OTAN avec l’aide des italiens, mais certainement pas plus….

    B) La marine nationale est délaissée depuis des décennies ALORS qu’elle représente l’articulation basique de la garantie indispensable des projections de flancs OTAN, qui sont maritimes. La marine nationale représente aussi les capacités de riposte d’intimidation chinoise (ou les capacités d’une consolidation) dans le Pacifique. Enfin, faut-il souligner que la Marine représente AUSSI AVANT TOUT une contribution clé aux coalitions de mise en sécurité des routes maritimes, artères vitales du commerce mondiale….Les CHI marins 2040-2050 seront des crises Houthis Bal El Mandeb amplifiées AU CENTUPLE !!!!! 2024…..la France est une FREMM en Mer Rouge, Henri de Monfreid serait flatté, mais une FREMM petit pion fabuleux… mais bien solitaire…..Si nous étions cohérents, véritablement cohérentys, la marine nationale devrait recevoir près de 42% du budget des Armées a minima, son rôle futur sera CRUCIAL !

    C) Dans le sol-aire, ce n’est pas 12 batteries de MAMBA qu’il faudrait, mais 20 et appuyées par 16 batteries MICA NG relayées en SHORAD par 80 RAPID’FIRE sur camion et 500 MISTRAL 3…….N’avons-nous pas compris que le futur des CHI des nations de second glacis, d’arrière front, c’est de se voir arroser de volées de missiles ? Tout ne sera pas arrêté par le SKY SHIELD centre- europe….Nous ferions mieux d’investir massivement dans le super intercepteur AQUILA à marche forcée, de concevoir une version batterie aéro-transportable de l’AQUILA terrestre et de « rétro-fitter » le plus rapidement possible les FORBIN, le PA et les FREMM avec…….en les accompagnant de Laser anti-drones et anti-missiles 300 kW

    VOILA…..ce que DEVRAIENT être les MUTATIONS UTILES, RENTABLES et EFFICIENTES des armées françaises…..mais cela ne serait pas du « gadget » et ne prendrait pas ….5 ans…..

    • Nexterience dit :

      On ne peut écarter un désengagement américain et un effondrement de la défense en Tchéquie et dans la grosse et molle Allemagne. On aurait alors à faire de la CHI en centre Europe, comme en 80.

    • Roro94 dit :

      « Les armées françaises ne sont donc et ne doivent PAS être de simples supplétifs terrestres potentiels de la Bundeswehr ou de l’armée de terre polonaise »
      Comme pour Daguet, les armées Françaises se dirigent droit vers le rôle de supplétifs. Cela devient une tradition.

    • Ceci cela dit :

      Le pronom démonstratif « ça » ne prend pas d’accent. Il est la forme familière de « cela », qui n’en prend pas non plus.

      La Nouvelle-Calédonie et la Polynésie si ça chauffe là-bas…

      • ONERESQUE dit :

        Vous avez de la suite dans les idées….J’avoue que c’est une manie TOS cette belle cédille…Maintenant, j’ai tapé le texte « dans les vapes vespérales » et les plantages d’inattention fourmillent….Donc, vous avez aussi – mitrailleuse(s) pas d’ « s » – il fallait lire « hacking des flux ukrainiens » et pas d’eux-mêmes les Russes – « comme le font apparaître » et pas « fait » car sujet= « sinistres campagnes » –  » Qu’avons nous à constater (infinitif) » – c’est idiot – « capacités de riposte face à l’intimidation chinoise  » plus élégant – pas « cohérentys » y a ripé – Dans le sol-aire « e » a ripé aussi….pouf, il y a des jours comme ça…….

        • Mèkeskidi dit :

          « Une manie TOS » ? ? ?

          Voyons voir, « TOS » :
          C’est le code IATA de l’aéroport de Tromsø en Norvège, mais quel serait le rapport ?
          « Taux d’ondes stationnaires » ? Bof…
          « The Operating System », un système d’exploitation d’Atari ? Douteux.
          « Trusted operating system » ? Re-bof…
          « The Original Series » (Star Trek) ? Ah, pourquoi, pas… Notre membre de l’Onera pourrait bien aussi être un « trekkie », car de la recherche aérospatiale à la SF, le pas est vite franchi, mais le lien avec l’absence ou la présence d’un accent sur « ça » serait bien ténu. Doit pas être ça non plus.
          « Tales of Symphonia », un jeu vidéo ? Allez savoir… Mais pas bien flagrant quand même.
          « Type of Service », un « champ de l’en-tête d’un paquet IPv4 utilisé pour la qualité de service » ? Quoi que ça veuille dire, re-re-bof…
          Cherchons mieux…
          Ah, nous avons « Très Obligé Successeur », élève de première année en argot de l’École polytechnique ? Le rapport avec « çà » n’a rien d’évident, mais dans le contexte, la carrière à l’Onera, tout ça… Il sent plutôt bon, celui-là ! X-Supaéro, le monsieur, peut-être ?

          Si c’est bien en rapport avec l’X, je souhaiterais sincèrement connaître le lien avec une propension à écrire « çà ».
          Chuis comme ça, moi, j’aime bien comprendre ce je lis.

  35. Thierry le plus ancien dit :

    J’ai pas eu le sentiment qu’il y ait eu la moindre chose positive de faite dans la défense national depuis l’arrivée de Macron au Pouvoir.

    Bien sûr des grandes phrases, sanctuarisation du budget, et bla bla bla, pour au final se retrouver encore plus mal qu’avant son arrivé, avec la perte de toute l’Afrique en guise de digestif…

    Tous les grands projets sont repoussés ou retardés, et quand Lecornu refilera sa patate chaude à celui qui le remplacera ça sera toujours aussi précaire et mal foutu, son successeur sera devant les 12 travaux d’hercule rien que pour redresser la barre.

    Macron remplace les militaires de profession par les réservistes, autant dire que quelque soit les armes qui leur seront mis dans les mains au dernier moment ils ne sauront pas s’en servir, à supposer qu’ils aient des armes, parce que même là dessus il n’y a rien de sûr….

    Bref leur plan tout pourrave ils peuvent se le coller dans l’oignon et avec une poignée de sable ! parce que 5 ans avec eux ça sera toujours de pire en pire. Même avec du pognons ils le refileront à des charlatans et escrocs qui vendent des colifichets peinturluré en vert pour faire militaire.

    Maintenant que le nouveau chanteur de ce boys band c’est Attal ils vont continuer à distraire et amuser la galerie.

    • Qui qu'ils fussent dit :

      Autant dire que quelles que soient les armes, pas « quelque soit ».

    • Roro94 dit :

      @Thierry « Macron remplace les militaires de profession par les réservistes, autant dire que quelque soit les armes qui leur seront mis dans les mains au dernier moment ils ne sauront pas s’en servir »
      J’en ai vu des actives ne pas supporter qu’un réserviste fraichement débarqué fasse le travail aussi bien, voir, dans certains cas, mieux qu’eux. J’ai vu tout un CME ramasser car un réserviste, qui était sur la même session de CCPM, les avait tous battu. Certains se remirent en question, d’autres se murèrent dans un mépris maladif des réservistes, comme vous le faites, car incapable de surmonter leur propre médiocrité.

  36. Bangkapi dit :

    Un peu HS quoique.
    Concernant le recrutement et la fidélisation.
    Qu’est-ce qu’ils en pensent les admirateurs de poupou 1er de ses propositions d’accorder la nationalité russe aux étrangers qui s’engage pour un an ?
    Alors que c’est parfois les mêmes qui ne trouvaient pas normal la naturalisation des légionnaires à l’issue de leur 5 ans de contrat et d’une bonne conduite.

  37. Roland DESPARTE dit :

    Ce qui donnera lieu à « des décisions inédites » devant être annoncées dans le courant de ce premier semestre afin d’assurer « la fiabilité et la supériorité de nos armes pour les décennies à venir ». M. Lecornu
    Très bien, on est prêts à écouter, voir et entendre… (un semestre à patienter…)
    Si c’est inédit et assure une certaine supériorité : BRAVO M. Lecornu !
    Et si c’est “PLOUF“ M. Lecornu est un charlot…

    • JILI dit :

      Je suis tout à fait d’accord avec vous. Il nous faut être très attentif, et à défaut d’efficacité de ce « parleur » , M.Lecornu, qui je l’espère ne sera pas uniquement un « beau parleur », il nous faudra tous réagir pour ne pas les laisser dégrader notre armée et les obliger à l’amener à un niveau de puissance décent afin qu’elle soit crainte, car malheureusement l’avenir va apporter de sérieuses confrontations, et tout comme pour accéder à cette puissance il est hors de question d’être le « Vassal  » de qui que ce soit. Bref, Allié ozdui mais Vassal NON!

  38. Ranx dit :

    Quel visionnaire !

  39. Linquiet dit :

    Monsieur Lecornu oublie la défense passive. Il est impensable de partir en guerre sans mettre la population française à l’abri. L’Europe de l’Est dont la Russie a su le faire, ainsi que la Suisse, la Suède etc.. Comment supporter un « engagement majeur » avec des hôpitaux déjà submergés en temps de paix et une médecine militaire en manque de médecins ?

  40. aleksandar (troll de Balard) dit :

    1 – De belles paroles sans effet mais critiquées par les Yacafaucons.
    Pour le moment cette guerre n’est pas finie et l’ensemble des RETEX ne pourra être pris en compte que quand elle le sera.
    D’ici là, par exemple, l’un ou l’autre des belligérants peut avoir fait des progrès dans la lutte antidrone qui modifierait complétement la problématique.
    En temps de guerre les choses évoluent vite, nécessité fait loi.

    2 – Le conseil général de mon département avait dans son service Travaux un pool de dessinateurs.
    6 au total dont un embauché récemment pour des raisons de copinage, neveu d’un conseiller général.
    1 ans après son arrivée embauche d’un septième dessinateur alors que le pool existant est deja en sous-activité et qu’il n’y a pas dans les 3 années à venir d’augmentation d’activité prévue.
    Pourquoi 7.
    Parce qu’a partir de 7 personnes on peut créer un service avec un…………. chef de service.
    Inutile que je précise qui a été nommé chef de service.
    Alors au lieu de pleurnicher sur le soi disant sureffectif en cadres dans l’armée, commencez par vous intéresser à ce qui se passe près de chez vous et dont vous êtes directement responsables en tant qu’électeurs.

    3 – Un CHI nécessitera de pouvoir armer 2 voire 3 CO pour les Grandes Unités.
    Soit pour chaque CO un total entre 30 à 40 personnels dont un tiers d’officiers supérieurs, un général + chef CEM + chef des  » J » + adjoint feu + adjoint air + adjoint Génie + adjoint ALAT + les officiers de liaison.
    Alors si l’on veut éviter le problème des russes depuis 2 ans, le manque d’officiers d’EM, il convient de considérer la situation vue d’en haut et non pas au niveau de la popote de compagnie.

    • Roro94 dit :

      lors si l’on veut éviter le problème des russes depuis 2 ans, le manque d’officiers d’EM, il convient de considérer la situation vue d’en haut et non pas au niveau de la popote de compagnie.
      => Je ne sais pas où vous avez eu vos informations mais les russes ne sont pas du tout en manque d’officiers d’EM. Bien au contraire, c’est une armée d’officiers et de tankistes/artilleurs qui manque cruellement de fantassins, de sous officiers et d’officiers de terrains.

      Et pour finir en revenant au sujet, tout le monde est d’accord sur le fait que l’armée française est gangrénée par son surplus d’officiers de salon. Il n’y a que des officiers pour défendre le contraire.

      • aleksandar (troll pousse caillou) dit :

        L’armée russe ne manque pas de fantassins, elle en a recruté 400 000 en 2023.
        Elle ne manque pas de sous officiers compte tenu de la taille de la section type russe et du rôle des chefs de section plus proches de leurs hommes comme les chefs de section français et à l’opposé des chefs de section US.

        Elle ne manque pas non plus d’officiers de terrain qui sont soit sortis des écoles, soit d’anciens sous-officiers soit depuis 18 mois promus au feu.
        Elle manque d’officiers EM ce qui l’a obligé à piocher dans des unités loin du front.

        Et concernant le sujet, c’est qui  » tout le monde  » ?

  41. Rakam dit :

    Super!,il nous faut du pognon et des Hommes..
    Pognon…c’est possible, des hommes là….bon courage…

  42. Félix GARCIA dit :

    « M. Lecornu, laissant ainsi entendre qu’il conserverait son poste à l’issue du remaniement gouvernemental en cours. »
    —> Cerfia@CerfiaFR
    « C’est quoi le sens étymologique de Gabriel dans la Bible ? C’est la force de Dieu. C’est le bras armé de Dieu, notamment pour protéger contre les anges rebelles. Il est missionné pour protéger Dieu, c’est-à-dire Macron, lors des prochaines élections européennes », a déclaré Christophe Barbier, l’éditorialiste de BFM TV.
    https://twitter.com/CerfiaFR/status/1745336731430203749

    « Origine et signification du prénom Emmanuel Histoire :
    Emmanuel est un prénom biblique présent dans les récits de l’Ancien Testament. Il signifie en hébreu « Dieu est avec nous » […] »
    https://madame.lefigaro.fr/prenoms/prenom/garcon/emmanuel
    —> « Emmanuel MACRON avec vous »
    https://cdns-images.dzcdn.net/images/talk/5512571e7aa4f3b92fa68483862b651e/1000×1000.jpg
    —> « La dimension christique, je ne la renie pas ; je ne la revendique pas. »
    Dans le Journal du Dimanche, le 12 février 2017, par Emmanuel MACRON

    Emmanuel, entouré de Gabriel et LECORNU …
    Nan, ça va trop loin là …
    ^^

  43. Félix GARCIA dit :

    « Principal maître d’œuvre du mal, Lucifer se déguise lui-même en ange de lumière et mérite amplement le surnom de singe de Dieu. »
    https://laportelatine.org/spiritualite/le-singe-de-dieu

    « L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête. »
    Blaise PASCAL