L’armée de l’Air doit « sur-recruter » pour compenser ses problèmes récurrents de fidélisation des aviateurs

Les réformes conduites entre 2008 et 2015, avec l’objectif de supprimer 50’000 postes au sein des armées, ont produit des effets négatifs qui tardent à être gommés. Ainsi, durant cette période, le format de l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE] a été réduit de 30% alors que le rythme opérationnel s’est intensifié. Cela s’est traduit par une tension sur ses effectifs, comme l’avait expliqué le général Philippe Lavigne, son chef d’état-major [CEMAAE] en 2019.

« Nous faisons […] face à une recrudescence de départs non souhaités, dont le nombre a doublé depuis 2015. Cela peut s’expliquer par des surcharges de travail, des absences prolongées du domicile dues aux sous-effectifs et aux multiples engagements, ainsi que par des aspirations différentes des nouvelles générations, plus volatiles. Il est donc impératif de trouver des leviers de fidélisation », avait-il en effet expliqué lors d’une audition parlementaire, lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2020.

Seulement, la page des suppressions de postes étant tournée, l’AAE doit désormais augmenter ses effectifs… alors qu’elle est toujours confrontée à un nombre toujours élevé de départs. Un phénomène que l’actuel CEMAAE, le général Stéphane Mille, a récemment qualifié « d’évaporation des talents ».

« L’armée de l’Air et de l’Espace, comme les autres armées, souffre d’un déficit de fidélisation, notamment concernant le personnel navigant, ainsi que les spécialistes du Maintien en condition opérationnelle, du contrôle aérien et des systèmes d’information et de communication [SIC]. Le nombre de départs n’a ainsi jamais été aussi élevé, pour atteindre 3130 départs en 2022 », a ainsi souligné le député Frank Giletti [RN], dans son avis budgétaire dédié à l’AAE.

Aussi, si elle veut satistaire ses schémas d’emplois, l’AAE doit « sur-recruter ». C’est ainsi que, au cours des trois dernières années, elle a recruté environ 10’000 aviateurs [dont 3450 en 2022], ce qui représente 25% de ses effectifs.

La conséquence est que ses capacités d’accueil et de formation sont proches de la saturation. Par exemple, a relevé M. Giletti, l’École de formation des sous-officiers de l’armée de l’Air [EFSOAA] de Rochefort a vu ses recrutements passer de 700 par an en 2014 à 1800 en 2023… Et cela alors que ses « locaux ne sont pas dimensionnés pour une telle augmentation ». Lors de son audition à l’Assemblée nationale, le CEMAAE a évoqué ce problème. « Aujourd’hui, nous sommes au maximum des capacités disponibles en matière de formation », a-t-il dit aux députés.

Aussi, aller au-delà de 3400 recrutements par an « sera ainsi une gageure pour les années à venir », estime M. Giletti. Et si « l’évaporation des talents » se poursuit, le manque de personnels qualifiés risque donc de s’accroître… D’où la nécessité d’améliorer la fidélisation des aviateurs.

Pour cela, plusieurs leviers peuvent être utilisés. Comme, d’abord, le recrutement précoce des aviateurs, comme le permet l’École d’enseignement technique de l’armée de l’air [EETAA] de Saintes. Ainsi, rappelle le rapporteur, plus de 80% de ses élèves poursuivent leur scolarité à l’EFSOAA de Rochefort et restent huit ans de plus que la moyenne des aviateurs au sein de l’AEE. « Cela démontre que la fidélisation est d’autant plus forte que les personnes ont été recrutées précocement par l’institution militaire », en conclut-il.

Un autre levier pour l’AAE consiste à « limiter le débauchage massif et non concerté de ses aviateurs par les entreprises du secteur de l’aéronautique civil », en nouant des accord avec celles-ci afin de coordoonner les départs. « Cette convention, initialement conclue avec Air France, est actuellement en cours d’extension pour couvrir les grandes entreprises de la Base industrielle et technologique de défense et la Direction générale de l’aviation civile », indique M. Giletti. Seulement, cette politique mettra sans doute du temps avant de produire ses effets…

Tout comme l’amélioration des conditions de vie et de travail, qui est un autre levier, au même titre que le « plan famille ».

Mais le principal moyen de conforter cette fidélisation passe par la rémunération. Elle « constitue l’outil privilégié pour fidéliser davantage nos militaires », estime M. Giletti. Et celui-ci de témoigner, pour avoir effectué de « nombreuses visites de terrain », que « la revalorisation de l’indiciaire constitue la mesure la plus attendue des militaires ».

Revalorisation qui, aux yeux du rapporteur, est « d’autant plus importante que le retrait des forces armées de la bande sahélo-saharienne fait craindre une baisse des ‘primes OPEX’, que la prime de liens au service entraîne des inégalités de traitement entre militaires qui peuvent être sources d’incompréhension, et que la nouvelle politique de rémunération [des militaires] est encore mal appréhendée au sein des troupes [conséquences de la fiscalisation des primes et de l’absence de prise en compte au titre des pensions] ».

Cependant, prévient Frank Giletti, cette revalorisation ne doit pas pour autant se traduire par une aggravation du « tassement de la grille indiciaire », ce qui serait susceptible de « démobiliser les sous-officiers et officiers qui assurent les contraintes les plus importantes, sans réelle plus-value financière ».

Photo : AAE

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79 contributions

  1. Charcot84 dit :

    La gestion RH de l’AA est à revoir. Beaucoup de militaires démissionnent à cause de mutations non consenties . Quand on leur dit vous avez fait 10 ou 12 ans au même endroit, il faut partir et qu’on vous propose un poste à plusieurs centaines de kilomètres. Les enfants ont pris leurs habitude, l’épouse a son travail, le choix est vite fait, la mari démissionne pour rester dans son secteur géographique. Le pire est qu’un autre militaire à plusieurs centaines de kilomètres, dans la même situation se voit proposer le poste de celui qui est « invité » à partir: c »est un non sens !

    • Jean dit :

      tout a fait d’accord…
      la mobilité « de principe » est une stupidité.
      (mais également une arme destructrice pour se débarrasser de certains personnel que l’on n’aime pas… il suffit d’un changement , un chef bien con pour faire exploser une famille. surtout qu’il y aura toujours une excuse bidon pour sabrer le personnel et aucun recours possible)

    • alexandre dit :

      @Charcot84. « Le pire est qu’un autre militaire à plusieurs centaines de kilomètres, dans la même situation se voit proposer le poste de celui qui est « invité » à partir » . Heu ça parait etre une énorme connerie que vous nous racontez là.
      Ou alors vous avez raison et les RH de l’AAE sont des gens fourbes.

      • Charcot84 dit :

        Non, ce n’est pas énorme ! ça arrive et plus souvent qu’on le pense. J’ai un exemple récent, un chef de piste , après 12 ans sur la même base se voit muter à Villacoublay. Comme, il ne voulait pas remettre en cause sa vie de famille, il avait les annuités nécessaires, il a donc fait valoir sa demande en retraite. Il part et….on lui demande de revenir comme réserviste car son remplaçant venant d’une autre base (muté aussi car il avait atteint la limite du durée sur son poste) , avait une autre spécialité et n’étant pas efficient dans ce « nouveau » poste imposé, une perte de compétence s’en ressent. Aujourd’hui, ce retraité revient comme réserviste avec 10 à 15 jours par mois dans son ancien poste !!! Là, on est dans l’efficience totale: où est le gain pour l’AAE ?

      • Prof de physique dit :

        Vu et vécu dans l’éducation nationale, ou la bureaucratie fait regretter celle de l’armée.

        Pour Alexandre :
        Je ne sais pas pour l’armée actuelle, mais dans la fonction publique d’État, le mépris et le harcèlement des personnels, tant dans l’EN, que la police nationale, dans les haôpitaux, etc…ou autres, ceci aussi, c’est du vérifié. Pourquoi ?
        Je n’en sais rien.

        Sinon, oui, l’augmentation du point d’indice qui est à la base du calcul des salaires des fonctionnaires civils et des militaires qui ont perdu plus d’un tiers de leur pouvoir d’achat par l’inflation ne serait que justice.

        L’État est à l’os ?
        Et pourtant la pression fiscale n’a jamais été aussi forte en France, un des pays les plus imposé et taxé au Monde.
        Où va l’argent ?
        Il suffit de regarder l’évolution des parts du budget depuis les années 1970 jusqu’à maintenant.

        Et puis peut être aussi vers les cadeau aux copains et aux coquins, les prébendes, les sinécures, etc…

      • Gilles dit :

        Pour le vivre c’est pourtant bien le cas… permutations de postes impossibles malgré deux volontaires de même niveau technique, même qualification pro, même grille indiciaire… l’un veut partir, l’autre veut rester, mais l’AAE de la Base de Mont de Marsan en a décidé autrement et fera muter celui qui veut rester et inversement.
        Résultat : totale demobilisation, aucune formation, attente et précarité sur les conditions de déménagement, et… 2 d’émissions en vue… Bravo les RH !!

    • mich dit :

      Bonjour , et vous faites comment pour donner à chacun la mutation qu ‘il souhaite , vous pensez vraiment que toutes les mutation se valent , j ‘espère que vous ne comptez pas sur le bon vouloir de chacun !

      • Charcot84 dit :

        Avant tout, prendre (réellement) en compte les voeux des personnels car , bien souvent des militaires veulent rester respectivement dans leurs postes alors qu’on les oblige à muter (ce qui en fait se transforme en permutation forcée). Tout le monde ne vise pas une mutation dans le sud. Les voeux d’affectation sont souvent en fonction des origines régionales des militaires. Il y en a qui veulent rester dans des postes ops, d’autres visent plus des structures de commandement ou administratives, bref, on peut contenter beaucoup de monde sans arbitrairement décidé du point de chute !

        • mich dit :

          Bonjour , je comprends bien votre explication de mutation à la carte qui pourrait satisfaire tout le monde ,mais quand je lis la fin de votre comentaire je ne pense pas les moyens RH en ont les moyens (je ne sais pas si vous avez deja parler avec nos pilotes de métiers )car cela demanderait une analyse fine , donc des gens rompus à cet exercice et on retombe sur le sujet des compétences de toutes les spécialités de nos armées .Je pense que ce problemme n ‘a rien de nouveau mais avant le nombre de bases le cachait ,on ne pourra pas faire plaisir à tout le monde .

      • Pascal, (l'autre) dit :

        « Bonjour , et vous faites comment pour donner à chacun la mutation qu ‘il souhaite , » On peut pointer sur le fait que la décision concernant certaines mutations laisse pour le moins « perplexe » tant es décisions sont parfois voire assez fréquemment ubuesques mais effectivement les mutations sont faites (logiquement) dans l’intérêt du service en clair en fonction des besoins de l’A.A.E. Si ces mutations étaient uniquement prononcées en fonction des desiderata des administrés certaines implantations pourraient fermer par désintérêt! Lors de la grande période de la non moins grande FATac 1ère RA des bases comme Luxeuil, Saint Dizier auraient connu un manque de personnel certain! Nettement moins « glamour » qu’Orange, Cazaux où Istres par exemple.
        ps. Et pourtant on y était bien dans la FATac 1ère RA !

        • mich dit :

          C ‘est clair qu ‘en plus le NUC c ‘était un peu moins « sexy » même si on en faisait un peu tous dans l’ EST ,mais il y avait « un peu » d’opex quand même sur JAGUAR .Oui la priorité doit rester l’intérêt du service mais personnellement je pense que les armées vont devoir être un peu plus clair sur les métiers et leurs « à coté » et moins brouillonnent sur le nombre de postes proposés , le niveau de diplôme souhaité et le type de formation que l’ on veut donné car il y a une vrai concurrence avec un monde civil pas toujours très clair non plus ( pas nouveau ,on a deja connu cela dans certaines spécialités ) .

    • miaou dit :

      Dans le meilleur des cas le prêt immobilier n’est réalisé que sur 15 ans… Pas vraiment le temps de profiter de _sa_ maison avant de devoir partir.
      Attention, il y a un haut taux de féminisation dans l’AAE, dans mon cas c’est mon épouse qui est dans les forces…
      Professionnalisation des armées implique prise en compte de la vie de famille et ses contraintes. Aujourd’hui je garde les enfants…

    • Anonyme dit :

      C’est pourtant ce qui arrive régulièrement dans l’industrie privée sans oublier les grands corps et entreprises d’état : magistrature, enseignement, SNCF, Enedis…

    • Frede6 dit :

      En 12 ans dans la MN j’ai fait Toulon > Brest > Toulon > Lorient > Toulon > Brest > Toulon > Paris > Toulon > Abu Dhabi…ma copine de l’époque à fait Brest > Nimes > Toulon > Brest > Lorient > Toulon…On était jeunes, sans enfant, en mission 4 à 6 mois dans l’année et je ne regrette pas cette période.
      J’ai plutôt quitté l’institution face à l’absence de perspective et une forme d’ennui.

      Je comprends votre raisonnement mais est ce que justement maintenir quelqu’un dix ans dans la même base, surtout dans ses premières années, en le « fonctionnarisant » en quelque sorte, n’est pas une erreur de la part des RH ?
      Cela conduit à conserver de bons professionnels mais qui ne sont plus forcément en phase avec l’institution car les impératifs familiaux passent avant tout.

      Je ne sais pas si les armées feraient mieux qu’avec des profils « baroudeurs » ou « moines soldats ».

      Les armées enchainent les plans « famille » depuis une quinzaine d’années pour répondre aux doléances. Cependant je ne suis pas convaincu que poursuivre dans cette voie les sortira de l’impasse.

      Juste une impression personnelle.

      • ji_louis dit :

        C’est le premier enfant qui « fixe » la famille, ou plutôt qui déclenche les besoin de se fixer. Ce besoin devient encore plus fort quand les enfants vont à l’école. Donc, il vaut mieux « betteraviser » (fixer dan un même ensemble géographique restreint de manière à éviter un déménagement) les parents si on veut garder leurs compétences.

        Les jeunes qui ont envie de bouger, il faut d’abord qu’ils acquièrent les compétences nécessaires (écoles, encadrement par des sous-officiers expérimentés) pour servir efficacement. Puis vient un moment où il faut remplacer les sous-officiers expérimentés qui bougent. Et là vient le plus grand hiatus entre les souhaits des armées et ceux de leur main d’oeuvre.

        Pour les officiers, c’est encore pire : Il savent dès la signature qu’ils ne feront carrière qu’en mettant la famille dans les bagages ou en vivant en célibataires.

        • Voom dit :

          Même les officiers dans l’AAe arrivent à se sédentariser, plus de 12 ans pour les quelques exemples que j’ai en tête. Ils arrivent à faire de belles triangulaires, et dans la même ville !

    • Oliver dit :

      Peut-être que la génération Z croît qu’un aviateur est un pilote … Déception ?
      En sachant nager ce sera la Chasse Embarquée
      La classe à 10:00 https://youtu.be/Vkyi0Sw5QDI?

      • Diacritique dit :

        Au présent de l’indicatif, le verbe « croire » se conjugue sans accent circonflexe (il croit).
        C’est le verbe « croître » qui y a recours (il croît).

        Si réforme de l’orthographe de 1990 a permis d’écrire sans accent circonflexe la plupart des mots de la langue française qui en arboraient un sur le « i » et sur le « u », elle a toutefois maintenu celui du verbe « croître » et de ses formes conjuguées, dans le but d’éviter la confusion avec le verbe « croire ».

  2. Berangere1704 dit :

    peut-être que si la fidélisation était mieux pensée, le sentiment d’injustice par rapport à la NPRM, surtout au niveau de certaines spécialités ops, et que certaines belles paroles étaient accompagnés d’actes cela pourrait marcher … malheureusement un sentiment d’abandon et de non écoute grandit de plus en plus, surtout en bas de l’échelle…

    • mich dit :

      Bonjour , quelles injustices et quelles spécialités « ops  » ? merci

      • Fred dit :

        Bonjour,
        Un exemple serait les spécialités administratives qui font 8h/17h (non ops) et les spécialités qui font des horaires monstrueux (contrôleurs, mécaniciens, fusillier commando etc), considérés comme opérationnels.

        Un des problèmes est que les spécialités ops et non ops ont la même base de salaire (les ops ont souvent des primes a cause des risques de leur métier, imposables et non prises en compte pour les prêts bancaires), et doivent tous participer aux même tours de service (des permanences supplémentaires) sachant que les ops font des horaires très importants et que le stress de leur emploi est majeur, contrairement aux administratifs, cela créé une inégalité et du ressentiment lorsque les unités ops sont désignées pour des permanences base alors qu’ils passent déjà 40/50 heures voire plus au travail chaque semaine.

        • who? dit :

          oui enfin bon faut pas pousser, ça glandouille beaucoup aussi
          les tours de service ils n’en mangent pas tant que ça.
          le stress, vu le nombre qui s’en balek…

      • PhilTH dit :

        Quelles spécialités ops ? c’est simple / pour l’AAE les techniciens avions, radio-radar sol-SIC!!
        l’AAE est comme les hôpitaux : des administratifs en grand nombre et des soignants manquants partout ;
        AAE des techniciens ops manquants partout ou trop jeune non formés et des administratifs en sureffectif.

      • mich dit :

        Bonjour @Fred et @PhilTH , ma question était vraiment pour @ Berangere1704 pour expliquer le terme « injustice » par rapport à la NPRM ,un petit mot quand même sur votre notion de ops et non ops ,je la trouve pour le moins simpliste et je fais parti depuis un petit moment de la première .

        • Pascal, (l'autre) dit :

          Dans l’A.A. il a toujours été de tradition d’opposer les « pailleux » aux « graisseux » Cela doit être aussi vieux que la naissance de l’A.A.!

          • mich dit :

            A une époque , en tout cas dans un des escadrons ou je suis passé on veillait à avoir de bonne relation avec toute la base ,cela s’ avérait souvent fort utile .

  3. rainbowknight dit :

    « Des aspirations différentes des nouvelles générations… » profonde réflexion d’un officier supérieur… qui sinon les « anciennes générations » ont éduqué les suivantes ?
    Si la transmission des valeurs chères aux Armées vient à manquer il est inutile de fustiger les « nouvelles générations »….
    Quelle est l’idée, se sacrifier pour que d’autres profitent ? Plutôt mourir !
    Le banquier voit sans doute plus de « fidèles  » que l’homme de foi dans la maison de Dieu..
    Heureusement le « phénomène » n’est pas que français… mais il interroge sur l’avenir de nos nations.

  4. NVG dit :

    C’est toujours le même problème qui est exposé, à chaque fois on refuse de voir la réalité des faits et les causes profondes du problème de fidélisation.
    L’armée est cassée parce que la France est cassée, ni plus, ni moins.
    Idem pour les forces de l’ordre, les pompiers, le personnel soignant etc..
    En somme tous les métiers passion au service d’autrui, plus rien a de sens, plus de direction, d’horizon.
    Les politiques travaillent contre les bons petits français pendant qu’on accueille des hordes de sauvages qui profitent, qui cassent, qui violent et qui tuent.
    Alors on trouve des solutions temporaires (primes etc), mais quand on fait de la m**** du matin au soir et qu’on a un profond sentiment d’inutilité, oui on finit par partir car l’énergie dépensée est vaine.
    Quand ceux qui ne comptent pas leurs heures, qui ont l’altruisme chevillé au corps et qui ont pallié à un système défaillant pendant des années partent, il est trop tard.

    Que les français se redonnent des objectifs, que l’on regarde nos problèmes en face et qu’on arrête de faire l’autruche ce sera un bon début.

  5. Le Breton dit :

    Toutes les recrues de l’armée de l’air sont-elles au moins assurées de voir le cockpit d’un avion ?

    • Vroom dit :

      Si je vous dis que des recrues se moquent éperdument des avions, ça vous évoque quoi ? 😉

  6. Romuald dit :

    Ce genre d’articles fait doucement rire quand on fait partie des forces.

    Des primes ont été débloquées pour fidéliser les SIC, et devinez qui en profitent ? Les officiers.

    Rien pour les sous off.

    Donc bon faut pas s’étonner des départs quand on voit que c’est toujours les mêmes qui profitent du système.

    • Jean dit :

      +1… ça se gave

      • rainbowknight dit :

        Chut… ! Cela s’appelle le ruissellement, un concept cher au chef des Armées.
        Est il plus opportun d’avoir un ruisseau qui satisfera son bénéficiaire ou des gouttes d’eau qui laisseront sur leur soif ceux qui pensaient être désaltérés ?

  7. Etienne Hannosset dit :

    C’est peut-être la faute des casques à pointe … (ironie) Je n’ose imaginer le drame pour l’Amiral qui devrait annoncer aux députés que le Tonnerre et El-Asef se sont rencontrés.

    • Pascal, (l'autre) dit :

      @Etienne la morale N’est ce pas vous qui écriviez et faisiez la leçon en expliquant que quand on n’a rien à dire on ne poste pas? Et si vous mettiez en pratique vos si sages conseils!

  8. Speedbird101A dit :

    Normal qu’ils foutent le camp dans le civil ,le salaire moyen dans une major Airline tournant autour de 15.000 à 20.000 euros par mois pour un Captain de moyen à long courrier voir plus en ASIE …de plus, va falloir que l’armée de l’air tout comme Air France d’ailleurs, arrete de recruter ses futurs pilotes selon ses critères des test psychotechniques de soi disant « tests ‘intelligence parfaitement discutables parce que à base de conneries psy ,si elle veut augmenter et fidéliser son réservoir de PNT …..faut pas que ces deux là viennent pleurnicher de ne pas trouver alors qu’elles éliminent à tour de bras lors des selections à tests débiles ….Pour info ,bon nombre de pilotes que j’ai connus ont été refusés à Air France sur la base de ces tests guignolesques, et ont quand meme tous fini commandant de bord ailleurs, sur les memes avions qu’Air France, et avec des carriéres exemplaires ….

    • alexandre dit :

      @Speedbird. Mais il n’y aucun soucis pour conserver les pilotes , ne racontez pas n’importe quoi…
      « souffre d’un déficit de fidélisation, notamment concernant le personnel navigant, ainsi que les spécialistes du Maintien en condition opérationnelle, du contrôle aérien et des systèmes d’information et de communication « .

      • speedbird101A dit :

        @ alexandre …ben c’est pas ce que dit l’article de LL…. »limiter le débauchage massif et non concerté de ses aviateurs par les entreprises du secteur aéronautique civil  » ………..alors soit chui con, soit chépa lire …..

        • Bar de l'escadrille dit :

          Vous savez lire. Écrire, un peu moins. Quant à vos facultés intellectuelles, vous en feriez davantage démonstration en ne confondant pas « aviateur » et « pilote ».
          Quand vous lisez « C’est ainsi que, au cours des trois dernières années, elle a recruté environ 10’000 aviateurs [dont 3450 en 2022], ce qui représente 25% de ses effectifs. », vous comprenez que l’AAE a recruté 10 000 pilotes en 3 ans ?
          L’aviateur est dans l’AAE l’équivalent du matelot dans la MN et, dans un sens plus large, peut désigner tout membre de l’AAE.

          • speedbird101A dit :

            @ bistrot de l’escadrille ….ah ben oui c’est ben vrai il y a les aviateurs sol j’oubliais….de meme qu’il y a les rampants vol….et les navigants terrestres….d’ailleurs aujourd’hui on dit désormais qu’ on gére un avion en vol et qu’on pilote une entreprise au sol…ah sémantique quand tu nous tiens….

        • alexandre dit :

          @Speedbird. Au sens strict, aviateur est le premier grade de l’armée de l’air française, plus généralement, ce terme peut désigner tout membre de l’armée de l’air. Pour piloter un aéronef aujourd’hui, un pilote doit disposer d’un certain nombre de brevets, licences, qualifications, autorisations, approbations et/ou certificats.

          • speedbird101A dit :

            @ alexandre ….Non sans dec pour piloter un aéronef il faut des brevets et qualifications ?? ben merde alors çà m’en bouche un coin ….j’aurais jamais cru …..

          • Ceci cela dit :

            @speedbird101A

            Le pronom démonstratif « ça » ne prend pas d’accent. Il est la forme familière de cela, qui n’en prend pas non plus.

            Ça m’en bouche un coin.

    • Avekoucenzeh dit :

      Pour dire « et même », il est approprié d’employer l’adverbe voire (avec son e final) mais aucunement le verbe voir (dont le sens diffère).

      … le salaire moyen dans une « major Airline » tournant autour de 15 000 à 20 000 euros par mois pour un « Captain » de moyen à long courrier, voire plus en ASIE.

  9. Gaston dit :

    « Les réformes conduites entre 2008 et 2015, avec l’objectif de supprimer 50’000 postes au sein des armées, ont produit des effets négatifs qui tardent à être gommés.  »

    Questions faussement naïves:
    -A qui devons-nous cette situation!? (juste pour savoir à qui dire « merci »!)
    -Les contraintes de l’époque nécessitaient-elles de telles mesures!?

    • Radada dit :

      Cher Gaston. La réponse est : Dig ! Dig ! Dig ! …… La RGPP. A l’époque des esprits lumineux du Sarkozy/Dream pensaient que des arcs et des flèches suffisaient pour défendre un vieux pays, puisqu’autour de lui, tout le monde s’aimait et commerçait à en perdre haleine ( En fait c’est un concept somnifère, à la limite faux et hélas nous le voyons aujourd’hui ). Depuis, même l’isolée et neutre République d’Irlande songe ouvertement à mettre sur pied une défense aérienne digne de ce nom. Pub assumée : Les Suédois de SAAB, que je soutiens, ont là de quoi proposer tout ce qu’il faut à un pays qui présente l’un des meilleurs PIB de l’UE et qui y est très attaché. Et pour cause, on le serait-à moins

  10. Jean dit :

    Et la durée des cotisations pour la retraite pleine?
    qui a été augmenté de 30%..
    passant de 15 a plus de 20 ans
    (et encore, pour une pension ridicule, obligeant a retravailler après malgré un investissement mal payé, des heures supplémentaires devenues constantes non payé, des congés que l’on arrive pas a poser, des contraintes familiales énormes, une disponibilité 24/24 etc)
    ça n’a rien a voir avec la fidélisation ?

    dites u civil qu’ils devront cotiser 30% de temps en plus, vous aurez des grèves et des dégâts…. mais les militaires ne se mettent pas en grève, alors continuons à taper dessus…

  11. PK dit :

    « La conséquence est que ses capacités d’accueil et de formation sont proches de la saturation. »

    LOL. Ça en dit sur notre capacité de « haute-intensité ».

    Traduction : l’armée de l’air est au taquet en formant 3000 pax PAR AN.

    Si on devait former des centaines de milliers de gugusses, on ferait comment ?

    • PhilTH dit :

      Continué à former de techniciens aéros ! nous en avons besoin dans l’industrie aéronautique !!!
      Airbus Dassault Safran Thales etc. vont bientôt passer un gros coup d’aspirateur dans l’AAE ALAT et l’Aéronavale
      du fait des nombreuses commandes et de l’augmentation des cadences. les personnels formés par l’AAE sont les meilleurs (et de loin) on en retrouve partout et de touts les spécialités (pilotes mécanos avioniques…) par contre jamais vu un officier mécano….

  12. mich dit :

     » Un autre levier pour l’AAE consiste à « limiter le débauchage massif et non concerté de ses aviateurs par les entreprises du secteur de l’aéronautique civil », en nouant des accord avec celles-ci afin de coordonner les départs. » , au moins un sujet bien connu de nos supérieurs et pour cause …. Sinon pas un petit mot sur les organisations qui changent tout les quatre matins et qui perdent les gens , et en effet moins de personne avec assez d’ expérience pour encadrer les plus jeunes ( ou parfois certains un peu plus « anciens » ) . Il faut du temps pour former correctement et tous ne peuvent pas se permettre de rester deux ou trois ans à un poste , certains refuse toujours de le comprendre en cachant cela sous une fameuse « démerde » bien gauloise ou alors trop bien comme nos chers industriels qui pourraient peut être participer un peu plus efficacement à la formation de jeunes Français pas si éloignés de leur soi disant si excellent prédécesseur !

  13. MAS 36 dit :

    La RGPP en aura mis beaucoup à genoux, même pas besoin de 5° colonne. Dans un autre registre : Gendarmerie : 2022 départs anticipés : 1500.– 2023 = 3 000.

  14. Félix GARCIA dit :

    L’utilisation des drones/robots/effecteurs déportés dans nos Armées, ici l’AAE, pourraient apporter une pierre à l’édifice et devraient permettre d’attirer, puis garder, de « nouveaux profils » (pilotes, cyber, transmissions, guerre électronique …), et, ce faisant, de « massifier/densifier » nos moyens de manière générale.

    Je suis conscient que ça ne résout pas les problèmes évoqués ci-dessus.

    • Tih yellow dit :

      Cela n’attirera aucune recrue supplémentaire car les contraintes restent les mêmes.
      Un sous-officiers technicien sur aéronefs c’est environ 12 à 18 mois de formations (« militaire » et technique). Sur un contrat de 6 ans, on a déjà manger un bon morceau du potentiel.
      Un drone qui serait guider par le navigateur n’engage pas de pilote supplémentaire mais des techniciens au sol supplémentaires qui ne sont déjà pas assez nombreux.
      Donner du matériel en plus à chaque armée s’il n’y a pas assez de militaires pour s’en servir. Et tant qu’on arrivera pas à les fidéliser, forcément on a besoin de recruter plus pour combler ses départs.
      Et la fidélisation, la troupe a beau donner ses doléances, les officiers des différents RH ne le comprennent pas et les politiciens encore moins.

    • Souz'Air dit :

      Bonsoir, attirer de nouveaux profils, sans doute, mais massifier ou densifier les moyens, je doute. Il faut savoir que les postes des équipages des drones sont confiés essentiellement à des…officiers. En interne, l’AAE identifie des officiers pilotes qui sont déclassés ou ne veulent pas aller en état-major, par exemple ; ou encore, il y a des prospections visant soit des officiers, soit des sous-officiers qui doivent passer le concours interne des officiers. En bref, pour un poste qui ne nécessite pas une surqualification, on demande tout de même à employer un profil qui est davantage payé. Bien pour l’intéressé…mais moins intéressant et économique pour l’institution, et donc pour ses moyens. Mais c’est ainsi : dans l’AAE française, cela fait plusieurs décennies qu’on veut éliminer les sous-officiers et militaires du rang de la responsabilité sur machine. Le dernier major pilote d’hélicoptère de l’armée de l’Air a pris la quille il y a déjà quelques années. Ce n’est qu’un élément, mais cela n’aide pas…car qui dit moins d’argent pour les moyens, dit moins de capacité pour l’AAE…et pour son personnel, toutes catégories confondues.

      • Félix GARCIA dit :

        Merci pour votre réponse.

        « En interne, l’AAE identifie des officiers pilotes qui sont déclassés ou ne veulent pas aller en état-major, par exemple ; ou encore, il y a des prospections visant soit des officiers, soit des sous-officiers qui doivent passer le concours interne des officiers. »
        Pensez-vous que ce sera toujours partiellement ou complètement le cas après une adoption éventuellement plus large des drones (Aarok, nEUROn, etc …) ?

        « Mais c’est ainsi : dans l’AAE française, cela fait plusieurs décennies qu’on veut éliminer les sous-officiers et militaires du rang de la responsabilité sur machine. Le dernier major pilote d’hélicoptère de l’armée de l’Air a pris la quille il y a déjà quelques années »
        Pourquoi d’après vous ? Par manque d’effectifs et pour faire rester les officiers ?

  15. PHILIPPE dit :

    Militaire ou civil le constat est général :
    « il ne suffit pas de recruter il faut savoir retenir »
    à tel point que le civil en est maintenant à parler de « management de rétention » en offrant de la souplesse dans les horaires, en garantissant des jours de télétravail par semaine etc… lorsque les salaires tardent à suivre.
    C’est désolant mais c’est ainsi sans oublier bien sûr « l’évaporation » du savoir faire que cela implique parfois.

    • DP dit :

      @PHILIPPE,
      La différence entre le militaire et le civil, c’est que dans le privé on peut négocier avec ‘son patron’ pour une augmentation de salaire ou bien des primes ou divers « avantages ».
      A l’armée c’est « t’as signé, c’est pour en chier et si t’es pas content tu te casses ».
      C’est ce que font les soldats…

      Apparemment les DRH des 3 armées n’ont toujours pas compris que ‘l’adjudant-chef Kronenbourg’ avait cassé sa pipe depuis longtemps !

      Aujourd’hui la formation des soldats coûte très cher et il faut savoir l’amortir dans la durée, ce qui n’est plus le cas…sauf pour certains d’entre eux.

      La force d’une armée, repose sur ses MdR et ses S/off et si l’Institution fait tout pour les pousser vers la sortie (manque de reconnaissance, soldes à la limite du raisonnable, opex+entrainement opérationnel+ service qui représentent plus de 50% du temps voire bien davantage) faut pas trop s’étonner de l’attrition de ces personnels au bout de qq années…

  16. Jérôme dit :

    la RGPP a été désastreuse. les changements récurrents, les réorganisations de façade n’ aide pas. 25 % des aviateurs sont dans des structures interarmées, sans âme et remplis de bon nombres de civils qui critiquent les militaires et encore plus les jeunes d aujourd’hui.

    ne parlons pas de opérationnels dans ces structures, c est un gros mot.

    donner un sens a la mission de chacun serait déjà un bon début, améliorer les soldes un plus et donner des moyens encore mieux.

  17. who? dit :

    Ca recrute à fond, sauf qu’il n’y a plus du tout de qualité.
    Le probleme est qu’on fait dans la quantité et non dans la qualité. Faute à une gestion RH desastreuse.
    Rattraper ce desastre ce fait sur le tres long terme. Les mesures mises en place sont favorable aux jeunes branleurs qui ne savent rien faire et qui touchent autant qu’un mec qui à 17 ans de service avec des responsabilités qui à du se farcir une ou plusieurs mutations sans compter la carriere noté à 4..
    Le tassement de la grille indiciere ? sans blague ! ils decouvrent l’eau chaude ces bons à rien !

    Comment voulez vous ne pas avoir des gens aigris ? Au final ils vont perdre les sachants, ceux qui font fonctionner les choses.
    Comment eviter cela ? Pas possible et ca va durer au moins 5 à 10 ans !

    • Air, aire, ère, erre, haire, hère dit :

      Indiciaire.
      Comme dans militaire, ferroviaire, pécuniaire, pénitentiaire, lacunaire, sanitaire, pulmonaire, etc.

    • PQSCSQSSNT dit :

      Rattraper ce désastre Se fait sur le très long terme.

  18. Etienne Hannosset dit :

    Le problème n’est pas uniquement français. Tous les pays de l’UE y sont confrontés. Mais pour moi, le problème fondamental est que les « gens » ne comprendront que trop tard qu’il aurait fallu renoncer aux avantages sociaux pour investir dans la défense…

  19. Budon dit :

    monsieur ne pas confondre armée et civil le choix est fait pour la personne concernée en toute connaissance de cause comme pour l armée de terre qui sont au sol et craignent plus merci de vos l armes que vous pouvez essuies

  20. Maverick dit :

    » Un autre levier pour l’AAE consiste à « limiter le débauchage massif et non concerté de ses aviateurs par les entreprises du secteur de l’aéronautique civil », en nouant des accord avec celles-ci afin de coordonner les départs. »
    L’AAE devient une prison qui ne dit pas son nom pour ses cadres. Retenir les personnels par le bâton plutôt que par la carotte ! Quel désastre la gestion RH de l’AAE !

  21. Dinetda dit :

    Rien n’est fait pour conserver les gens, la NPRM est une blague. Ras le bol de la solde à base de prime. Major, avec des responsabilités voulues, mon salaire diminue avec le temps. Les enfants s’en vont, moins de primes. Rien n’est fait pour nous garder, si pardon, 1 à 9 points d’indices en octobre 2024.une vaste blague. Tchao l’institution, l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs, mais il y a des entreprises qui paient les compétences.

  22. Arquebusier dit :

    Il faut regarder en face toutes les raisons de cette désaffection certaine pour les carrières dans les armées. Ce n’est pas simplement les questions matérielles des mutations, les problèmes sont beaucoup plus profonds mais il semble que certains ne veulent toujours pas les voir.

    Le sentiment patriotique chez les jeunes, le sentiment d’appartenir à une nation, avec un attachement tel qu’on est prêt à s’engager pour elle jusqu’au sacrifice suprême, devient de plus en plus marginal.
    Le jeune qui affiche de telles ambitions se fait souvent ringardiser par le groupe, voire traiter de qualificatifs politiques peu flatteurs pour ne pas dire diffamatoires..
    Le multiculturalisme présenté comme une véritable religion dans tout l’environnement social, n’est pas fait pour développer le sentiment d’appartenir à une civilisation française avec son histoire, ses particularités et ses ambitions.

    Ensuite, pour de nombreux jeunes qui souhaitent défendre leur pays, le constat que celui-ci au niveau de la défense, s’est dilué dans l’OTAN, dans l’Europe et au service d’intérêts qui ne sont pas spécifiquement français, cela détourne de la carrière des armes.
    De nombreux jeunes n’ont tout simplement pas envie d’être de simples supplétifs ou mercenaires au service d’intérêts supranationaux dont ils ne voient pas la pertinence.
    Un pays qui s’est dilué dans l’Europe et dans l’OTAN ne peut pas avoir une jeunesse ardente et qui souhaite défendre son territoire.

    Aussi longtemps que le patriotisme et l’amour de la France seront considérés comme des choses anormales, voire inquiétantes et proches d’une forme d’extrémisme, rien ne s’améliorera.
    Les dérives le splus récentes, du wokisme, importé lui aussi des États-Unis, on finit d’achever les dernières velléités viriles et nationales chez de nombreux jeunes : être viril, à notre époque, est également considéré presque comme une tare voir une agression envers les autres.

    Je comprends parfaitement les jeunes qui, constatant tout tout cet ensemble démoralisant et même navrant, ont décidé d’aller voir ailleurs. Comme ils ont raison !

    • mich dit :

      Bonjour , question racourci c ‘est pas mal , car d’ après vous les jeunes « d’ avant » ne s’ engageaient qu ‘ après une fine analyse géostratégique du pays et l’ amour de la patrie , vous parler de quelle époque exactement ? libre à vous d ‘étaler vos positions politiques mais franchement un peu éloigné avec le sujet du post à mon avis . On peut reprocher des choses aux jeunes de maintenant mais je ne vais pas leurs jeter la pierre de ne pas vouloir dans certains cas être pris pour des cons surtout quand on regarde en face l ‘ époque actuelle comme vous dites , il n ‘y a pas que l’ Europe ou les USA qui ont vendu du rêve dans ce pays ,et cela continue !

  23. Alfred dit :

    Si effectivement recruter plus jeune permet de garder les gens plus longtemps, l’intérêt du poste et/ou de la fonction ainsi que les perspectives d’avenir sont plus souvent qu’on le croit à l’origine des départs pour ceux qui ont choisi la voie technique et scientifique (notamment et surtout dans l’armée de terre). Car, ils s’aperçoivent à un moment donné que la maxime « la fonction prime sur le grade » est une fiction, et qu’ils sont tout au plus tolérés et supportés parce qu’on a besoin d’eux. Ajoutons à cela la perspective de finir a brasser du papier ou compter les chaussettes dans des affectations au titre ronflant au niveau d’une RM ou de l’echelon central, (en attendant leur bâton de maréchal de major ou de Lt colonel Lavauzelle, selon leur corps d’appartenance), et on comprendra que certains préfèraient aller voir ailleurs pour exercer les compétences qu’ils avaient acquises et développées, sans que ce soit pour autant une question de rémunération, de charges familiales, ou de mutation geographique (encore qu’il n’etait pas rare de connaitre entre 6 et 8 garnisons en une vingtaine d’années à une époque où on était moins regardant sur les frais de déménagement…)

  24. Vroom dit :

    Recruter pluss, c’est bien, mais nous les formons comment ?
    Dans le contrôle, des fournées futurs contrôleurs nous sont envoyés, mais il n’y a pas assez d’activités pour les former efficacement. D’où des délais de formation trop longs où les faibles acquis se perdent dans des détachements sentinelle.
    Les étapes pour passer les examens Premier contrôleur et Maitre contrôleur ont été raccourcis pour permettre d’avoir rapidement des contrôleurs qualifiés chef de cabine et/ou chefs de travée, sauf qu’ils n’ont aucune expérience. Ces étapes raccourcies permettent également une progression budgétaire rapide, mais même ça, ça ne les motive pas.
    Certains se retrouvent à des postes de responsabilité sans aucune maturité, et sans aisance, soumis à du stress, ils préfèrent partir.
    Pas assez d’avions, pas assez de pilotes, pas assez de pièces détachées et pas assez de mécanos pour les monter, pas assez de vols pour l’aisance des pilotes, pas assez de vols à contrôler pour former des contrôleurs, pas assez de missions de défense aérienne pour entrainer les pilotes et les contrôleurs DA, une perte d’aisance à tous les niveaux.
    Voler en patrouille de 4 de nuit ou par mauvais temps est devenu même compliqué pour les pilotes, une chose que je pensais de base.
    Je passe sur les jeunes qui sont jetés sur des formations qu’ils n’avaient pas souhaitées, super la motivation.
    Avant, il n’y avait qu’une seule cartouche pour rentrer sous-officier. Maintenant il y en a deux. Alors ça arrive que des jeunes insatisfaits du choix imposé rompent leur contrat en phase probatoire et se réengagent derrière pour tenter d’avoir le choix voulu !

  25. Albe dit :

    Il existe plusieurs forme de fidélisation. La fidélisation pour laquelle semble avoir opté l’institution est une « fidélisation subie ou induite », maitrisant le flux à l’entrée et à la sortie avec des incohérences au milieu. Une fidélisation donc qui accule en plus d’un statut fait de contrainte, de disponibilité, de mobilité, … Bonjour l’ambiance !
    La situation économique actuelle rend encore plus compliquée une vie de militaire et ses exigences.
    Avant un militaire pouvait en compensation se construire un capital seulement cela devient de plus en plus dur !
    Des qu’une possibilité de vivre mieux se manifeste comment ne pas l’étudier. Qui aime se sentir enfermé dans une situation d’immobilisme et de pseudo-captivité face à une réalité familiale et économique.
    Une date de RJI qui s’éloigne de plus en plus et dénature le statut vers un retour (un départ donc) plus rapide à un emploi plus équilibré et cohérent.
    Exemple économique, accéder à la propriété devient extrêmement compliqué pour un civil (solde, apport et épargne résiduelle cohérents) encore plus pour un militaire !
    Un prêt s’assure ! Dire que vous êtes militaire, peut faire « tiquer » un assureur et si par malheur vous avez été blessé, dans le meilleur des cas une surprime vous attend, dans le pire des cas, suivant votre situation, un refus d’être assuré donc pas de prêt ! Un non-sens et une double sanction qui fait réfléchir face à un avenir précaire …
    La vocation se consolide par le prisme d’un avenir à la hauteur. Personne n’oublie que la situation quotidienne économique n’est pas propice à l’acceptation de nouvelles contraintes supplémentaires. Et les « méchants » en nombre (un regard vers l’Ukraine) sont trop loin pour être perçus comme un danger immédiat mettant à mal nos besoins vitaux et être perçu comme source d’élan patriotique.
    La mobilisation actuelle est une mobilisation économique.

  26. Michel dit :

    il faut aussi préciser que mettre du personnel tres qualifié au bureau ( placard) n’aide pas non plus, surtout qu’il faut former derrière. donc ils s’envolent vers la vie civile.