F-16 : L’US Air Force va former des pilotes ukrainiens à partir de septembre 2023

Une semaine après avoir autorisé les Pays-Bas et le Danemark à livrer des chasseurs-bombardiers F-16 à Kiev, les États-Unis ont l’intention d’aller encore plus loin en prenant à leur charge la formation des aviateurs ukrainiens appelés à mettre en oeuvre ce type d’appareil. C’est en effet l’annonce faite par le Pentagone, le 24 août.

Selon les plans jusqu’alors établis, les pilotes et les techniciens ukrainiens doivent d’abord effectuer un stage linguistique au Royaume-Uni pour perfectionner leur maîtrise de la langue anglaise. Puis, d’après le commandant des forces aériennes américaines en Europe et en Afrique, le général James B. Hecker, certains d’entre eux recevront une formation sur avions à hélice, avant de se rendre en France pour voler à bord d’Alphajet.

Les stagiaires ukrainiens entreront dans le vif du sujet au Danemark [qui compte livrer 19 F-16 à Kiev, ndlr], avant de poursuivre leur cursus en Roumanie.

Selon Copenhague, huit pilotes ukrainiens [sur 32 sélectionnés] et 65 techniciens ont déjà entamé leur formation au sein de la force aérienne danoise.

Cela étant au regard du nombre de F-16 que l’Ukraine pourrait recevoir, il n’est pas certain que les pays européens aient la capacité de former un flux continu de pilotes et de techniciens ukrainiens. Et cela pour au moins deux raisons, liées à la mise en service progressive de F-35A par leurs forces aériennes respectives : le manque de F-16 biplaces et le déficit en instructeurs

« Si les capacités de formation de nos alliés européens sont insuffisantes, nous sommes tout à fait disposés à former les pilotes ukrainiens ici, aux États-Unis », avait d’ailleurs indiqué John Kirby, le porte-parole du Conseil de la sécurité nationale américain, le 12 août dernier. Il faudra un « certain temps » avant que les F-16 « ne soient intégrés à la force aérienne ukrainienne » d’autant que cela implique « la mise en place de toute la logistique de maintenance et des efforts de maintien en condition opérationnelle qui vont de pair avec la présence d’avions modernes », avait-il souligné.

D’où l’annonce du Pentagone. « Les États-Unis vont de l’avant avec leur propre programme de formation étant donné que le Danemark et les Pays-Bas ne sont pas en mesure de gérer l’entraînement de tous les pilotes dont l’Ukraine a besoin », a fait valoir le général Pat Ryder, son porte-parole. « Nous savons qu’à mesure que les Danois et les Néerlandais se préparent à former ces pilotes, à un moment donné, leurs capacités seront insuffisantes », a-t-il ajouté.

Dans le détails, les pilotes et les techniciens ukrainiens sélectionnés entameront leur cursus, dès septembre, par un stage au « Defense Language Intitute English Language Center » [DLIELC], à Lackland [Texas].

« Bien que certains pilotes ukrainiens maîtrisent l’anglais, nous prévoyons que tous ceux qui viendront aux États-Unis auront besoin d’une mise à niveau en raison de la complexité et du jargon technique en anglais requis pour piloter ces avions », a expliqué le général Ryder. Puis ils iront ensuite à la base aérienne de Morris [Arizona], laquelle abrite la 162e escadre de l’Air National Guard. La mission de cette unité est justement de former les aviateurs étrangers au pilotage du F-16.

D’après le porte-parole du Pentagone, la formation de « nouveaux pilotes de F-16 aux États-Unis prend généralement environ huit mois ». Et ce délai peut être réduit à cinq mois pour un pilote plus expérimenté. Cependant, il est probable que les aviateurs ukrainiens ne soient pas formés pour exécuter certaines tâches, comme le ravitaillement en vol ou l’appui aérien rapproché.

L’annonce du Pentagone a été suivie par un entretien téléphonique entre le président américain, Joe Biden, et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. Selon la Maison Blanche, les deux hommes ont évoqué « la garantie d’une approbation rapide pour que d’autres nations transfèrent leurs F-16 à l’Ukraine à l’issue de la formation ». Ce qui veut dire que Kiev pourrait obtenir d’autres avions, en plus de ceux promis par le Danemark et les Pays-Bas, notamment auprès de la Norvège.

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